vendredi 30 juin 2023

les chemins de l'école

 

"Le temps et l'espace ne sont que des repaires, non des limites insurmontables."
 Hugo Pratt
 

 Logique de l'impuissance;
dérisoire prise de risque
en ses intellectuelles limites.
Dans son genre
et son gendre
de son fils de père.
C'est mathématique.
Aux neurones
subventionnées
et délétères..
Façon de voir
à travers les dinettes déformantes.
s'exhiber aux circonstances,
à grenier tout et son contraire.
Passoire réfléchissante,
cheveux au vent du filet,
rôle propre sursois,
au goût des décors,
posté en lapidaire
des situations ridicules;
Entre-jambes
Deux bouts,
couché.
au camp d'été dira-t-on
un vent calme avant la sieste..
Tableau de famille.
Tour d'ivoire très carrée,
de l'instant où je suis envie;
ce rien qui m'alimente
et son regard distrait
fonction des objectifs;
pétard mouillé
pétard en brosse et croisements hasardeux,
temporaires
et vite oubliés;
rencontre manifeste à inscrire au souvenir
des sables éplorés.

Aneth forever
 


"Le tintement de la pluie sur le monde quand on est à l'abri c'est ce qu'il y a de plus beau."
Sandrine Collette


" Je suis en colère contre la terre la vie le monde, et le monde je jure je lui ferai la peau. La peau du monde je la tendrai sur un cadre, je la raclerai jusqu'à la dernière miette de sa chair et je l'exposerai devant chez moi pour que l'on sache ce qui se passe quand on me fait du mal. La peau du monde ce sera mon trophée, je la brandirai comme on brandit un crâne, je l'assécherai comme on sèche un cœur ce sera un lambeau une squame une toile et sur cette toile je réécrirai quelque chose avec le sang de mes veines avec le sang de ma haine, la peau du monde ce sera mon vêtement. Je lui marcherai dessus je la piétinerai jusqu'à ce qu'elle rende son dernier souffle, je lui dirai qu'il ne fallait pas – il ne fallait pas me prendre ce que j'aime et maintenant nous sommes là elle et moi ça ne rime à rien, nous sommes là elle et moi il faut bien que les choses adviennent mais ce qu'elle doit comprendre avant tout c'est que c'est moi qui décide et c'est moi qui choisis, et dans cette folie qui me prend je revois la carte chez l'épicier et sur la carte le lac que je ne connais pas et c'est là que j'irai parce que je fais ce que je veux. Parce que le blanc de mes yeux est rouge et ce n'est pas le chagrin, c'est la rage et je sais que je ne réfléchis plus vraiment, c'est cette fureur qui me porte il y a des étincelles dedans ma tête, des soleils devant mon regard et ça m'aveugle et je n'ai plus besoin de voir. Alors je continue la route comme j'avais dit et je presse mon cheval. Là où je vais il y aura bien une solution, une réponse, quelque chose. Si je me trompe je continuerai à marcher en brûlant le monde, derrière moi il n'y aura que des cendres et des enfants qui pleurent et moi je rirai de ces terres calcinées de ces vies qu'on saccage, et je chanterai plus fort pour ne pas entendre les cris et je gueulerai à m'en casser la gorge, la peau du monde ce sera ma vengeance."
Sandrine Collette extraits de: "On était des loups."

  
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Sociologue, spécialiste des rapports police-société et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet*, Sebastian Roché est le coauteur d’une étude sur la loi de février 2017 relative à la sécurité publique qui autorise les policiers français à tirer même lorsqu’il y a aucune menace immédiate. Une loi de 2017 qui sous couvert de plus de sécurité participe au chaos social mais aussi juridique.

