"Il ne faut pas chercher à rajouter des années à sa vie-mais plutôt essayer de rajouter de la vie à ses années."
dimanche 31 décembre 2023
fin de série
"Il ne faut pas chercher à rajouter des années à sa vie-mais plutôt essayer de rajouter de la vie à ses années."
jeudi 28 décembre 2023
terre à taire
Le documentaire de Gérard Alle en entier chez KUB
dimanche 24 décembre 2023
la nuit passerelle
"Je me souviens de son regard inquiet grossi par les verres de ses lunettes, de son poignet serré par le petit bracelet de cuir noir élimé d’une vieille montre dont il aimait remonter les aiguilles. Et si je ferme les yeux, j’entends encore sa voix rauque. Celle qu’ont les vieilles personnes souvent enrhumées. Régulièrement au cours des cinq années précédant sa disparition, nous avions pris l’habitude de déjeuner en tête à tête. Mon grand-père m’accueillait dans sa petite cuisine et je l’écoutais parler de son enfance boulevard Rochechouart. Au numéro 53 se trouvait l’appartement familial et quasiment en face, au 90, la boutique tenue par ses parents, tailleurs. Le magasin se composait d’une grande pièce comprenant un rayonnage où étaient rangés tous les coupons de tissu, un petit bureau et un salon d’essayage. Dans l’arrière-boutique une grande table servait tour à tour au travail, au repas et aux devoirs des trois enfants. Il avait 15 ans quand son père fixa à la vitrine un écriteau de 70 centimètres de long sur 40 de large. Dans un encadrement gris était écrit en majuscule : JUDISCHES GESCHAFT et juste en dessous en minuscule et en italique : Entreprise Juive. À l’école sa place était à présent au fond, avec les autres kids dont le manteau était estampillé. « Il fallait avoir du caractère pour ne pas aller se faire recenser », avait-il un jour grommelé, la tête baissée dans son assiette.
jeudi 14 décembre 2023
parler à une bougie
"Laura, chanteuse lyrique, a perdu sa voix. Elle rencontre Lorenzo, un comédien sourd qui s'exprime en langue des signes."
Laissez venir à moi les petits enfants ... semble dire le chef du Hamas... (mai 2021 Gaza)
Photo source ASOM
A 20 euros et 182 pages de profondeur malicieuse et d'acuité abstractive,le Marquis de l'Orée nous offre ses multiples séances de soins de l'esprit et du corps constitué.
samedi 9 décembre 2023
on écrit avec ses ongles
Photo source: Kedistan
"Entre la peluche en forme de caca et le jeu qui consiste à retirer des objets coincés dans la morve de « Carlo Crado », on se demande si les fabricants de jouets ne prennent pas un peu les gosses d’aujourd’hui pour des demeurés. Un changement drastique : quelques années en arrière seulement, les demeurés étaient, sans nul doute, les fabricants eux-mêmes.
Politiquement incorrect
Outre les cancers bien emballés offerts par Papi et Mamie, le père Noël pouvait aussi vous récompenser d’avoir été sage toute l’année avec un aller-retour aux urgences pour une jolie brûlure au troisième degré. Loin des fours en plastique que l’on tente de vendre aujourd’hui aux petites filles pour leur apprendre à être une parfaite ménagère, les concepteurs des années 50 préféraient, eux, le vrai, le réel, pas la gnognotte qui se pète au moindre choc. Ainsi, de nombreux kits proposaient de créer différentes merdouilles, de l’insecte au soldat de plomb en passant par du verre soufflé, avec un four miniature. Un vrai. Pouvant chauffer à plusieurs centaines de degrés. Contenu dans la boîte de jeu. Super idée !
En parlant de soldat, impossible de ne pas mentionner ici les figurines de la marque Atlantic. Trouvables dans les bureaux de tabac dans les années 70–80, ces petites figurines en plastique étaient garanties 100 % anti-politiquement correct. L’année 72 a ainsi été particulièrement inspirante : qui n’a jamais rêvé de voir son enfant jouer avec une figurine de Mussolini et de ses troupes fascistes « en hommage » à la marche sur Rome ?
Quelques années plus tôt, en 1969, alors que les Américains viennent de poser un pied sur la Lune, il fut désormais impensable pour les petits garçons de se prendre pour un chef d’État sans avoir une panoplie de fusées miniatures. Ça tombe bien, la société Monogram, avec l’approbation de Willy Ley, célèbre auteur scientifique s’il-vous-plaît, en commercialise tout un pack ! Encore mieux, dans la même boîte de jeu, on retrouve tous les missiles employés par l’armée américaine avec un petit livret explicatif de 32 pages qui nous apprend leur utilité en temps de conflit armé. Point bonus : l’entreprise, refusant de faire des jaloux au sein d’une même fratrie, proposait également à la vente un mobile pour nourrissons exclusivement composé de bombes et de missiles. On envierait presque les rêves des nouveau-nés de l’époque.
Un vaccin contre une grenouille
La guerre vous ennuie ? Heureusement, les grosses têtes du marketing ont pensé à tout. Dans les années 90, l’entreprise Berchet a commercialisé tout un tas de figurines estampillées « Médecins sans frontières ». Un achat altruiste : en échange d’une figurine sous le sapin, un vaccin était distribué à une population dans le besoin. Et pour faire craquer les petits Français, les commerciaux ont pensé à tout : chaque figurine avait sa petite histoire comme Abdou qui nécessite des soins immédiats après être « tombé dans un piège à gazelles » ou Samba, pauvre enfant mordu par un serpent. Poussant le réalisme jusqu’au bout des ongles, il est à souligner que, tandis que les médecins blancs semblent tous bien portants, les malades noirs, eux, sont en guenilles, les joues creusées et les côtes émaciées.