dimanche 31 octobre 2010

plus rien ne m'étonne




en résumé



"La mort ce serait le rêve si de temps en temps on pouvait ouvrir l'oeil"
-Jules Renard-



"Ces mains qui fermeront mes yeux et ouvriront mes armoires"
-Sacha Guitry-



"Les gens n'accordent guère d'importance à la vie, la preuve: quand ils la perdent, ils ne la réclament jamais."
-Jean Deluca-



"Les morts ont de la chance: ils ne voient leur famille qu'une fois par an, à la Toussaint."
-Pierre Doris-



"Plus vous laissez à vos héritiers, moins ils vous regrettent."
-Proverbe persan-

dimanche et soupe de crabes

 photo: Patrick Labouyrie


Serge étant parti très tôt  ce matin à la pêche, il nous ramène depuis ses casiers quelques crabes géants mâtinés d'Halloween et  attention.... ça pince...



 Et pour la recette de soupe de crabes? me direz-vous, maintenant que votre appétit dominical a été largement  titillé. Dame,  j'avais bien quelques idées à piocher dans de vieux grimoires familiaux  mais on va encore me dire que je pille les secrets des ancêtres aux pieds dans l'eau et bec sur la plage...Et puis, comme il existe  un Monsieur: Patrick Cadour qui raconte tellement bien  sur son blog les choses de la mer, le mieux c'est d'aller y faire un tour, il a la plume aussi leste que la cuillère, la fourchette et tout le tintouin et c'est pas peu dire:  cuisine de la mer
Pour ma part je file au marché voir si je peux y trouver quelques pétoncles c'est un peu si vous voulez une coquille Saint-Jacques  en miniature, avec tout le costume mais en nettement moins cher et en cette période d'austérité qui perdure...ne gâchons pas notre plaisir mais surveillons tout de même le tiroir caisse. Bon je vous laisse et vous  raconterais plus tard  la suite si j'en reviens...On ne sait jamais, les temps sont difficiles même si ça ne date pas d'hier...





"Si mon machin c'est du poulet,
La poule-au-pot doit bien se marrer.
Depuis que je touche des nouveaux francs,
Je mets des virgules aux ortolans.
Les temps sont difficiles!
Cet écrivain n'a pas de clients,
Il vit seul avec son talent.
Mais faut bouffer et faut ce qu'y faut,
Même si on bouffe au Figaro.
Les temps sont difficiles!

Ou Hallyday ou Dalida,
Y'a pas de raison qu'on en reste là.
Fous donc B.B. dans ta chanson,
Ça fera chanter tous les couillons.
Les temps sont difficiles!
Si d'Aznavour j'avais la voix,
Je pourrais me voir au cinéma.
Mais la petite vague m'a laissé là.
Moi, moi, moi qui me voyais déjà.
Les temps sont difficiles!

Ma femme veut jouer le président
Elle dit que c'est très plébiscitant
Pour lui montrer que je suis un homme
Je dois lui dire: - Par référendum!
Les temps sont difficiles!
Le matin c'est oui le soir c'est non
Elle me tient par conte des abstentions
Ni oui ni non ça fait???
Voila mon scrutin je garde mes scrupules
Les temps sont difficiles!

Quand on a pas les mêmes idées,
On se les refile, c'est régulier.
File moi ta part, mon petit Youssef,
Sinon je te branche sur le E.D.F.
Les temps sont difficiles!
Réponds, dis-moi où est ton pote,
Sinon tu va être chatouillé.
Dis-moi, réponds, lâche ta camelote:
Quand on questionne y a qu'à causer.
Les temps sont difficiles!

A Lyon la soie a débordé,
Le Rhône s'est foutu en jersey;
C'est comme l'amour quand ça se débine,
T'y fous de la soie y te rend du spleen.
Les temps sont difficiles!
Pour faire face à la vérité
J'ai poussé jusqu'à la télé
Où l'on m'a dit: "Vous demandez qui?
La vérité? C'est pas ici!"
Les temps sont difficiles!

Avant la guerre pour être putain,
Fallait une carte, un bout de terrain.
Des amis chez la mère Poulasse,
Un petit copain pour la paillasse.
Les temps étaient faciles!
Maintenant, c'est fini les conneries,
Faut faire son lit à France-Jeudi,
Tâter du Vadim à la une,
En attendant de montrer sa lune.
Les temps sont difficiles!

Van Gogh, las de peindre sa chaise,
S'était ouvert une portugaise.
Gauguin crevait à Tahiti,
Dans la mistoufle et dans l'ennui.
Les temps étaient bizarres!
Van Gogh maintenant vaut des millions,
Gauguin se vend mieux que du cochon.
Rien n'a changé on tourne en rond
Et dure dure ma chanson,
Le temps que je me marre..."
-Léo Ferré-




vendredi 29 octobre 2010

my song

mots à maux


Des mots en pagaille, en fouillis  qui s'interpellent, qui font parfois mine de ne pas se reconnaître quand ils sont trop sur d'eux. Ils possèdent  l'amertume fondante en arrière cour, le fatalisme des charges trop lourdes à vouloir déplacer et  l'humour en dérision  ou bandoulière afin de se retrouver dans la procession. Des mots vengeurs apeurés et lucides comme mise en bouche d'un avenir  aussi prévisible qu'incertain ou la règle du JE serait  cachée dans la boite. Des mots passés de mode à peine ils existent mais tout autant  intemporels, les causes s'habillant toujours des mêmes effets. Des mots en phrases, en courants d'air, en tourne en rond, en mirlitons et ponctuations...




"C'est quand même drôle que ce soit la maison de retraite la plus richement dotée de France, le Sénat, qui se charge de l'enterrement du système de retraite des citoyens français!"
-François Lebert-courrier des lecteurs-Télérama -




"Je m'étonne de certaines réactions parmi les baby-boomers au sujet de l'entrée des jeunes dans le débat sur les retraites: "Comment les jeunes peuvent-ils déjà penser à la retraite?","Ils ne font même pas partie du monde du travail", " ce sont des petits privilégiés qui défilent." Certains vont même jusqu'à s'étonner :"Pourquoi manifestent-ils puisqu'ils ne bénéficieront  pas du système de retraite par répartition?" 
Chers baby-boomers, n'oubliez pas que vous êtes la première génération à ne pas avoir connu la guerre, que vous avez connu le plein emploi, que vous avez hérité d'un pays sans dette, que vous avez gagné avec courage les grands combats de liberté et d'émancipation, que vous connaîtrez pour la plupart la retraite à 60 ans ou, tout au moins à moins de 65 ans. Et vous avez eu le luxe de la jeunesse: croire qu'un autre monde était possible.
Nous, les jeunes, nous connaissons le chômage massif, nous participons à vos retraites en occupant des emplois saisonniers pour payer nos études, nous sommes toujours stagiaires à 23 ans, nous avons très peu de députés de moins de 40 (une quinzaine, contre une centaine en 1981), nous entendons à longueur de temps que l'Etat-providence disparaîtra prochainement. Et nous avons le luxe des anciens: se sentir sous la menace, menace du sida, menace du réchauffement climatique, menace terroriste, menace de la ou plutôt de votre dette.
Dis papa, un autre monde est-il possible."
-Thomas Maurer-courrier des lecteurs -Télérama-




