samedi 31 mars 2018

îles de Pâques




"J'aimerais bien
Danser le rock à Java,
Boire du café à Ceylan,
Retrouver le pied d'un moai sur l'île de Pâques.
Attraper un papillon pour le relâcher
sur l'île du Diable.
Accoster sur Zanzibar en calebar.
Arriver en avance à la Réunion.
Changer de principes à São Tomé.
Soigner les îles Maldives.
Rencontrer Reggiani à la Barbade,
Et Brel aux Marquises.
Boire du rouge à Curaçao et du cacao à Cuba.
Chanter la complainte du phoque à Sakhalin.
Rire sur l'île de la Désolation.
Voir tomber la neige à Tinos.
Mettre un bémol à Ré.
Goûter aux grenadines,
manger une soupe à la Tortue.
Être comblé par l'île de la Déception.
Finir à Capri.
J'aimerais aussi
Taquiner le jambon beurre aux îles sandwich,
Briser un cœur à Rodrigues,
Bomber l'ile Moustique.
Me repentir à la Jument,
Rencontrer le maigrichon de Rhodes,
Être le beau Roméo de Borromée, ho !
Eviter les Sanguinaires,
Me coucher au Levant
Et faire Dodo à Maurice.
Décoller à Madère,
Peigner l'ile Rousse,
De toutes les matières, préférer Houat.
Donner dans la dentelle à Burano
Puis souffler un peu à Murano.
Boire une bière à Malte et péter à Lanzarote
Puis m'en aller avant que ça se Corse.
Etre présent à Saint-Cado,
M'assoir sur le ban d'Arguin.
Je voudrais Tatihou et plus bas encore,
Caresser l'ile de Sein,
Puis prendre une douche à Tahiti
Les ouvrir à Yeu et les fermer au Cercueil"

François Schmidt extrait de: "Les drôles d'îles"
découvert chez: "Les Grigris de Sophie" 

                                          source: "Les Grigris de Sophie"

                                                
    Ouessant et une voisine en ballade









L'oeuf était d'hécatombe et regardait machin
qui cherchait dans tous les coins
un lundi matin
au jardin.

L'oeuf se planquait comme il le pouvait...
 en essayant de se fondre dans la nature
ce qui était pour lui une gageure
des plus risquées
si l'on s'en référait à tous ses congénères déjà tombés 
au chant d'horreur
des boulotés.

Dans c't'affaire:
l'oeuf était 
qui l'eut cru
presque cuit
pour ne pas dire chocolat...
D'ailleurs,
chaque année voyez la même rengaine
de gamins excités courant dans les prés
...
en pleines crises de foi(e)



      Photo Nouvelle-Zélande: Camille P.




        Merci Ewa

jeudi 29 mars 2018

demain est passager



Pour qu'il reste
Pour ce qu'il en reste
caduc et dérisoire.

On n'attache pas la liberté qui s'affranchit,
 s'émancipe.
Question d'impertinence sans doute et la clé ne sert plus
à comprendre,
puisqu'il ne s'agit plus d'ouvrir, de fermer, de conserver, ni de figer l'instant aux ordres
d'un bon vouloir.
Il est "juste" question de s'échapper en laissant derrière soi l'arrogance de sa fuite et du salut tant espéré.

Qui sait?
Peut-être que l'on reviendra
 différent, forcément différent
ou jamais...
et le rythme des circonstances ne nous aura pas attendu
pour jouer sa propre partition.

Comme le temps est désinvolte,
penses-tu.
Demain est passager.

C'est la condition
Non? 

 
"Enterre, enterre-moi, vent!
Mes préférés ne sont pas venus,
au dessus de moi erre le soir
et aussi le souffle de la terre douce.

J'étais, comme toi, libre,
mais j'avais trop le désir de vivre,
tu vois, vent, mon corps refroidi,
et personne ne croisera mes bras.

Cache cette blessure noire
sous les ténèbres du soir
et ordonne à la brume bleue
de dire pour moi des psaumes.

