dimanche 31 mars 2019

dansez sinon nous sommes perdus



"Dansez, sinon nous sommes perdus"
Pina Baush





Le chant du réfugié

"Je suis parti le feu dans le dos, l’espoir devant moi,
Le cœur meurtri, les yeux enfumés.
Je suis parti les mains déchirées, les pieds dans la boue.
Je suis parti le feu dans le dos, l’espoir devant moi,
La rage dans la tête, le tonnerre dans les oreilles.
Je suis parti la peur dans le ventre, mes frères dans la peau,
La fièvre dans le sang, l’amertume dans la bouche.
Je suis parti le feu dans le dos, l’espoir devant moi.
Mon corps est parti mais mon âme est restée.
Par les mers et les terres sans arrêt j’ai erré,
Espéré, supplié, pour  un jour pouvoir arriver.
J’ai, des femmes et enfants sans cesse abordés,
Des vieillards et parents innocents rencontrés
Je suis parti le feu dans le dos, l’espoir devant moi.
Mon corps est parti, mais mon âme est restée.
J’ai couru,  marché,  sauté,  trébuché,
Pour un jour, la liberté pouvoir retrouver,
Pour un jour, aux miens, le goût de vivre redonner,
Et enfin le sourire et la joie pouvoir retrouver.

Je suis parti le feu dans le dos, l’espoir devant moi.
Mon corps est parti, mais mon âme est restée.
Grâce à Dieu, un matin le bateau accosté,
J’ai enfin la liberté  retrouvée,
Et l’espoir revenu, j’ai enfin savouré
Ce bonheur espéré, souhaité, mérité.
Je suis arrivé, mais mon cœur est blessé.
Avec des menaces et  menottes j’ai été hébergé.
Dans les murs de la liberté j’ai été enfermé.
Le froid du dehors et la glace dans les cœurs
Ont été les témoins de mes premières heures.
Je suis arrivé, mais mon cœur est blessé.
Tous ces gens me regardent étonnés, agacés.
Dérangeant, cet étrange étranger
Qui a oublié ce qu’est le verbe manger,
Et qui a pendant des mois voyagé.
Je suis arrivé, mais mon cœur est blessé.
Je ne sais plus qui je suis, où je suis; je suis dépassé.
J’écoute, je parle, je ne comprends pas, je pleure.
Papiers, dossiers, lois, fonctionnaires, questionnaires.
Mon Dieu, pourquoi tant de méfiance et de misère?
Un drôle de mélange  avec mes enfants, mes sœurs.
Mais où sont ma mère, mon soleil,  ma maison?
Pourquoi ces ruines, ces guerres, ces larmes, sans raison?
Je suis arrivé, mais mon cœur est blessé.
Ma tête est mélangée, mes os sont froids, mon sang glacé.
Me suis-je trompé de route ou m’a-t-on trompé?
M’est-il interdit de vivre enfin la paix?
La recherche de la terre promise n’est–elle qu’un mirage
Qui naît au milieu des ravages et carnages ?
Je suis arrivé et mon cœur est pansé.
Je suis arrivé et mon trouble a passé.
Ma vie ne s’arrêtera pas; finies mes souffrances.
Le monde me sourit, la vie recommence, ou commence.

Je suis arrivé, et si  ma chair est pansée,
Et que me viennent de plus belles pensées,
Mon cœur est auprès  ceux qui sont restés,
Qui se battent pour cette chère mais trop chère liberté.
Comme moi ils partiront remplis de colère
Pour enfin retrouver un être cher, une terre,
Un frère, une  mère, ou parfois un cimetière.
Comme moi ils feront ce chemin de souffrances
Pour ne plus vivre tant de maltraitance.
Comme moi ils vivront la peur et la douleur
Pour un rêve de bonheur et de douceur.
"

Slim Daouzli








"La danse est une cage où l'on apprend l'oiseau"
Claude Nougaro










"Le premier bonheur du jour
C'est un ruban de soleil
Qui s'enroule sur ta main
Et caresse mon épaule