Mesdames et messieurs les parents de CRS, j'en appelle à votre responsabilité: pour faire cesser la violence qui s'installe en France, pouvez-vous faire en sorte que vos enfants restent chez eux? 
Les jeunes apprécieraient." -
Claire-Marie-courrier des lecteurs Télérama-


 histoire vraie...par Sneck


"Liberté : la parole de la population, à travers ses moyens d’expression démocratiques habituels, a été niée de manière systématique, parfois méprisante. Tout mouvement social, toute contestation notamment par les moyens de la non-violence active ont subi une criminalisation croissante. Nous sommes entrés dans un régime sécuritaire.
Egalité : ce régime sécuritaire a été mis au service de la protection des intérêts de quelques uns au mépris de l’intérêt de la majorité. Notre régime a atteint un niveau inédit de connivence d’intérêts entre membres d‘une élite politico-économique de plus en plus décomplexés. Le système de justice à deux vitesses qui punit plus lourdement le vol à l’étalage que la délinquance en col blanc est vécu comme une injustice.
Et que dire de la « fraternité » face à l’obscénité du renflouement des banques et aux mesures fiscales en faveur des plus riches, au moment où la « crise » frappe de plus en plus gravement les plus pauvres et où il n’y a plus d’argent pour financer les services publics les plus fondamentaux, au moment où une politique de plus en plus ouvertement xénophobe envers certaines minorités se met en place ? C’est au final une grave rupture du pacte social républicain qu’impose la politique d’Etat actuelle../.." -extrait du Manifeste des Désobéissants"



".../...A quoi rime tout cela ? Hier (mardi 19 octobre), je suis allé manifester. C'est devenu une habitude, renforcée par de longues discussions avec mes collègues et  mes amis. Je suis effaré par l?absence de réflexion, de débat de fond,  de questionnement. Aux manifs, lorsque l'on écoute les slogans, que l'on lit les tracts, je suis désolé mais je trouve cela dramatique.  Ça l'est encore davantage en écoutant les Duflot, Aubry, Besancenot et  Mélenchon? Tous sont en train de se positionner pour récupérer le  mouvement mais, surtout, pour ne pas remettre en question notre modèle de société. Tous sont dans une posture électoraliste et opportuniste, pour défendre des acquis sociaux qui ne font pas grand sens si l'on  ouvre les yeux sur l'absurdité de cette société de croissance  Il faut comprendre que, même si une retraite à 60 ans, ou à un âge plus  précoce encore, était possible, cela resterait absurde puisque l'enjeu est ailleurs. Il est dans le questionnement sur la centralité du  travail, sur le sens de nos vies et de ce que l'on produit et comment, > non dans le fait de se demander combien d?années il est acceptable de se livrer à une activité absurde et aliénante. L?appel aux lycéens est encore plus tragique : quel sens, à 16 ans (et j'ai fait la même chose en mon temps), y a-t-il à descendre dans la  rue, non pas pour une vie meilleure ou pour une réappropriation de nos choix de vie, maintenant, mais pour s?ennuyer en retraite à regarder  Drucker à la TV, à tondre la pelouse de son petit pavillon de banlieue  ou encore à laver sa belle bagnole dans 44 ans plutôt que 46 ! je suis désolé mais j'ai un sentiment d?amertume et de malaise par  rapport à tout ça? Et puis après, on fera quoi ? Comme pour le référendum sur le TCE,  comme pour le mouvement social contre le CPE, il va y avoir retrait de  la réforme mais de toute manière elle reviendra, sous une autre forme, dans 2-3 ans par le Parti Socialiste ou par d?autres, donc à quoi bon ?  Tout le monde va rentrer, en ayant la certitude d?avoir gagné une > bataille, sans se poser plus de questions, bien au chaud chez soi et  s'installer sur son canapé devant la télévision en mangeant des plats  préparés achetés au supermarché du coin, en bagnole, après une dure  semaine de labeur dans une entreprise de merde à produire ou à essayer de vendre des conneries !  A quoi rime tout cela ?  Lorsque l?on écoute la radio, que l'on lit les journaux, il n'y a  rien : pas débat de fond, pas de réflexion ! Juste des faits sur, ici  un abribus cassé, là Bussereau (Secrétaire d'Etat aux transports) qui  raconte n?importe quoi sur l'approvisionnement de gazole, de manoeuvre  de culpabilisation du citoyen à la sauce Borloo ou Lagarde, ou bien encore ici la queue dans les stations service, les trains qui  soi-disant roulent normalement, etc. Ou pire, des arguments démagogiques et malhonnêtes tels que : « il ne s'agit pas d'un choix  idéologique », « la société vieillit il faut allonger le temps de  travail« , en plus avec le soutien d'Angela (une bien pensante  allemande) et de David (le sauveur du PIB anglais).  Et bien sûr, en parallèle, la stratégie de guerre civile mise en place  par Sarko continue : le problème des banlieues, de l'insécurité puis  des roms, les éternels casseurs../..."  extrait d'un texte publié sur un forum et envoyé par Pascale


"Je pensais que le mot retraite signifiait la mise en retrait, la cessation d'une activité professionnelle souvent peu ou mal rémunérée. Je me rends compte qu'avec la réforme actuelle la re-traite ne sera plus que le prolongement de la traite (l'exploitation reconduite de l'homme par quelques-uns)."
Pierre Bernard-courier des lecteurs Télérama-



mercredi 27 octobre 2010

sur mon cou







"SUR MON COU sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.

Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.

Ô Traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort."
-Le condamné à mort- Jean Genet.

Tomorrow...