Lundi 26 juin, sous les coups de 9 heures du matin, le jeune Nahel, 17 ans, est abattu d’une balle dans la tête par un motard de la police nationale alors qu’il se trouvait au volant d’une voiture. L’homme en uniforme parle de « refus d’obtempérer », l’Île-de-France tout entière ainsi que de nombreuses autres villes répondent en chœur « la police tue en toute impunité ». Placé en détention provisoire, le policier a présenté ses excuses à la famille du jeune Nahel, quand pendant ce temps, la France continue de s’embraser chaque soir. Or ce drame n’aurait pu avoir lieu sans la fameuse « loi de 2017 » qui assouplit les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre peuvent utiliser leur arme. Sébastien Roché, expert sur la question, explique comment cette loi a changé la donne tout en rappelant que c’est à la justice d’établir si un tir est justifié ou non.

Charlie Hebdo : Quelle est votre analyse de l’arrivée de la loi de 2017 dans les pratiques policières ? A-t-elle vraiment changé la donne en matière de tirs liés au refus d’obtempérer ?

Sébastien Roché : Complètement. Les dénombrements que nous avons effectués confirment que sur une période allant de 2011 à 2022, les tirs mortels de policiers sur les occupants de véhicules en mouvement sont plus fréquents à partir de 2017. Ils ont même été multipliés par cinq avant et après le vote de la loi. Le 27 février la loi est mise en œuvre. Le 1er mars, elle entre en application et dans les mois qui suivent, de cette même année, on recense cinq morts pour refus d’obtempérer. En 2022, on en a comptabilisé treize en France et, rien qu’en 2023, il y a déjà trois morts.

Il y a donc très clairement un effet immédiat de cette nouvelle législation.

Comment avez-vous travaillé ?

On s’appuie sur des données précises. Ces dernières années, les rapports annuels de l’IGPN recensent la liste des personnes tuées. De notre côté, nous avons reconstitué des séries à partir de sources ouvertes (le recoupement de la presse locale par exemple, NDLR) sur les homicides liés aux policiers en France comme en Allemagne puisque c’est une étude comparative. Sur les chiffres nous avons une concordance à 95 %. Avec l’IGPN Il y a donc aucun désaccord sur le nombre de personnes tuées.  

Mais la police conteste pourtant la corrélation entre la loi de 2017 et le nombre de tués.

Effectivement, le désaccord entre la police et nos travaux porte sur l’interprétation des données chiffrées. Cependant, lorsque Gérald Darmanin prétend que la loi de 2017 a fait diminuer le nombre de tués, il dit une contre-vérité. Soit le ministre de l’Intérieur n’a pas lu le rapport de l’IGPN et est donc mal informé, soit il ne veut pas regarder la réalité en face.

Pour cette étude publiée dans la revue Esprit en septembre 2022, vous avez adopté une méthodologie précise. Pouvez-vous la détailler ?

On a adopté une méthodologie scientifique. Celle qui s’applique en médecine pour regarder l’efficacité d’un traitement. On a travaillé avec une méthode quasi-expérimentale : le premier groupe est la police française et le « traitement », la loi de 2017. L’autre groupe, c’est la police allemande qui n’a pas de loi modifiée sur la légitime défense. Les deux groupes sont observés avant et après « traitement ». C’est très courant en criminologie mais pas trop en France.

Et qu’est-ce que l’on voit ?

Sans grande surprise, on voit que la police qui est autorisée à tirer même sans menace immédiate va tirer plus. Quand la loi entre en vigueur, la hiérarchie policière va dire aux policiers : vous avez maintenant la possibilité d’utiliser plus largement vos armes. Et que vont faire les policiers ? Appliquer la loi dans le cadre élargi préconisé par leur hiérarchie et tirer.

Donc ce que vous dites, c’est que les policiers ont appliqué la loi ? Même dans le cas de Nahel M. ?

Non, ce que je dis, c’est que l’interprétation de la loi qu’a faite la Direction générale de la police nationale laisse croire aux agents qu’ils peuvent faire usage de leur arme avec un périmètre de tir élargi même sans menace immédiate. Mais l’administration n’est pas le juge. La justice, elle, va regarder ce qui est réellement écrit dans la loi et les principes européens qui encadrent l’usage des armes. La cour européenne a déjà retoqué la France au motif qu’une interprétation trop élargie de cette loi n’est pas légale. Il y a donc une bataille engagée à Strasbourg autour de la légalité de cette loi de 2017. Et ce n’est pas encore réglé.

