samedi 30 septembre 2023

dans les mots

 

 Marie-toi avec l'infini, épouse un cactus."
Ferenc Rakoczy
 
 


" À force de n'être plus que des épines
Et de minuscules feuilles sur des branches très tendues,
A mesure qu'on descend plus au sud
Plus au sud encore, il n'y aura plus d'arbre:
Tout un vocabulaire manquera pour la venue d'un poème
Écrire ne sera plus que sable ou caillasse,
Du silence dans le désert:
Un désir d'arbres dans les mots."
James Sacré
 
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"Le 13 avril 2020, en plein confinement, Emmanuel Macron prononçait un discours magnifique. Reconnaissant que nous vivions alors dans « la peur, l’angoisse pour nos parents, pour nous-mêmes », il saluait l’effort de toute la nation face au Covid, définissant les fameuses trois lignes de la société : d’abord, les fonctionnaires, les soignants ; puis les agriculteurs, les livreurs, les caissières, etc. ; enfin, nous tous.

Le président appelait à une indépendance financière, agricole, sanitaire, industrielle et technologique de la France – oui, rien que ça –, impliquant « le temps long » et « la possibilité de planifier ». Enfin, Emmanuel Macron estimait que nous devrions à l’avenir « nous rappeler » que notre pays, alors, tenait « tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Citant la fameuse phrase de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen selon laquelle « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune », il appelait à « donner toute sa force à ce principe ».

Rien de tout cela n’a été fait. Peut-on mieux rémunérer les salariés de la « deuxième ligne » ? Accroître les salaires ne relève pas de la prérogative du gouvernement, donc il ne peut rien faire, n’est-ce pas ? Sauf que, de façon très paradoxale en cette période de « crise » devenue un éternel présent, les entreprises n’ont jamais gagné autant d’argent.

Des marges en constante progression

Les chiffres sont là. Que s’est-il passé, entre le premier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, lorsque les prix des matières premières et de l’énergie importées ont explosé ? Le constat de l’Insee est net : lorsque le prix de ces « intrants » augmente, « les entreprises répercutent près de la moitié de la hausse sur le prix de leurs produits ». En revanche, lorsque le prix des intrants diminue, « les entreprises n’ajustent pas les prix de vente à la baisse ». Autrement dit, quand ça monte, ça monte, ma p’tite dame, je suis étranglé, moi, mais quand ça baisse, je garde les sous pour moi. Et pas qu’un peu : de 2018 à mi-2022, les entreprises ont répercuté plus que la totalité (1,3 fois plus exactement) de la hausse du prix de l’énergie sur le prix de vente de leurs biscuits ou machines à laver.

D’où ce résultat logique : alors que la société crève la bouche ouverte, le « taux de marge », qui est le rapport entre la marge que se font les entreprises et le prix de vente de leurs bidules, ne cesse d’augmenter. Il est actuellement de 33,2 %, en hausse de près de 2 points depuis fin 2022, soit un bond énorme en très peu de temps. D’abord pour les raisons que nous venons de voir. Mais aussi parce que les augmentations de salaire ont été inférieures à l’inflation ces dernières années.

Autrement dit, les entreprises pourraient refiler un peu d’oseille aux camarades travailleuses et travailleurs. Pour cela, le gouvernement dispose d’un très gros bâton : menacer celles qui ne seraient pas partageuses de leur supprimer, ou de réduire, les exonérations de cotisations sociales dont elles bénéficient. Les « baisses de charges » ont en effet… triplé en seulement dix ans, étant aujourd’hui proches de 90 milliards d'euros par an. Cela sera-t-il décidé par Élisabeth Borne lors de la prochaine conférence sociale ? Le suspense est insoutenable." 
Gilles Raveaud "De l'utilité commune: grosses marges, petits salaires." à lire dans CHARLIE-HEBDO.FR


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Spécial copinage: "Fin d'Chantier" 17 avenue de Penhoët à Saint-Nazaire
 Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h. 
 