...et demain dans la rue qu'il faudra encore une nouvelle  fois occuper pour  que l'espace  de nos fragiles libertés gagnées sur la souffrance  des coeurs et des poings  qui nous ont précédés ne  disparaisse à jamais dans une  duperie si bien emballée

les poissons ne connaissent pas l'adultère


Plus je m'avance dans cette semaine et  plus il me semble qu'elle serait en quelque sorte -sur l'espace imparti à ce blog en tout cas- placée sous le signe du poisson. Je n'ai pas d'explication particulière au mieux rationnelle à délivrer concernant le "problème", c'est une simple constatation qui vaut le temps qu'on s'y attarde et guère plus sans-doute, et l'on pourrait presque s'imaginer que la semaine se terminera en beauté sur une recette de cuisine, genre cari de lotte, mais...
rien n'est moins sur.

Pour aller dans le sens de mon pré en bulles -sinon à quoi bon-voici un extrait d'un livre de Carl Aderhold-aveyronnais  du nord comme son nom  l'indique puisque  né à Decazeville en 1963 et  -personne n'est parfait-spécialiste en histoire et littérature du 18em.

"Les poissons ne connaissent pas l'adultère" joli titre n'est-ce pas, et de plus qui s'articule à une vérité scientifique-ah dame si  c'est scientifique... Ceci dit, pour les sciences on n'abusera pas pour la suite de l'histoire à moins que, peut-être entre les lignes et  du côté  des sciences humaines...

.../...
-Tu devrais leur raconter l'histoire du Licaar...
Vincent prend un air contrarié. Combien de fois il l'a servi ce numéro, quand un parent, un ami au cours d'un repas lui demande "Et toi tu fais quoi?" Devant leur incompréhension, il leur parle du Licaar et ils s'esclaffent d'un rire gras et supérieur.
-Dans un des bestiaires qu'étudie mon ami, commence Nicolas sans attendre, il y a un chapitre consacré aux animaux marins...
-C'est dans le livre des propriétés des choses de Jean Corbechon, grommelle Vincent.
-C'est ça, reprend Nicolas, qui avance sur le bord de son siège pour se rapprocher de Colette et Julia.
Son geste n'échappe pas à Muriel. Nicolas cherche à séduire cette fille, elle en est sûre. il ne peut résister à l'appel d'une paire de seins dans un décolleté. Elle donne un bref coup de coude à Aude. Si elle n'y prend pas garde, il est capable d'avoir une aventure avec l'autre d'ici Toulouse! Mais Aude ne semble pas s'en inquiéter.
-Donc Corbechon raconte que, selon Aristote, les poissons sont plus ou moins gras, suivant les périodes de l'année. C'est parce que certains s'engraissent du vent du nord...Ce sont lesquels déjà?
-Les poissons ronds.
-Voilà et d'autres espèces, longues et plates, se nourrissent des vents du midi. Puis Corbechon se lance dans une digression sur la pluie. D'après lui, si elle est bénéfiques à certains comme l'huître qui produit ainsi la perle, elle peut en rendre aveugle d'autres.
-Aveugle? s'étonne Colette.
Oui mais Corbechon ne précise pas lesquels. Et puis, il y a le Licaar, c'est un tout petit poisson...
Il existe vraiment?
-...qui vit dans les profondeurs de la mer, poursuit Nicolas, en lançant un clin d'oeil malicieux à Julia. Il est si minuscule et si fragile qu'il demeure caché dans des grottes sous-marines. Son existence serait des plus paisibles, si le malheureux n'avait été affublé d'une curiosité maladive qui le pousse à sortir de sa tanière et à remonter régulièrement vers la surface pour voir le monde!
Colette sourit.
-C'est très sérieux, réplique Nicolas. Car un danger très grave le menace. si par malheur, ce jour-là , il tombe des cordes, il suffit qu'une goutte de pluie le touche pour qu'instantanément, il meure!
-Un poisson qui craint l'eau! pouffe Colette;
Tous rient sauf Vincent, et Muriel qui surveille le manège de Nicolas.
Aude jette à nouveau un regard admirateur à son mari. Elle pense qu'il devrait remplacer Vincent à sa conférence. Cela se passerait beaucoup mieux . Elle  craint deviner ce que ressent Vincent. Elle est comme lui. Il y a ceux qui écoutent et ceux qui parlent. C'est pour ça qu'elle a arrêté ses études de musicologie.
Julia ne quitte pas Vincent des yeux.
-Mais vous? Lui demande t-elle un peu intimidée. Qu'est-ce  qui vous intéresse dans ces histoires?
La question le surprend. il aimerait lui expliquer que peu importe la vérité, seule compte la signification de l'histoire, tels  ces miroirs déformants qui réfléchissent une image enfouie au fond de nous, qu'en l'occurrence le Licaar représente l'homme qui cherche à découvrir les mystères de la Création...Il voudrait lui dire qu'il y a toujours un sens à ce qu'on fait, même si c'est à notre insu...
-En fait, explique Nicolas, ces bestiaires permettent de comprendre comment les gens voyaient le monde. Vous savez, nous croyons aujourd'hui en des choses qui feront sourire les générations futures...
Vincent paraît soudain si triste.
Si elle était sa femme, Julia lui enlèverait ses lunettes et l'embrasserait.../..."

Carl Aderhold- "Les poissons ne connaissent pas l'adultère"  Editions JC LAttès-

un avis sur le bouquin en question

à pied, sans cheval et sans voiture


Elle s'était échoué là , au retour d'une grande marée. Elle n'avait pas pu finir  sa route et c'est ainsi qu'elle avait été cruellement abandonnée par sa jumelle qui  voulait continuer -en  état Dame - à prendre son pied. C'était  donc cela ,ce que les anciens  appelaient:" la dure loi du Talon" ?
Elle avait attendu pendant des heures,  et sous les moqueries des passants que quelqu'un  veuille bien venir la chercher et  l'emmène gentiment   vers d'autres horizons car elle n'était pas habituée à se trouver de cette lanière sous les regards de tous et de chacun.
Pour tout dire elle était d'un genre plutôt timide et habituée à raser le sol.

Elle, qui avait glissé et tourné encore et encore  sur des parquets vernis,  fréquenté des casinos illuminés qui la mettait tellement en valeur sous les projecteurs, trainé sur des moquettes épaisses,  dormi sur des tapis d'Orient... côtoyé les plus nobles cuirs , marché au couchant sur le pont des plus beaux" liner", croisé les grands de ce monde et vu de près tous leurs artifices, elle, fabriquée par un artisan aux mains si habiles et aujourd'hui ...lâchement plaquée, sur un coup de tête en plus , par sa propriétaire  qui avait voulu faire sa belle, que dis-je sa gamine, sa maligne  ... oui... sur le muret  escaladant cette plage et... en la perdant en route. Mademoiselle avait continué de courir, comme si de rien était,  en riant aux éclats jusqu'à s'engouffrer dans la belle automobile qui l'attendait, moteur paisible, juste  à quelque pas .

