vendredi 29 avril 2022

ne suffit pas

 

"Si vous avez du pain, et si moi j’ai un euro, si je vous achète le pain, j’aurai le pain et vous aurez l’euro et vous voyez dans cet échange un équilibre, c’est-à-dire : A a un euro, B a un pain. Et dans l’autre cas B a le pain et A a l’euro. Donc, c’est un équilibre parfait. Mais, si vous avez un sonnet de Verlaine, ou le théorème de Pythagore, et que moi je n’ai rien, et si vous me les enseignez, à la fin de cet échange-là, j’aurai le sonnet et le théorème, mais vous les aurez gardés. Dans le premier cas, il y a un équilibre, c’est la marchandise, dans le second il y a un accroissement, c’est la culture."
Michel Serres
 
Sure
la
 palissade
 

  

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Nous devrions souvent nous dire, avec ce que nous possédons : "Et si je perdais cela ?" 
Arthur Shopenhauer
 

 
 Les clameurs enfantines
de l'école maternelle
elles ont accompagnées, souvent, mes fenêtres ouvertes.
 
Hasard de l'être et avoir
sur le proche été
 
Est-ce que, comment et pourquoi criais-je quand j'étais jeune enfant ?
interrogation en longeant une grille voisine impubère.
 
 
 
"C’est tout le problème des bonnes gens, ils savent pas quoi faire du malheur des autres. S’ils pouvaient en prendre un bout en douce, ils le feraient, mais ça fonctionne pas comme ça, personne peut attraper le malheur de quelqu’un, même pas un bout, juste imaginer le mal à sa propre mesure, c’est tout. "
Franck Bouysse
 

 

"Et de grâce faites que le mystère perdure. L’indéchiffrable et l’indicible. Que nul ne sache jamais d’où provient l’émotion qui nous étreint devant la beauté d’un chant, d’un récit, d’un vers."
Markus Malte







"Il n'était plus personne. Il se sentait heureux. Comme il est doux de n'être rien. Rien d'autre qu'un homme de plus, un pauvre homme de plus sur la route de l'Eldorado"
Laurent Gaudé
 

 
"C'est une drôle de question, d'ailleurs, tu fais quoi dans la vie ? Vous l'a-t-on déjà posée ? C'est une question qui vous donne la réelle impression que le seul fait de vivre ne suffit pas." 
Romain Gary 

mercredi 27 avril 2022

il semblerait

 

"puis

puis vint la mer, la mer qui n’était pas la terre de mes appels, la
mer non pas pour que j’y élise domicile mais afin que je m’y
perde, la mer non pas mon étonnement et ma joie mais ma
fragilité, ma fragile fragilité, la mer devant moi, autour de moi,
devant, derrière, à droite, à gauche, au-dessus, oui, la mer était
aussi au-dessus de moi, en moi aussi, entrant par la bouche, les
narines, les yeux, les oreilles, chacun des pores de ma peau, par
chacune de mes pensées d’alors


la mer et mon reflet brisé par elle, et mon monde morcelé,
noyé dans son écume, la mer qui n’était pas pour moi, nulle
mer n’est pour celui qui n’a pas de terre ferme


et j’étais une pierre, une pierre qui réclamait la mer pour ses
obscurités, une pierre que sollicitait le monde afin que le
monde m’oublie" [...]
Rémi Checchetto-extrait de: "Laissez moi seul" 
 

"
Une fois terminées ces pages, une fois
l'ouvrage achevé, alors qu'on le ferme,
que les pages soupirent, entendre encore
longtemps le bruissement de l'air,
une respiration qui ne nous quitte pas,
qui fait un peu de notre respiration,
cela alimente aussi le petit peu de braise
qu'on conserve pas plus gros qu'une rose,
juste fait pour notre éternité et celle de quelques uns."
Rémi Checchetto extrait de: "Puisement"
 

 

" Tenir
 
Tout ce qu'on a tenu
Dans ses mains réunies :

Le caillou, l'herbe sèche,
L'insecte qui vivra,

Pour leur parler un peu,
Pour donner amitié

À soi-même, à cela
Qu'on avait dans les paumes,

Que l'on voulait garder
Pour s'en aller ensemble
 
Au long de ce moment
Qui n'en finissait pas.

