mercredi 30 septembre 2020

il ne faut pas le réveiller

 

" Le bonheur ça n'est pas grand-chose...
C'est du chagrin qui se repose
Alors
Il ne faut pas le réveiller"
Léo Ferré 
 

"
Sans boussole et sans voile
Avec toi pour étoile..."
Léo Ferré
 

 
 En Bretagne, le 20 août 1957

"J'ai vite fait cette nuit, avec la route qui m'arrivait dans les yeux comme un ciné d'asphalte, j'ai vite fait pour te revoir. L'Aube n'en finissait pas de baîller dans son plumard d'ouate fusain et cette radio allemande qui essorait sur mister Hertz la musique du plan Marschall ! C'était Francfort, je crois, où tu n'es jamais allée, ni moi non plus. Entre deux cris de saxophone j'imaginais Paul Valéry et ses oeillades à ton museau d'éternité, je pensais aussi à la philosophie perverse du homard réclamant son visa pour l'Amérique et se délestant subito de sa carcasse pour finir tout mou et minable dans une gueule à la française. Vrai, la mue de ce pauvre homard dans ce casier, l'année dernière, entre deux gammes, ça n'est pas une des moindres de mes découvertes, sous tes jupons de varech, quand tu foutais le camp là-bas reprendre un peu de sang à la lune... Tu es une galvaudeuse, la mer, et je t'adore.

Moi, je suis né sur ta cousine, la Méditerranée, tranquille, souriante, avec l'accent aussi, bleue certes, plus souvent que toi puisqu'on la teint, à ce qu'on m'a dit, pour les touristes, chaque été...sans doute des combines à syndicats d'initiative ! Bref, ta cousine fait le tapin pour le baccara, on l'a muselée, ce sont les galets qui la retiennent, le sable il y a belle lurette qu'il s'en fout, il traîne à Juan-les-Pins sous le cul des demoiselles. Minable, je te dis, la Méditerranée. Ils ne sont même pas arrivés à en faire une opérette potable. Toi, tu as fait la croche à Debussy...Il est vrai qu'il avait un sacré talent !

Quand j'ai débarqué ce matin tu n'étais pas là, sans doute ton rancard lunaire. Il y avait bien tes cheveux qui traînaient, encore tout mouillés de la nuit, mais ton admirable tête d'écume loin de mes mains toutes sèches des villes farfouillait l'horizon de je ne sais quelle hâte à recoudre des draps de coutil bleu lavasse. Que tu es mystérieuse, la mer ! Où pars-tu loin de moi quand j'arrive tout gris d'essence. Vas-tu regonfler de ton sel quelque baleine danaïde ou te perds-tu en conjectures langoustines ? ... Joues-tu avec ces bateaux riches jusqu'à les démâter ou peut-être cajoles-tu le mousse en lui remplissant la mémoire de sardines hors commerce ! Les rocs jaloux te crachent à la figure et toi tu les lapes d'un coup en les laissant debout dans leur connerie de granit pendant que tu ravales ta vague travailleuse. Tu les pompes, les rocs, tu les écorches pour te broder la dentelle où tu dors le soir avec tes chevaux de marée haute ! Tes chevaux ! parlons-en, ils hennissent à m'en faire perdre toute la musique. Sur tes tringles de rocailles il fait beau les voir dans leurs galops d'équinoxe éructant tes baves d'outre-tombe et broutant les esquifs guignols. " Les chevaux de la mer ne traînent qu'une idée". Tu peux rajouter cette couronne au cimetière marin... ça ne me fera pas faute. La métaphysique, tu le sais, ne fait pas le poids

Tous ces noyés en puissance et qu'on appelle les estivants que font-ils donc avec leur oeillères-chaises-longues ? C'est toi le spectacle et ils sont sur la scène, nègres saisonniers à tirer la couverture, pendant que "tu leur sers la soupe" et des souvenirs de café du commerce. Que tu es bonne, la mer, d'exister pour ceux qui ne te voient jamais! Les jouets en caoutchouc, les petits seaux et les petites pelles, les bouées dites de "sauvetage" aussi peut-être, tout cet attirail impersonnel, te rendent bien plus hommage dans leur candeur inhumaine que le vieux monsieur ventre à l'air, le goujat, qui t'arrime dans ses jumelles ou que la pin-up qui te brasse vers les midis quand tu es repue, calme et désolée. L'idée que je me fais de toi, vois-tu, est d'une autre planète pour ne pas dire d'une autre qualité...