Oh ce rire...  heureux et insouciant , comme il résonnait encore, atroce, impitoyable...odieusement même. Elle qui avait toujours répondu présent, jamais rechigné devant les caprices, les flaques d'eau où mademoiselle faisait exprès  d'aller, bien sur, et les coups de pied en douce, le trépignement  d'impatience, les colères où elle se retrouvait les quatre fers en l'air au milieu d'une chambre d'hôtel...
En quelques secondes, comme un chien au bord de l'autoroute, une grand-mère dans un fast food... on l'avait "oubliée" sans son double et  au milieu de nulle part.
Là-bas le ciel se faisait menaçant.. A tous les coups il allait pleuvoir  et elle allait finir ainsi... trempée, méconnaissable et tellement  vulgaire, dans cet endroit  où elle avait mis le pied, ce matin  pour la première fois et  tout ça, parce que Mademoiselle avait voulu subitement aller courir sur la grève (ici bien nommée, hum!...)   avant de rejoindre La Baule et le Castel Marie Louise où ils passaient quelques jours de vacances avec Daddy...
Elle eut subitement, comment dire...
 comme un coup de pompe.

mardi 26 octobre 2010

cherish the day







"You're ruling the way that I move
Not breathe your air
You only can rescue me
This is my prayer

If you were mine
If you were mine
I wouldn't want to go
To heaven

I cherish the day
I won't go astray
I won't be afraid
You won't catch me running
You're ruling the way that I move
You take my air
You show me how deep love can be

You're ruling the way that I move
Not breathe your air
You only can rescue me
This is my prayer

I cherish the day
I won't go astray
I won't be afraid
You won't catch me running, ah
Cherish the day
I won't go astray
I won't be afraid
Won't run away

You show me how deep love can be
You show me how deep love can be
This is my prayer

Cherish the day
I won't go astray
I won't be afraid
Won't run away
Won't shy
Cherish the day
I won't go astray

I cherish the day
I cherish the day
I cherish the day"
-Sade-

c'était un grand meetingue





"Franchir la Frontière"  du  18 au 21 novembre-MEETING N° 8



lundi 25 octobre 2010

témoignage

 envoyé par Valérie

Jeudi 21 octobre 2010. Témoignage des évènements de la Place Bellecour, Lyon.

"J’arrive un peu après 12h sur la Place Bellecour, accompagnée de plusieurs ami(e)s étudiant(e)s. Une
manifestation d’étudiants et de lycéens en partenariat avec la CGT et SUD, est prévue pour 14h Place
A. Poncet, située à l’angle de celle de Bellecour. De nombreux jeunes sont présents, en majorité des
lycéens et collégiens. On franchit un cordon de policiers pour entrer sur la place. Ceux-ci sont placés
par plusieurs dizaines à toutes les sorties de cette place publique, une des plus grandes de France. Ils
sont équipés d’armures des pieds à la tête, casque, bouclier, matraque, pistolet… Se trouvent
également un camion du GIPN (groupe d’intervention de la police nationale, qui eux ont un camion
blindé et sont cagoulés) et deux camions à eau anti-émeute. Un hélicoptère survole le lieu à basse
altitude. Une demi-heure plus tard, suite à quelques pierres lancées en directions des policiers et de
leurs véhicules, les flics se mettent en action et lancent les fusées lacrymogène. Dispersion de la
foule.
Vers 13h30 nous commençons à nous rapprocher de la Poste, d’où part la manifestation. Le cordon
policier est toujours présent et sépare les manifestants qui sont déjà sur la place Bellecour de ceux
qui sont sur la place A. Poncet. Ils refusent de nous laisser passer. Après une demi-heure de
discussion, les syndicats aidant probablement, ils finissent par ouvrir le cordon et laissent passer une
trentaine de personnes avant de le refermer brutalement, lorsque apparemment la population qui
passe ne répond plus aux critères du « bon manifestant » (la peau claire, pas trop jeune, pas de
survêtement ni capuche). Plus personne n’a le droit de sortir de Bellecour. La tension monte.
Quelques projectiles sont jetés, auxquels les policiers répondent matraques levées par des fusées
lacrymogènes . Pendant plus d’une heure nous essayons, en vain, de rejoindre l’autre partie des
manifestants, qui nous attendent, de l’autre côté. Eux aussi se font gazer. La foule de Bellecour est
dispersée.

A 15h30, finalement, les manifestants « libres » décident de partir en cortège. Nous, on attend. On
est plusieurs centaines sur la Place. Celle-ci est relativement calme. On attend, éparpillés par petits
groupes sur l’ensemble de la place. Les flics disent qu’on pourra ressortir quand la manifestation sera
partie. On attend. L’hélicoptère tourne au-dessus de nous dans un bruit assourdissant. Il y a
quelques mouvements de foule mais la scène reste calme. A vrai dire, on se fait chier. Croyant
seulement partir en manifestation, je n’ai rien pris avec moi, ni eau, ni nourriture, ni occupation.
J’attend, comme tous les autres. Un peu plus tard nous décidons de nous en en aller avec une amie.
Mais les flics refusent toujours de nous laisser passer. Il doit être aux alentours de 16h30, cela fait
trois heures qu’ils nous retiennent. Je leur dit mon envie de pisser et de manger, mais pas moyen. Je
commence à en avoir sérieusement marre, et prend conscience de la rétention forcée que je subie.
Les flics nous disent que c'est un ordre du préfet, et qu’ils ne savent quand ils auront l’autorisation
de nous laisser sortir. A un ami qui demande s’il serait possible d’amener un ballon de foot de
l’extérieur, histoire de s’occuper, le flic répond qu’il n’a qu’à prendre la vessie bien gonflée de la
jeune fille qui vient de demander à sortir pour aller aux toilette, avant de s’esclaffer avec ses
collègues.
Personne ne comprend la situation. Malgré tout la place s’est vidée un peu. Aidés par des habitants
et des propriétaires de magasins, qui leur ont ouvert les portes et arrière-boutique, certaines
personnes ont pu sortir. J’apprends également que les policiers ont laissé sortir certains amis
étudiants, mais qu’en revanche les jeunes typés maghrébins qui étaient à côté d’eux se sont vus la
sortie refusée. Le délit de faciès est systématique. Sur la place, nous ne nous organisons pas. Chacun
reste dans son coin, on est abasourdis, on attend juste de pouvoir sortir. La moyenne d’âge des
personnes retenues ne dépasse pas 18 ans.