C'est le souffle de la mer
Et la plage qui attend
C'est l'oiseau qui a chanté
Sur la branche du figuier

Le premier chagrin du jour
C'est la porte qui se ferme
La voiture qui s'en va
Le silence qui s'installe

Mais bien vite tu reviens
Et ma vie reprend son cours
Le dernier bonheur du jour
C'est la lampe qui s'éteint"

Françoise Hardy 

 

samedi 30 mars 2019

messagerie maritime


"Il lui avait dit "A bientôt", mais il ne revenait pas.
Elle l'avait cru à moitié, l'attendait de verres en verres, se retournait sur les docks
croyant entendre ses pas
Elle lisait, pour s'entraîner, toutes les bouteilles à l'envers
Elle lisait, pour s'entraîner, toutes les bouteilles à l'envers

Elle n'y croyait qu'à moitié mais elle n'en revenait pas de le chercher sans le vouloir,
de le croiser sans surprise
Elle se disait "Je men fous, après tout qu-est ce que tu crois
jamais attendu personne pour rentrer dans l'aube grise
jamais attendu personne pour rentrer dans l'aube grise"

Messageries maritimes, de Marseille à la chine
Elle aimerait faire le tour du monde, son esprit vagabonde
L'enfer des machines, les ancres corallines 
Bien sûr elle s'imagine, complice et clandestine
Madone ou Messaline
Messageries maritimes, messageries maritimes

Il devait fuir quelque chose, mais elle ne savait pas quoi
Elle ignorait jusqu'à son nom, elle adorait ce mystère
surtout ne pas commencer à rêver n'importe quoi
Elle lançait, pour s'entraîner, toutes les bouteilles à la mer
Elle lançait pour s'entraîner, toutes les bouteilles à la mer

Elle en avait connu d'autres, mais lui, ne revenait pas
Qu'avaient-ils donc en commun, d'aussi profond, d'aussi clair
C'était un bel assassin et pourtant depuis des mois,
elle lisait, pour s'entraîner, la mappemonde à l'envers
elle lisait, pour s'entraîner, la mappemonde à l'envers."
Bernard Lavilliers



                                                       
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"En pleine crise économique, dans l’ombre de Wall Street, une institution qui représente une autre tradition américaine est en pleine croissance. C’est la coopérative alimentaire de Park Slope, un supermarché autogéré où 16 000 membres travaillent 3 heures par mois pour avoir le droit d’y acheter les meilleurs produits alimentaires dans la ville de New York aux prix on ne peut moins chers."
 Lundi 1er Avril, 20h, CinéMalouine

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Un message d'Annie de Gweladenn:



Chers clients et amis de Gweladenn,


Mon aventure se termine car je pars à la retraite après dix-neuf années passées dans la base sous-marine de Saint-Nazaire, m'étant donné (modestement) pour mission la diffusion de la culture bretonne en Loire-Atlantique.

Je vous remercie chaleureusement pour votre fidélité, pour les échanges sympathiques que nous avons pu avoir et pour les liens que j'ai tissés plus étroitement avec bon nombre d’entre-vous !

Venez profiter de la liquidation des stocks à partir du 2 avril jusqu'à fin mai pour vous faire plaisir ou offrir des cadeaux à prix réduits !

A galon

Annie

Librairie Gweladenn
Base sous-marine
Bd de la Légion d'Honneur
44600 Saint-Nazaire
tél: 02 40 22 16 10

(membre de Kenstroll, réseau des librairies bretonnes indépendantes) 


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 "Je continue à croire que ce monde n'a pas de sens supérieur.
Mais je sais que quelque chose en lui a du sens et c'est l'homme, parce qu'il est le seul être à exiger d'en avoir."
Albert Camus

 
 Sur les quais de Paimboeuf
on en voit de bien  belles,
 façades
Artiste du sixième sens;
celui de la récup
et poète caout-shooté.
Sur les quais de Paimboeuf
l'imaginaire s'est arrimé
 près de chez nous.