Lorsqu'il m'arrive de parler aux hommes avec un parti pris de sincérité, tiens-toi bien, je dis que je ne t'aime pas, que tu me fais peur, que je t'ai entrevue par hasard au cinéma où à Deauville, quand tu es de service, bref ça fait toujours son petit effet et l'on me demande pourquoi ? avec l'à-propos de gentillesse qui caractérise les "bonnes" relations. Tiens, il n'aime pas la mer, ce petit ! eh bien on va lui demander de s'expliquer... Alors, du tac au tac je leur réponds : " parce que j'ai le même mal qu'elle". Et ils rient à cordes cassées, ah ! ah ! "le mal de mer, le mal de mer..." Ils ne savent pas ce que c'est le mal de vivre, ces imbéciles, pas vrai, la mer ? Ils ne savent pas ce que nous savons tous les deux depuis que l'on sait quelque chose dans cet univers glacé : la certitude que nous ne savons rien, et tu le sais tellement bien toi, que l'idée même d'être la mer te fait continuer à être la mer...
un peu comme moi : l'idée que je suis un homme me fait continuer à être un homme. Moi qui te pense, me dirais-tu, moi qui t'invente et qui te nomme, je pourrai peut-être me bousculer et aller voir ce qu'il y a derrière !
Tu ne peux pas t'acheter un browning pour en finir une fois pour toutes avec tes ressacs et tout le tremblement, moi oui... je peux m'acheter un browning, mais je ne le fais pas parce que j'ai peur, et surtout parce que je suis heureux dans ce que je fais, parce que je ne m'ennuie que lorsque je t'écris, ce n'est pas de l'ennui, non, c'est de la tristesse, parce qu'il faut que je t'écrive une lettre qui composera mon livre qui n'est pas encore composé, parce qu'il ne faut pas que je meure avant d'avoir fini ce que j'entreprends aujourd'hui avec toi et avant même d'avoir écrit beaucoup d'autres choses, avant d'avoir encore fumé des Celtiques à m'en arracher les éponges, pas les mêmes que toi, moi je respire avec, toi tu commerces..., avant d'avoir mangé des kilos et des kilos de spaghettis à l'italienne, expressément cuisinés par mon Amour, chez moi dans ma maison, parce que j'aime la vie et que le mal de vivre, dont je t'ai touché une bribe tout à l'heure, n'est qu'une manie littéraire et que la littérature y'en a marre comme on dit à l'Académie Française.

Vois-tu la Mer, tout ce qu'on a entrepris sur ton dos, depuis que les "artistes" t'ont fait CONCEPT, me donne la nausée car il y traîne toujours quelque malversation poético-commerciale qui rend ta beauté monocorde et inutile. Au fond, tu n'es qu'un ciel mouillé, comme mes yeux, quand je pense à toi sans te mettre sur une carte postale ou dans une symphonie, mais en t'aimant, ce matin, de retour des villes où ça sent l'homme, tout seul dans un coin de la plage, et lisant avidement le calendrier des marées, seule philosophie que je te concède.

A demain la Mer, dans tes bras."
Léo Ferré
 
 
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 Brière, ouvre ton lit
(où tous les potes iront)
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« Quand j’ai reçu le prix Nobel de Littérature, je me suis interrogé sur ce qui reliait vraiment mes chansons à la littérature, j’ai voulu y réfléchir et trouver les liens. Je vais essayer de l’expliquer, et très certainement empruntant quelques détours mais j’espère que ce que je dirai sera utile et réfléchi. Si je devais remonter à l’aube de toute cela, je commencerai par Buddy Holly … il est mort quand j’avais 18 ans et lui en avait 22… »
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  « Qu’est-ce que ça veut dire ? mes chansons et celles des autres ont été influencées par les mêmes thèmes, qui ont un sens différent, ce qui compte c’est que la chanson vous touche (…) Je n’ai pas besoin de savoir ce qu’une chanson veut dire (…) Dans certains poèmes de John Donne, ce poète et prédicateur du temps de Shakespeare, que j’aime beaucoup, certains vers comme «The Sestos and Abydos of her breasts. Not of two lovers, but two loves, the nests » ne veulent rien dire mais ils sonnent bien, et il faut qu’une chanson sonne bien."
Bob Dylan  extraits de:"Discours à l'Académie suédoise

 



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             Le BRETONS
d'octobre
est avancé .
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« La musique est tout. Les gens devraient mourir pour elle. Les gens meurent pour tout le reste, alors pourquoi pas pour la musique ? »
Lou Reed

« Ce sont vraiment des temps terriblement difficiles, et nous devrions vraiment essayer d’être aussi gentils que possible les uns envers les autres. »
Lou Reed


mardi 29 septembre 2020

after the fall


 

 "La vie est la farce à mener par tous."
          Arthur Rimbaud 
 

Toucher terre
devant l'ampleur de l'abîme
qui nous fout
parfois
un drôle
de vertige.
 

