vendredi 31 août 2012

un coeur portuaire



"(...
J'ai débarqué une première fois de la vie sans que quiconque s'en aperçoive .
Sur les raisons, prélude à cette situation impromptue, nul besoin de s'étendre. 
Une seule question valait d'être posée: qu'avais-je seulement vu, à ce moment-là,
qui ne s'était pas révélé à mes yeux? Sachant que l'émotion emporte souvent dans son tournis la part aveugle de l'image, au final la plus importante.
Je raconterai donc: le jour se levait par la fenêtre est de la maison quand les deux hommes en civil ont pénétré chez nous, le visage trop grave pour ne pas trahir leur malaise, presque en état de faute lorsqu'ils ont, après un bref échange, passé les menottes à mon père. Je n'avais rien entendu de ce qu'ils s'étaient dit. en repartant, ils avaient pris soin de le pousser devant eux. Je me souviens des restes d'un vent de noroit s'engouffrant dans le vestibule, qui avait obligé ma mère à vite refermer la porte. Du seuil de ma chambre, j'avais suivi l'action sans un battement de coeur, sans dérobade physique, rien sur quoi mettre un mot, une larme. Longtemps après, je m'étais fait la réflexion que le désarroi devait ressembler à une absence de cette sorte.
L'unique manifestation vitale, palpable, d'une intensité quasi physique, avait été la présence de la lumière du matin avec son curieux mélange d'énergie et d'épuisement. C'est elle qui en définitive, avait déclenché l'émotion. Je n'avais su si j'allais me perdre dans son éclat mais l'idée d'une sorte d'aboutissement, de fin de parcours -alors que j'avais l'âge du contraire-, s'imposa.

A peine avais-je éprouvé une sorte de glissade intime, donnant l'impression de traverser le flot de lumière sans que mes yeux ne s'obscurcissent une seule seconde.
Le passage accompli, je m'étais réveillé doué d'égarement. Une partie de moi laissée dans une existence précédente dont je n'avais pas une conscience suffisamment aiguë pour qu'elle se transforme en mémoire franche. Peut-être me restait-il du corps héroïque de mon père la violence issue d'une guerre mondiale passée dans les maquis. De ma mère, un regard d'automne déjà enclin à la Pensée. Et par-ci par-là, quelques airs dur un tourne-disque : des musiques militaires et des cha-cha-cha d'époque. Déjà, rien qui n'allait avec rien. Il n'y eut, d'un coup, plus de promesse d'origine, de parole certaine de son fait, redevable d'un territoire affectif. Avait-il vraiment existé d'ailleurs? Peu importait, puisque le délit obscur- ainsi fut-il vécu- me libéra de toutes sortes de lien: de l'obéissance, d'une certaine inquiétude à regagner chaque soir la maison, d'une geste masculine à endosser, de l'apprentissage d'une langue difficile, déjà, à installer dans des phrases. Inculpé par filiation, je découvris la rumeur et la mise à l'index, sans les mots pour me défendre.
Il convint alors d'entrer en nudité et la lumière de ce matin-là, si côtière, si métallique, fit son travail. Ainsi ma vie - et je n'en étais qu'au début - allaiut-elle dorénavant se jouer dans une géographie ténue, un état portuaire de l'ordre de la suspension que je me devais d'occuper, à charge d'inventaire.
Une chose était d'ores et déjà certaine: mes prochains s'annonçaient
...)"

-extrait de: "Un coeur portuaire" de Jean-Luc Marty éditions Julliard-


source: Toile


"Inclassable ! Mais pourquoi faudrait-il tout classer ? Ne relevant ni du reportage ni du récit de voyage, la métaphysique de Jean-Luc Marty s’avoue « foraine ». Il rôde sur un fil dont lui seul connaît les multiples points de rupture, l’exacte tension. « Ce qu’il aime et ce qui l’envoûte, écrit Gilles Lapouge dans sa préface, ce sont les navires marchands fatigués et remplis à ras bord de mémoires. » De fait… Du vent, des vagues, du ciel, de l’horizon ; le bleu piqué d’un bois de chalutier, l’eau stagnante d’un khlong de Bangkok ; des tempêtes açoriennes et des plages andalouses ; les descentes de Santiago de Cuba ; le tremblé du monde, son temps fragile ; le son obscur du tambour, les sirènes policières, le sifflement des balles aux Orients… Au carrefour de lointains réunis par la grâce de corps et d’esprits divers, Marty tente de deviner « la tripe du paysage ». Une esquisse d’autobiographie poétique, « et tout cela aux heures portuaires lorsque les équipages descendent les échelles de coupée, insensibles au rassemblement des chats »."
Maurice Lemoine 
source: Le Monde  diplomatique-


 source: Toile




on en cause  également sur France Culture 

ou encore  chez le Black Bazar







jeudi 30 août 2012

festival de l'ilophone et bonus



Parce que c'est là, parce que c'est ça 
et parce que
Ouah!...