photos source: "Fin d'Chantier"

                                        
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"Notre vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l'auteur."
Julien Green

lundi 25 septembre 2023

à pied et demain

 

 "Que vaudrait la douceur si elle n'était capable, tendre et ineffable de nous faire peur?
elle surpasse tellement toute la violence que, lorsqu'elle s'élance nul ne se défend."
Rainer Maria Rilke 
 
"Ne soyez pas trop moral. Vous pourriez vous priver de beaucoup de vie. Visez plus loin que la moralité. Ne soyez pas simplement bon, soyez bon pour quelque chose.
Henri David Thoreau
 

 "La fin dans le commencement et cependant on continue."
Samuel Beckett

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                                      " FIN DE VIE Pour que tu aies le choix"
 

                                              Mardi 26 septembre à 21h05 sur France 5
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                                               PLUS D'INFOS

                     
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 ".../...
Ne tuez pas le goéland qui plane sur le flot hurlant, où qui l'effleure, car c'est l'âme d'un matelot qui plane au-dessus d'un tombeau et pleure...pleure!
.../..."
Lucien Boyer
 
 

 

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 [...] tout progrès est en même temps une régression. Il n'y a jamais de progrès que dans un sens déterminé. Et comme notre vie, dans son ensemble, n'a aucun sens, elle ne connait pas davantage dans son ensemble, de vrai progrès."
 
 

"On ne sait pas exactement comment se produit cette transformation qui, à certains moments, compose d'une quantité de volontés éparses une seule volonté massive, une foule capable des plus grands excès en bien comme en mal mais incapable de réflexion, même quand les hommes qui la constituent n'ont pour la plupart rien cultivé davantage de toute leur vie que la mesure et le sang-froid. L'excitation en quête de détente d'une foule qui ne trouve aucune issue à ses sentiments se rue sans doute alors sur la première voie qui s'ouvre à elle.

On peut supposer que ce sont en elle les êtres les plus excitables, c'est-à-dire les extrêmes, capables aussi bien de soudaines violences que de touchantes générosités, qui donnent l'exemple et fraient le chemin. Ils représentent dans la masse les points de moindre résistance, mais le cri qui est jeté à travers eux plutôt que jeté sur eux, la pierre qui leur tombe sous la main, le sentiment dont ils éclatent déblaient la route sur laquelle les autres, s'étant exaltés réciproquement jusqu'aux limites du supportable, suivent sans réfléchir. Ils donnent aux actions de leur entourage la forme de l'action massive que tous ressentent à la fois comme une contrainte et une libération."

 Elie Guillou extraits de: "L'homme tempéré"
 

                        photo source Toile

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Muzillac 2023
 


" .../...
Nul vent ,
nul souffle ,
nul oiseau ,
nulle eau vive ,
nul bruit d'aucune sorte hors ma propre respiration .

Seul dans le silence ,

je comprends un instant la terreur que le désert primal suscite chez de nombreuses personnes , la peur inconsciente qui les force à dompter ,
altérer ou détruire ce qu'elles ne peuvent comprendre , à réduire le sauvage et le préhumain pour lui donner taille humaine .

Tout plutôt que d'affronter de face l'ante-humain , l'autre monde qui ne terrifie pas par son danger ou son hostilité mais par quelque chose de bien pire : son implacable indifférence ."
Edward Abbey

mercredi 20 septembre 2023

notre regard


"Ce n'est pas la lumière qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque de lumière."
Gustave Thibon
 
 
"Méditez sur la lumière.
Premièrement vous êtes la lumière
Ensuite la lumière est en vous.
Enfin, vous êtes la lumière." 
 
