On s'est croisé sur le quai, vers midi. Tu ne m'a pas remarqué. chacun ayant son objectif bien en vue... Et toi, tu étais particulièrement occupé par le spectacle d'un couple de pique-niqueurs dont... tu ne perdais pas une miette.
Priorités du Vivant
"Il y a en moi quelque chose d'invulnérable, quelque chose qu'on ne peut enterrer et qui fait sauter les rochers: cela s'appelle la volonté." Friedrich Nietzsche
"Ce que l'âme doit voir, c'est la lumière par laquelle elle est éclairée. Le soleil non plus n'est pas vu dans la lumière d'un autre. Comment y parvenir? Retranche toute chose!" Plotin
"La conscience, c'est l'impossibilité d'envahir la réalité comme une végétation sauvage qui absorbe ou brise ou chasse tout ce qui l'entoure. Voir un visage, c'est déjà entendre: tu ne tueras point." Emmanuel Levinas
"L'attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l'objet." Simone Weil
"Tu n'aime pas "les hommes" et à bon droit! C'est l'humain qu'on doit aimer en l'homme." Angelus Silesius
"Quand on a une vie intérieure, peu importe, sans doute, de quel côté des grilles d'un camp on se trouve." Etty Hillesum
"Comme un amputé souffre de son membre absent, j'ai parfois "mal à l'île" et parfois "mal au vent"... Mais il est des marins qui subliment si bien la campagne bretonne et ses courbes exquises, que j'en viens à aimer autant que l'air marin cette terre d'accueil abrupte et insoumise..." Aurélie Prouff
"Assis-toi un instant et respire ce vent qui nous vient de la mer. Il a le goût du sel, le sucré de l'ajonc, la douceur des bruyères... Et quand tu seras loin si ton coeur se resserre, prends dans les souvenirs qui gardent tes poumons la saveur des parfums alourdis de la terre, comme une inspiration..." Aurélie Prouff
"Celui qui voit Belle-île, voit son île. Celui qui voit Groie, voit sa joie. Celui qui voit Ouessant, voit son sang." François René, vicomte de chateaubriand extrait des "Mémoires d'outre-tombe" 1848
"Il pousse des rochers de granit scintillant, des arbres de pierraille qui ne valent rien, des champs entiers s'endorment au pied de tes brisants de caillasses plantés, sanctuaires marins." Aurélie Prouff
Voilà 150 ans qu'il balaie de son feu les landes du caillou qui vit naître ma mère... Voilà 150 ans qu'il guide les marins qui croisent au-delà des courbes de la terre... Ce phare en noir et blanc fait partie de ma vie; chez nous, nous l'appelons: "Le phare de Mamie". Si vous allez frapper à la porte de bois qui se trouve cachée au dos du monument et qu'une dame blonde au cheveu turbulent entrouvre le panneau blanchit par les embruns, embrassez-là pour moi qui suit toujours trop loin." Aurélie Prouff
Là où finit la terre je reviendrais encore; et tout au bout du bout, sous l'immense et protectrice veilleuse de l'inconsciente folie des hommes, je n'aurais plus rien à dire juste, juste qu'à ouvrir grand mes sens de l'Histoire.
Adossé aux béatitudes j'élude mes affres en flottements angéliques sur fond de bouteille caustique.
Aucune idée qui vaille la peine d'être envisagée, décortiquée, cultivée... Rien et son vide sublime, au soleil d'une fin d'été, à ce qu'il paraît.
Un jeu de l'Ego et moi de septembre équivoque. A l'époque
Je me la raconte dans la peau d'un ptit bonhomme de terre qui pourrait bien disparaitre s'il prenait l'eau. Je l'envisage d'ailleurs au conditionnel pour mieux gommer la suite ou l'espérer peut-être ? Perdre la trace, c'est la morale qui vaille vraiment la peine qu'on s'y tienne pour faire le moins de mal possible si possible? et un peu de place aussi, en suivant.
photos Chantal B. bidouille: J.J. "La vie est un chemin qui se dérobe sous nos pieds." Hélène Turgeaon
Au dimanche, un voisin bricole...
"Pour explorer le champ des possibles, le bricolage est la méthode la plus efficace."(sic)
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".../... Pourquoi est-il devenu si important de me souvenir de ce que j'ai oublié." .../..."
Olivier Schnefer-extrait de: "Une tache d'encre"Editions Arlea
\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||| Je lis aussi, le jour, la nuit dans l'entre deux chien et loup, à marée haute, à marée basse, Assis, allongé, je lie des phrases en les assaisonnant de pluriels à volonté. Parfois je les aromatise d'un air ancien et de quelques notes de lecture sur une feuille aérienne que je fais mienne dans un classeur où les mots vont et viennent en vrac et en foutoir Faut voir...