5em festival de l'ilophone sur l'ile d'Ouessant




Demandons le programme:

Vendredi 7 septembre 2012

 

Piano chat

  Piano Chat - We always are foreigners from Marceau Bore on Vimeo.

 

Ma valise

 

 


Da Silva

 

 

 


Mask ha gazh


 

Nestor is Bianca

 

Samedi 8 septembre 2012

 

Paotred Eussa

 

 


Red Cardel

  Yann Tiersen


Robin Foster


 


Wankin’ Noodles


 

  dimanche 9 septembre 2012


Les P’tit Yeux

 

 

 

12viesDaniel

 
12viesdaniel par videotracksprod

 

plus d'infos sur le festival

 

                                                     /////////////°°°°°°°°°°°///////////

                                                                        

Retour sur la manifestation nazairienne contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes avec une vidéo envoyée par Philippe:


 
José Bové à Saint-Nazaire par dm_503e5fdc56154

 

mercredi 29 août 2012

m'aime pas peur




Toutes nos peurs
grandissent en  cage
parfois dorée, souvent rouillée.

Toutes nos peurs nous ont à la bonne
 intention;
tu parles,
et bis repetita...

Toutes nos peurs nous ressemblent
forcément
ou alors c'est l'inverse.

Nos peurs écrivent des angoisses majuscules
sur le mur d'une ultime solitude,
qu'il nous faudrait pourtant apprivoiser
 au risque
d'y perdre quelques rêves et le détachement nécessaire
à l'odyssée.

Toutes nos peurs sont à venir
sans avenir
et dès que tu leur réponds présent
elles t'embarquent dans une drôle d'affaire
qui te laisse échoué un petit matin.
au coeur chaviré, 
le corps épuisé
dans les mailles à partir
d'un filet
de bave
de vie.










"Je me fais peur donc je suis"
-Xavier Pommereau-



"Le courage consiste à dominer sa peur, non pas à ne pas avoir peur."
-François Mitterrand-






"Je pense à tout ce que la peur va posséder et j'ai peur, c'est justement ce que la peur attend de moi."
-Alexandre O'Neill-