En l’espèce, dans le cas de Nahel, le procureur de la République vient d’affirmer que le tir du policier n’était pas conforme. Même si l’avocat de ce dernier estime qu’il a respecté le cadre légal et que la dangerosité de la personne est avérée. Elle était peut-être dangereuse avant mais au moment où le policier tire, elle ne l’est pas. Donc est-ce qu’il y a nécessité de tirer ? Est-ce qu’il y a proportionnalité entre l’action du conducteur et celle du policier ? Tout ça ce sont des questions juridiques à venir.

À partir du moment où la loi dit que l’individu peut être dangereux « à l’avenir », que peut faire le juge ?

La justice conserve une marge d’interprétation puisqu’il y a les principes généraux du droit qui s’imposent toujours pour la légitime défense, comme la proportionnalité et l’absolue nécessité. Et puis il y a un autre pan du droit, la loi de 2017, qui laisse place à la subjectivité du policier. Ces deux éléments sont contradictoires. Le juge va devoir apprécier au cas par cas et estimer jusqu’à quel point ces éléments sont compatibles entre eux ou pas. Ce qui est sûr, c’est que les principes supérieurs du droit s’imposent à la loi française. C’est le principe de la hiérarchie des normes. D’ailleurs deux arrêts de la cour européenne des Droits de l’Homme ont déjà condamné la France.

Entre-temps la colère explose dans les villes…

Évidemment, entre-temps la France brûle. Il y a la bataille juridique qui va avoir lieu dans quelque temps et en ce moment l’immédiateté de la réaction. Grâce aux vidéos prises par des citoyens, les gens ont vu un policier tirer de sang-froid sur une personne qui ne le menaçait pas et ça, ça énerve. C’est une situation similaire à celle de Rodney King à Los Angeles en 1992. L’homme est battu à mort par des policiers, la justice prononce un « non-lieu » au prétexte qu’on ne peut rien retenir contre ces derniers. Los Angeles s’embrase.

En 2005, Zyed et Bouna, poursuivis par la police, se réfugient dans un transformateur à Clichy-sous-Bois. La police informe leur présence, disent que c’est très dangereux et… s’en vont. Les deux jeunes garçons meurent et la France des banlieues prend feu, etc. Autant dire que ce type de scénario est connu. Quand des policiers tirent sur des personnes désarmées, a fortiori sur des enfants, ça déplaît aux personnes qui s’identifient à la victime et qui sont souvent dans les quartiers pauvres et multiethniques. Les gens disent : « on n’en peut plus », « on sait qu’il ne va rien se passer », « on sait qu’on peut être tué sans sanction ». Sur les treize tirs mortels de 2022, seuls cinq policiers ont été mis en examen. Peut-être que pour la première fois un policier va être condamné pour homicide volontaire ? Car finalement cette loi de 2017 ne peut pas rendre les policiers irresponsables devant la justice. En cela, elle est aussi dangereuse pour les policiers car elle risque d’en envoyer certains en prison.

*Le dernier livre de Sébastien Roché : La nation inachevée. La jeunesse face à l’école et la police (éd. Grasset)
Source Charlie Hebdo 
Natacha Devanda ·

mercredi 21 juin 2023

10 sous c'est pas beaucoup

 