 


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Et la défaite sera pour vous

"Le néant commence
En Syrie
A son empire
Tout est jugé

La nuit descendait sur
La nuée rouge
Se refermant
Tu t’es battue
Passe ton chemin
Une femme
Sombre et augurale
Dressée
Comme l’âcre épi
Transpercé par la grêle
Au gouffre sans fin
De la misère toujours
Recommencer
Il n’y a personne ici
Dit l’ange
J’ai cru entendre
Le bruit de la neige

Ce n’était que moi
Dit la guerrière
Cette crinière sauvage
De sang et de poussière
Est la loi du troupeau
Tu as tout perdu
Tu regardes pousser l’herbe
D’une souffrance
Rongée de solitude
Avec la majesté horrible
De l’amour
Qui n’a plus que les os sur la peau
Passe ton chemin

Où sont nos droits ?

Sous une cendre
Obscure et sans âge
Qui cache la honte
D’un président fou
La peur est l’héritage
Des forts

Tu appris à hurler
La mort n’attend pas pour entrer
Dans les meilleures blessures
Tout finit par le feu
Les sept dormants se lèvent
Dans le fleuve qui toujours change

La terreur inguérissable
La colère, la pitié
Des miroirs couverts d’ulcères
Sont les vertiges de cette mère folle
La Syrie

L’innocence de l’enfant
Est un jouet pour agonisant
Ce qui est aveugle fouille dans sa proie
Le cri fait bouillir les larmes des pierres
C’est dans la tempête
Qu’on devient fou de vérité
Le pétale des songes se féconde
Par sa seule plaie
Au lieu et l’heure de l’amour
Tu t’éveilles dans la tombe

Tu cherches les couteaux dans les mains
De ta mère
Pour résister
Combien de temps
Devrai-je endurer
Le cri glacé de la colère
J’ai franchi la frontière
De mes vies
Dont le sang coule
Rojda

Le temps n’exauce pas
Les enfants disparus
Dans le flot
Qui nous emporte
Vivre est une furie d’oiseau."

Delphine Durand  "Poème pour Rojda Felat" 
Source: KEDISTAN

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"Poser sa tête sur un oreiller
Et sur cet oreiller dormir
Et dormant rêver
À des choses curieuses ou d’avenir,

Rêvant croire à ce qu’on rêve
Et rêvant garder la notion
De la vie qui passe sans trêve
Du soir à l’aube sans rémission.

Ceci est presque normal,
Ceci est presque délicieux
Mais je plains ceux
Qui dorment vite et mal,

Et, mal éveillés, rêvent en marchant.

Ainsi j’ai marché autrefois,
J’ai marché, agi en rêvant,
Prenant les rues pour les allées d’un bois.

Une place pour les rêves
Mais les rêves à leur place."

État de veille (Pour mes amis)
Robert Desnos 
 

                  Dieu n'est pas à la hauteur, il n'est mêm" pas dans le bottin."
                   Tristan Tzara 
 
 "L'homme fait  à tous les instants des déclarations définitives sur la vie, l'homme et l'art, et ne sait pas
plus que le champignon ce qu'est la vie, l'homme et l'art." 
Jean Arp 
 

 






samedi 26 septembre 2020

nous allons prendre notre temps

 

C'est un enfant de la maille
monté aux filets
C'est un enfant de la baille
jouant sur quelques cordes
d'un arc-au-ciel
en
espérant voir au travers 
de la nasse
 
 

 

 

 " On est dans l'Ouest, ici. 
   Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende "
 
  "This is the West, sir. When the legend becomes fact, print the legend"
extrait de: "L'homme qui tua Liberty Valance" "The man who shot Liberty Valance" John Ford-1962
 
 

 pensée du jour en "Society"

Marie Tanguy-"Confusions"-La Grenade/J.C. Lattès

 


 

 " La musique est un puissant excitant du rêve.
La musique est une drogue douce. J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart, soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 en ut majeur, musiques au bout desquelles se révéleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l’au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés. Nous allons prendre notre temps."
Bernard Pivot



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"Etangs d'Art" 
créations éphémères sur le lac au Duc-Ploermel
jusqu'au 30 septembre

         Création:  Michel Chauvel


   Création: Angela Kornie
 

    Création Joël Thépault  
     Photos: Pascal Glais
                                                                [[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[##############

                                             
 Découvert chez: KUB


  " Il semble qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à notre vie sa beauté."
Milan Kundera

jeudi 24 septembre 2020

les mots du dedans

 


 La saison des mots du dedans
qui s'étanchent derrière la fenêtre
en s'approchant calfeutrés
des épigrammes du vent
dehors 
...essayant de comprendre

D'un seul coup
linceul
l'automne
s'habille en demi-saison
et je commence juste
 à lire les premières lignes d'un nouveau livre
d'arrière-saison.
Il va falloir s'habituer, encore,
à changer de refuge.
sans oublier le marque-pages

Piles les livres
face contre terre
pour résumer le dos d'histoires
singulières
et plurielles
toujours en équilibre instable.