illustrations- source: Toile






tant qu'il y aura des Pussy










"Ce procès est exemplaire. Le pouvoir en rougira, et pas qu’une fois, et il en aura honte. Chacune de ses étapes est la quintessence de l’arbitraire. Comment notre démarche, à l’origine une action modeste et plutôt farfelue, s’est-elle muée en cet immense malheur ? Il est évident que, dans une société saine, ce serait impossible. La Russie, en tant qu’Etat, apparaît depuis longtemps comme un organisme rongé par la maladie. Et cet organisme réagit de manière maladive dès qu’on effleure l’un de ses abcès purulents. D’abord il passe longuement cette maladie sous silence. Ensuite, il trouve une solution en dialoguant. Et voici ce qu’il appelle un dialogue. Ce tribunal n’est pas simplement une mascarade grotesque et cruelle, il est le « visage » du dialogue tel qu’il se pratique dans notre pays. Au niveau social, pour aborder un problème par le dialogue, il faut une situation – une motivation. Ce qui est intéressant, c’est que notre situation a été, dès l’origine, dépersonnalisée.
Parce que, lorsque nous parlons de Poutine, ce n’est pas Vladimir Vladimirovitch Poutine que nous avons en vue ; c’est Poutine en tant que système créé par lui-même, cette verticale du pouvoir où pratiquement toute la gestion s’effectue à la main.
Et cette verticale ne prend pas en compte, ne prend absolument pas en compte, l’opinion des masses. Et, c’est ce qui m’inquiète le plus, l’opinion des jeunes générations. Et cela dans tous les domaines.
Dans ce dernier mot, je veux dire ma propre expérience, ma propre confrontation avec ce système. L’éducation, là où commence la formation de la personne sociale, ignore ce qui constitue cette personne. Mépris de l’individu, mépris de l’éducation culturelle, philosophique, mépris des connaissances élémentaires qui font une société civile. Officiellement, toutes ces matières sont au programme. Mais elles sont enseignées sur le modèle soviétique. Résultat : la marginalisation de la culture dans l’esprit de chaque individu, la marginalisation de la réflexion philosophique, et le sexisme érigé en stéréotype. L’homme-citoyen est un idéal balancé au fond du placard.
Toutes les institutions en charge aujourd’hui de l’éducation s’efforcent avant tout d’inculquer aux enfants les principes d’une existence automatique. Sans tenir compte de leur âge et des questions propres à cet âge. Elles inoculent la cruauté et le rejet de toute idée non conformiste. Dès l’enfance, l’homme doit oublier sa liberté.
J’ai une certaine expérience de l’hôpital de jour psychiatrique pour les mineurs. Je peux affirmer que tout adolescent qui, de manière plus ou moins active, fait preuve d’anticonformisme peut être aussitôt interné. Dans ces établissements échouent nombre d’enfants qui viennent d’orphelinats. Oui, dans notre pays, il est normal de placer en hôpital psychiatrique un enfant qui a voulu fuir l’orphelinat. Et de lui administrer des tranquillisants comme l’aminazine, qui était utilisée dans les années 70 pour mater les dissidents soviétiques.
Dans ces établissements, c’est la répression qui est privilégiée et non l’accompagnement psychologique. Le système est basé exclusivement sur la peur et sur la soumission inconditionnelle. Ces enfants deviennent inévitablement des enfants cruels. Beaucoup d’entre eux sont illettrés. Et personne ne fait quoi que ce soit pour y remédier. Bien au contraire. Tout est fait pour briser, tout est fait pour étouffer la moindre aspiration, le moindre désir de progresser. Ici, l’être humain doit se fermer et perdre toute confiance dans le monde.
Voilà ce que je veux dire : une telle conception de l’homme interdit la prise de conscience des libertés individuelles, y compris religieuses, et cela touche toute la population. La conséquence de ce processus, c’est la résignation ontologique, c’est-à-dire la résignation ontique socialisée. Ce passage, ou plutôt cette fracture, est remarquable en ceci que, si on l’examine dans un contexte chrétien, on s’aperçoit que les significations et les symboles se substituent en significations et en symboles exactement inverses. Ainsi, aujourd’hui, la résignation, qui est l’une des catégories essentielles du christianisme, est entendue ontologiquement non plus comme moyen de purifier, d’affermir et de conduire à la libération définitive de l’homme mais, au contraire, comme moyen de l’asservir. On peut dire, en citant Nikolai Berdiaiev : « L’ontologie de la résignation — c’est l’ontologie des esclaves de Dieu, non des enfants de Dieu. »
En ce qui me concerne, c’est quand je me suis lancée dans la lutte écologique pour la forêt de Krasnodar que j’ai pris conscience de la liberté intérieure comme fondement de l’action. Ainsi que de l’importance, et l’importance immédiate de l’action en tant que telle.
