jeudi 31 mai 2018

la mer débute avec une question




La mer débute avec une question. 
Elle dit: où?
La maison tel un oiseau est percée sur le mât
lieu aux murs flottants, orchestrant les cordes du pont.
Dans l'entre-deux des doigts, rien que de l'eau immobile.
Yang Lian "La maison sur l'estuaire"





Quoi de neuf dans le bourg ?


"C'est la grand marée
la grande marée
la grande marée...
(Bernard, sors de ce corps) 



















PROGRAMME


mercredi 30 mai 2018

la lumière du corps et des yeux.

"Je sais et tu sais, nous savions, nous ne savions pas, mais nous étions pourtant là et pas là-bas, et de temps en temps, quand seul le Rien se tenait entre nous, alors nous étions totalement l'un et l'autre."
Paul Celan



"L'être humain a besoin de croire en quelque chose de plus grand que lui. Le paysan qui courbe l'échine en peinant à nourrir ses enfants adressera ses prières à Dieu; le mineur dont les poumons s'mplissent de suie rêvera de collectivisme; l'adolescent privé de repères trouvera une guerre sainte pour que sa vie acquière un sens et l'enfant de la bourgeoisie adhèrera à n'importe quel fatras idéologique pour ne pas culpabiliser.
D'autres s'en remettront à de fantaisistes gourous ou, dénués de la naïveté suffisante pour croire, se livreront à la drogue, à l'alcool ou au suicide.
Ce besoin de croire est une des plus grandes forces de l'univers. Là est la source d'Eros quand cette énergie se transforme en symphonie. Là se cache Thanatos lorsque cette nécessité se mue en idéaux qui éradiquent le mécréant et asservissent les peuples, le plus souvent au nom du bien. 
La civilisation réside dans la nuance.
.../..."
Richard Malka extrait de: "Tyrannie"

 ".../...il en déduiait qu'une victime trouve toujours des excuses à son bourreau. il s'agissait d'une règle immuable qui valait autant pour les conflits conjugaux que géopolitiques. Les preneurs d'otages, les barbares, les terroristes, les pires tyrans bénéficient toujours d'excuses savantes, soit qu'ils aient été discriminés, humiliés ou déconsidérés et si ce n'était eux, leurs ancêtres ou les ancêtres de leurs ancêtres qui l'avaient été par les ancêtres des ancêtres de leurs victimes qui, ainsi, n'en étaient pas.
Ces théories étaient élaborées dans de confortables salons, par des penseurs révolutionnaires qui s'assuraient ainsi l'admiration de petits groupes dont ils profitaient abondamment.
Des années plus tard, en étudiant l'Histoire, Isidor constata que cette inclinaison humaine à excuser l'inacceptable se vérifiait sans exception.
.../..."
Richard Malka-extrait de: "Tyrannie"


"Nous les errants,
nos chemins nous les traînons derrière nous
comme des paquets
nous sommes vêtus
d'un lambeau de pays où nous faisons halte
Nous nous nourrissons de la langue,  
apprise sous les larmes...
Nelly Sachs "choeur des errants" 


   Photo: Marc Racineux-Ouessant-

"Moi qui suis l'exilé
prends-moi sous tes yeux
où que tu sois, prends moi
Rends-moi la couleur du visage et du corps
La lumière du corps et des yeux .
Marmoud Darwich "Rien qu'une année" 

 "Avec de grands gestes,
j'ai jeté pendant quatre ans mon âme dans toutes les langue,
j'ai cherché, libre et fou, tous les  endroits de vérité,
surtout j'ai cherché les dialectes où l'homme n'était pas dompté.
Le martyre de mon peuple, on m'interdisait
en français,
j'ai pris le croate, l'irlandais, le hongrois, l'arabe, le chinois
pour me sentir un homme délivré...
Armand Robin "Fragments, le Monde d'une voix"



             Photo Marc  Racineux

 "Où trouver mot juste
de la porte du silence
pour ouvrir la danse du conte."
Tanella Boni "Il n'y a pas de parole heureuse"




 "Nulle vérité n'est absolue ni finale. Ce qui compte, c'est l'action de penser, de sentir, et la liberté de réfléchir."
Donald Woods Winnicott 



"Un mur s'est éboulé
C'est comme des mots (mais tombés d'où?)
La douceur du ciel continue son bleu
on dirait qu'on peut rêver
à travers les choses défaites, les trous du poème."
James Sacré "La petite herbe des mots." 

lundi 28 mai 2018

à la renverse


Les extraterrestres demandeurs d'asile!

