dimanche 31 mai 2020

prenez place sur la vieille chaise



[...]
A partir du moment où la liberté de mouvement est mise en cause et où le simple fait de franchir sa porte se trouve soumis à autorisation administrative, les oppositions entre le libéralisme et le républicanisme perdent de leur tranchant.
chacun se retrouve confronté au sandale du corps entravé. On peut bien sur considérer que la liberté est d'abord celle de l'imaginaire, qu'elle est une expérience intérieure indifférente aux conditions sociales. C'est ce qu'on a pu lire dans certaine apologies romantiques de la vie confinée.
il me semble au contraire que la liberté apparaît pour ce qu'elle est, c'est à dire une réalité avant tout politique, lorsque le pouvoir, même pour d'excellentes raisons, la met en suspens dans sa dimension corporelle.
[...]"
Il faut distinguer la vigilance de la prudence. La prudence est une vertu politique qui consiste à élaborer des choix dans un contexte marqué par l'incertitude. De ce point de vue, l'imprudence que l'on reproche si souvent aux citoyens qui, après deux mois de confinement se précipitent sur les bord de la Seine pour profiter du soleil devrait au moins être comparée à celle des politiques néolibérales qui ont soumis l'hôpital public à des normes managériales aberrantes. La vigilance est à la prudence ce que la témérité est au courage: une passion excessive et antipolitique. il s'agit d'un régime de l'attention permanente qui, au cours des dernières semaines, s'est focalisé sur la lecture quotidienne de courbes de mortalité.Une sorte d'interprétation de toute chose sous l'hypothèse du pire. On commence à mesurer les effets psychiques de cette attention épuisante dans un contexte où, phénomène auquel je ne connais pas de précédent, la pandémie a été le seul objet de commentaire politico-médiatique.
Que peut-on souhaiter dans un monde défini comme universellement malade sinon que rien n'arrive?
Michaël Foessel-Extraits de l'entretien accordé à Philippe Petit pour l'OBS  "l'impératif de survie ne fait pas une politique"-n°1211 page 48 


                                                   \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[


Humanité végétale une exposition de Mario del Curto au Lieu Unique
du 9 juin au 30 août -entrée libre-





"L’exposition Humanité végétale est le récit en images d’un périple de 10 ans, réalisé par Mario Del Curto à travers le monde. Le photographe nous invite à réfléchir à ce qui se joue dans nos rapports avec la nature et à réagir au développement d’une « humanité hors sol ».
Parmi les lieux visités, l’immense forêt de pommiers originels du Kazakhstan menacée de disparition, les jardins urbains de plusieurs mégalopoles, l’excentrique Parc aux monstres de Bomarzo et des jardins singuliers ou modestes du monde entier.
Les végétaux capturés par ces photos n’étaient censés se croiser ; jamais certains itinéraires ne devaient même être contés. Mario Del Curto interroge : Qu’est-ce qui relie tout cela ? Qu’est-ce qui nous relie à cela ?

Sauvage ou façonné, le jardin évoque toujours une culture, des personnalités ou des savoirs transmis. En chemin, le photographe rencontre des spécialistes de botanique et des citoyens ordinaires. En images fortes et symboliques, le jardin s’expose dans toutes ses dimensions – alimentaire, scientifique, ornementale, artistique et politique."
 source: LIEU UNIQUE


Plus d'infos et conditions de la visite...ICI même que


                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[



"Fais bien ce que tu sais faire mais sache que ça n'a aucune importance."
Guy Béart
                                                      \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||||||||||||||||||