Je ne cesse de m’étonner que dans notre pays il faille rassembler plusieurs milliers de personnes pour faire cesser l’arbitraire d’un ou d’une poignée de fonctionnaires.
La réaction de milliers de gens de par le monde à ce procès est en est la preuve éclatante. Nous sommes toutes trois innocentes. Nous sommes innocentes, le monde entier le dit. Le monde entier le dit pendant les concerts, le monde entier le dit sur Internet, le monde entier le dit dans la presse et dans les parlements.
Les premiers mots que le Premier ministre britannique a adressé à notre président n’ont pas concerné les Jeux olympiques mais il lui a demandé : « Pourquoi trois jeunes femmes innocentes sont-elles en prison ? C’est une honte. »
Mais ce qui m’étonne davantage encore, c’est que les gens ne croient pas qu’ils puissent influencer le pouvoir de quelque manière que ce soit. Alors que nous organisions piquets et meetings pour défendre la forêt de Krasnodar, alors justement que je récoltais les signatures pour les pétitions, beaucoup de gens me demandaient, et avec un étonnement tout à fait sincère, qui ça pouvait intéresser… Oui, peut-être, d’accord, c’était la dernière forêt séculaire de Russie, mais qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire, cette forêt dans la région de Krasnodar ? Ce bout de terre paumé. C’est vrai, qu’est-ce que ça pouvait leur faire que la femme de notre Premier ministre Dmitri Medvedev ait l’intention d’y faire construire une résidence ? Et de détruire l’unique réserve de genévriers de Russie ?
Voici comment réagissent les gens… Voici encore une preuve que les gens dans notre pays ont cessé de considérer que le territoire appartenait à ses citoyens. Ils ont cessé de se considérer comme des citoyens. Ils se considèrent tout simplement comme des masses automatisées. Ils ne comprennent pas qu’une forêt leur appartient même si elle ne se trouve pas à proximité immédiate de leur domicile. J’en viens même à douter qu’ils aient conscience que leur propre maison leur appartient. Si une excavatrice s’approche de l’entrée de leur immeuble, que l’on demande aux gens d’évacuer les lieux et qu’on leur dise : « Excusez-nous, nous allons démolir votre maison pour y construire la résidence d’un fonctionnaire », ils ramassent leurs affaires, leurs sacs et ils quittent leur maison. Et ils resteront là, dans la rue, en attendant tranquillement que le pouvoir leur dise ce qu’il faut faire. Ils sont absolument amorphes, c’est très triste.
Après plus de six mois passés dans une cellule, j’ai compris que la prison, c’était la Russie en miniature. C’est la même verticale du pouvoir, où le règlement du moindre problème passe par la décision exclusive et directe du chef.
En l’absence d’une répartition horizontale des fonctions et des attributions qui faciliterait considérablement la vie de chacun. En l’absence également de toute initiative individuelle. Ici, c’est le règne de la délation. De la suspicion mutuelle. En prison, de la même façon que dans le reste du pays, tout est basé sur la dépersonnalisation et sur l’assimilation de l’individu à sa fonction. Qu’il s’agisse d’un employé ou d’un détenu. Le règlement sévère de la prison, auquel on s’habitue rapidement, ressemble au règlement de la vie qu’on impose à chacun dès sa naissance. Dans le cadre de ce règlement, les gens commencent à s’attacher aux choses insignifiantes. En prison, c’est par exemple une nappe ou de la vaisselle en plastique qu’on ne peut se procurer qu’avec la permission du chef. Dehors, l’équivalent, c’est le statut social, auquel les gens sont particulièrement attachés. Ce qui m’a toujours beaucoup étonnée.
Il y a aussi quelque chose d’important, c’est le moment où l’on prend conscience de ce régime en tant que spectacle. Qui, dans la réalité, se traduit par le chaos, mettant à nu la désorganisation et la non-optimisation de la majorité des processus. Cela ne favorise pas le bon fonctionnement politique. Au contraire, les gens sont de plus en plus désorientés, y compris dans le temps et dans l’espace. Le citoyen, où qu’il se trouve, ne sait pas où s’adresser pour régler tel ou tel problème. C’est pour ça qu’il s’adresse au chef de la prison. Hors de prison, ce chef s’appelle Poutine.
Nous sommes contre le chaos poutinien qui n’a de régime que le nom. Nous donnons une image composite de ce système où, d’après nous, presque toutes les institutions subissent une mutation, tout en gardant leur apparence extérieure. De ce système qui détruit cette société civile qui nous est si chère. Nos textes, s’ils recourent au style direct, ne réalisent rien directement. Nous considérons cela comme une forme artistique. Mais la motivation, elle, est identique. Notre motivation reste identique dans une expression directe. Cette motivation est très bien exprimée par ces mots de l’Evangile : « Car quiconque demande, reçoit; et qui cherche, trouve ; et à celui qui frappe à la porte, on ouvrira. » Et moi, et nous tous, nous croyons sincèrement qu’on nous ouvrira. Aujourd’hui, hélas, on nous a enfermées. En prison.