"Et les crapauds chantaient
                       tout comme au premier jour du monde :
                       la souveraine c’est l’eau
                       la souveraine c’est l’eau
Douze vaches fertiles avec leur veau,
                       l’eau jusqu’au cou,
Douze étalons sortis de mer
                       remontant le cours du fleuve jusqu’au lac,
Miroirs scintillants,
                       innombrables yeux,
                       l’Un est là
                       tout s’y meut
                       tout s’en émeut,
Ombres chatoyantes dessus le flot,
                       ombres dansantes dans le ressaut,
Ciel gris-bleu et
                       paysages vert sombre
                                                    beauté paisible,
Les cieux flottent dessus les eaux,
                       l’oiseau cacao sur l’eau étire ses attaches,
Le ciel au lit se berce,
                       l’un sur l’autre s’appuient,
Joncs couchés sur l’eau,
                       fins ramages,
La houle lascive murmure dans la fosse,
                       dans la fosse des deux cent albinos,
Dans la fosse le silure à peau gluante,
                       les trois déesses Eau dans la profondeur dansent,
Les houes fouillent dans les meules,
Belles à la peau très lisse,
                       Belles aux membres ronds,
Eaux apaisantes dans les vestibules du plaisir,
                       eaux faites pour apaiser, pour apporter la paix,
                       augmenter choses,
Grandeur silencieuse emplit la cour du secret,
Bouche du ciel ouverte,
                       bras tendu,
Reins dans herbes rouges,
                       pilon contre voûte,
Les ouvertures s’ouvrent,
La grande parole salue l’eau,
                       fend les vagues,
                       sépare les eaux boueuses,
                       fixe les bornes aux flots,
Même au lieu de halage :
                       À présent, le cri de joie." 
Monchoachi extrait de: "La grande parole salue l'eau"

 

 10 sous,
c'est pas beaucoup
juste pour faire le lien
avec le béton roi
sans scrupules ni morale,
le chimiquement correct,
l'algue verte et cochonne,
la bassine pour s'en laver les mains...
 Demain il fera jour
dans le four
au thermostat
instable
mais ô combien cravaté et climatisé
pour respecter les béatitudes
des conso-mateurs.
10 sous,
 la jeunesse en colère et ses  quelques pairs
à la mélanine qui badine;
 bande de terreau-ristes
à faire terre d'urgence
pour ne pas froisser les costumes des actionnaires gavés
au caveau des certitudes
de leur siècle trépané.
 
Tu t'es vu quand t'as cru? 
 
 

 

Appel aux Soulèvements de la Terre 

- Ce qui repousse partout ne peut être dissous

 

Ce 21 juin, en conseil des ministres, le gouvernement vient d'enclencher la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n’aurions plus le droit d’exister ensemble, ni de nous organiser. Il prétend maintenant dissoudre un soulèvement par tous les moyens - même des arrestations au domicile de militant-e-s comme ça a été le cas le 20 juin.

 

Depuis les sinistres bureaux de la place Beauvau, cette dissolution se veut être un couperet. Elle se voulait être la fin d’une histoire. Et pourtant le bruit qui court à travers le pays, là où les espoirs bourgeonnent encore, dit tout autre chose. Des chuchotements contagieux, des éclats de solidarité innombrables nous rappellent que les pires attaques produisent parfois des renversements inattendus.

 

Et si cette dissolution était en réalité un appel ministériel à rejoindre un grand mouvement de résistance ? Un réseau déjà fort de 110 000 membres déclarés, de 180 comités locaux, fort d'autant de personnes engagées dans la vie publique, dans des collectifs et syndicats. Un mouvement prétendument interdit mais collectivement inarrêtable visé par le pouvoir mais ancré dans les territoires, présent dans les lieux de travail et d'études, les granges et arrières-salles, jusqu'au sein même des administrations. Le gouvernement prétendait nous faire disparaître, en réalité nous serons chaque jour de plus en plus visibles. 


D'ores et déjà plus d'un millier de personnes ont affirmé vouloir attaquer ce décret, toute personne voulant se joindre à cette action en justice historique peut remplir ce formulaire.

 

Face à la persistance de cette menace, nous vous proposons un grand jeu. Un jeu on ne peut plus sérieux, un jeu qui constitue un réseau de résistance. Nous allons ensemble, dans les jours et semaines qui viennent, continuer à faire apparaître les Soulèvements de la Terre de 1 000 manières dans l’espace public : devant les bistrots et centres sociaux, à la pause café, par des réunions ouvertes, des antennes internationales, des inscriptions sur les murs, des fanions et des fêtes, des désarmements et des pieds de nez. Malgré la dissolution, les Soulèvements ressurgiront au débotté sur des chantiers ou au cœur  d’un site industriel, déborderont de rues bondées de clameurs contre l'ordre marchand, s’enracineront dans des jardins pirates, des maisons du peuple ou des fermes communes. À vous, à nous de trouver.