Il est environ 17h, et nous apprenons que nous ne sortirons peut-être pas avant 21h. Les esprits
commencent à paniquer. J’entends des collégiens qui essayent de faire comprendre à leur parents,
au téléphone, qu’ils ne peuvent pas rentrer car ils sont retenus par des policiers. Il fait de plus en plus
froid. Je retourne voir les policiers pour des explications. Un d’entre eux m’explique « qu’on a de la
chance d’être en France car si on était en Espagne on se serait déjà fait fracassé la tête par la garde
civile », et que « lorsqu’il y a des troubles de l’ordre public, la liberté de circuler librement peut être
suspendue ». La place, à ce moment et depuis plus d’une heure, est parfaitement calme. Lorsqu’un
peu plus tard des jeunes commencent à se rassembler en protestant au centre de la place, ces
policiers avec qui nous « discutions » pointent sur nous leurs armes (je ne sais pas si c'est des lances-
fusées ou des flash-ball) et nous somment de reculer. Ce qu’on fait. Des lacrymos sont lancées sur
toute la place : des fusées jetées dans le ciel et qui s’éparpillent, en retombant, sous forme
incandescente. Les gens courent dans tous les sens. On essaie de rester sur le trottoir, le long des
façades, pour se protéger le plus possible. Un jeune homme est à terre. Les autres reviennent pour le
secourir, tandis que les policiers, à 10m les menacent toujours de leurs pistolets. J’entends qu’il est
blessé, et des jeunes, mains en l’air, demandent aux policiers de ne pas charger. Finalement les flics
font reculer tout le monde. Ils cherchent à relever ce jeune homme, qui se débat. Ils l’immobilisent à
trois, au sol, puis le traînent par un bras sur 20m, jusqu'à leur camion, derrière lequel il disparaît.
Devant moi, une jeune fille, environ 15 ans, en pleurs, dans les bras d’une amie à elle. Elles vont voir
les policiers, demandent à sortir, elles pleurent, disent ne plus en pouvoir, veulent rentrer chez elles.
Le flic leur dit de dégager. Des détonations continuent de retentir, la fumée recouvre la Place. Il est
dur d’ouvrir les yeux et de respirer. A 30 m à ma droite une jeune fille est étendue sur le sol. Des
gens se regroupent autour pour l’aider. Je ne la vois pas réagir, je ne sais pas ce qu’elle a. Peut-être
une crise d’asthme, peut-être un coup de flash-ball ? (au final je crois qu’aucun tir de flash-ball n’a
été fait). Les gens crient pour qu’on appelle les pompiers. Finalement, au bout de peut-être 10
minutes des policiers repoussent tout le monde et l’entraine plus loin.

L’hélicoptère tourne, encore, au dessus de nos têtes.

Face à notre incompréhension, un flic nous dit : « c'est une innovation policière ».

Je marche. Un rassemblement commence à se faire au milieu de la place. Tout le monde en a marre.
On commence à avoir peur de ne plus pouvoir sortir. Cris de protestations. Quelques pierres sont
jetées. Ils répondent, encore, par de la lacrymo et des détonations extrêmement sonores.
Finalement ils décident de sortir les camions à eau anti-émeute. Ils arrosent. Les gens sont dispersés.
On attend. Ils renvoient encore une ou deux fois de l’eau. On reste dispersé. On erre. Les gens
marchent. J’en ai trop marre. Je commence à craquer. Il n’y a plus de soleil sur la place. Il fait froid. Je
n’ai pas mangé depuis ce matin. On commence à marcher, plus ou moins en groupe.

Vers 18 heures, les flics nous informent qu’on peut sortir dans l’angle nord. Tout le monde s’y rend.
Ils nous répondent par de la lacrymo. On y retourne. Les gens crient, mains en l’air : « on nous a dit
qu’on pouvait sortir par là ! ». Rebelotte. Fusée lacrymo, dispersion. A la troisième tentative, on nous
laisse approcher. Effectivement, les flics nous laissent enfin sortir. Ils font sortir les gens un par un,
relèvent les noms, prénom, adresses, puis font une fouille au corps (palpation disent-ils), et vident les
sacs. Comme nous sommes plus de 200 personnes, cela prend beaucoup de temps. On se serre,
docilement, pour faire la queue, tête baissée. Alignés, ils rabattent tous les prisonniers à l’extrémité
de la place. Ils nous disent qu’on sortira tous, mais au compte-goutte. On attend. Ceux qui n’ont pas
leurs papier d’identité sont mis de côté. On fini par nous laisser passer. Pendant qu’elle me « palpe »
elle me dit qu’elle va faire ça vite. Je suis écoeurée. Cela fait presque 6h que les policiers ont reçu
l’ordre de ne laisser sortir personne de la place Bellecour. 6 heures qu’environ 200 personnes (et je
pense dire cela au bas mot) sont privées de leurs liberté essentielles : circuler, manger, boire, aller
aux toilettes. 6 heures que l’on est retenu sur une place publique, sonnés, dans l’incompréhension,
avec plus d’une centaine de policiers qui nous encerclent, pointent sur nous leurs armes au moindre
mouvement de foule et les utilisent… et l’hélicoptère qui tourne quasiment en permanence. Le flic
qui contrôle l’identité de mon amie lui dit « au moins, hein, vous avez plus envie de
recommencer ! ».

C'est dégueulasse…

Les nerfs lâchent, un policier s’aperçoit que je suis en pleurs et se charge de nous amener
rapidement derrière le dernier cordon de flics qui nous sépare de l’extérieur. Ils nous fait passer au
milieu d’un groupe d’une trentaines de jeunes, tous typés maghrébins ou africains, qui sont en train
de monter dans un bus. Ils n’ont pas plus de 18 ans. Je demande où ils vont : au poste, pour contrôle
des identités. Il est 18h45. Les flics disent qu’ils les relâcheront dans la soirée. 2 bus vont ainsi partir
en direction du commissariat.

Une fois passé les cordons de CRS je rejoint les manifestants libres, qui après la manifestation sont
venus au plus près de la place Bellecour pour nous soutenir. On nous propose à manger, nous
réconforte. Les manifestants tentent d’empêcher les bus de partir. La B.A.C. intervient, les bus s’en
vont.