C’est très curieux que les autorités, en réagissant à nos actions, ne tiennent absolument pas compte de l’expérience historique passée des manifestations d’hétérodoxie, d’anticonformisme. “La simple honnêteté est perçue dans le meilleur des cas comme de l’héroïsme. Et dans le pire, comme un trouble psychique », écrivait dans les années 70 le dissident Boukovski. Il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps et pourtant tout le monde fait comme si la Grande Terreur n’avait jamais existé, ni les tentatives de s’y opposer. Je considère que nous sommes accusées par des gens sans mémoire. Nombre d’entre eux disaient : « Il est possédé du démon, et Il a perdu le sens; pourquoi l’écoutez-vous? » Ces paroles, ce sont les juifs qui ont accusé Jésus Christ de blasphème qui les ont prononcées. Ils disaient : « Nous vous lapidons pour un blasphème » (Jean 10.33).
Il est remarquable que c’est précisément ce verset auquel fait référence l’église orthodoxe russe pour exprimer son avis sur le blasphème. Cet avis est dûment certifié sur un document versé à notre dossier criminel. En émettant cet avis, l’église orthodoxe russe se réfère à l’Evangile comme à une vérité religieuse immuable. L’Evangile n’est plus considéré comme un livre révélé, ce qu’il fut pourtant dès l’origine. L’Evangile est considéré comme un bloc de citations qu’on peut tirer et fourrer où bon vous semble. Dans n’importe quel document et à toute fin utile. Et l’église orthodoxe russe ne tient même pas compte du contexte dans lequel est employé le mot « blasphème ». En l’occurrence, il était appliqué à Jésus Christ.
Je considère que la vérité religieuse ne doit pas rester immobile. Qu’il est indispensable de saisir les voies immanentes pour l’évolution de l’esprit. Que les expériences de l’homme, ses dédoublements, ses fissurations doivent être pris en compte. Qu’il faut avoir vécu toutes ces choses pour se construire. Que c’est uniquement après avoir vécu tout cela que l’homme peut atteindre quelque chose et continuer à avancer. Que la vérité religieuse est un processus, et non un résultat définitif qu’on peut fourrer où bon vous semble. Et toutes ces choses dont j’ai parlé, ces processus, sont pensés par l’art et la philosophie. Y compris par l’art contemporain.
Une situation artistique peut, et se doit selon moi, comporter un conflit intérieur. Et je suis particulièrement irritée par toute cette « soi-disance » qui émaille les paroles de l’accusation lorsqu’elle mentionne l’art contemporain.
Je tiens à remarquer que les mêmes termes ont été employés lors du procès du poète Brodsky. Ses vers étaient désignés comme des « soi-disant » vers, mais les témoins ne les avaient pas lus. Comme une partie des témoins de notre procès, qui n’étaient pas présents lors de notre action, mais qui ont regardé le clip sur Internet. Il est probable que nos excuses soient également présentées par l’esprit généralisateur de l’accusation comme « soi-disant ». C’est une insulte. C’est un préjudice moral. C’est un traumatisme. Parce que nos excuses étaient sincères. Vous n’imaginez pas à quel point je regrette que tant de paroles aient été prononcées et que vous n’ayez toujours rien compris. Ou alors vous rusez, quand vous dites que nos excuses n’étaient pas sincères. Je ne comprends pas ce que vous voudriez encore entendre. Pour moi, c’est ce procès qui est un soi-disant procès.
Et je n’ai pas peur de vous. Je n’ai pas peur du mensonge, je n’ai pas peur de la fiction, je n’ai pas peur de cette mystification mal fagotée, je n’ai pas peur du verdict de ce soi-disant tribunal. Parce que vous ne pouvez me priver que d’une soi-disant liberté. C’est la seule qui existe sur le territoire de la Fédération de Russie. Ma liberté intérieure, personne ne pourra me l’enlever.
Elle vit dans le verbe, elle continuera à vivre quand elle parlera grâce aux milliers de gens qui l’écouteront. Cette liberté continue dans chaque personne qui n’est pas indifférente et qui nous entendent dans ce pays. Dans tous ceux qui ont trouvé en eux les éclats de ces processus, comme autrefois Franz Kafka et Guy Debord. Je crois, que c’est justement l’honnêteté et la puissance de la parole, et la soif de vérité qui nous rendront tous un peu plus libres. Cela, nous le verrons."
Maria Alekhina, 8 août 2012,
traduction Helmut Brent