 Des nouvelles de l'Amassada




14-18. 39-45. 2020. À chaque fois : « plus jamais ça ». À chaque fois :
« après ne sera pas comme avant » « on a pris la mesure des mesures à
prendre »… Faut-il se résigner à ce cycle naturel du capitalisme qui
semble nécessiter de grosses crises pour se régénérer et le retour
successif de ses troupes et de ses consommateurs ? La singularité de
l’édition 2020 est pourtant qu’il pourrait s’agir de la der des der,
avant l’entrée dans des phases plus convulsives du capitalocène. C’est
peut-être ce qui agite confusément une partie des mondes actuels à
préparer fébrilement l’après pendant la crise-même, pour que surtout
rien ne change, pour que surtout tout reprenne de plus belle, pour que
surtout les quelques réfractaires, les vivants sans et autres GJ ne se
mettent à s’organiser. Une sorte de bouquet final. Ainsi les promesses
abondent du côté des puissances et des consommateurs intégristes :
transition écologique, moins d’avions dans le ciel, plus de service
publique, gouvernance, participation… Tout sera réformé à fond, il
faudra ralentir. Mais ne soyons pas dupes, ils disent « il faudra ».
Pour ne pas déprimer, ne pas se laisser endormir par l’aérosol
soporifique des médias, les quelques villages gaulois, ZAD, GJ… devront
préférer les gaz lacrymogènes.

Le 10 juin à Rodez seront jugés 4 opposant.es, prélevé.es parmi une
centaine, lors d’une manifestation (12 octobre 2019) contre le projet de
méga transformateur de Saint-Victor et Melvieu dans le sud Aveyron. Le
hameau de l’Amassada qui depuis 5 ans occupaient le futur site venait
d’être expulsé et rasé, le 8 octobre. Force était resté à la loi selon
le commentaire de la préfète. Il se trouve que cette loi est celle de
l’empire industriel de l’énergie qui sous couvert de transition
écologique perpétue le massacre…

Lors de la première audience, le 11 mars, nous avions fait une demande
en nullité pour de nombreux vices de procédure d’enquête et de
convocation (grosso modo, les gendarmes plaignants se sont auditionnés
entre eux). Le tribunal a souhaité réfléchir et a refusé toutes ces
demandes le 22 avril alors que courait déjà la pandémie et reporté la
séance « sur le fond » au 10 juin. Ils n’auront même pas profité de
l’occasion pour désengorger la cour. Elle se rengorge.
La séquence en cours (Covid) a rendu aveuglant le diagnostic de la mise
à sac du monde et de la marchandisation de l’humain. Gestion des flux
partout, chez Amazone comme en Amazonie, dans l’agroalimentaire comme à
l’hôpital, dans la 5G comme à l’Ehpad, chez spaceX comme chez Renault…
Évaluation et contrôle partout, Big Brother bienveille la servitude
volontaire.

L’Amassada considère que son existence-même et ses actions s’inscrivent
dans un état de nécessité. Nécessité de dénoncer la mascarade de la
transition écologique comme elle est imaginée par les seuls intérêts
financiers et industriels. Nécessité de dénoncer leurs troupes
policières, administratives et politiques. Nécessité de s’interposer
quand les machines de destruction se mettent en marche…
Le 10 juin, nous ferons encore valoir la nécessité d’agir pour que
l’« après » ne soit pas le redémarrage sans vergogne du même système
mortifère.

Le 10 juin nous appelons aux soutien des camarades inculpé.es. Ce jour
la, ce ne sera pas de nos ami.es, de notre famille ou de nos collègues
qu’il faudra se protéger, c’est aux instances gouvernementales qu’il
faudra appliquer les gestes barrières.

Sortir soutenir, décrocher des écrans, ne plus commenter. SORTIR,
ENSEMBLE.

Ces derniers mois ont été très durs, notamment socialement, d’ailleurs
qu’on ne s’y trompe pas, le gouvernement ne parle pas de « distanciation
physique » pour nous protéger, mais bien de « distanciation sociale ».
Et c’est cela, aussi, en nous retrouvant que nous voulons dénoncer et
combattre. Nous soutiendrons nos ami.es en rigolant, en jouant, en
chantant, en dansant, et à leur sortie du tribunal nous les embarquerons
dans la plus belle des farandole…

On vous donne donc rendez vous à RODEZ le 10 juin, à 13h30 devant
tribunal.
 