Très mal vécu cette situation, oui. Choquée, oui. Pour terminer je vais au premier bar que je trouve
pour aller aux toilettes. Le propriétaire refuse, il me dit qu’il vient déjà de refuser à 10 personnes, et
qu’il ne fera pas d’exception pour moi. Je pisse dans la rue, sous le regard des passants et des
manifestants.

Humiliée, oui.

On m’a retiré le droit de manifester, on m’a retirer le droit de circuler librement. Nous étions
parqués comme des animaux, parfois rabattus d’un côté ou l’autre de la place par des groupes armés
mobiles. Je n’ai insulté personne, ni levé la main sur quiconque. 6 heures de garde à vue collective à
ciel ouvert avec intimidation policière. Durant ces 6 heures, aucune vitrine de la Place n’a été brisée,
aucune dégradation de biens publics. Je peux vous dire que pourtant, au bout de plusieurs heures,
moi-même qui suis pacifiste, je commençais à nourrir une certaine colère. Besoin de protester. Oui.
Car besoin de dire Non à des « innovations policières » de ce genre. Cette rétention était injustifiée,
anormale. Nous étions sans cesse mis sous pression, et les armes déployées étaient démesurées face
à la population retenue. Je me rendais simplement, comme beaucoup de ceux présents cet après-
midi à Bellecour, à une manifestation, déclarée et autorisée par la préfecture.

Ce soir, je n’arrive pas à dormir. "


Lou-Andréa, étudiante à l’Ecole Normale Supérieure, Master Sociologie.

c'est un ordre










etc...une création de TontonPapi envoyée par Serge
Et vous trouvez ça drôle?
Ben oui...
J'ai honte mais je me soigne...

sous le signe du poisson


"Dans leur cercueil de fer-blanc
plein d’huile au puant relent
marinent décapités
ces petits corps argentés
pareils aux guillotinés
là-bas au champ des navets !
Elles ont vu les mers, les
côtes grises de Thulé,
sous les brumes argentées
la Mer du Nord enchantée...
Maintenant dans le fer-blanc
et l’huile au puant relent
de toxiques restaurants
les servent à leurs clients !
Mais loin derrière la nue
leur pauvre âmette ingénue
dit sa muette chanson
au Paradis-des-poissons,
une mer fraîche et lunaire
pâle comme un poitrinaire,
la Mer de Sérénité
aux longs reflets argentés
où durant l’éternité,
sans plus craindre jamais les
cormorans et les filets,
après leur mort nageront
tous les bons petits poissons !...
Sans voix, sans mains, sans genoux
sardines, priez pour nous !..."
-"Sardines à l'huile"-Georges Fourest-



"Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.
Alors il monte à l'échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc - nu, nu, nu.
Il laisse aller le marteau - qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle - longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur - sec, sec, sec.
Il redescend de l'échelle - haute, haute, haute,
L'emporte avec le marteau - lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s'en va ailleurs - loin, loin, loin.
Et, depuis, le hareng saur - sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle - longue, longue, longue,
Très lentement se balance - toujours, toujours, toujours.
J'ai composé cette histoire - simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens - graves, graves, graves,
Et amuser les enfants - petits, petits, petits."
- "Le hareng saur"-Charles Cros-

je me souviens

tarzan de novembre


 ho hi ho hi ho hi ho...!!!

(un cri sans thème)

la pensée de l'autre jour




"Puisque le gouvernement  et le peuple n'arrivent pas à s'entendre, il n'y a qu'à dissoudre le peuple."
(un réflexologue)

et dissoudre c'est pas...
(mon buraliste)

lundi et l'autre pas


J'sais pas si vous avez remarqué mais depuis quelques temps lorsque les médias parlent de la fameuse affaire style fin de règne crapoteux d'une grand famille -qui le vaut bien- de la  HOT bourgeoisie  made in France, le ministre également  impliqué (et sa madame tout autant ) dont on causait  avant en long en large et surtout de travers à partir de révélations quasi quotidiennement  renouvelées et bien ce monsieur qui à l'air si doux, si gentil si hu!hu! honnête a  disparu  des manchettes et chroniques -pfuiiit- d'un coup de baguette magique ou...Elyséenne -va savoir- on ne cite plus que l'héritière, la fifille à sa maman, l'avocat de madame mère (ex-ministre socialiste et défenseur de...charlie-hebdo) , un procureur impartial  aux ordres et une juge un peu trop fouineuse semble t-il , dont "certains" aimeraient bien voir le départ vers heu! d'autres dossiers provinciaux comme cela se pratique toujours et encore...et  en toute bonne indépendance de la justice franchouaise- N'est-ce pas madame Eva joly?
Oui mais alors... il est passé  où le Msieur  Woerth en question ?  hein(g) 
et ben,  aux dernières nouvelles, il semblerait qu'il soit en train de....
prendre sa retraite!
à bras le corps même
que dis-je 
au grand galop
et il l'a bien méritée non?
tant d'abnégation au service de son patron préféré
ça vaut au moins  heu! une médaille...
et pendant con y est   si vous vouliez bien vous cotiser pour lui offrir un cadeau de départ , ce serait sympa
les gars
et 
les filles 
aussi
allez.. quelques années de boulot en sus  c'est quand même pas la mer à boire, bande de feignasses. Regardez Msieur  Dassault, par exemple, 85 ans toujours au taf- bon bien bon oeil , élégance et distinction, l'honnêteté vissée au corps , des idées en rafale et... c'est pas demain la veille qu'il va arrêter son char...Dassault
Alors s'il vous plait 
un peu de décence,
pensez à vos enfants, bande d'un gras.
Si vous voulez qu'ils soient encore plus subtilement  exploités que vous le fûtes (et la culotte avec) taisez-vous, allumez la télé et l'on s'occupe du reste 
aie confianceu.......
allez troupeau, go to the niche

dimanche 24 octobre 2010

le sens de la vie


 photo: Patrick L.



découvert chez: "Les nouveaux cinéphiles"



A travers les rideaux, le soleil  invente un théâtre d'ombres où l'imaginaire joue son rôle à merveille, comme il sait si bien le faire quand on lui accorde un peu d'attention, et que l'on se laisse embarquer dans ses voyages chimériques, fantastiques, poétiques...
Tu crois?
C'est peut-être notre enfance qui revient de loin, à la vitesse des rêves, c'est à dire aussi vite que l'impossible, et elle s'accorde à la musique du moment, celle que tu joues en devenir, sans  en connaitre les accords,  aussi harmonieuse qu'une carcasse de ptit bonhomme aux pupilles attirées par un  nuage en forme d'histoire qui commencerait par "Regarde on dirait..." ou encore un mur qui pour un instant supposé onirique serait devenu la porte d'un monde alterné: 
Tu vois?
C'est un monsieur qui essaye d'enlever un chewing gum qui est  collé sur son front, alors il tire dessus , mais c'est drôlement bien attaché et plus il tire, plus ça résiste et il s'en met  alors plein les doigts sans que pour autant il arrive à s'en débarrasser...
Oui mais ah! ah!  ptêt que c'est pas du chewing-gum? , juste un truc qu'il a dans le crâne , tu sais un peu comme des idées tenaces qui nous prennent parfois  la tête alors qu'on aimerait tant   l'avoir plus légère la caboche , plus insouciante, plus...aérée quoi et plus on essaye moins on y arrive...