"L'éthique, c'est l'esthétique du dedans."
Pierre Reverdy


Gabriel!
 Une dernière 
pour la route
du bord de mer


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 Jean-François Plague

                         

MÙM

                        Jean-Luc Besseau



jusqu'au 07 avril au Fort de Villes

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vendredi 29 mars 2019

esprit Pétula?


Les avis intentionnés
poussent comme des champignons synonyme
et
tous les ptits cailloux semés:
genre  randonnée
anonyme.

L'Enarque de service  le week-end
arrose les orchidées dans la serre
aux entourloupes intentions.
Les ébats
sont en plein logiciel.
Prière de ne pas déranger.

Au soir,
le président se mouille délicatement un doigt
et ainsi sent d'où le vent pousse.
 Vielle tradition d'une Giraudoux
promotion. 

Au fin du fin 
de la guerre 
Esprit Pétula ?



 J'ai oublié mon quatre-heures.
Ben!
regarde à la pendule
et
"N'oublie pas de monter là-haut"
pour
"sortir des maisonnettes et" t'en aller à la fête 
à la fête du BLABLA

Ce week-end 
grande braderie
chez l'entourloupe des horloges fleuries.
Une dernière pour la route
pisque
du nord au sud
on ne voit pas l'étang 
du pareil au m'aime.






Sur les bords de
Loire

et pollutions nocturnes. diurnes
Mi figue-mi destin

Mais faut que j'te dise:

mardi 26 mars 2019

la mer revient toujours au rivage

Si la girouette pouvait parler elle dirait qu'elle dirige le vent.
oui Jules, mais de quelle symphonie parlais-tu?
Celle de Stravinsky pour instruments à vent?
ou Brahms
ou la petite de Gounod
...
à moins que:



"Seuls sur terre ne s’ennuient jamais les gens qui regardent en l’air, les amis des tours et des oiseaux, des cimes, des toits, et des nuages ; les amis des flèches et des fumées, des cheminées, des coqs, des croix et des girouettes. Ils trébuchent en marchant, et cependant ce sont eux les vrais voyageurs. Le vent emplit leurs mains de hannetons et de feuilles. L’espace décolore leurs yeux. Ils n’ont pas d’âge, puisqu’ils ne savent jamais à quel moment ils marchent vers les cimetières.../..."
Germaine Beaumont





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Henri David




                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||||||||||||||||||||||||



Ecueil
du cactus
qui ne tient pas debout
pour le plaisir d'un spectateur
n'en finissant plus 
de grassement cactaceae.

Succulente journée
à l'horizon






"N'oubliez pas vos rêves fous / Tenez-les, portez les jusqu'au bout."

"La mer revient toujours au rivage"

Bernard Lavilliers


"vague longue
on ne sait d'où elle monte
de mémoire

brusque

masse tombée
sur la carlingue des côtes
poids qui broie
.../..."
Antoine Emaz



Sur KUB



"C'est dur de gagner son pain quotidien.
Le sort des écrivains ne l'est pas moins.
L'autre jour, un lecteur a exigé d'avoir quatre centimes par mot étudié.

chaque jour, des lettres de sommation
arrivent de tous les coins de la nation
et les écrivains n'ont plus les moyens
qu'on lise une page d'eux avant demain.

Les ivrognes ont trouvé là une aubaine
qu'ils vont mettre en pratique sous huitaine:
exiger des royalties des brasseries
pour avoir fait connaître leurs produits.