L’idée est de constituer des groupes de 10 personnes maximum en arrivant
devant le tribunal. A chaque groupe sera distribué un kit « barrières »
composé d’une carte du centre ville, d’un chansonnier, et d’un rouleau
de scotch. Il y aura quatre points de rencontres dans la ville. A chaque
points des questions sur l’histoire de l’Amassada vous seront posées
(ainsi que des défis si vous les acceptez!). A chaque bonne réponse, en
plus de votre rouleau de scotch fourni au départ, des récompenses vous
permettrons de constituer petit à petit votre barrière afin d’avoir le
bon geste.

Reste a savoir quelle équipe connaîtra  l’histoire de l’Amassada sur le
bout des doigts, et surtout, où toutes ces barrières se retrouveront !
Nous vous invitons aussi à ramener vos banderoles et pancartes. Soyons
visibles.

D’ici là faisons au mieux
Pas Res Nos Arresta
L’Amassada
 
                          \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[ 
 



"Entre la télé et le rouquin, en d'autres temps entre l'absinthe et 
les grands-messes,
entre la poire et la Vache-qui-rit, entre terre et ciel, entre chien et loup,
entrez, je vous en prie, enlevez le journal et le tablier et prenez place
sur la vieille chaise."
Brigitte Fontaine extrait de: entre le bon peuple du sang" Editions Flammarion 

vendredi 29 mai 2020

l'enfer c'est les autres, le paradis aussi


"Être prêt à mourir pour le peuple ça ne signifie pas qu'on est prêt à vivre avec."

"il y a des journalistes qui ont appris leur métier à l'école hôtelière .Ils posent les questions comme on passe les plats."

"Faire un enfant dans le monde que nous vivons c'est faire un bras d'honneur à l'apocalypse." 

                         Photo source: Toile


"Contre le camp de la majorité silencieuse, j'ai choisi la minorité bavarde." 

"Il ne faut pas prendre les gens pour des cons, il y a assez de cons qu'on prend pour des gens."

 "L'inverse de l'humour ce n'est pas le sérieux, c'est la soumission."

"Le premier gouvernement à contester c'est sa mère."

"La vulgarité ça ne s'improvise pas. On est vulgaire. On naît vulgaire. C'est une infirmité de l'âme."

"La bourse je m'en fous,  j'ai choisi la vie." 

 "Il faut rire de la mort surtout quand c'est les autres" 
Guy Bedos

                      Photo source: Toile

                                                       \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||



 

mercredi 27 mai 2020

jamais sans mon phare


Jamais sans mon phare.
C'est dans les vieux éclaireurs que l'on fait les bonnes soupes de Loire.
Mais qui reprendra le flambeau?


"Tout le bonheur du monde est dans l'inattendu."
Jean D'Ormesson

“L'imagination, c'est libre comme l'oiseau, et vaste comme la mer. Personne ne peut l'arrêter.”Haruki Murakami

      illustration source Toile





Découvert chez: KUB:



                                                  
                                                  \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[

 Chez Reporterre:


Non au retour à un Etat fort, misons sur le local et la société.


"Plutôt que le retour à un État fort, « l’antidote au Covid-19 passe par un nouveau pouvoir d’agir des citoyens à l’échelle des territoires », estiment les auteurs de cette tribune. Ils misent sur une réinvention profonde de notre État providence et la création d’une « société providence ».

Achille Warnant est doctorant en géographie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) (Géographie-Cités) et Damien Zaversnik est haut fonctionnaire territorial et président de l’association La Cordée, qui œuvre pour la promotion de la diversité sociale dans les secteurs public et para-public. La liste des signataires de cette tribune est en fin de texte.


« On ne pourra pas, après cette crise, continuer de gouverner le monde avec les outils, les institutions, les idées du passé. » La déclaration paraît d’actualité. Elle date pourtant du 23 octobre 2008, autant dire une éternité. Prononcée par Nicolas Sarkozy à l’occasion d’un discours « vérité » destiné à rassurer les marchés autant que les épargnants, l’annonce ne sera jamais suivie d’effets.
Une décennie plus tard, alors que la crise sanitaire liée au Covid-19, encore largement devant nous, provoque l’affolement des marchés et que le ministre de l’Économie en personne évoque « une situation comparable à 1929 », il est permis de douter que les « outils, les institutions et les idées » aient été, depuis, réellement renouvelés.
La France bénéficie pourtant, grâce à son système redistributif, de puissants amortisseurs contre les crises économiques. Chaque année, plus de mille milliards d’euros de taxes, d’impôts et de cotisations sociales sont prélevés, puis redistribués par les administrations publiques, soit 46 % du PIB (+ 4,5 points que nos voisins européens). Ce système complexe assure le financement des services publics, protège les individus contre les risques qui peuvent les affecter au cours de leur vie (vieillesse, maladie, chômage, accident du travail) et permet d’amoindrir les inégalités sociales et territoriales.

