lundi 27 novembre 2023
quand on avance
mercredi 22 novembre 2023
bref
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lundi 20 novembre 2023
no border
ça me rassure,
dimanche 19 novembre 2023
de mon imaginaire captive
"Pourquoi dans ce conflit faut-il choisir son camp ? Pourquoi toute divergence, toute nuance, aussi infime soit-elle, est-elle reçue comme un coup de poignard par les autres ?
C’est la question que je me suis posée il y a quelques jours en dînant avec Eric, un vieil ami avec qui je partage des discussions de toute nature depuis trente ans, sans tabou. Sur l’actualité ou la politique, nous ne sommes pas toujours d’accord, il peut nous arriver de nous emballer, mais nos divergences n’ont jamais donné lieu à de véritables engueulades. Jusqu’à la semaine dernière, quand la conversation s’est engagée sur la chronique d’un humoriste qui fait polémique.
Comme tout le monde apparemment, on a chacun un avis. L’un d’entre nous la trouve drôle ; l’autre, inacceptable. L’un dit que l’humoriste avait raison, l’autre, qu’il doit s’excuser. Une tension palpable s’installe. L’un se retrouve malgré lui dans le camp de l’oppresseur pro-israélien ; l’autre des victimes civiles de Gaza. Une espèce de cumulus grossit au-dessus de nos têtes, jusqu’au moment où on décide, d’un commun accord mais plutôt sèchement, de mettre fin à la conversation. Si on ne veut pas mettre en péril notre amitié, nous décidons qu’il est urgent de ne plus aborder ce conflit entre nous. Plus jamais…
Nous ne sommes pourtant ni l’un, ni l’autre, directement concernés par cette guerre. Je n’ose imaginer le niveau de tension entre amis ou dans les familles directement traversées par cette tragédie.
Ce n’est pas notre cas. Ce conflit nous bouleverse, bien sûr, mais ne nous touche pas dans notre chair. Je nous pensais – et nous pense d’ailleurs toujours – relativement modérés, et plutôt d’accord sur le sujet. D’accord pour condamner sans réserves la politique du Likoud, l’expansion des colonies, d’accord pour être horrifiés par l’attaque du 7 octobre et les prises d’otages, d’accord pour être scandalisés par le pilonnage de Gaza et la mort des enfants. D’accord pour dire que nous n’étions pas des experts de haut vol, et qu’il fallait raison garder.
Même c’est comme si ces positions étaient devenues inacceptables, comme si ce conflit nous enfermait dans une polarisation sans nuances. Depuis le 7 octobre, chacun est sommé de choisir son camp. Impossible d’en sortir. De ne pas avoir d’avis. Et même, et c’est terrible, d’en parler. "
Laisse tes mots être doux,
Laisse ton cœur baigner
Dans l'eau qui se trouve sous cette terre desséchée"
Yehouda Amihaï
Du pain de ma mère,
Des caresses de ma mère…
Et l’enfance grandit en moi,
Jour après jour,
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais,
J’aurais honte des larmes de ma mère !"
Non pour réveiller ceux qui dorment,
Mais pour que mon cri me réveille
De mon imaginaire captive !"
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La police nationale utilise illégalement un logiciel israélien de reconnaissance faciale
samedi 18 novembre 2023
un tantinet
"Si l'on mesure la distance qui sépare les bons apôtres des exploiteurs, on constate qu'elle est bien courte. On a beaucoup plus fréquemment la main sur le coeur que le coeur sur la main."
"Tu sens quelque chose de bizarre toi ?
- Bizarre, peut-être pas. Je dirais plutôt cocasse ou simplement inattendu, voire impromptu, quoiqu'un tantinet insolite disons-le, dans la mesure du saugrenu, tout en étant singulièrement fantasque, presque excentrique si l'on y songe, et qui sait ? Extravagant en diable..."
- Caracole !"
lundi 13 novembre 2023
loin du grabuge
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Il vaut mieux, donc, que tu te taises.
Si tu avais dit « demain »,
tu aurais menti.
La nuit ne te cache pas.
Yannis Ritsos, SECONDES
ne les abandonnez pas
il était sans voix, il criait pourtant, il hurlait
je ne sais plus pourquoi je l’avais appelé cette nuit-là
pourquoi je ne lui avais pas plutôt envoyé un énième message
peut-être que je voulais l’épargner, éviter les comment tiens-tu ?
comment tenez-vous ? comment faites-vous ?