On peut imaginer des contre-mesures
pour la survie de la littérature:
taxer les boulangers pour le mot pain,
les bouchers pour boeuf, les bistrots pour vin." 
Stig Dagerman extrait de: "Billets quotidiens" Editions Cent Pages



Sur KUB





"De toute une semaine, je n'ai pas dit un mot,
à personne
                 Je reste sur une pierre
                 près de la mer, j'aime
que les embruns de la mer verte
            soient salés comme mes larmes.
Tant d'hivers;
              Tant de printemps, et
              je me souviens d'un seul printemps.
Je ne sais pas pourquoi.
Les nuits sont devenues plus douces,
                       la neige a fondu;
                       je suis sortie
regarder la lune : un étranger,
               alors,
m'a trouvée seule parmi les pins,
              il m'a demandée
              tout bas: "N'es-tu pas
celle que je cherche partout.
Après laquelle je languis,
               depuis mon plus jeune âge.
               Et qui me réjouit
comme une soeur bien aimée?"
J'ai répondu:"Non". Et quand la clarté
du ciel l'a éclairé, je lui ai tendu les mains;
il m'a offert une bague mystèrieuse.
                              Pour me protéger de l'amour
                              il m'a donné quatre repères
du pays où nous devons nous revoir:
La mer,
une baie, ronde,
un phare, haut,
et le plus sûr, l'absinthe...
Et que la vie finisse
                            comme elle a commencé. Et j'ai dit:
"Je sais, amen..."
Anna Akhmatova-extrait de"Le réquiem-Editions Al Dente







dimanche 24 mars 2019

le bonheur c'est l'eau


"Le bonheur
c'est tout se rappeler
mais plus précisément
tout oublier
c'est l'illusion de la neige
d'un cerisier en fleur qui aime l'hiver
c'est un salaud de ruisseau
qui ne coule qu'à sa tête
c'est la pluie sur la mer
c'est la rivière qui loin des villes
baise avec l'océan
c'est après le dégel
et avant l'avalanche
se baigner nu dans la boue
arroser les enfants l'été
avec des tuyaux percés

L'eau c'est l'eau
l'eau c'est l'eau
le bonheur
le bonheur c'est l'eau

C'est une grande ville cristalline
qui ruisselle vers le ciel
c'est des adolescents secs
qui plongent d'une falaise
dans un trou vert
c'est un baigneur solitaire
qui se noie sans résister
un naufragé accroché
 à une planche glissante
des jeunes orques insolents
qui attaquent un yacht de milliardaire

L'eau c'est l'eau
l'eau c'est l'eau
le bonheur
le bonheur c'est l'eau

c'est des milliards de méduses ivres
qui dérivent dans un flot tiède
c'est un bain chaud
où l'on redevient foetus de luxe
dans placenta océanique
c'est le liquide de ta bouche
et tes larmes sur ma langue

c'est l'eau
quoi qu'il arrive le bonheur c'est l'eau
c'est l'eau
quoi qu'il arrive le bonheur
le bonheur c'est l'eau 

l'eau c'est l'eau
l'eau c'est l'eau
le bonheur
le bonheur c'est l'eau"
Arthur H "Le bonheur c'est l'eau"








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 Création:Azad Ziya Eren

Infini Mal Merité*


"Les terres de l’âme sombrent dans les profondeurs des racines du cœur
pas de réconfort pour la souffrance du passé
pas de temps pour repasser les plis du langage
pas une seule page ne peut effacer le parfum du cœur
naphtaline, pris en note au calepin des plaies et médicaments
comme un mouchoir nous avons plié notre langue maternelle exhalant la naphtaline
attendant d’être écrits au calepin les migrations dans la poche intérieure de l’exil
des fleurs séchées dans les larmes
nous attendions de naître, à l’âge de ceux qui ne reconnaissent aucun interdit
le son des ailes du langage
est, sans aucun doute, plus clairement entendu à l’aube de l’amour
l’extase de cils s’élançant les uns vers les autres
ne peut que rompre les anneaux du fer des langues sur le tronc du cyprès
tout ce que je dis jaillit des migrations
privé de sens de souffle comme le déracinement d’un arbre
le cœur des ténèbres sent qu’il a droit au mal infini
ce cœur n’a même pas ce soir une bougie d’allumée."
 Azad Ziya Eren