Leur planète crève qu'ils disent
elle va bientôt sauter
ils viennent ici qu'ils disent
car nulle part ou aller ...
Avec leur drôle de voix
et leur oeil sur sa tige
ils viennent ils emménagent
et s'inscrivent au chômage...

Les demandeurs d'asile
atterrissent à moins une!
Faudrait les renvoyer chez eux
ou mieux: sur la lune!
c'est écrit dans le journal
ils arrivent pour de vrai,
encore un coup de la gauche
et c'est encore moi qui paie...

Ils disent qu'ils sont tous pacifistes
c'est ça, puis quoi encore?
Moi quand j'en vois un vite fait
j'me planque dans le décor...
Mais ils sont roses! A taches violettes!
T'as vu à la télé?
Pas simplement extraterrestres...
En plus ils sont pédés!

Des tapettes extraterrestres
qui vivent avec nos sous!
Et l'Etat qui le subventionne
pour faire faire du roller aux voyous!
Faut qu'j'en parle à Bobonne!
tout est là dans le journal-
Ah elle est belle la France!
J'vous l'dis, ça finira mal...

Bon, ma satire est terminée,
mon discours anti-cons.
Maintenant je vais être clair,
on y va, commençons:
Pavillons, usine, FN:
a bas l'intolérance et la haine!
Demandeurs d'asile, on vous aime.
Racistes, cassez-vous!
John Baine (Attila the Stockbroker) -traduit de l'anglais par Anne Talvaz




Ecrire en prison

"Il y a des années, j'étais jardinier.
Je faisais posser les fleurs de mon enfance,
la lavande et le lys du bord de la route
et ma première passion, le bleuet.

Le vent sur le blé de l'été.
Le vernis bleu dans les bois disparus.
Dans l'espace de ma cour j'ai jeté un autre coup d'oeil
sur tous les lieux perdus de ma vie.

Je les reconstruisais.
Ici dans un endroit
encore plus petit je les refais à nouveau."
Ken Smith


Ego-ine
                 -ça me scie
L'ego
                     -briques à l'oeuf
S'ego-siller
                         -Moa-Moa- Je- Je
Haltères ego
                          -tout dans les bras
M'ego
-j't'enfume!

                       Allez go
et la caravane lasse 





                                                                   ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^|||||||||{{{{{

découvert dans le mensuel "Psychologies":








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mieux veau zan rire:




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 plus d'infos

dimanche 27 mai 2018

fête des mers


Tout l'indique, chez l'épicier..
aujourd'hui: dimanche fête des mères
et quand la mère s'est retirée
hein?
ben
ptêt
qu'on fête démerde
et  souvenirs en service compris
ou alors
qui sait?
 La fête des mers
...


                                                          \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[{{{{{



Demandons le PROGRAMME



 "La barque que l'on retient au port n'apprend pas à naviguer.
Laissons là donc prendre le large."
Jean Maër


LES FIANCES d'Ermanno Olmi - Film annonce 2017 from Tamasa on Vimeo.

 Port: endroit où les bateaux sont à l'abri des tempêtes et exposés à la furie des douanes."
Ambrose Bierce




"Et souvent c'est l'effet des caprices du sort, qu'au milieu des écueils on rencontre le port." 
Thomas Corneille




            photo source: "Zones portuaires"

« La mer, compliquée du vent, est un composé de forces. Un navire est un composé de machines. Les forces sont des machines infinies, les machines des forces limitées. C’est entre ces deux organismes, l’un inépuisable, l’autre intelligent, que s’engage ce combat qu’on appelle la navigation. »
Victor Hugo 






"Ami regarde-moi, j'ai le coeur qui renverse, la mémoire de ses yeux qui me colle à la peau.
Et dans les bars du port je cherche magie noire pour délivrer mon corps du sort qu'on m'a jeté."
Damien Saez



"Il y a dans la marée des choses humaines un reflux qui porte les espérances naufragées des hommes
dans un port assuré quand la tempête est passée. il me semble que ceux qui vivent aujourd'hui survivent à un âge de désespoir."
Percy Bysshe Shelley

          illustration source: "Zone portuaire"