Et le sens de la vie dans tout ça, hein?
Ben t'as pas compris?
La vie, elle  n'a pas de sens elle les a tous justement , les giratoires, les interdits, l'Unique aussi, car malgré les apparences,  la multitude des similitudes, rien ne ressemble  à personne d'autre et  à ce que tu sais toi ou alors si  peut-être, à force et  à l'instant au  ptit bonhomme du mur que t'aimerais bien nous faire croire que... hein? mais... regarde, il n'est déjà plus là. D'ailleurs, il n'a jamais existé que dans tes songes éveillés et  ensoleillés de gosse et  tu peux toujours essayer de les partager et t'as bien  raison de le faire- on appelle ça communiquer je crois-  mais t'étonnes pas non plus si quelqu'un  te répond " pffff n'importe quoi, c'est pas du tout ça, et je vais te dire ce que c'est..."
Et le pire dans l'affaire,
c'est que vous aurez tous les deux
raison
et... tort
C'est juste une question de point de vue. 



Allez! Levons les amarres moussaillons, c'est dimanche.


envoyé par Richard Goumas

samedi 23 octobre 2010

un singe en hiver ou presque


"T'avais les mains comme des raquettes
Pépée
Et quand j'te f'sais les ongles
J'voyais des fleurs dans ta barbiche
T'avais les oreilles de Gainsbourg
Mais toi t'avais pas besoin d'scotch
Pour les r'plier la nuit
Tandis que lui... ben oui !
Pépée
T'avais les yeux comme des lucarnes
Pépée
Comme on en voit dans l'port d'Anvers
Quand les matins ont l'âme verte
Et qu'il leur faut des yeux de rechange
Pour regarder la nuit des autres
Comme on regardait un chimpanzé
Chez les Ferré
Pépée
Pépée
Pépée
T'avais le cœur comme un tambour
Pépée
De ceux qu'on voile le vendredi saint
Vers les trois heures après midi
Pour regarder Jésus-machin
Souffler sur ses trent'-trois bougies
Tandis que toi t'en avais qu'huit,
Le sept avril
De soixante-huit
Pépée
Pépée

J'voudrais avoir les mains d'la mort
Pépée
Et puis les yeux et puis le cœur
Et m'en venir coucher chez toi
Ça changerait rien à mon décor
On couche toujours avec des morts
On couche toujours avec des morts
On couche  toujours avec des morts
Pépée
Pépée"
-Léo Ferré-

et les mots sans bruit



"../...La grande subtilité du totalitarisme libéral tient en quelques principes: Nous convaincre (il n'y a pas de plan B c'est pour notre bien) puis nous faire collaborer jusqu'à l'endettement (financier ou moral). Ici toutes les formes de la démocratie (enfin, presque...) sont préservées, elles sont même mises en avant comme gage de la bonne foi de ceux qui nous dirigent. nous en venons à adhérer à notre propre exploitation, à notre propre torture même. En corollaire, le vieux rêve jacobin d'un Etat (ou d'un patron) en prise directe avec son administré éliminant tout corps social intermédiaire (par exemple associatif ou syndical)  reprend du poil de la bête. Le désir d'émancipation cher aux lumières, a promu l'individualisme consumériste ../..."
extrait de: "Le temps des utopies" texte de Gabriel Brie publié dans la page "Rebonds" du n°989 de l'hebdomadaire "Lien social"



"Ce qu'on aimerait c'est vivre jusque-là
et que les enfants soient là
Voilà ce qu'on aimerait.
Durer, se prolonger encore un peu, voir pousser les bouchons;.
Dur le désir, vieille la tendresse, encore un peu .
On risque d'avoir la pluie. Qu'est-ce que vous prenez?
Des mots tellement usés qu'ils deviennent transparents,
qu'ils laissent passer la lumière.
 Ni héros ni salaud, la plupart des vies s'accomplissent ainsi.
 sous-entendues, inaperçues, entre les lignes;
Les lignes de vie des autres, entre deux gares sans but.
J'appelle pas ça une vie. T'appelles ça une vie?
un match de foot un dimanche, un demi-panaché en été à Evry.
Et qui pour célébrer ces éclats minuscules?
qui pour montrer ce qu'on voit?
Sous-entendu, c'est à dire pas assez écouté
inaperçu, c'est à dire pas assez considéré.
Des coeurs ont battu, des corps combattus.
On ne vit qu'une fois
sans comprendre.
Train-train, train de vie, s'accrochent sans bruit les wagons
mais vorace si vorace la tendresse
mais rapace si rapace le désir sous la glace à biseau du buffet
entre le chalet suisse et les chiures du calendrier des pompiers
là où meurent les mots sans bruit."
-Daniel Mermet-


.../...Aussi est-il absurde de réclamer “la création d’emplois”; les richesses existent pour assurer la subsistance à toutes et à tous. Nous n’avons qu’à les partager. Quant au reste, une révolution sociale fermerait davantage d’usines et supprimerait plus d’emplois nuisibles en douze heures que le capitalisme en douze ans. Pas question de continuer à fabriquer des colorants alimentaires, des porte-avions ou des contrats d’assurance... Pas de “plein emploi”, une vie bien remplie!../...





“../...La fortune des 358 personnes les plus riches de la planète, milliardaires en dollars, est supérieure au revenu annuel de 45% d’habitants les plus pauvres de la planète, soit 2,6 milliards de personnes.” (Le Monde diplomatique, février 1997). [...] C’est fort naïf que de compter aujourd’hui sur des hommes d’état compréhensifs pour satisfaire aux doléances des pauvres. Les gouvernants, quelle que soit leur étiquette politique, ne sont que des administrateurs au service des véritables maîtres du monde: les propriétaires des multinationales transplanétaires. [...] 

