"Douter de tout ou tout croire, ce sont les deux solutions également commodes qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir."
Henri Poincaré
" Le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est
l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir
jamais comblé de connaître sans cesse autre chose,
c'est demain, éternellement demain."
Roland Dorgelès
" Les
êtres ont la mobilité et l'éphémère
durée des vagues ; seules les choses qui leur ont servi
de témoins sont comme la mer et restent immuables."
Edouard Estaunier
" A
terre, même dans les moments les plus sombres, la vie
recommence toujours le lendemain. En mer, lors d'une tempête,
on éprouve un sentiment de piège pour l'éternité."
Olivier de Kersauson
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^[[[[[[[[[{{{{{{{
"Je ne sais plus quel vaccin a créé Pasteur j'en rage."
Gaëtan Faucer
"La peur du vaccin n'arrête pas le virus, si bien que le virus continue à faire peur."
Serge Zeller
"La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à
une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce
soit, si ce n'est aux faits eux-mêmes. Pour elle, se soumettre, ce
serait cesser d'exister".
Au-delà des étoiles, alentour de lune,
Je connais une planète, Je connais une planète
Où tous le monde est bête…
les être y sont méchant, corrompu et violent,
Si l'amour n'a plus court, les armes tonnent nuit et jours,
Dans tous les pays à la fois,
C'est la Terre… Son nom… Je crois?
Au-delà des transports, au-delà des mors,
je connais une Terre, je connais une Terre,
Où tous le monde meurt…
Les hommes S'allongent par grappe, au milieu des boulevards,
Ils ne claquent pas les dents, ils mordent la mort jusqu'au sang,
ça les délivre du mal… ça les soulage de la peur… De leurs peurs…
"Autrefois des enfants sortaient et pouvaient jouer dans la rue…
On pouvait faire pisser son chien dans les bosquets, y en avait…"
Au-delà de la Terre, au-delà du mystère,
je connais une planète, je connais une planète
Où tous le monde est heureux…
Les êtres y vivent nus, on ne se parle plus,
D'ailleurs on ne c'est jamais parlé
Tout, tout se passe par les yeux,
Tout se passe par la pensée,
Et tout là bas… Au-delà… C'est chez moi… C'est chez moi…
"Je ne veux plus luter pour l'amour ça fait trop mal,
Si c'est ça qu'on appelle l'Amour…
Autrefois ce n'était pas comme ça disaient nos parents…"
"Voir le jour" film de François le Gouic en entier chez:KUB
"Un homme naît. Il est éphémère C'est à dire qu'il vivra seulement un jour, durant lequel il traversera tous les âges de la vie, vieillissant de plusieurs années par heure. Tel un visiteur, il rencontre, découvre et tâche de comprendre ce monde dans lequel il vient de voir le jour." sourceKUB
"Prendre un tube de vert, l'étaler sur la page,
Ce n'est pas faire un pré.
Ils naissent autrement.
Ils sourdent de la page.
Et encore faut-il que ce soit page brune.
Préparons donc la page où puisse aujourd'hui naître
Une vérité qui soit verte."
Francis Ponge (Le Pré - Extrait)
" Sur une grande route,
il n’est pas rare de voir une vague,
une vague toute seule,
une vague à part de l’océan.
Elle n’a aucune utilité, ne constitue pas un jeu.
C’est un cas de spontanéité magique."
Henri Michaux
"Le bonheur c'est tout se rappeler mais plus précisément tout oublier
C'est l’illusion de la neige d'un cerisier en fleur qui aime l'hiver
C'est un salaud de ruisseau qui ne coule qu'à sa tête
C'est la pluie sur la mer
C'est la rivière qui loin des villes baise avec l'océan
C'est après le dégel et avant l'avalanche
Se baigner nu dans une source
C'est dormir dans la boue
Arroser des enfants l'été avec des tuyaux percés
L'eau c'est l'eau, l'eau c'est l'eau
Le bonheur, le bonheur c'est l'eau
C'est une grande ville cristalline qui ruissèle vers le ciel
C'est adolescents secs qui plongent d'un falaise dans un trou vert
C'est un baigneur solitaire qui se noie sans résister
Un naufragé accroché à une planche glissante
De jeunes orques insolents qui attaquent un yacht de milliardaires
L'eau c'est l'eau, l'eau c'est l'eau
Le bonheur, le bonheur c'est l'eau
C'est des milliards de méduses ivres qui dérivent dans un flux tiède
C'est bain chaud où l'on redevient fœtus de luxe d'un placenta océanique
C'est le liquide de ta bouche et tes larmes sur ma langue
C'est l'eau quoiqu'il arrive le bonheur c'est l'eau
C'est l'eau quoiqu'il arrive le bonheur, le bonheur c'est l'eau
L'eau c'est l'eau, l'eau c'est l'eau
Le bonheur, le bonheur c'est l'eau.../...
."
"Le halo lumineux du laboratoire de l’Andra
projetant son aura à des kilomètres au cœur de la nuit. Les patrouilles
et les contrôles d’identité incessants. Le conseil municipal d’un petit
village encadré par une centaine de gendarmes et des grilles
anti-émeute. Nous avons été happés physiquement par ce qui se jouait sur
place.