La remise en cause de notre système redistributif a fragilisé des pans entiers du territoire

Depuis une dizaine d’années, cependant, celui-ci est remis en cause par les politiques d’austérité et de flexibilisation du marché du travail menées par les gouvernements successifs, encouragés par les institutions européennes. Alors que, déjà, « plus rien ne serait comme avant », le retrait de l’État des territoires, amorcé au tournant des années 1980, s’est accentué avec la réduction du nombre de fonctionnaires, la baisse des dotations aux collectivités locales, la suppression de classes dans les écoles, de lits dans les hôpitaux ou les maternités, avec la fermeture de gares, de gendarmeries ou de bureaux de poste…
Ce mouvement a fragilisé des pans entiers du territoire – des villes petites et moyennes isolées aux quartiers populaires de banlieue, en passant par certains territoires ruraux, sans oublier, bien sûr, ceux de l’outre-mer –, qui ne sont plus aussi bien protégés qu’en 2008 contre la crise qui vient.

Nous avons besoin d’un grand plan de relance de l’imagination collective

Sous l’égide de cette politique, la puissance publique s’est auto-affaiblie avec, pour corollaire, le retrait de la République en tant que commun. L’égalité des territoires n’est plus que chimère et le sentiment d’abandon domine pour nombre de Français. L’urgence de la reprise économique commanderait désormais, dit-on, une verticalisation accrue des pouvoirs. Devant l’inconnu, d’aucuns en appellent au retour d’un État fort qui, sous couvert de l’autorité du chef, recouvrerait la souveraineté du pays. C’est en réalité tout l’inverse qu’il faut faire.
La crise a montré notre capacité de résilience dans la profusion d’initiatives de solidarité à l’échelle de l’ultraproximité. Distribution d’aides aux plus fragiles, production locale de masques, organisation des mesures sanitaires par les maires, etc. L’engagement des territoires et des citoyens sont des remparts puissants face à la dislocation. Si l’épidémie a terrassé la doctrine de mise en concurrence, un nouveau monde reste désormais à inventer. Il s’imaginera à partir des territoires dans leur diversité.
Relocalisation de l’économie, développement de circuits courts d’alimentation, maillage des services de santé, etc. Les solutions ne seront efficaces que si elles sont construites sur le terrain par les acteurs qui les portent. L’antidote au Covid-19 passe par un nouveau pouvoir d’agir des citoyens à l’échelle des territoires.
Cette vision du monde ne saura se concrétiser dans la seule capacité d’initiatives des territoires. Elle commande une réinvention profonde de notre État providence, sans quoi il n’y a ni émancipation sociale des individus, ni égalité de traitement des citoyens. Cette nouvelle « société providence », où la responsabilité de la solidarité est partagée, ne peut plus être fondée sur la simple redistribution des fruits d’une croissance économique destructrice pour notre écosystème. Permettre à chacun un revenu minimal d’existence, assurer une qualité égale des services publics pour tous et partout, innover dans la création d’entreprises sociales au service des besoins locaux, assumer la fonction de puissance publique employeuse en dernier ressort face à la crise sociale, de multiples pistes germent de notre nouvelle époque. Les concrétiser reste nécessaire, c’est désormais d’un grand plan de relance de l’imagination collective dont nous avons besoin. L’énergie, elle, est déjà là."