j’avais fermé les yeux, je les ferme souvent ces derniers temps
il me faut préciser qu’il vit en deçà du Jourdain,
dans les environs d’une autre ville sainte, là où dit-on est né un prophète
que la seule mer qu’il voit désormais, à bonne distance, est morte
qu’il n’a jamais été à Gaza, ni même dans le désert du Néguev
qu’il n’a jamais pu, refoulé plus d’une fois
qu’il ne se souvient plus de la dernière fois qu’il a vu de près l’occupant,
autrement qu’armé, en uniforme, en colon, ou encore en geôlier
et il ne savait plus si ces jeunes femmes et ces jeunes hommes en patrouille
voyaient encore quoi que ce soit une fois le mur franchi,
ne sachant plus s’il était question d’évincer, de purger ou d’asservir
mais cette nuit-là, lui-même ne voyait plus rien
il avait cessé de crier, seul le sifflement irrégulier de sa respiration me parvenait
je regardais son nom et son numéro s’afficher sur mon appareil
en médaillon, la photo d’une main, paume ouverte, de face
était-ce sa main droite ? la ligne de destin était particulièrement longue
elle coupait les lignes d’intuition, de tête, de cœur, de Vénus
mon regard s’était surtout fixé juste en-dessous
sur ce +970, l’indicatif du territoire palestinien
state of Palestine, indiquent certains sites
et à chaque fois que je compose ce numéro,
que je reçois un appel de ce territoire
invariablement mes doigts marquent un temps
je crois bien que nous sommes restés longtemps muets
on ne voulait pas raccrocher, on ne pouvait
comme chaque soir depuis une certaine nuit, depuis la première nuit peut-être
des scooters passaient d’un quartier à l’autre, drapeau brandi
ils passaient et repassaient, klaxons à tue-tête
les trois bandes horizontales tricolores, noir, blanc et vert
et ce triangle rouge superposé sur la gauche, les couleurs panarabes
celles de ladite révolte arabe de 1916-1918 contre l’Empire Ottoman
la lune était invisible, je me demandais si elle l’était aussi chez lui
nous savions que nous n’étions pas sous le même ciel,
que 93 kilomètres le séparaient de cette bande
que rien ne le séparait des attaques quotidiennes sur le territoire
arrestations, explosions et rafales de tir automatique étaient son quotidien
je ne sais pas plus combien d’heures nous sommes restés sans plus un mot
je ne sais même plus si nous avons raccrochés
ou si le réseau avait considéré ce silence comme la fin de la communication
je ne sais pas plus quand nous nous en sommes rendus compte
j’ai longuement fixé l’écran noir de mon appareil
une partie de mon faciès s’y réfléchissait,
mais mes yeux ne voyaient pas mes yeux"
mercredi 8 novembre 2023
flottaison
lundi 6 novembre 2023
par la proximité
Tiit Aleksejev (Estonie)
Abdelaziz Baraka Sakin (Soudan)
Sophie Bassouls (France)
Maylis Besserie (France)
Ken Bugul (Sénégal)
Javier Cercas (Espagne)
Antoine Chalvin (France)
Alice Chaudemanche (France)
Joëlle Dufeuilly (France)
Khadi Hane (Sénégal)
Ismaël Jude (France)
Katrina Kalda (Estonie)
Doris Kareva (Estonie)
Laszlo Krasznahorkai (Hongrie)
Làmp Faal Kala (Sénégal)
Marie-Hélène Lafon (France)
Rosana Orihuela (France)
Patrice Pluyette (France)
Mbougar Sarr (Sénégal)
AVOIR (ENCORE) 20 ANS
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vendredi 3 novembre 2023
pas vous?
"Dans sa bouche, l’amertume de l’ail grillé se déploie progressivement, menaçante. Lubrifiés par la graisse, les grains de riz glissent un à un sur sa langue en direction de sa gorge. Aussi succulente qu’ait été la viande, le goût de ce riz gorgé de jus touche à l’exceptionnel. Elle ressent un regain d’énergie tandis qu’elle mâche. Envahie par un confort et une lassitude étrange, elle pourrait bien s’endormir. « Ah, que c’est bon » murmure-t-elle a plusieurs reprises."
Dans une autre vie, comme un albatros, je ferais planer, mes ailes grandes ouvertes, au dessus d'une mêlée de cinquante vagues rugissantes.
Dans une autre vie, je serais le jour et la nuit, jean qui rit, jean qui pleure et pour ne pas me tromper de pièce, j'afficherais mon double au dessus du rideau de velours grenat du théâtre de mes émotions et en suivant la flèche, j'imaginerais sous les voiles une sortie de secours.
Dans une autre vie, je serais massif et fragile à la fois, allongé et rampant au milieu de la pelouse pour faire tâche de couleur dans un ensemble, cohérent peut-être mais... qui sait?
Dans une autre vie, j'aurais tous les attributs de mes différences, et mon autre moitié s'amusera avec la panoplie des accessoires .
Dans une autre vie je serais conteur chez EDF et je raconterais à la fête annuelle des enfants du personnel, l'histoire de la fée électricité qui en sortant un beau jour de centrale dit: "et les oms, y'en a marre, moi, je vais au soleil", certes, elle avait légèrement piqué la réplique à ferré mais à priori, il ne lui en tenant pas rigueur.
Dans une autre vie, le clavier, sous ses airs classiques, s'affichera fumasse baroque et reggae mélangés.
Dans une autre vie j'aurais pris mes précautions et tous les risques à la fois- pince moi que j'existe disait un vieux goémon à son crabe préféré.
Dans une autre vie, on coupera des langues des bois pour ne rien dire et finalement ça nous changera guère.
Dans une autre vie, nous aurons aussi l'autorisation de nous surprendre et avec les deux mains de conjurer le sort sur les fesses de la pleine lune.
Dans une autre vie, j'arrêterais les incendies directement à la pompe pour leur demander s'ils n'ont pas du feu?.
Dans une autre vie, j'écrirais des lettres à mon moulin pour qu'il puisse enfin avoir du grain à
Dans une autre vie, la politique sera un bon mot d'esprit et ses disciples vous feront ça les yeux dans les yeux et gratuitement.
Dans une autre vie, la guerre aura des boutons et restera couchée pour avoir enfin la paix.
Dans une autre vie le travail sera un loisir et l'argent un vague souvenir.
Dans une autre vie moitié homme moitié femme et délicate confusion des genres réécrira l'Avoir et l'Etre.
Dans une autre vie dieu n'aura plus sa raison après avoir perdu sa majuscule , ceci dit -entre nous- il ne l'avait pas avant non plus, mais au moins cette fois tout le monde sera au courant et les églises de toutes les marques feront de magnifiques auditoriums pour y guérir du concert au milieu des anges pénétrés.
Dans une autre vie à 6 heures et quelques minutes de rab pour un dimanche de saison, je me dirais que finalement, d'au moment où je vous parle et du côté où je me place , la vie a encore du charme pour son âge, enfin....je trouve, pas vous?