 

Ce qui repousse partout ne peut être dissous.

 

Ces surgissements commencent dès ce soir avec des rassemblements de soutien organisés dans déjà plus de 100 villes de France à 19h, devant les préfectures

 

Nous, participant.es de partout aux Soulèvements, vous appelons donc à rejoindre les plus de 180 comités locaux qui se sont formés ces derniers mois, les centaines de résistances territoriales, de luttes locales, et les sections syndicales déjà existantes qui ont revendiqué publiquement leur appartenance au mouvement. La parole des Soulèvements de la Terre leur appartient, elle vous appartient.

 

Nous allons ensemble continuer à soutenir nos blessé.es. Nous allons poursuivre les luttes de terrain partout et converger à plus nombreux-ses encore.

Deux prochaines échéances sont déjà posées cet été, deux temps d'action essentiels pour le partage de l'eau en plein été et en pleine sécheresse historique :

 

 

Par delà ces quelques proches repères, nous allons forger partout les complicités nécessaires pour enrayer concrètement l’avancée du bitume, l’assèchement des sols, l'intoxication de l'eau et la dissolution des liens.

 

Nous allons nous retrouver. Vous êtes, nous sommes, les Soulèvements de la Terre.

 

En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s'engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta!, Cerveaux Non Disponibles, Reporterre, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c'est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, ...

 

Ces différents canaux, créés en solidarité par des soutiens ou des orgas, hébergeront également les multiples voix décentralisées qui se revendiquent aujourd’hui être les Soulèvements de la Terre :

 

 

Une adresse mail d'ami.es du mouvement qui s'engage à collecter et relayer la manière dont différentes organisations et luttes locales existantes comptent donner suite à cet appel localement :
lesamiesdessoulevements@cryptomail.ch
 
Des appuis et antennes-relais internationales des Soulèvements de la Terre sont annoncées en Italie, Suisse, Belgique, Espagne et aux Etats-Unis par un certain nombre d'organisations et médias face aux menaces de censure par le gouvernement français

 

Des équipes juridiques en soutien continueront à suivre les procédures engagées : antirep-bassines@riseup.net, legal-lutteslocales@riseup.net

 

Un mouvement ne peut être dissout !

 
 

 

"C´est une chanson pour les enfants qui naissent et qui vivent entre l´acier et le bitume entre le béton et l´asphalte et qui ne sauront peut-être jamais que la terre était un jardin.
  Il y avait un jardin qu´on appelait la terre Il brillait au soleil comme un fruit défendu Non ce n´était pas le paradis ni l´enfer ni rien de déjà vu ou déjà entendu Il y avait un jardin une maison des arbres avec un lit de mousse pour y faire l´amour et un petit ruisseau roulant sans une vague venait le rafraîchir et poursuivait son cours. Il y avait un jardin grand comme une vallée On pouvait s´y nourrir à toutes les saisons sur la terre brûlante ou sur l´herbe gelée et découvrir des fleurs qui n´avaient pas de nom. Il y avait un jardin qu´on appelait la terre Il était assez grand pour des milliers d´enfants Il était habité jadis par nos grands-pères qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents. Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître où nous aurions pu vivre insouciants et nus, où est cette maison toutes portes ouvertes que je cherche encore et que je ne trouve plus."
Georges Moustaki


lundi 19 juin 2023

à l'intérieur

 

 


 


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Podcast France Inter:

Notre Dame des Landes: La ZAD après la bataille


 






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"La fin justifie les moyens (...)
Mais qui justifiera la fin?
Alain Damasio

 
"Les idées sont comme les vertus, elles ne sont souvent belles qu'à l'intérieur"
Ayerdhal
 