Tout ce qu'on a tenu
Dans ses mains rassemblées

Pour ajouter un poids
De confiance et d'appel,

Pour jurer sous le ciel
Que se perdre est facile.

Tout ce qu'on a tenu :
L'eau fraîche dans les mains,

Le sable, des pétales,
La feuille, une autre main,

Ce qui pesait longtemps,
Qui ne pouvait peser,

Le rayon de lumière,
La puissance du vent,

On aura tout tenu
Dans les mains rapprochées."
Eugène Guillevic  extrait de: "Sphère-Carnac"
 

 

"Je veux entrer
Mais je ne sais
Ni où ni dans quoi.

Il semblerait que ce soit là
Où je me confondrais

Avec la source de ce
Dont j'ai toujours eu besoin. "
Eugène Guillevic extrait de: "Possibles futurs"
 

 "La soumission est la base du perfectionnement"
Auguste Comte
 



vendredi 22 avril 2022

sur la route


 Des gens se parlent
                                 en croisant d'autres gens sans leur parler .
 
Des gens se détestent et se tuent  aussi sans se parler.

Des gens vont et viennent puis s'assoient sur un banc
en regardant passer d'autres gens qui vont et viennent  dans leur sens à eux.

Des parents parlent à leurs enfants dans les allées des jardins en croisant d'autres gens sans enfants à qui parler, alors ils causent aux plantes ou à leur chien.

Partout, des premiers et des derniers voyages dans les mêmes jardins et des gens avec  des histoires à se raconter croisant des gens sans histoires.

Partout les mots qui se parlent ne sont jamais tout à fait les mêmes.

Partout des gens s'arrêtent de penser pour réfléchir aux gens qui vont et viennent dans leur fauteuil, poussés par derrière par d'autres gens.
 
C'est la roue qui tourne, partout.
 

 "Le français dit: "l'appétit vient en mangeant" et ce principe reste vrai quand on le parodie et que l'on dit, l'idée vient en parlant."
Heinrich von Kleist extrait de: "De l'élaboration progressive des idées par la parole"
 

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Les français ne sont pas dupes.
Les français savent que.
Les français ne sont pas bête.
Les fran-fran, les fran-fran, les français
farcis, phare là
à toutes les sauces les français
du moment,
comme c'est formidable
qu' ils pensent comme nouille 
al dente
et la caravane du grand cirque  il popolo  passe
 

 "Quand on s'y rend pour la première fois, on a toujours envie de suivre quelqu'un d'expérimenté.
Grave erreur. Plus grave que l'idée de partir dans la zone par -10°C, sans sac de couchage, en espérant y faire du feu pour se réchauffer, en se réveillant à intervalles réguliers pour aller casser toutes les clôtures dans un rayon de cent mètres alentour, puis à nouveau piquer du nez sur le tapis de sol et maudire la terre entière.
C'est pourquoi, quand tu t'y rendras pour la première fois, vas-y seul. Et, ce qui est le plus important, fais le moins de préparatifs possible. Ce sera un véritable isolement: tu emprunteras des chemins inconnus, tu t'enliseras dans un marais, sans carte ni boussole, te repérant grâce aux étoiles auxquelles tu ne connais que dalle.
tu t'effraieras des carnassiers et tu prendras les cris des chevreuils et d'élans pour le grognement d'un ours, écumant de rage. tu seras usé, tu tomberas de fatigue, mais tu ramperas jusqu'à Pripyat,étaleras ton corps rompu et dormiras douze heures d'affilée.
tu te réveilleras, monteras sur le toit d'un immeuble pour comprendre: ce n'était pas pour rien. Tu devras faire le tour de la ville dans l'espoir vain de dénicher un bout de clope et de tirer enfin une bouffée, ou bien chercher des piles pour faire deux-trois clichés amateurs. Il faudra courir aux basques des groupes de touristes pour ramasser des mégots comme un vrai clochard. C'est ce que tu es, un clochard, qui explore l'Apocalypse.
De quoi a-t-on besoin pour la première fois? De rien. Vraiment de rien. Prendre une torche, un couteau, des conserves, un sac de couchage, du riz et un paquet de bonbons. C'est tout. tu peux, évidemment, passer des mois à rassembler des informations sur la bonne composition de la trousse à pharmacie, à emballer les Karrimat, les fioles, les multitools, les tentes et autre merde de randonneur, mais cela t'éloigne de l'essentiel. Dans les endroits perdus, tu dois t'écorcher les pieds, boire de l'eau infestée de bacilles, rouspéter contre les piles mortes et économiser le riz qui disparaît. Il serait assurément encore plus chic si tu le faisais non sur mes conseils, mais tout simplement parce que tu es un dégénéré. Les gens normaux n'ont pas leur place dans la poubelle radioactive. Retiens-le."
Markiyan Kamysh extrait de: "La Zone"-Arthaud Editions 
 