"Que la lumière soif...Et la lumière but."
André Beucler

 

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" Jusqu'à cette rentrée 2023, Ploërmel ne proposait pas d'enseignement public aux lycéens de la ville, quand bien même celle-ci compte près de 10 000 habitants. Un lycée a fini par ouvrir, après 50 ans de résistance de la part des notables locaux. "
 

"Bienvenue à « l’école du diable ». À Ploërmel, dans le Morbihan, le premier lycée public vient enfin d’ouvrir… après une lutte de cinq décennies mené par les piliers de l’enseignement catholique dans la ville. À Mona Ozouf, 220 élèves de seconde et de première ont effectué leur première rentrée, le 4 septembre. Jusqu’ici, l’offre scolaire dans la ville était uniquement privée ; un monopole étonnant pour une ville de 10 000 habitants.

« Les résistances ont été éprouvantes. C’était devenu un casus belli dans la ville. Il y avait une vraie violence psychologique et une lassitude à devoir répéter encore et encore la nécessité d’offrir la possibilité d’un enseignement public dans la ville  », se souvient Laurent Fontenelle, à la tête d’un collectif qui milite depuis les années 2000 pour la concrétisation du projet. L’idée d’ouvrir un lycée public date des années 1960 : à l’époque, l’inauguration du lycée public la Brocéliande, à Guer, a été considérée comme suffisante, même si elle contraignait les élèves à une demi-heure ou plus de trajet. Dans les années 1990, quelques parents ont élevé la voix en faveur d’un établissement public mais il a fallu attendre l’élection d’une maire de gauche, Béatrice Le Marre, en 2008 pour relancer le projet. Soit 48 ans après la naissance de l’initiative.

 

À son arrivée à la mairie, Béatrice Le Marre s’est attachée à faire respecter le principe de laïcité au sein de la commune, en exigeant le retrait d’un crucifix dans la salle des mariages et en apposant la devise de la République dans les bâtiments municipaux. L’ancienne édile a même fait intervenir la préfecture pour que cesse la tenue des conseils municipaux dans le collège privé du Sacré-Cœur. « C’est un territoire où la République a peu de voix de cité. Le catholicisme, il ne faut pas y toucher », nous explique-t-elle. L’existence d’un lycée public relevait, pour elle, autant d’une exigence laïque que d’un combat social. « Nous sommes dans un secteur très ouvrier, où les salaires sont bas et les personnels peu qualifiés. Il y avait un vrai enjeu à offrir la possibilité d’une éducation gratuite. »

C’est sans compter la résistance des deux lycées privés présents sur la commune : le lycée général de la Mennais, et le lycée agricole privé La Touche. Des manifestations sont organisées par les habitants, qui craignaient que l’ouverture d’un établissement public vide les écoles existantes. « C’est devenu très sensible. Des voisines et des amies de toujours se sont mises à vociférer contre moi. Il y a eu de grosses discussions. Politiquement, c’était très dur », se souvient Béatrice Le Marre. Les responsables des deux établissements ont ensuite requis des expertises et contre-expertises pour montrer que la demande était insuffisante ; que le lycée ne serait jamais rempli. « Ils soutenaient que l’ouverture d’un lycée public était superflue. Ils la considéraient comme du gâchis d’argent public », poursuit l’ex-édile.

 

Une longue histoire du catholicisme

Le projet venait surtout se confronter à l’identité profonde de la commune. Dans le Morbihan, 49% des écoliers sont scolarisés dans l’enseignement catholique. « C’est vrai dans la région Bretagne en général, mais d’autant plus dans le secteur de Ploërmel. C’est l’héritage historique de la ville. Dès 1819, Jean-Marie de La Mennais y a créé la Congrégation des frères de l’instruction chrétienne, qui ont assuré l’éducation des enfant pour toutes les générations qui ont suivi », explique Samuel Gicquel, chercheur en histoire contemporaine à l’Université de Rennes 2. « Pendant très longtemps, il n’y a pas eu de demande pour l’ouverture d’autres établissements. Même après la loi Guizot, les communes du secteur se sont tournés vers les frères pour assurer l’éducation des enfants. Le basculement s’est fait après la fin du XXe siècle avec une prise de distance croissante à l’égard de la religion, et par l’arrivée de nouvelles personnes dans la commune. »