"J’ai l’intention d’écrire “sur mon visage” quelque chose de central et de très beau. Ce sera plus simple et plus doux qu’une main de femme, la nuit, qui suit avec grand’pitié la ligne douloureuse de la figure humaine. Et cependant, ceux qui le liront s’étonneront d’une odeur de pourriture et de scandale. Pour décrire les différents visages de mon âme, il faudra que Celle qui parle de mon visage ose imaginer les masques de mon agonie à venir, il lui faudra penser à ce hoquet sanglant qui marque enfin la délivrance et le départ de l’âme : alors seulement seront évoqués les étranges paradis perdus dont je suis l’habitant. C’est ainsi que mon art s’efforce en ce moment vers le passage essentiel. Je choisis entre les instants ceux qui sont marqués de la grâce. Je cherche la clef de ces évasions vers les pays désirés – et c’est peut-être la mort, après tout. Aussi je continue à imaginer mon livre comme la plus merveilleuse petite histoire qui ait jamais excité les enfants sages et secrets : mais on y sentira par instants un effroi comme de la mort ; un calme et un silence épouvantables, comme l’homme abandonné soudain de son corps au bord du Monde mystérieux. " Alain Fournier Le vendredi 18 juin 1909, dans une lettre à Jacques Rivière
"Nous n'accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu'au pouvoir des banquiers. " Paul Nizan extrait: "Les chiens de garde"
"La relation avec le visage peut certes être dominé par la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son exposition droite, sans défense. La peau du visage est celle qui reste la plus nue, la plus dénuée. La plus nue, bien que d'une nudité décente. La plus dénuée aussi : il y a dans le visage une pauvreté essentielle ; la preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des pauses, une contenance. " Emmanuel Lévinas -extrait "Ethique et infini"
"Toute folie réclame qu’on la sauve du désastre de la raison. Une sorte de bienséance universelle veut l’occulter, comme elle fait de notre mort. Les spécialistes, dont la parole est sacrée, lui mettent des masques – schizophrénie, paranoïa, tendances dépressives lourdes ou légères – et autres catégories dont on joue aussi bien dans les prétoires, les centres psychiatriques, sur les plateaux de télévision, au bar-tabac du coin. Le fou sans grade, le fou innocent, l’aimable diseur de vérités est aujourd’hui interdit de séjour, tricard en somme. " Michel Host extrait de" Carnets d'un fou"
"Quand ton masque craqueront nous serons des millions derrière; quand les masques craquera tu serons solitaire." Morice Bénin
Souvent, par la fenêtre, imaginer l'instant d'une histoire. Inventer l'immédiat, sans début, ni fin. Pour quoi faire? Juste, quelques secondes de la vie de l'autre singulier alter égo. Utiliser les accessoires offerts au passant, pour échafauder sans échelle une comédie humaine. Faire confiance aux soudaines représentations et vite passer à autre chose. Fenêtre suivante.
Oublie le bout qui barre la route, l'attache du port. Epluche devant et derrière, la peinture du panorama et vois, comme tu pourras, comme tu voudras aussi. Prends ton plaisir du soir qui glisse lentement et sans se faire prier là, devant toi.
photos Camille P.
Allez, encore un ptit effort... Voilà c'est presque ça, Mais oui tu brûles. Un peu de silence dans les rangs s.v.p. Lâcher brises
En mémoire de tous les ptiots qui se faisaient martyriser par des maitres en blouse grise ou robe de bure et des maitresses aussi, sans l'uniforme mais à la main également leste...
La veille du "grand jour" ou peut-être une nuit ? nous étions quelques uns, par centaines de milliers... à ne pas dormir, à tourner et virer dans notre paddock cotonneux ventre noué, moral en berne; à se demander: à quelle sauce, à quelle barbarie, nous allions être offerts tout à l'heure qui défile, devant le préau les coeurs.
En mémoire de tous les jeunes profs lâchés au milieu d'une arène sauvage remplie de jeunes fauves assoiffés, d'abrutis casquettés, pas méchants individuellement mais tellement cons en escadrille.
J'allume un cierge au collégien inconnu, au magister à terre. je suis des vôtres par la pensée et le dégoût.
"Apprendre? Certainement, mais vivre d'abord, et apprendre par la vie, dans la vie." John Dewey
la citation de tête de gondole est de: Marie von Ebner-Eschenbach
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