 


 


 

"Ma  garce de vie s'est mise à danser devant mes yeux, et j'ai compris que quoi qu'on fasse, au fond on perd son temps, alors autant choisir la folie."
Jack Kerouac extrait de: "Sur la route"

jeudi 21 avril 2022

Et si j'étais

 

Et si j'étais
-Un fifi-losophe, mais méfions-nous du Kant dis radon (kaliningrad en russe, désolé c'est pour faire plaisir à mon banquier)
-Un sociologue même si (parfois) je bourre dieu, en toute humanité, bien entendu, j'suis pas...
-La reine d'Angleterre"To day is a beautiful day ...I love the queen" mais quand même.
-Un influenceur, et là sur mon canapé sky is blue, j'expliquerais à mes folles-aware que je me suis coupé les ongles de pied et que c'est OUF Non?
-Un poète sans papiers, refoulé à la frontière; Ah bien zut alors..
-Un barbecue, m'enfin on nait pas samedi
-Une planche toutes voiles dehors mais la Gay-Pride c'est au mois de juin.
- Un balai à chiots mais j'suis pas la SPA.
-Le rire du sergent; bouh! ça fait pas la rue Michel.
-L'envie qui me prend et qui me laisse
-La planète des singes arbo-rigole, rires et chansons et patata
-Une recette de Poutine pour garder la frite..mmm-passons.
-Un mâle en patience.
-Une fleur de province.
-Un  printemps de Bourges sans un rond.
-Un con comme la lune, mais la lune n'est pas là et j'attends, j'attends.
-Un cent-deuxième dalmatien chez son notaire.
-Un coureur à contre-sens.
-Un sondeur chez son proctologue
-L'amer Denis.
-Un Kinder surpris.
-Une allée simple.
-Un retour à l'envoyeur.
-Ma ligne de chance.
-Une bouteille d'huile sans boussole -plaine ma plaine.
-La fin des haricots (my name is mogettes)
-L'entrée du port et tout de suite le dessert
-Un pas de l'oie qui cherche sa paire.
-Le droit de me terre.
-L'envie de me dire.
-La liberté de choisir
                                     encore, encore... 
mais pour combien de dents?
 

 

"On n'a plus le temps de regarder comme ça le niveau de l'eau monter
On n'a plus le temps car on est déjà tout éclaboussé
On n'a plus le temps d'attendre que l'orage soit passé
On n'a plus le temps même si sous la pluie on sait danser
Nous sommes les survivants
Nous sommes les rescapés
Nous sommes de ceux qui ne sont pas passés de loin à côté
Nous sommes les survivants
Nous sommes les rescapés
Nous sommes de ceux qui l'ont un jour, un jour effleuré
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps car ce n'est plus possible de freiner
On n'a plus le temps car c'est comme ci les jeux étaient déjà faits
On n'a plus le temps mais on fait comme si de rien n'était
On n'a plus le temps même si sous la pluie on sait danser
Nous sommes les survivants
Nous sommes les rescapés
Nous sommes de ceux qui ne sont pas passés de loin à côté
Nous sommes les survivants
Nous somme les rescapés
Nous sommes de ceux qui l'ont un jour, un jour effleuré
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps
On n'a plus le temps"
 Miossec

mardi 19 avril 2022

de passage

 
"Quel sera le sort de ce radieux Homo mixtus ?
Je le vois d'ici: une petite voiture, une petite femme (ou homme) végane dans son lit (en compagnie d'un petit chien), deux rejetons, les oreilles bouchées par les écouteurs, des vacances sur une plage infestée par les algues vertes, journal télévisé- élections bonnet blanc blanc bonnet, exposition d'art contemporain, dose quotidienne d'anti-racisme, championnat de foot, petite scène de ménage, divorce, déprimes, velléités intellectuelles, c'est à dire romans et films sur cette vie, un peu enjolivée...
L'homo mixtus vaincra, mais sur une planète moribonde.
Le bon vieux Levi-Strauss l'a compris: "Je suis né dans un monde d'un milliard et demi d'habitants. et je le quitte à l'heure où il en compte six."
Andreï Makine extrait de: "au-delà des frontières"
 