L’infini Turbulent *

"Mort ; tache de naissance de notre âme Qui s’étale au cours du temps
Je peux déjà me voir déchiré
avant que le nom du voyage ne meurt
une page évanouie dans la mémoire du monde
constamment effacé, amenée à exister sous les pelures de la gomme
et je n’existe même pas
Dans  l’ombre des gens et des choses
Je me réveille comme une chose pourvue de racines de glace
laissé couché sans avoir reçu d’invitation
Je ne peux pas abandonner mon ombre
et une tête de lit faite de faucilles
sculptant des peurs pour en aborder d’autres
nous continuons à sortir d’une maison où nous ne pouvons rester sans pousser un soupir
solitude meublée de meubles nouveaux, les précédents ne nous sont même pas connus
une maison dont les puits d’émeraude est accessible en franchissant cèdres et cyprès.
Esquisse alliages et eau forte
hublots d’observation des règles
morphine et somnambules
et dans la cérémonie d’euthanasie et de funérailles nocturnes
cerfs crucifiés
immobiles et vivant au-delà du verre
comme des bannières faites d’yeux
le sang giclant comme des sabots d’argent
dans l’âme de cette turbulence infinie
brûle un feu de fête
et repose un couple de morts aux pieds nus"


Emulsion de l’Enfer*

En regardant Anselm Kiefer…
"Ils pavent une nouvelle rue de la réalité avec un coeur réduit en cendres, ils sortent des livres non lus du lacis des briques, ils penchent des échelles sans usages sur le lacis, ils connaissent la gueule des pierres comme ils connaissent des visages non retournés comme une fenêtre peut connaître la courbe de la branche, ils connaissent les lettres cramoisies des pavés de cendre, ils connaissent les revendeurs d’acide et les fossoyeurs des barbares, leur témoignage est suspendu au champ de la mort comme un vêtement à l’abandon, et décroché dans la camp, vêtements couverts de giclures de sang, leur amour et leur douleur s’appartenant l’un l’autre, la nuit ne déserte pas les ombres de l’exécution…
L’espace donne un coup de chapeau au virage, ramène à la rive la doctrine la doctrine du vide par la bouche bée, loin des prisonniers qui grimacent à la lumière du virage, ainsi toute forme de folie est attaché à la jambe de son pantalon, aux poches intérieures des tabliers ensanglantées des bouchers, avec sur ses épaules un esclave-galérien bouffi et mélancolique qui élève des oiseaux dans les espaces publics de villes lointaines, qui a été fondu dans des mers ouvertes, des milliers d’entre eux respirent sur ses épaules, la nuit ne déserte pas les ombres de l’exécution…
Nous entendons les ailes battre dans l’abîme, nous tenons à la boucle d’une rivière, les lèvres de l’amour et de la mort dans la boucle d’une rivière, avec ses paumes et ses épaules qui ont vu le ciel, temps, les cendres du nomade les cendres chaudes et sanglantes de son vent, une jarre de sang dans un monde en rupture, il l’oublie au niveau de l’atlas cervicale du vent, l’esprit de cette lettre contient plus de mercure, il n’oublie jamais, il n’oublie jamais, la solitude est toujours le vestibule de l’attente dans le ventre des horloges, la nuit ne déserte pas les ombres de l’exécution…
Quand il se met à boire lui-même la nuit, là où les pierres et les champs d’opium, là où les os et la putréfaction, là où l’état a bandé les yeux de pansements goudronnés, là où sont cendres et terreau, là où des lambeaux de cris et de totale solitude ont enflammé le ciel de leurs corps, ont enflammé le ciel de leurs esprits, ont enflammés le ciel de leur respiration, ils retrouvent la voix des vies sacrifiées aux poteaux d’exécution et la calme expansion du soleil du matin qui attend la calme expansion de la mort, dans les bois les reflets ombreux des exécutions et la calme expansion du soleil du matin qui attend la calme expansion de la mort, dans le bois les reflets ombreux des exécutions sur les plages du lendemain, l’impossible oubli ne déserte pas la mémoire…"  