  • Liste des signataires :
- Pascal Arbault, entrepreneur
- Aurore Bimont, accompagnatrice de transitions écologiques et démocratiques
- Mohamed Gnabaly, maire de l’Île-Saint-Denis
- Justine Guyot, maire de Decize
- Patrice Joly, sénateur de la Nièvre
- Nadine Levratto, économiste
- Éric Piolle, maire de Grenoble
- Achille Warnant, doctorant en géographie

- Damien Zaversnik, haut fonctionnaire territorial.


                                    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{
Chez: "Des mots de minuit"



"L'éducation ne ses borne pas à l'enfance et à l'adolescence.
L'enseignement ne se limite pas à l'école.
Toute la vie notre milieu est notre éducation, et un éducateur à la fois sévère et dangereux."
Paul Valéry

L'ennui dans ce monde c'est que les idiots sont sûrs d'eux et les gens sensés plein de doutes."
Bertrand Russel




 Son train train quotidien.
Venez comme vous êtes...



     illustration source: Toile

dimanche 24 mai 2020

cotriade


    J'ai trouvé une lampe avec un bel abat-jour rouge, elle va bien dans la pièce non?
   T'en penses quoi?






Parce que ça nous fait marais (Hu!Hu!Hu!) 


 Quart d'heure américain au thé dansant du port.
Faites vos jeux m'ssieurs dames:










Elle est loin la plage?
-Tais-toi et marche


 Conseils  pour conserver la banane ?




Quelqu'un a t-il  demandé la table des matières.?





samedi 23 mai 2020

il n'y a pas d'ailleurs où guérir d'ici



Le vent fraîchit.
Les joues des voiles se gonflent.
Va ou le vent te mène... va
soufflait la barbe à papa depuis son poste d'observation,
toujours le même.
Tu te rappelles?
Au pied du vieux  mur qui rouille.
 face à la baie
" Belle dans la nuit claire des voiles
Oublie le gouvernail,
Va où le vent te mène,
Va où le vent te mène,
Va où le vent te mène, va"

De toute façon, elle saurait revenir.
avec le cairn que nous avions formé
au printemps, sur la grève.
Cette fois,
elle ne pourrait plus se perdre,
plus jamais. 

(en italique: Angelo Branduardi (le pauvre -NDC))




«On ne découvre une saveur aux jours
que lorsqu’on se dérobe à l’obligation d’avoir un destin.»

Emil Cioran 

 
« Les mots ne sont que les fragments découpés d’un ensemble qui leur est antérieur. »
Paul Claudel
                              

« Penser, c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le réveil secoue la tête et dit non. Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit. Qui croit ne sait même plus ce qu’il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien. »
Alain (Emile-Auguste Chartier)


« Il n’y a pas d’ailleurs où guérir d’ici. »
Eugène Guillevic




                                               \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||||||||||

Envoyé par: "Des mots de minuit"




                                                \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{





Plus d'infos chez: "VILLAGE"

                                                         {{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{############# 





Sur ARTE TV-les années 68- première partie:"La vague" (1965-1969) mardi 26 mai- 22h25

  deuxième partie: "L'explosion" (1970-1975) mercredi 27 mai à 0h00 

                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{{{{{ 

"Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C’en est assez de vos violences.
D’où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S´il faut absolument qu’on soit
Contre quelqu’un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu´il soit de n’importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt
Que c’est abominable d’avoir à choisir
Entre deux innocences
Que c’est abominable d’avoir pour ennemis
Les rires de l’enfance.

Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l’eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Mais pour rien, pour presque rien,
Pour être avec vous et c’est bien
Mais pour une rose entrouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d´abandon,
Et pour un jardin qui frissonne.

Ne rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais se donner avec ivresse
Et riche de dépossession,
N’avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d’une cour au murs gris
Où l’aube n’a jamais sa chance.

Contre qui, ou bien contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l’eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Et contre rien, contre personne,
Contre personne et contre rien,
Mais pour une rose entrouverte,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d’abandon
Et pour ce jardin qui frissonne.

Et vivre, vivre passionnément,
Et ne combattre seulement
Qu’avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N’avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d’une cour aux murs gris
Où l’aube aurait enfin sa chance.

Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse !"

Barbara





Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...