- extraits de:" Bureau of public secrets"-

plume d'ange





envoyé par  Patrick Clémence

merde, y'a pas de titre

( chais pas moi chai masseur -à moteur de recherche-)

-C'est une bien curieuse habitude que vous avez là, de prendre la plume (en français d'époque: taper de manière convulsive sur un clavier) à cette heure qui n'en est que quatre d'ailleurs.
Voui, dame, mais...l'inspiration, vous avez entendu causer?
-....Peut-être... un jour... mais... là n'est pas la question;
Alors, heu!  vous pouvez répéter la question?
-Certainement pas, vous n'aviez qu'à écouter lorsque je vous dégoisais à moi-même;
Ah je vois , ma chose, boude en train, en quatre car, en félo et pédibus aussi si ça se trouve...
-D'abord je ne suis pas fôtre chose, et vous devriez également surveiller les fautes de frappe (comme disait un cousin maraicher en descendant d'un panier à salade à un grand couillon  casqué et rembourré aux épaules comme qui dirait qu'il avait le hockey
Avoue  alors... toujours la politique, la politique...pénible à la fin (et au début aussi) vous pourriez au moins  avoir un peu de respect pour les gens qui dorment ou alors heu...pour la poésie qui elle n'en fait pas de politic oeufs non plus.
-Nous ne devons pas avoir les mêmes rillettes de valeur alors- Si vous croyez si bien dire en faisant rimer amour avec toujours plutôt qu'à la bourre (en Bresse) ou Rocamadour dans l'espoir d'un Brie qu'on court , cours toujours et pédale dans le yaourt mon calembour (bien fait) qui brille de ses milles atours ( en 40 dans la poche de Saint-Nazaire-et son mouchoir dessus)
C'est votre ascendance au long-cours qui vous inspire ainsi?
-Tu vois, quand tu veux, toi aussi... tu peux laisser filer du mou dans l'estuaire pour appâter la clef de sole sans pour autant se prendre pour le cuistre à jupiter (sans mousse) ; et puis faut que je te dise un truc: la politique c'est le contraire de la morale quand t'en fait c'est que t'as pas les moyens et comprends-moi bien, je te parle pas présentement des suce mal  nommés représentants du peuple qui eux sont des politichiens qui te bouffent l'haleine  pas fraiche  sur le mouton , non,  ici git le révolté moyen, basique instinct , primaire universel qui laisser parler son coeur d'artichaut  et son amateurisme- naïf peut-être- mais pas encore encarté, récupéré, désossé, dialectisé, cameloté, magouillé, formaté et chambre des députés avec vue sur le tiroir caisse...
Si tu savais, comme le pouvoir et ses alliés (subjectifs) m'emmerdent au plus haut point pas leur suffisance , les actes de contrition et les cours de flutiau.
Si tu savais, comme je ne sais pas, comme je ne saurais jamais où est ma vérité, sinon celle qui veut que je ne fais que passer, la seule dont je suis vraiment sur et en attendant...ben...  je ma muse un peu avec les moyens du bord de mer; et ainsi, la politique n'étant  pas à ma convenance  réservée aux professionnels  de la profession- comme disait l'autre- je mie essaye à tremper dans le caniveau pour y faire des mouillettes et je souffle dedans pour les bulles , j'adore les bulles , c'est  joli sur l'instant et sans prétention.
Sinon, toi  ça va, pour un samedi?
 Mais où tu vas? 
Attends j'ai pas fini...
Attends, je te dis...

vendredi 22 octobre 2010

un casseur peut en cacher un autre

un lecteur nous envoie un lien intéressant sur des débordements post manif parisienne  et pour le moins troublants
à suivre par ici

et en prime une ptite chanson rennaise :

ceci est un espace de liberté



"Je vais chercher le double décimètre dans le placard sous le lavabo de la salle de bain et je vais mesurer exactement les côtés de cette feuille de papier, la longueur et la largeur que je vais multiplier pour obtenir la surface de cet espace de liberté.
Mais je pourrais le mesurer autrement: avec mes pouces, avec mes pieds.
Je pourrais le mesurer avec un barreau de prison.
Je pourrais le mesurer avec un bâillon.
Je pourrais le mesurer avec un sabre ou un goupillon.
Je pourrais le mesurer avec la couille d'un eunuque.
Je pourrais le mesurer avec l'odeur de la rue quand on ressort vivant de l'hôpital un mardi ensoleillé d'automne.
Je pourrais le mesurer avec la pile Wonder de la lampe de poche la nuit sous les couvertures du dortoir où je lisais Histoire d'O.
Je pourrais le mesurer avec le cul d'Yvonne (et je découvrirais que l'on parle d'espace de liberté mais jamais de volume de liberté).
Je pourrais le mesurer avec un solo de Miles.
Je pourrais le mesurer avec la liberté puisqu'on emploie cette expression: "Je prends la liberté de...".
Je prends la liberté de prendre la mesure de cet espace de liberté.
Je pourrais le mesurer avec la question de la liberté, étouffante, oppressante liberté, tyrannique liberté, cette peur dont il faudrait nous guérir, qui fut l'horizon indépassable, l'émancipation de l'individu comme de l'espèce, la rédemption des masses qui méritait qu'on lui sacrifiât la vie et qui aujourd'hui est devenue la liberté du consommateur de choisir entre divers produits, entre le Big Mac et la pizza.
Ancien combattant, songeant à ceux qui versèrent pour cette Liberté chérie leur sang et leurs larmes, je pourrais le mesurer avec une phrase de jadis: "La liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas", et pleurer sur tous les espaces de liberté inemployés et fustiger les fainéants que nous sommes en cette vallée fertile.
Je pourrais le mesurer avec toutes les libertés minuscules, pas la grande messianique inscrite au  fronton du pouvoir mais les petites de chaque instant, effractions amoureuses, insoumissions aux idées insidieusement imposées, défis, contre-courant, dissidences.

Je pourrais enfin le mesurer avec un géomètre en présence d'un huissier afin de définir qui peut occuper cet espace, qui en est le propriétaire, qui peut y entrer, quelle carte il faut y présenter à l'entrée, quel squatter, quel sans logis pour ses idées, quel sans-papiers viendra occuper ce papier, par qui il faut le faire garder  et comment le préserver: quels barreaux mettre aux fenêtres, à quelle hauteur les barbelés, dans quel tissu de soutane faut-il faire les bâillons, quel salaire pour l'eunuque, combien de caméras, combien de chars, combien d'avions de chasse, combien de divisions pour défendre MON espace de liberté?"

Daniel Mermet- -extrait de:  "Là-bas si j'y suis" -carnets de route- Editions La Découverte&Syros







Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...