   Un lit 2 pétales
ou plus
et encore, et encore la gravité universelle
à s'écrouler 2 rires
ou plus.
Bonne ou mauvaise haleine du ciel y retrouvera les siens,
ni une ni deux
ou plus.
On balaie devant sa porte
à demain
ou plus. 
 

 "La marée je l'ai dans le coeur qui me remonte comme un signe"
Léo Ferré extrait de: "La mémoire et la mer"

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                               photo: La poche de Saint-Nazaire

Lu dans Ouest France: 

"Et si les villes bretonnes détruites pendant la guerre 39-45 soutenaient une commune ukrainienne?"

Jacques-Yves Le Touze, militant de la culture bretonne, interpelle les villes bretonnes détruites lors de la Seconde Guerre mondiale, afin de soutenir une commune ukrainienne souffrant sous les bombes. Le maire de Lorient (Morbihan), Fabrice Loher, répond.:
 
 

C’est un questionnement via sa page Facebook. En forme de suggestions à Lorient, Brest ou encore Saint-Nazaire : « Ne serait-il pas bienvenu que les villes bretonnes pendant la Seconde Guerre mondiale s’engagent à soutenir une des villes martyres d’Ukraine ? »

 

L’idée émane de Jacques-Yves Le Touze, grand défenseur de la culture bretonne, figure de la fédération Emglev bro an Oriant, président du comité Bro Gozh ma zadoù (l’hymne breton). Interpellé, le maire de Lorient, Fabrice Loher, a répondu « être d’accord pour Lorient avec Marioupol si elle reste ukrainienne bien sûr ».

 
Nous attendons avec curiosité la réponse  (éventuelle) du maire socialiste et jacobin de Saint-Nazaire qui a fait installer le drapeau ukrainien devant la mairie mais comme il s'imagine que sa ville n'est pas bretonne, on peut supputer qu'il bottera en touche (de langue de bois).
 
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"Notre erreur fatale est de chercher des paradis pérennes. Des plaisirs qui ne s'usent pas,
des attachements persistants, des caresses à la vitalité des lianes: l'arbre meurt mais leurs entrelacs continuent à verdoyer.
Cette obsession de la durée nous fait manquer tant de paradis fugaces, les seuls que nous puissions approcher au cours de notre trajet de mortels. Leurs éblouissements surgissent dans des lieux souvent si humbles et éphémères que nous refusons de nous y attarder.
Nous préférons bâtir nos rêves avec les blocs granitiques des décennies. nous nous croyons destinés à une longévité de statues."
Andreî Makine extrait de: "Le testament français"
 

 


               De passage

samedi 16 avril 2022

dans quel ordre?

 
    
    Ouvrez le banc
 
  
             Fermez le banc

"On reconnait la valeur des fesses quand on veut s'asseoir"
Arsène Moses 
 

 