 À Ploërmel, l’école de la République n’a pas bonne presse. « Il y a cette idée persistante qu’une bonne école doit proposer un enseignement religieux, poursuit Samuel Gicquel. Mais ces dernières années, cet attachement à l’école catholique a changé de nature. On fait confiance au privé par fidélité culturelle, par mimétisme. On considère que la pédagogie y est meilleure, que la discipline est plus stricte, etc. » Un jour, Béatrice Le Marre a évoqué auprès d’une mère d’élève en difficulté financière la possibilité de l’école publique : « Celle-ci s’est mise à hurler qu’elle ne scolariserait jamais son enfant à « l’école du diable ». En tant que laïque convaincue, je me suis toujours sentie en marge de la ville », soupire-t-elle. 

 Laurent Fontenelle, lui, se souvient des moqueries dont faisaient l’objet ses enfants, scolarisés dans le public, lors des activités extrascolaires. «  Il y a un vrai mur idéologique  », conclut-il. Le recteur de la paroisse de Ploërmel prêche pour la construction d’une aumônerie à proximité du nouvel établissement. Pendant ce temps, nombre d’habitants s’étonnent qu’on donne au nouveau lycée public un « nom arabe », sans savoir que Mona Ozouf est…bretonne."
Coline Renault  Charlie Hebdo.fr
 
 


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"En grève de la faim depuis 15 jours, Thomas Brail s’est installé dans un platane devant le ministère de la Transition écologique,"
La suite de l'article chez Reporterre

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lundi 18 septembre 2023

pansements du lundi

 

 
".../...
 On avance, on avance, on avance.C'est une évidence :On a pas assez d'essencePour faire la route dans l'autre sens.On avance.On avance, on avance, on avance.Tu vois pas tout ce qu'on dépense. On avance.Faut pas qu'on réfléchisse ni qu'on pense.Il faut qu'on avance.
.../..." 
Alain  Souchon
 
 

 l'âme de fond
en  vertu des principes,
un genre de peace mon coeur
version séparation
d'une chapelle  et de l'état de conscience.
 
La vie d'ici et maintenant s'interprète
en pansements de toutes les couleurs.
Homme sweet Homme
 

 

 
 

 

 L'imagination
 au bout du rouleau,
pour qui
ne voulait pas la voir en peinture,
la poésie
faisant le mur

"La peinture fait obstacle à la vision pour mieux capter l'invisible."
Georges Perros 
 

 

mercredi 13 septembre 2023

peut-être au fond

 

 "Le pompon restait plus longtemps devant les enfants un peu lents parce qu'on n'était pas encore dans la vrai vie mais sur un manège"
Joël Baqué 
 

" Et quel cerveau......quel cerveau il nous faut, à nous autres les gens normaux, pour admettre qu’il existe sur terre une catégorie de personnes comme ça, dépourvues de cette chose que vous et moi, j’ai dit au juge, je suis sûr qu’on partage, quelque chose qui normalement nous empêche ou nous menace,quelque chose –une conscience peut-être, et qui naît assez vite pourvu qu’on ait dans la tête ce miroir mal fixé qui fait que même Adam s’est couvert d’une feuille de vigne, quelque chose qui nous entrave, oui, mais peut-être aussi, nous honore. Et le fait est que certains en sont dépourvus, de cette chose-là, comme d’autres naissent avec un bras en moins, certains naissent atrophiés de, je ne sais pas, de...
Et le juge a dit : D’humanité ?
Oui, peut-être au fond c’est ça, d’humanité."
Tanguy Viel 
 
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Si j'avais le...PROGRAMME
 
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Sainte-Soline : reportage dessiné au procès de Niort

 

 

 

 


 

 

 

 

 


