Et la défaite sera pour vous
"Le néant commence
En Syrie
A son empire
Tout est jugé
La nuit descendait sur
La nuée rouge
Se refermant
Tu t’es battue
Passe ton chemin
Une femme
Sombre et augurale
Dressée
Comme l’âcre épi
Transpercé par la grêle
Au gouffre sans fin
De la misère toujours
Recommencer
Il n’y a personne ici
Dit l’ange
J’ai cru entendre
Le bruit de la neige
Ce n’était que moi
Dit la guerrière
Cette crinière sauvage
De sang et de poussière
Est la loi du troupeau
Tu as tout perdu
Tu regardes pousser l’herbe
D’une souffrance
Rongée de solitude
Avec la majesté horrible
De l’amour
Qui n’a plus que les os sur la peau
Passe ton chemin
Où sont nos droits ?
Sous une cendre
Obscure et sans âge
Qui cache la honte
D’un président fou
La peur est l’héritage
Des forts
Tu appris à hurler
La mort n’attend pas pour entrer
Dans les meilleures blessures
Tout finit par le feu
Les sept dormants se lèvent
Dans le fleuve qui toujours change
La terreur inguérissable
La colère, la pitié
Des miroirs couverts d’ulcères
Sont les vertiges de cette mère folle
La Syrie
L’innocence de l’enfant
Est un jouet pour agonisant
Ce qui est aveugle fouille dans sa proie
Le cri fait bouillir les larmes des pierres
C’est dans la tempête
Qu’on devient fou de vérité
Le pétale des songes se féconde
Par sa seule plaie
Au lieu et l’heure de l’amour
Tu t’éveilles dans la tombe
Tu cherches les couteaux dans les mains
De ta mère
Pour résister
Combien de temps
Devrai-je endurer
Le cri glacé de la colère
J’ai franchi la frontière
De mes vies
Dont le sang coule
Rojda
Le temps n’exauce pas
Les enfants disparus
Dans le flot
Qui nous emporte
Vivre est une furie d’oiseau."
Et sur cet oreiller dormir
Et dormant rêver
À des choses curieuses ou d’avenir,
Rêvant croire à ce qu’on rêve
Et rêvant garder la notion
De la vie qui passe sans trêve
Du soir à l’aube sans rémission.
Ceci est presque normal,
Ceci est presque délicieux
Mais je plains ceux
Qui dorment vite et mal,
Et, mal éveillés, rêvent en marchant.
Ainsi j’ai marché autrefois,
J’ai marché, agi en rêvant,
Prenant les rues pour les allées d’un bois.
Une place pour les rêves
Mais les rêves à leur place."
État de veille (Pour mes amis)
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