source: Les Inrocks

mardi 28 août 2012

contre un aéroport à Notre Dame des Landes-Saint-Nazaire-28 août 2012



Aéroport, gaz de schiste, nucléaire...
Fume, c'est du Hollande...



Quelques photos souvenir de la manif organisée aujourd'hui même à Saint-Nazaire de Bretagne devant le palais de justice, en soutien à deux inculpés, opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame des landes.
 Quelques centaines de tracteurs venus de plusieurs départements bretons et à l'appel de la confédération paysanne, étaient présents autour du tribunal.
Prés d'un millier de manifestants avait également répondu à l'invitation.

 Les prise de paroles furent nombreuses et riches des différentes sensibilités présentes mais toutes allant dans le même sens quand il s'agissait de demander la relaxe des deux inculpés et l'arrêt de ce projet d'aéroport  aussi dispendieux qu'inutile et ne profitant qu'à quelques bétonneurs et leurs complices politiques, suivez mon regard...

Ce fut aussi l'occasion d'entendre des intervenants d'autres régions, en lutte- par exemple- contre des projets de ligne à très haute tension. D'où l'importance des convergences...car sur le fond , hier comme aujourd'hui, c'est toujours le même combat, celui de citoyens,  pour leur dignité d'Homme, face à des lobbies politico financiers et leur appareil répressif.

.José Bové  présent au rassemblement en a profité pour rappeler la longue lutte du  Larzac, du pot de terre contre le pot de fer comme l'on disait alors  et qui donc logiquement était perdue d'avance... Et pourtant...au bout du compte, grâce à l'obstination non violente des habitants du plateau et le soutien de beaucoup, l'armée et ses complices ont reculé et aujourd'hui,  Causses et Cévennes inscrits depuis l'an dernier au patrimoine mondial de l'Unesco, n'ont jamais eu autant de paysans sur leur terre.
Alors, "gardarem lou moral".



 







Philippe qui était également de la partie nous propose:















lundi 27 août 2012

aéroport: nann trugarez et ainsi de suite



Z'av(i)ons reçu ceci:

Communiqué de presse : 24 août 2012
Rassemblement de soutien à Sylvain Fresneau et Clément, opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes, à l'occasion de leur procès le 28 août à Saint-Nazaire


La coordination des opposants au projet d'aéroport à Notre Dame des Landes appelle la population à un large rassemblement de soutien à ces militants pour dénoncer la répression grandissante sur les opposants à ce projet mais aussi à bien d'autres en France et dans le monde, l'atteinte au droit de manifester et naturellement l'aberration totale que représente ce projet d'aéroport dans le contexte actuel.
La coordination demande la relaxe de Sylvain et Clément et l'abandon de ce projet néfaste et destructeur. 

Plusieurs personnalités sont attendues : Martine Billard (co-présidente du Parti de Gauche), Jean-Claude Bossard (maire EELV de Chefresne, il a été mis en garde à vue lors d'un rassemblement contre la ligne THT), José Bové (député européen EELV du Sud-Ouest, vice-président de la commission Agriculture et développement rural au parlement européen et figure de la lutte du Larzac),  Annick Coupé (porte parole de l'union syndicale Solidaires), Christophe Dougé (conseiller régional EELV des Pays de la Loire), François Dufour (vice-président EELV du Conseil Régional de Basse Normandie, paysan dans la Manche en lutte contre la ligne THT), Yannick Jadot (député européen EELV de l'Ouest). La Confédération Paysanne Nationale enverra un porte parole et la Ligue des Droits de l'Homme un délégué. 
Le rassemblement est prévu le mardi 28 août à partir de midi devant le tribunal de Saint-Nazaire.


Le monde agricole prévoit une forte mobilisation.

L'ADECA invite les agriculteurs à participer en tracteur, symbole de la profession, dont la présence lors des rassemblements ne doit pas être remise en question.





A noter : en soutien aux militants et la lutte contre l'aéroport, la Confédération Paysanne de l'Aveyron organise un pique-nique ce mardi 28 août à 11h30 devant le camp militaire du Larzac.



Info pratiques pour Saint-Nazaire :

Un covoiturage est possible à 11h à l'arrêt du tram Beauséjour à Nantes, sur le parking de la Poste à Notre Dame des Landes et sur la place du Marché à Plessé.

Adresse du tribunal de Saint-Nazaire : 77 rue Albert de Mun 44600 Saint-Nazaire



Regroupement des tracteurs pour se rendre à Saint-Nazaire :

Saint-André des Eaux (Rond-Point) : 11h30

Herbignac : 11h

Pontchâteau (Place de l'Eglise) : 10h

Bouvron (Salle Horizinc) : 10 h

Savenay : 10h15

Pied du Pont de Saint-Nazaire (pour le sud Loire) 10h30 (avec départ de Bourgneuf à 10h)

Notre-Dame-des-Landes (La Vache Rit) : 9h15

Contact : Marcel Thébault 02 40 57 28 98





à suivre également par ici (info Fulup)

                                                         ||||||||||||\\\\\\\\\\\\\]]]]]]]]]]


Rotko du forum littéraire et culturel "Grain de sel"
nous propose la photo qui ne va pas tarder à suivre et sous titrée par ses bons soins:
 " la protestation contre les peines infligées aux pussy riot prend de l'ampleur ; elle se retrouve jusque sur les murs des toilettes de Sautron à Saint-Nazaire !"



j'ai également- sur le même sujet- trouvé ceci:








                                                               §§§§§§§........§§§§§§

découvert sur le blog de Shige
(ainsi que la photo précédente)

pÔète, vos papiers


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