jeudi 28 septembre 2017

en arrivant au port


On s'est croisé sur le quai, vers midi.
Tu ne m'a pas remarqué.
 chacun ayant  son objectif bien  en vue...
Et toi,
tu étais particulièrement  occupé par le spectacle  d'un couple de pique-niqueurs
dont... tu ne perdais pas une miette.

 Priorités du Vivant



"Il y a en moi quelque chose d'invulnérable, quelque chose qu'on ne peut enterrer et qui fait sauter les rochers:
cela s'appelle la volonté."
Friedrich Nietzsche




"Ce que l'âme doit voir, c'est la lumière par laquelle elle est éclairée.
Le soleil non plus n'est pas vu dans la lumière d'un autre.
Comment y parvenir?
Retranche toute chose!"
Plotin



"La conscience, c'est l'impossibilité d'envahir la réalité comme une végétation sauvage qui absorbe ou brise ou chasse tout ce qui l'entoure.
Voir un visage, c'est déjà entendre: tu ne tueras point."
Emmanuel Levinas





"L'attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l'objet."
Simone Weil 



"Tu n'aime pas "les hommes" et à bon droit!
C'est l'humain qu'on doit aimer en l'homme."
Angelus Silesius




"Quand on a une vie intérieure, peu importe, sans doute, de quel côté des grilles d'un camp on se trouve."
Etty Hillesum 





lundi 25 septembre 2017

il pousse des rochers


"Comme un amputé souffre de son membre absent,
j'ai parfois "mal à l'île" et parfois "mal au vent"...
Mais il est des marins qui subliment si bien
la campagne bretonne et ses courbes exquises,
que j'en viens à aimer autant que l'air marin
cette terre d'accueil abrupte et insoumise..."
Aurélie Prouff



"Assis-toi un instant et respire ce vent
qui nous vient de la mer.
Il a le goût du sel, le sucré de l'ajonc,
la douceur des bruyères...
Et quand tu seras loin si ton coeur se resserre,
prends dans les souvenirs qui gardent tes poumons
la saveur des parfums alourdis de la terre,
comme une inspiration..."
Aurélie Prouff



"Celui qui voit Belle-île, voit son île.
Celui qui voit Groie, voit sa joie.
Celui qui voit Ouessant, voit son sang."
François René, vicomte de chateaubriand
extrait des "Mémoires d'outre-tombe" 1848


"Il pousse des rochers de granit scintillant,
des arbres de pierraille qui ne valent rien,
des champs entiers s'endorment au pied de tes brisants
de caillasses plantés, sanctuaires marins."
Aurélie Prouff


 Voilà 150 ans qu'il balaie de son feu
les landes du caillou qui vit naître ma mère...
Voilà 150 ans qu'il guide les marins
qui croisent au-delà des courbes de la terre...
Ce phare en noir et blanc fait partie de ma vie;
chez nous, nous l'appelons: "Le phare de Mamie".
Si vous allez frapper à la porte de bois
qui se trouve cachée au dos du monument
et qu'une dame blonde au cheveu turbulent
entrouvre le panneau blanchit par les embruns,
embrassez-là pour moi qui suit toujours trop loin."
Aurélie Prouff




Ouessant septembre 2017

jeudi 14 septembre 2017

au bout du bout


Là où finit la terre
je reviendrais encore;
et tout au bout du bout,
sous l'immense et protectrice veilleuse
de l'inconsciente folie des hommes,
je n'aurais plus rien à dire
juste,
juste qu'à ouvrir grand mes sens de l'Histoire.

à bientôt
:-)




dimanche 10 septembre 2017

à marée basse


Adossé
aux béatitudes
j'élude
mes affres en flottements angéliques
sur fond de bouteille caustique.

Aucune idée qui vaille la peine d'être envisagée, décortiquée, cultivée...
Rien et son vide sublime,
au soleil d'une fin d'été, à ce qu'il paraît.

Un jeu de l'Ego
et moi de septembre
 équivoque.

A l'époque

Je me la raconte dans la peau d'un ptit bonhomme de terre
qui pourrait bien disparaitre s'il prenait l'eau.
Je l'envisage d'ailleurs au conditionnel pour mieux gommer la suite
ou l'espérer peut-être ?

Perdre la trace,
c'est la morale qui vaille vraiment la peine
qu'on s'y tienne
pour faire le moins de mal possible
si possible?
 et un peu de place aussi,
en suivant.


photos Chantal B. bidouille: J.J.
 
"La vie est un chemin qui se dérobe sous nos pieds."
Hélène Turgeaon




Au dimanche, un voisin bricole...

"Pour explorer le champ des possibles, le bricolage est la méthode la plus efficace." (sic)



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ça raconte quoi?


".../...
Pourquoi est-il devenu si important de me souvenir de ce que j'ai oublié."
.../..." 