Afin que, solitaire, je trouve
sans trop de peine le dernier sommeil,
que me parlent les hautes herbes
du printemps, de mon printemps."
Anna Akhmatova



"C'était cela la vie, c'était cela l'épreuve, c'était cela le but des chercheurs d'aventures,
c'était cela le but final de l'art:
retrouver les siens, rentrer chez soi,
recommencer sa vie."
Boris Pasternak 



                                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||

 

" L'exil est dans la distance
qui préfigure tout voyage
Nous nous cherchons sous d'autres latitudes
Le jour est plein d'oiseaux
Dans cette lumière rare
se dissipent des fragments de nuit
Nous donnons lieux et dates à nos vies inaccomplies
un cercle noir pour visage notre mort attend assise sur une pierre sans témoin."
Amina Saïd 

 
          "L'exil est une espèce de longue insomnie."
       
           "L'exil c'est la nudité du droit." 

           "Je mourrai peut-être dans l'exil, mais je mourrai accru."
                                                                                                                       Victor Hugo 

 
 "Quand la patrie qui est la notre n'est plus à nous
Perdue par le silence et par le renoncement
Même la voix de la mer devient exil
Et la lumière qui nous entoure est comme des barreaux."

 Sophia de Mello Breyner Andresen


."Il n'existe jamais de bel exil. Tout exil est une souffrance."
 Gilbert Sinoué


" Humilier le faible, écraser le pauvre, expulser l'exilé sans patrie, faire honte à l'homme sans défense, procure à l'auteur de ces actes une satisfaction qui sent la puanteur de la charogne qu'il héberge dans son âme."
 Tahar Ben Jelloun


"Notre mer qui n’es pas aux cieux
et qui de ton sel embrasses
les limites de ton île et du monde,
que ton sel soit béni
que ton fond soit béni
accueille les embarcations bondées
sans route sur tes vagues,
les pêcheurs sortis de la nuit,
et leurs filets parmi les créatures,
qui retournent au matin avec leur pêche
de naufragés sauvés.
.
Notre mer qui n’es pas aux cieux,
à l’aube tu es couleur de blé
au crépuscule du raisin des vendanges
nous t’avons semée de noyés plus que
n’importe quel âge des tempêtes.
.
Notre mer qui n’es pas aux cieux,
tu es plus juste que la terre ferme
même à soulever des murs de vagues
que tu abats en tapis.
Garde les vies, les visites tombées
comme des feuilles sur une allée,
sois leur un automne,
une caresse, des bras, un baiser sur le front,
de père et mère avant de partir. »
Erri de Luca "Prière laïque"


 


"Oui je sais je viens d’ailleurs
Et je sais que ce qui vous fait peur
Ce n’est pas ma prétendue violence
Mais c’est ma réelle différence
C’est vrai que ce que vous êtes aujourd’hui
Vous l’avez bravement conquis
Et alors ma seule présence
A pour vous une odeur de décadence
Mais je ne viens pas pour vous tuer
Mais je ne viens pas pour vous voler
Je viens pour changer de paysage
Je viens pour changer d’âge
Ce qui vous appartient
Est pour vous le plus sacré des liens
Mais celui qui n’a pas d’attache
Faut-il qu’au visage on lui crache
Toutes ces idées
Que vous avez capitalisées
Et dont vous vous croyez propriétaires
Que vous soyez nantis ou prolétaires
Mais je ne viens pas pour vous tuer
Mais je ne viens pas pour vous voler
Je viens pour changer d’éclairage
Je viens pour changer de personnage
Toutes ces idées plus que de vos nombreux biens
Vous lient le cœur et les mains
Vos plus précieuses croyances
Sont celles qui vous font croire à votre importance
Il est vrai que lorsque je squatte votre maison
Vous me donnez parfois raison
À condition que ce ne soit pas la vôtre
Mais celle d’un autre
Mais je ne viens pas pour vous aimer
Mais je ne viens pas pour vous détester
Je viens pour changer de voisinage
Je viens pour changer de rivage
Au chaud dans votre confort
Vous ne pensez jamais à la mort
L’enfant qui meurt dans la froideur crépusculaire
N’est pour vous qu’un risque identitaire
En repoussant les exilés
C’est votre monde que vous rétrécissez
Et ce qui n’est pas transformable
N’est que par la violence périssable
Mais je ne viens pas pour vous aimer
Mais je ne viens pas pour vous ressembler
Je viens pour changer de village
Je viens pour changer d’ancrage
N’avez-vous donc pas compris
Que nous ne sommes pas vos ennemis
Que ce sont les frontières
Qui entretiennent la guerre
Ce pour quoi vous avez combattu
Ce pour quoi vous vous êtes défendus
Ce qui est écrit dans vos livres
Ce qui vous a permis de survivre
Mais je ne viens pas pour vous imiter
Mais je ne viens pas pour vous diminuer
Je viens pour tourner une page
Je viens pour changer d'héritage
La liberté et l’égalité
Ne sont-elles pas pour toute l’humanité
Quelles que soient les personnes
Ou ne sont-elles que des idées bouffonnes
Si de vous je suis différent
J’ai les mêmes droits cependant
Ce sont ceux de tous ceux qui pensent
Et cela ne se limite pas à la France
Mais je ne viens pas pour être aimé
Je ne viens pas pour vous voler
Je viens pour changer de paysage
Je viens pour changer d’âge"
                                                               Jean-Paul Inisan extrait de: "L'étranger est l'éternel"