Azad Ziya Eren  -source: Kedistan
*en français dans le texte
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 "Le rire sucre les larmes."
Robert Sabatier




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"La rue traîne des rumeurs. L’une sur l’autre, s’empilent les mauvaises paroles. Si on observe bien, depuis les trottoirs, on peut voir une brume épaisse divaguer. Une brume de mots vils mêlés, de verbes hauts et au travers, on distingue à peine les hommes et les femmes mutilés par les rumeurs de la rue. 
On serait tentés de ne pas voir. De passer à côté, absents. D’oublier les rumeurs une fois qu’elles sont passées par les gueuloirs, périmées et remplacées par des rumeurs nouvelles. Mais la rue en garde le souvenir indéfiniment, jusque dans ses entrailles : rumeurs vieilles pourrissant dans les boyaux d’autres. Et ainsi de suite. Vases communicants, les unes sur les autres qui s’enfantent."
Christophe Sanchez "A la rue"  source: FUT-IL
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samedi 23 mars 2019

au delà des langues nouées

  
 "Pierre qui roule n'amasse pas mousse
Mais se jette
Comme un météore en ce mois de mars
Gonfler de mystère
Pour crever la bulle
Réveiller la vie du printemps
Et jeter la pierre
Contre l'anathème du silence

Papillon du soir
Espoir du matin
Que celui qui n'a jamais butiné
Lui jette la pierre
Au mois de mai
Il fait ce qu'il lui plaît
Et se grise
Dans les champs de folie
Contre la routine
Il s'exile

Et je te salue, le printemps,
Dans ton éclat timide
Tu es le signe de la sève et de la joie
Et j'aimerais tant te ressembler

Premier bouton-d'or
Cousu par le fil du soleil
Premier bourgeon
Crevant la coquille
De l'univers
Pour semer le trouble
Dans l'esprit traqueur d'un lézard
Qui sortait tester
Sa langue chercheuse
Sur le sable

Danse des insectes
Danse de la secte
Montée de la sève
Pour célébrer le nom
Premier temps, premier vert
Printemps, primevère
L'hiver et son cortège
Ne sait plus où donner
De la tête
Le voilà envahi
Par ces millions de conquérants espiègles ! "

Morice Bénin


          GIF source: Toile


"Le temps, c'est un peu comme le vent.
Le vent, on ne le voit pas.
on voit les branches qu'il remue, la poussière qu'il soulève.
Mais le vent li-même, personne ne l'a vu."
Jean-Claude Carrière












Posetitel muzeya (1989) Dir. Konstantin Lopushanskiy source: "L'oiseau de nuit"






"Au risque d'être à contre-courant des vents dominants
Fuyant les jougs, les tocsins des cités de guerre
Au risque d'être solitaire, oublié dans ce siècle sombre
Retrouvant la parole fécondée depuis des millénaires

Peuple nomade, je te rejoins
Je fais partie de ta légende
Ignoré des grandes instances
Planté sur la Terre
Artisan de l'Alliance

Ma terre promise est celle du cœur, de la nudité
Comme un serment, comme une offrande éternelle
Ma seule fortune est le sourire de l'aube perpétuée
Gravée dans la mémoire de ces hommes solitaires

Peuple nomade, je te rejoins
Sur les chemins sans issue
Rescapé volontaire d'un monde incrédule
Peuple-passerelle
Mémoire du futur"

Morice Bénin












"On avance, on avance au-delà des langues nouées
Des paupières serrées comme des trous de serrures
rouillées
On avance, on avance, le vieux monde est déjà dépassé
On avance jusqu'en lisière d'une autre terre à féconder

.../..."
Morice Bénin

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