"Il faut choisir entre le préférable et le détestable"
Raymond Aron



"Dans cette matinée je jardin est brillant
Les arbres sont tordus ils sont tout ce que j'ai
Dans cette matinée les arbres sont tordus
Et leur feuillage est roux, je parle en fou
Bientôt le soir viendra le jardin sera là
Sans personne dedans moi je sera couché
Le jardin sera là moi je serai couché
Et je dormirai saoul, je parle en fou
Les années ont passé je ne sais plus dans quel ordre
Je n'ai pas trop parlé il y avait tant à dire
Les années ont passé, je n'ai pas trop parlé
Je n'avais pas le goût, je parle en fou
J'ai aimé une femme qui passait par ici
Qui portait une robe et qui portait un sac
Qui passait par ici, et qui portait ce sac
J'ai embrassé sa joue, je parle en fou
Je n'ai eu qu'un pays, et j'ai eu quatre frères
Ils sont là quelque part chacun est dans sa ville
Je n'ai eu qu'un pays, chacun est dans sa ville
Chacun est dans son trou, je parle en fou
Une odeur vient à moi, et je peux en pleurer
Le gasoil dans la pluie qui baise la lumière
Une odeur vient à moi qui baise la lumière
Où va celui bout, je parle en fou
Ça hurle dans la cour où?? une guerre
Le vent pique mon cou, je parle en fou
Ça hurle dans la cour, le vent pique mon cou
Les enfants ont leurs poux, je parle en fou"
Bertrand Belin






"Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?
- Non, je ne lis jamais les journaux.
- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.
- Alors je t’écoute.
- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les ruines, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?

Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. « Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections. » Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.

- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?
- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes."
Albert Cossery extrait de "Mendiants et orgueilleux"






jeudi 14 avril 2022

vivre davantage

 

 tous les chemins mènent arum

 

    La blablature du cercle

et pour se faire on peut cliquer sur l'affiche

 


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 Le coup de BLUES

                              

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 se mettre au parfum

 


 

 

 "Autant être heureux de ne pas se tourmenter puisque le pire est certain" 
Clément Rosset

Proverbe:   "Qui se ressemble s'assemble"


 "Toute forme de mépris si elle intervient en politique prépare ou instaure le fascisme."                         
Albert Camus extrait de: "Le  mythe de Sisyphe"

 

"Soit l'ami du présent qui passe. Le futur et le passé seront donnés de surcroit."
Clément Rosset 
 
"Partir c'est mourir un peu. Ecrire, c'est vivre davantage." 
André Comte -Sponville

  

sortie  mercredi 13 avril:


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 Sortie cinéma mercredi 20 avril:

lundi 11 avril 2022

les langues mortes du corps

 

" {...] Elle se demande, comme à chaque fois qu'elle a quitté un lieu ou un travail, ce que deviennent les gestes qu'on n'accomplit plus.
elle ne croit pas qu'ils s'effacent, elle pense plutôt qu'ils se fossilisent dans un catalogue de la mémoire, ils sont les langues mortes du corps.
[...]"
Alice Zeniter extrait de: "Comme un empire dans un empire.
 

 

                                  
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Sont-ce les valeurs démocratiques  qui nous rassemblent?:

"10 avril, premier tour de l’élection présidentielle. Il est environ 18 heures. Pour un futur article dans « l’Obs » sur le risque du vote « tout sauf Macron », je rejoins six ou sept « gilets jaunes » qui se sont réunis dans un café, près de la chic place de la Madeleine. Je les interviewe pour savoir quelle est leur stratégie de vote, eux qui rêvent de sortir le président de la République du jeu. Parmi eux, des piliers discrets du mouvement, des livreurs, un avocat. En dehors de l’un d’eux qui explique avoir voté blanc, ils disent tous avoir voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Ils espèrent ardemment sa victoire, pour battre ce président sortant qu’ils détestent et combattent depuis quatre ans. On discute du deuxième tour. En cas d’un face à face « Emmanuel Macron/Marine Le Pen », que feront-ils ? Certains évoquent un vote blanc, d’autres expliquent qu’ils sont prêts à voter Marine Le Pen au nom du « tout sauf Macron ». Ils parlent, avec fièvre, je prends des notes sur mon ordinateur. Depuis le temps qu’ils attendent cette élection.

 Il est 19h30 environ, la tablée se lève, marche quelques mètres dans la rue. On continue d’échanger, quand soudain, des sirènes, des motos vrombissantes, et une trentaine de policiers qui, vêtus de noirs, casqués, nous encerclent. « Contrôle d’identité, s’il vous plaît ! » Le petit groupe, surpris, obtempère. Certains protestent. Je présente ma carte de presse, ce qui suffit normalement à ce qu’on vous laisse travailler tranquille, quand on est journaliste, en tout cas dans un contexte calme comme celui-ci, où rien ne menace apparemment l’ordre public. On me demande une pièce d’identité, je donne mon permis. L’opération prend du temps, une quinzaine de minutes, pendant lesquelles je patiente. Les policiers indiquent au petit groupe qu’ils vont les verbaliser, pour « participation à une manifestation illégale ». Les « gilets jaunes » protestent, en colère mais pas surpris. Cette amende est devenue leur réalité banale, sous ce quinquennat. Et ce quartier de la Madeleine, où ils viennent de prendre un verre, n’est pas loin de l’Elysée, ni même du QG d’Emmanuel Macron.
 