 




"Il est à toi
ce passeport
pour tous les peuples,
avec un drapeau arc-en-ciel, et l’emblème d’une oie migratrice qui tourne autour du globe,
avec toutes les langues que tu veux, officielles ou pas,
en bleu océan, rouge sang séché, ou noir charbon prêt à brûler, à toi de choisir,
amène-le où tu veux, le passage est sûr et grand ouvert, le portail sorti de ses gonds,
tu peux entrer et sortir sans crainte, personne ne te retient,
personne ne te double dans la queue, ni te renvoie en arrière, il n’y a pas d’attente,
personne ne te dit Ihre Papiere bitte, déclenchant la tachycardie avec la pâleur de son index,
personne n’écarquille ni ne plisse les yeux en fonction du produit national brut par tête de la nation que tu laisses derrière toi,"
Antoine Cassar  "Passeport"


 Dessins/ illustrations sont de Jean  Perrochaud  "Sakado" 
PERROCHAUD S'AFFICHE

                                                                   \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||||||||||||||||
                             




mardi 27 mars 2018

simple mouvement lent de vivre


"beaucoup de ratages
 et on n'efface rien
on surcharge
on recouvre

aucun glacis ici
le gris final
c'est juste la couleur
en bout de course après le travail

quand tout s'est arrêté
de bouger
...

mélancolie
non

simple mouvement lent de vivre
on puise ce qu'on peut
dans le courant
.../..." 



".../..souffler expirer un monde
il faudrait pouvoir un temps

comme s'enfonce dans la nuit
l'enfance finie on souffle les bougies
c'est liquidé

présent comme si de rien
et internet et siècles
dans le ballant du temps
mais le sang là tant pour
si peu d'histoire

alors c'est non
malgré le fleuve qui va énorme
lessiveuse"
Antoine Emaz extrait de "De peu" Editions Tarabuste










                             poème de Salah Al Hamdani découvert dans "Paradis bancal"







On ne parle pas tous de la même Histoire
la sienne mais aussi celle des autres.
Chacun s'arrange comme il veut...
comme il peut,
et le jour où l'on sort de l'Histoire
pour enfin  lui appartenir,
on devient au mieux, un peu de l'Histoire des autres
et au pire:
 détail d'une histoire.



Ces gens qui sont des arbres
David Dumortier  chez Christine Saint-Geours


lundi 26 mars 2018

Holà




                                                              \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[

Qu'un son impur abreuve nos sillons:

                                     Affiche de John Harlan Norris

Aux ESCALES 2018:

MELBOURNE à l'honneur











                                  
et aussi:



                                                \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||||||||||||||||||||||||||||[[[[[[[[[[[[

Spécial copinage :


Jean-Pierre Suaudeau sera à la librairie L'embarcadère ( 41 avenue de la République
 Saint-Nazaire) vendredi  30 mars à 19h pour échanger autour de « Les Forges, un roman » paru chez Joca Seria.
Sarah, la libraire, et Joël Kérouanton, écrivain, assureront l’entretien.


                                                        ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^```````````````````` `


Ohé maçons, briquez la messe !
Ohé croyants, rose chancreuse !
Ohé stagiaires, mes amis !
De la limite à la limite
La nuit est un diamant pour rire.
Or navigable, mer muette ;
Oiseaux, chaloupes dissipées ;
Ô vitrail, mouture stellaire !
Ma bouche, ma cousue, murmure.
Dans le coeur me nait une source qui, claire, coule par mes veines
etva transmettre aux paysages
le moi, vibrante architecture.
Henri Pichette extrait de: "Apoème 1"


"Un arbre est là-bas, qui vous fait un geste .
Le temps d'y courir, il vous donne un fruit.
Un peu de soleil brûle sous la veste,
L'ombre d'un ruisseau m'arrive à doux bruit.