 


vendredi 16 juin 2023

l'absence de ma nature

".../...
Au fil des années j'y ai entassé d'autres souvenirs, d'autres boites remplies de traces archéologiques de ma propre existence, des objets qu'avaient plus leur place dans ma chambre mais que je voulais pas jeter, comme ce poster des Doors qu'avait veillé sur toute mon adolescence alors qu'en fait je suis né vingt-cinq ans après la mort de Jim Morrison. Aujourd'hui je ne sais pas si j'arriverais à entrer tout entier dans mon réduit tellement j'y ai accumulé de choses. Ou peut-être bien que j'y entrerais très facilement, qu'y aurait pas tant de traces que ça et que leur médiocrité et leur vacuité me décevraient jusqu'à la moelle. C'est pour ça que je veux pas imaginer trop précisément mon réduit, j'ai trop peur de faire face à l'absence de ma nature
-hey, pas mal ça, faudra que je note.
Donc dans mon panoramique mental je vois les deux portes coulissantes, les tas de fringues et la petite trappe dans le mur, c'est tout et c'est bien comme ça.
Merde, comme souvent j'ai ouvert les yeux sans m'en rendre compte en pensant à mon réduit. Je regarde que le plafond, mais j'ai plus bien envie de jouer à me concentrer. C'est toujours à la fin du panoramique que je fais le plus d'erreurs de toute façon. Je regarde rapidement les dernières étapes manquantes; après le placard, mon bureau avec mon ordi posé dessus, mon casque audio, ma chaise, la corbeille à papier et puis l'angle, hop, on tourne pour arriver au point de départ, sur ce pan de mur y a guère que la fenêtre et le radiateur en fonte au-dessous, ma table de chevet et de nouveau ma tête posée sur l'oreiller. Un jour peut-être je changerai mon lit de place pour avoir cette partie-là bien en face de moi. J'ai essayé une fois de mettre le plumard en plein milieu de la pièce, mais en fait ça l'a pas fait. Le reste rentrait pas c'était galère, et puis les quatre côtés du pieu ouverts non vraiment, mauvaise idée.
Dehors j'entends un groupe de jeunes, ils rentrent du collège, j'imagine. Je les entends raconte(r leurs conneries et se pousser sur les bagnoles. La moitié de ce qu'ils braillent sont des insultes, je suis pas si vieux mais j'en comprends déjà plus la moitié. La masse informe et anonyme passe sous ma fenêtre: j'espère qu'ils vont pas jeter un caillou sur mes voltes comme l'autre fois."
Thomas Rosier extrait de: "Un monde de salauds souriants Editions Actes Sud
 

 



                                 


"La franchise est la première vertu d'un défunt."
Joaquim Maria Machado de Assis 
 
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lundi 12 juin 2023

la voie royale

 

La Deuche
 reine des virages à la corde
au coup
de grisou
des septantes envolées... 
 

 

La Deuche habillée
pour toutes les cérémonies;
bonnes et  mauvaises occasions..
La Deuche en plein come-back
 

 

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Habillé pour l'été






dimanche 11 juin 2023

plusieurs fois

 

Recalé à la marée.
Echouer si près du but.
Et chouette alors!
L'accoste sans crocodile
ni balle de match.
Se prendre un bouillon
et rester là à regarder passer les baladeurs du dimanche
en se grattant les écailles.
la tête dans le clapot.
 
    
"A regarder le monde s'agiter et paraîtreEn habit d'imposture et de supercherie.../..."
Georges Moustaki extrait de: "Mendiants et orgueilleux" 
 

 "Retrouver la fraîcheur du regard, oublier ce que l'on croit savoir, se tenir devant les êtres et les choses comme si on les voyait pour la première fois."
André Frossard
 
                         
  Photo source: "Le Garage"
 
" Je marche
entre la route et les champs
pour rien
il fait juste assez chaud
et juste assez froid
pour être bien
les amandiers commencent à fleurir
pendant que le soleil
achève Février
je marche
pour n'aller nulle part
juste
pour marcher
et je tiens
tout entier
dans la paume
de ma main
cette jolie petite
chose
qu'on appelle la vie."
 

                                                 
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"Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois"
Pierre Dumayet
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