Après deux ans à vivre dans la Meuse, à quelques kilomètres de Bure,
nous avons voulu avec cette bande dessinée retranscrire ce que nous y
avions vécu, utiliser l’arme du dessin pour donner à voir ce qui se
trame dans une des régions les plus désertées de France. Nous avons
habité à côté de la maison de la résistance et participé à la lutte
contre ce méga projet industriel. A l’époque, le bois Lejuc où devaient
débuter les travaux était toujours occupé par les opposants avec des
cabanes dans les arbres et des barricades à l’entrée. Tout une vie
mutine et hors norme s’y développait, en lieu et place du futur projet
d’enfouissement des déchets radioactifs.
L’Andra – l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactif- a
l’intention de raser cette forêt pour y stocker 85 000 mètres cubes de
déchets extrêmement toxiques, issus du combustible usé de nos réacteurs
nucléaires. Elle veut creuser à 500 mètre sous terre, 265 kilomètres de
galeries, soit une surface équivalente au métro parisien. Le chantier
durera plus de 100 ans et il est indispensable pour l’industrie
nucléaire. Sans lui, elle ne peut pas affirmer « boucler la fin du cycle » et se prétendre propre.
Si notre livre est à charge c’est avant tout après une analyse
factuelle du projet et de ses risques, c’est suite à une investigation
de plusieurs années où nous nous sommes intéressés à la manière dont la
filière nucléaire s’est implantée sur le territoire.
La Meuse n’a pas été choisie au hasard. La filière nucléaire y a jeté
son dévolu après avoir été expulsée partout ailleurs. On compte dans
les environs de Bure 6 habitants au kilomètre carré, avec une population
vieillissante. Claude Kaiser, un élu local, raconte souvent cette
anecdote. Lorsqu’il avait rencontré une conseillère du Premier ministre
Lionel Jospin, au début du projet, celle ci lui avait dit de « mettre 10
000 personnes dans la rue à Bar le duc. A partir de là, on pourra
peut-être commencer à discuter ». L’élu local lui a répondu que c’était
impossible dans la Meuse. « c’est bien pour cela qu’elle a été
choisie », a-t-elle alors rétorqué.
Avec la bande dessinée Cent Mille Ans, ce qui nous
préoccupe se situe moins en profondeur qu’à la surface. A Bure, nous
avons compris que le nucléaire n’est pas seulement un enjeu technique ou
une question d’expertise scientifique. Il est avant tout une manière de
gouverner : un ordre social qui achète les populations locales, et
réprime ses opposants.
Dans La supplication, l’écrivaine et dissidente biélorusse Svetlana Aleksievitch écrivait « Mon
livre ne parle pas de Tchernobyl, mais du monde de Tchernobyl (…) [des]
sentiments des individus qui ont touché à l’inconnu. » , dans
cette BD, nous sommes nous aussi partis du sensible, des témoignages des
habitants. Notre premier livre, « Bure, la bataille du nucléaire »,
paru en 2017, montrait comment la filière nucléaire tentait « d’aménager
les consciences » avec près d’un milliard d’argent public versé en
vingt-cinq ans, un million d’euros de budget communication annuel, des
visites scolaires, des partenariats avec des youtubeurs, etc.
On racontait aussi la montée de la résistance. A partir de 2016, des
dizaines de personnes ont décidé de s’installer sur place pour mieux
lutter contre le projet et montrer que d’autres formes de vie étaient
possibles, plus résilientes et plus collectives. Certains ont investi
des maisons dans les villages pour les retaper. Des jardins potagers ont
poussé. Des fournils se sont lancés. Entre les festivals, les
manifestations et l’occupation du bois Lejuc, la lutte à Bure est
devenue emblématique .
Trois ans plus tard, « Cent Mille Ans » poursuit cette histoire.
Entre temps, des barbelés et des caméras ont poussé sur les grilles du
laboratoire. Un escadron de gendarmerie s’est installé sur place,
financé directement par l’Andra. Une enquête titanesque pour
« association de malfaiteurs » s’est ouverte, mettant sur écoute des
dizaines d’opposants. En quelques années, Bure est devenu un laboratoire
répressif d’une ampleur inédite pour une lutte écologiste. La BD montre
comment, pour faire accepter le projet, le bâton a remplacé la carotte.
Nous voilà maintenant à une croisée des chemins. En catimini,
l’Andra a déposé une demande de déclaration d’utilité publique pendant
l’été 2020. Celle-ci ouvre la voie à de futures expropriations et au
lancement du chantier. Le temps d’instruction du dossier prendra
plusieurs mois. L’industrie nucléaire, elle, essaie de relancer la
construction de six EPRs, en se prétendant « bas carbone ». Mais quel
modèle énergétique souhaitons-nous soutenir ? Quels mondes voulons-nous
habiter ? Quels legs voulons-nous transmettre aux générations et aux
« civilisations » futures ?"
Cent Mille Ans / Cécile Guillar, Pierre Bonneau et Gaspard D' Allens