 

 


 

                    Source: "Contre Attaque"

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" « Au milieu des calamités d’un siècle qui s’écroule » : c’est par ces mots que deux dominicains de l’Inquisition, Henry Institoris et Jacques Sprenger, entamèrent la rédaction d’un livre qui marqua les générations à venir, Le Marteau des sorcières, publié pour la première fois en 1486, à Strasbourg. Cet ouvrage inspira beaucoup de chasseurs de sorcières, qui en envoyèrent des milliers sur le bûcher à travers l’Europe. Ce qui frappe en lisant la prose des deux auteurs, c’est le sentiment d’effondrement d’un monde auquel ils croyaient, face à la menace du diable et de ses instruments, sorcières et sorciers.

Mercredi 6, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré : « L’effondrement climatique a commencé. » Un cri d’alarme, teinté de panique, qui résonne comme une prophétie aussi crépusculaire que celle de nos deux dominicains de l’Inquisition. Quel rapport entre ces deux époques ? Apparemment aucun, si ce n’est la conscience sourde que quelque chose de très grave est en train de se passer avec le climat. Pour beaucoup, les manifestations du diable étaient des épreuves que Dieu envoyait aux hommes pour éprouver leur foi et mettre en évidence leurs faiblesses.

 

Le dérèglement climatique a des airs de fléau démoniaque contre lequel notre raison semble défaillir. On a beau avoir expliqué depuis des décennies les causes, les raisons et les conséquences du réchauf­fement climatique, rien n’y fait, l’humanité continue d’avancer vers l’abîme comme si notre intelligence avait baissé les bras, abattue, déprimée, vaincue, tel le condamné à mort au pied de l’échafaud. Il suffit d’écouter autour de soi les amis,,les connaissances qui nous racontent la mine réjouie, les voyages qu’ils ont faits cet été à l’autre bout du monde, à bord d’aéroplanes qui crachent à chaque vol des tonnes de CO2.

Rien du réchauffement climatique ne semble faire douter les uns et les autres de leurs actes et de leur responsabilité. Les images d’inondations, d’incendies gigantesques et de populations jetées sur les routes commencent à ressembler de plus en plus à celles des gravures du XVIe siècle qui montraient des épidémies, des guerres et des massacres.

Quelqu’un devra payer

Quand de tels bouleversements déstabilisent à ce point une société, quand les esprits les plus rationnels finissent par ne plus rien comprendre au dérèglement du monde, alors la folie peut entrer en scène. Ainsi finirent sur le bûcher des milliers d’innocentes et d’innocents, boucs émissaires d’une société terrorisée par ses propres soubresauts. Quelqu’un devra payer pour expier nos peurs incontrôlables.

 

C’est la question que pose aussi le réchauffement climatique. Incapable de modifier son mode de vie et de mettre un coup d’arrêt aux cataclysmes causés par ce dérèglement, l’humanité sera-t-elle moins barbare qu’il y a cinq siècles ? Résistera-t-elle à la tentation de soulager sa peur en s’en prenant à des victimes ­expiatoires ? La question peut sembler excessivement pessimiste, mais ­l’Histoire nous a donné trop d’exemples en ce sens.

Et cette fois, ­l’effondrement qu’Antonio Guterres annonce à la tribune de l’ONU n’est pas la prédiction paranoïaque de deux inquisiteurs fanatiques du XVe siècle. Il est bien réel. Quelles réactions a déclenchées ce énième cri d’alarme ? Aucune. On continue d’ouvrir des dizaines de data centers à travers le monde, qui consomment autant d’électricité qu’une ville de province. On se gargarise du nombre de touristes étrangers venus en France cet été et on frétille déjà à l’idée d’en voir arriver d’autres pour assister à la Coupe du monde de rugby. « Effondrement » est bien le mot qui convient. Effondrement du climat, effondrement de la politique, effondrement de la pensée, effondrement de la raison."




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