 L’heure du 20-heures approche. Les résultats vont tomber, alors même que nous sommes encore nassés. La situation est ubuesque. Les premiers chiffres officieux circulent. En attendant la fin des vérifications d’identité, chacun regarde son portable, commente, en attendant que la police rende les papiers. Un policier me demande mon adresse, que je donne, tout en m’étonnant. Normalement, encore une fois, on montre sa carte de presse, et cela suffit. Je lui pose la question : « Mais pourquoi me demandez-vous mon adresse ? » « Pour vous verbaliser », me répond-il tranquillement, en pianotant sur sa machine. « Me verbaliser ? » Je pense qu’il se trompe : « Mais verbaliser de quoi ? Je suis journaliste, envoyée en reportage par ma rédaction, “l’Obs”, un magazine d’information national ! Vous avez vu ma carte de presse et vérifié mon identité ! » Il précise : « Verbalisation pour participation à une manifestation illégale. » Je m’étrangle. « Mais je ne manifeste pas ! Je travaille ! » Et je répète, croyant encore à un malentendu : « Je suis envoyée par ma rédaction, pour interviewer ces personnes sur leur vote ! »
 
 Le policier continue ostensiblement à noter mon adresse, à laquelle il compte manifestement envoyer cette amende de 135 euros. Je m’énerve, lui reprends vivement mon permis de conduire des mains : « Je refuse que vous me verbalisiez ! C’est un abus de pouvoir ! » « Mettez-la à l’écart ! » Je suis bousculée par les policiers, qui me plaquent contre le mur, l’un d’eux me maintient par le bras, durement. Une policière me demande de lui rendre mon permis de conduire, je refuse. « Vous avez déjà mon identité, je suis journaliste, vous n’avez pas à me verbaliser ! » Elle me menace de m’envoyer au poste. Le policier qui me presse le bras : « C’est moi qui vous ai verbalisée, si vous n’êtes pas contente, déposez plainte auprès de l’IGPN ! » Finalement, la policière abandonne l’idée de m’envoyer au poste, je suis ramenée dans la nasse, avec les autres.
 
 Il est 20 heures passées. D’un coup, les policiers s’évaporent. Les résultats sont tombés. Emmanuel Macron en tête du premier tour, Marine Le Pen, en second, Jean-Luc Mélenchon juste derrière. « Une catastrophe », souffle un des « gilets jaunes ». Ils se séparent, doublement lestés par la défaite de leur candidat face à leur ennemi juré, qui, ultime pied de nez, a envoyé la police les verbaliser. Les verbaliser, eux, mais moi aussi, donc. Verbalisée, un soir de premier tour d’élection, parce que je faisais mon métier de journaliste."
Emmanuelle Anizon  source:  L'OBS 
 
 
                              Affiche source: "Le grand soulagement "                                           

"Votre gorge est serrée ? Vous ressentez des nausées, un poids sur la poitrine, une perte de sens de l’orientation, ou un goût amer dans la bouche ? Contre tous ces maux, et tous les autres, un seul remède : Le Grand Soulagement. Une méthode simple, efficace et pratique. Des objectifs clairs, à atteindre par étapes, grâce à une série de petits gestes précis à accomplir au quotidien. Dès les premiers résultats obtenus, vous pourrez développer votre méthode autonome en inventant vos propres gestes apaisants. Bientôt, grâce au Grand Soulagement, vos tourments ne seront plus qu’un mauvais souvenir.
Les affiches du Grand Soulagement sont apparues en avril 2021 sur les murs de différentes villes en France. Il est instigué par Quentin Faucompré et Cyril Pedrosa." 
SOURCE
 

 

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 "Chacune de mes portes intérieures battaient au vent, et ce vent, me semblait-il, ne cessait de gagner en puissance."
Henning Mankell 
 

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