Un million de cieux....foin des passeports !
Je ne veux rêver qu'à la force verte,
Aux oiseaux élus dont l'âme a pris corps.
-Sur la liberté ma bouche est ouverte."

Henri Pichette



"Holà, il va encore falloir beaucoup se fâcher, se libérer, rire, aimer vivre. Inventer la révolte permanente pour le XXI°: via sa poésie..."
Rémi Begouen


 PASSANTS PARMI DES PAROLES PASSAGERES

"Vous qui passez parmi les paroles passagères
portez vos noms et partez
Retirez vos heures de notre temps, partez
Extorquez ce que vous voulez
du bleu du ciel et du sable de la mémoire
Prenez les photos que vous voulez, pour savoir
que vous ne saurez pas
comment les pierres de notre terre
bâtissent le toit du ciel." 
Mahmoud Darwich (1941-2008)



dimanche 25 mars 2018

je n'aurai pas le temps


"Si active et si diligente qu'elle soit, la police ne parviendra jamais à arrêter le temps qui s'enfuit."
Pierre Dac





"Le Temps, ce pâturage ensoleillé où s'étale la lumière dansante. Le Temps, cette étendue plate comme les champs à midi, soudain se creuse, se change en gouffre. Le Temps s'écoule comme un lourd liquide s'égoutte hors d'un verre, laissant un dépôt."
Virginia Woolf 



   Vigies pirates



Il vous en prie




" Le temps... ce temps terrible qui fait mine de s'arrêter dès qu'on le regarde dans les yeux et qui repart de plus belle aussitôt qu'on l'oublie."
Jacques Audiberti 

 

 Va! temps
                       et 
jamais ne reviens.
 et c'est ainsi :
tout le temps 
Alors...
A quoi bon le tuer !




                                      ".../... Le temps qui va
Le temps qui sommeille
Le temps sans joie
Le temps des merveilles
Le temps d'un jour
Temps d'une seconde
Le temps qui court
Et celui qui gronde

                                        Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre

                                      Le temps passé
Celui qui va naître
Le temps d'aimer
Et de disparaître
Le temps des pleurs
Le temps de la chance
Le temps qui meurt
Le temps des vacances


                                          Le temps glorieux
Le temps d'avant-guerre
Le temps des jeux
Le temps des affaires
Le temps joyeux
Le temps des mensonges
Le temps frileux
Et le temps des songes


                                  Le temps des crues
Le temps des folies
Le temps perdu
Le temps de la vie
Le temps qui vient
Jamais ne s'arrête
Et je sais bien
Que la vie est faite

                                      Du temps des uns
Et du temps des autres
Le tien, le mien
Peut devenir nôtre

Le temps, le temps, le temps..."

Charles Aznavour extraits de: "Le temps"







              Source: "La plèbe, Hâte, déjà va..."

vendredi 23 mars 2018

bouge de là

    
Sais-tu
le mieux, c'est encore de prendre de la hauteur.
Et après ?
Ben après,
 il s'est tu.


 " Le coup de bambou".
L'expression  faisait rire Joseph  surtout après avoir resservi nos verres pour la ...
Ou là
 sans doute trop de fois...
de son infâme curieux breuvage  exotique au goût si...tellement...particulier.
Et voilà, tu te promènes dans le jardin des plantes et en regardant ce massif  ...armoricain
cela te rappelle un ptit monsieur, toujours joyeux et si délicat ,
un ami, qui te revient aujourd'hui en ombre chinoise... 


Des culottes majuscules séchant dans le sens  de l'histoire du vent .
Voilà qui est rassurant.
Nan?


 Figure de style pour palmier ayant beaucoup souffert.
Art contemporain légèrement terre à terre
Pelade en recherche de traitement
ici et maintenant.

Il faut s'accrocher pour vivre et ne pas hésiter à perdre quelques plumes
ajoutait le sage au détour d'un bosquet
des brumes. 


 Le corps-mort 
rend 
l'âme 
      de fond
                ma bouée .

                                                           \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[ 




Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...