Comment pourrait-il en être autrement?
 
Sculptures de Yinka Shonibare CBE
 
 
 


mercredi 23 septembre 2020

d'une chose à l'autre

Sans doute que
celui qui n'en a cure est un curiste
alors qu'un autre qui va au turf est un turfiste.
Le monde est vaste


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 Merci aux annonceurs d'annoncer
surtout quand
Yo no se!                                             

 

                                            OEUFS  PROGRAMME

 


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                                                          PROGRAMME

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 Bonne nouvelle!!!

Congé paternité mot compte double

 


 

 

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"Le vendredi 25 septembre au port de Concarneau sera baptisé le "Scombrus", un chalutier pélagique de 81 mètres appartenant à la compagnie France Pélagique. France Pélagique est une filiale française du géant néerlandais Cornelis Vrolijk, dont l’empire tentaculaire étend son emprise bien au-delà de l’Europe, de la France au Nigéria, en passant par le Royaume-Uni. Outre son amour inconsidéré pour les chalutiers géants de plus de 80m — et jusqu’à près de 130m de long— Cornelis Vrolijk est également l’un des puissants promoteurs de la pêche électrique.
Pour protester contre le baptême du SCOMBRUS et soutenir les pêcheurs artisans, les associations BLOOM, LIFE (Low Impact Fishers of Europe), la Plateforme de la Petite Pêche artisanale et Pleine Mer organisent les funérailles symboliques de la pêche artisanale."
 

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                                                             L'AALVIE
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mardi 22 septembre 2020

en devanture


~Pirates!
Sentence implacable de bigoudène pédalant dans la semoule 




" Le concept du recul : chaque événement, chaque situation appréhendée avec les sens engendre une réaction, agréable ou désagréable, parfois violente, paralysante, et il s'agit seulement de descendre à l'intérieur de soi pendant quelques secondes pour ne pas se laisser emporter par les premières impressions et avoir des choses une vision plus lointaine, plus détachée." 
Pierre Bordage



 
"N'ayez jamais aucun regret. Mieux vaut crever d'oser plutôt que de se consumer à petit feu dans les regrets.
Pierre Bordage



 " Nous sommes les glorieux accidents d'un processus imprédictible ne témoignant d'aucune tendance à une plus grande complexité, et non le résultat prévisible de principes évolutifs destinés à produire une créature capable de comprendre les mécanismes de sa propre création."
Stephen Jay Gould (L'Éventail du vivant).


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UTOPIALES 20em


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Trente et unième édition
dans 18 communes de Loire-Atlantique
et une trentaine d'évènements

dimanche 20 septembre 2020

déconstruction

 


Les mots perdent peu à peu leur architecture,
leur différence d'avance.
Les phrases sont policées 
Arial,,Helvetica, Verdana, Georgie...
Aussi,les graphologues rendent l'âme
et leur tablier d'équations
au grand plaisir des Cartésiens
sans doute,
mais
à la mélancolie des poètes
qui guettent
les ombres, les vides, les pleins et les déliés
bien au delà du chant des verbes
et de leur présentation.
 
Le clavier est devenu l'hygiéniste de nos digitus dignités
il uniformise la préhension
et par là même
évapore l'appréhension
devant la feuille blanche.
 
 Caché derrière,
finis les tremblements, les ratures, les tâches d'encre.
finies les hésitations perceptibles et les colères démasquées.
il faut s'en fier aux mots
tellement trompeurs
et tronqués
 On enduit ainsi les contours de l'intime
sur le fil d'une rime 
qui s'abime de ne plus vieillir
 





  Voisin de passage.
 
On m'a susurré parfois 
qu'il était bon pour son karma-guidon 
de s'intéresser( photographiquement parlant) aux chats.
Surtout le dimanche.
Pourquoi?
Je ne sais pas.
Enfin
c'est comme chat.


 


On peut vivre comme ça

"Je ne vais nulle part
ne cherche plus
m'assoie là
devant
pas loin
sans rien penser
un vent léger
balance les cheveux crus
des citronnelles
on dit qu'avec des grains de sucres
les fourmis bâtissent
des châteaux-forts
dans le ventre des choses
pendant que les serpents s'enlacent
comme des nœuds d'hiver
moi je ne vais nulle part
pieds nus dans les épines
je range
les jouets cassés de la veille
en attendant l'orage
on peut vivre comme ça
toute une vie
à ranger les jouets cassés de la veille
en attendant l'orage
le lierre vibre d'abeilles
l'ombre est jonchée de joie
le monde n'attend personne
pour courir à sa perte
contrairement à moi
je me cherche
vous êtes là
alors on rentre ensemble
sous les premières gouttes
argentées et grasses
de l'automne"
Thomas Vinau "ETC-ISTE"
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