Olivier Schnefer-extrait de: "Une tache d'encre" Editions Arlea 


                                                                \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||||
 Je lis aussi,
le jour, la nuit
dans l'entre deux
chien et loup,
à marée haute,
à marée basse,
Assis, allongé, 
je lie des phrases en les assaisonnant de pluriels
à volonté.
Parfois je les aromatise d'un air ancien
et
de quelques notes de lecture
sur une feuille aérienne
que je fais mienne
dans un classeur
où les mots vont et viennent
en vrac et en foutoir
Faut voir... 





samedi 9 septembre 2017

quand ton masque craqueront


"J’ai l’intention d’écrire “sur mon visage” quelque chose de central et de très beau. Ce sera plus simple et plus doux qu’une main de femme, la nuit, qui suit avec grand’pitié la ligne douloureuse de la figure humaine. Et cependant, ceux qui le liront s’étonneront d’une odeur de pourriture et de scandale. Pour décrire les différents visages de mon âme, il faudra que Celle qui parle de mon visage ose imaginer les masques de mon agonie à venir, il lui faudra penser à ce hoquet sanglant qui marque enfin la délivrance et le départ de l’âme : alors seulement seront évoqués les étranges paradis perdus dont je suis l’habitant. C’est ainsi que mon art s’efforce en ce moment vers le passage essentiel. Je choisis entre les instants ceux qui sont marqués de la grâce. Je cherche la clef de ces évasions vers les pays désirés – et c’est peut-être la mort, après tout. Aussi je continue à imaginer mon livre comme la plus merveilleuse petite histoire qui ait jamais excité les enfants sages et secrets : mais on y sentira par instants un effroi comme de la mort ; un calme et un silence épouvantables, comme l’homme abandonné soudain de son corps au bord du Monde mystérieux. "
Alain Fournier  Le vendredi 18 juin 1909, dans une lettre à Jacques Rivière



"Nous n'accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu'au pouvoir des banquiers. "
Paul Nizan  extrait: "Les chiens de garde"





 "La relation avec le visage peut certes être dominé par la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son exposition droite, sans défense. La peau du visage est celle qui reste la plus nue, la plus dénuée. La plus nue, bien que d'une nudité décente. La plus dénuée aussi : il y a dans le visage une pauvreté essentielle ; la preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des pauses, une contenance. "
Emmanuel Lévinas -extrait "Ethique et infini"






"Toute folie réclame qu’on la sauve du désastre de la raison. Une sorte de bienséance universelle veut l’occulter, comme elle fait de notre mort. Les spécialistes, dont la parole est sacrée, lui mettent des masques – schizophrénie, paranoïa, tendances dépressives lourdes ou légères – et autres catégories dont on joue aussi bien dans les prétoires, les centres psychiatriques, sur les plateaux de télévision, au bar-tabac du coin. Le fou sans grade, le fou innocent, l’aimable diseur de vérités est aujourd’hui interdit de séjour, tricard en somme. "
Michel Host extrait de" Carnets d'un fou"






"Quand ton masque craqueront nous serons des millions derrière;
quand les masques craquera tu serons solitaire."
Morice Bénin

 photos de Chantal B.
"Le jardin extraordinaire"

mercredi 6 septembre 2017

lâcher brises


Souvent, par la fenêtre,
imaginer l'instant d'une  histoire.
Inventer l'immédiat,
 sans début, ni fin.
                           Pour quoi faire?
Juste, quelques secondes de la vie de l'autre
singulier
alter égo.
Utiliser  les accessoires offerts au passant,
pour échafauder sans échelle une comédie humaine.
Faire confiance aux soudaines représentations
et vite  passer à autre chose.
 Fenêtre suivante. 


Oublie le bout qui barre la route,
l'attache du port.
Epluche devant et derrière, la peinture du panorama
et vois,
comme tu pourras,
comme tu voudras aussi.
Prends ton plaisir du soir qui glisse lentement
et sans se faire prier
là, devant toi.

photos Camille P.


Allez, encore un ptit effort... Voilà c'est presque ça,
Mais oui tu brûles.
Un peu de silence dans les rangs s.v.p.

Lâcher brises

                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[ 

J'ai lu et apprécié:  
(source Marianne n°1067)

 
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dimanche 3 septembre 2017

il nous faut toujours apprendre, pour apprendre enfin à mourir



En mémoire de tous les ptiots
qui se faisaient martyriser par des maitres en blouse grise ou robe de bure
et des maitresses aussi,  sans l'uniforme mais à la main également leste...

             La veille du "grand jour"
ou peut-être une nuit ?
nous étions quelques uns, par centaines de milliers...
à ne pas dormir,
à tourner et virer dans notre paddock cotonneux  
 ventre noué,  moral en berne;
à se demander:
 à quelle sauce,
à  quelle  barbarie, nous allions être offerts tout à l'heure qui défile, devant le préau les coeurs.

En mémoire de tous les jeunes profs
lâchés  au milieu d'une arène sauvage remplie de jeunes fauves assoiffés,
d'abrutis casquettés, pas méchants individuellement mais tellement cons en escadrille.


J'allume un cierge
                           au collégien inconnu,
au magister à terre.

je suis des vôtres par la pensée et le dégoût.

"Apprendre?
Certainement,
mais vivre d'abord, et apprendre par la vie, dans la vie."
John Dewey

la citation de tête de gondole est de: Marie von Ebner-Eschenbach
.



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