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jeudi 24 mai 2018

sous les masques les plus variés

 le jeudi,dans un ciel discrètement  chaotique,
avec cette chaleur légèrement poisseuse
à se donner envie de se laisser lanterner,
le nez dans un thé parfumé,
les yeux à hauteur d'un micro  paysage,
mon jardi-land à moi
...
et la petite phrase surprise à  la page 22 d'une revue*:
"Un homme cultivé est un homme qui cultive son champ intérieur"
Je me la tournais un moment dans la tête un peu comme on  le fait, machinalement (parfois) avec une crotte de nez.
Vous voyez? 
et en même temps
(doit-on encore aujourd'hui employer cette expression récemment galvaudée ?)
je regardais les prémices de radis (dédiés parait-il à Apollon pour ceux qui vont se faire mousser chez les grecs),
et
puis elle m'échappa comme il se doit 
pour une autre
tiens:
"L'ironie devance toujours le désespoir, elle fait la pirouette et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle a déjà escamoté la cause de notre tourment;
à la barbe du destin nous voilà devenu jardinier, géomètre ou violoniste et notre personne file en contrebande sous les masques les plus variés." Vladimir Jankélévitch extrait de: 'L'ironie"

*"Kaizen"




"La philo vagabonde"

"Mourir un jour, quand tu ne le voudrais pas, voilà ton obligation ; mourir dès que tu le voudras, voilà ton droit."
Sénèque 


lundi 21 mai 2018

...que personne ne lui pose


"Jeunes feuillages, promesses des fruits, aubes encore fraîches.
Printemps, joli mois de mai, printemps de la vie qui vous jette hors d'haleine sur les chemins.
On pourrait en jouir comme un animal de sa course puis de son repos dans l'ombre, au pied d'un arbre.
On pourrait marcher sans arrière-pensées, sans autre projet que de mettre un pied devant l'autre, sans souci du lendemain, sans attaches.
Pourtant, on a pris un carnet qui sera bientôt gondolé, taché de sueur, et un crayon.
Le soir, au gîte, chaussures ôtées, pieds posés sur le froid du carrelage où ils dessinent une marque humide, on écrira, on tentera de fixer quelques infimes événements du jour, on figera une pensée, un état d'âme.
Parfois même, sur le motif, on cessera de marcher pour griffonner quelques lignes, capter, manquer quelque chose du tremblement de l'instant.
et ces pages donneront parfois un livre, écrit comme on noue un mouchoir pour se rappeler quelque chose d'important, mais qui ne devait pas l'être tant que cela, sinon bien sûr, on ne risquerait pas pas d'oublier.
Ecrit comme on prend une photo qu'on laissera dans une boite ou bien dans un album et qu'on retrouvera des années plus tard, un dimanche après-midi d'hiver.
Il arrivera qu'on ne sache plus qui figure sur la photo, quand on l'a faite et où.
il arrive aussi qu'on se perde soi-même et que les clichés, les mouchoirs, les récits de voyage vous soient petits cailloux blancs dans la forêt où les chemins se nouent.
Donc, on écrit pour se retrouver.
Commenter les gestes de l'amour redouble le plaisir.
Parler du goût du vin, de sa couleur, de ses arômes et même, presque indicible, de la sensation qu'il a laissée sur la surface de la langue et dans toute l'intimité de la bouche, attise la jouissance.
Se remémorer le chemin suffit à vous mettre des fourmis dans les jambes.
On écrit donc pour revivre la sensation enfuie.
On écrit par regret du plaisir éteint, pas tant dans l'espoir de le ranimer que pour réveiller la douce douleur du jamais plus.
On écrit par nostalgie, ce sentiment moqué par les contemporains, mais qui,pourtant,  est bien le rapport au  temps le plus humain qui soit.
Ce qui a été n'est plus, mais rien ni personne ne peut faire que cela n'ait pas été et ne subsiste, sur le mode d'un écho assourdi, audible pour soi seul.
Pourquoi ne serait-il pas permis de trouver à hier un goût plus suave qu'à ce soir?"
Thierry Guidet extrait de: "Il était une fois un pays rêvé"

Boussole:
Sous la Halle sud, la déplacée en bord de Loire
ouverte à tous les vents de l'estuaire,
ce lundi matin férié mais travaillé ailleurs pour sans doutes plus de discrétion dans l'illusion,
mais je m'égare...
trouvé au vide grenier en l'île du du Petit Maroc un bouquin " le canal à pied de Nantes à Brest"
et en préambule
l'extrait ci-dessus publié.


Gomme un jeu.
Imagine:
Tu faisais quoi le 21 mai 2008-
1998, 1988
Tu pensais quoi
le 21 mai 1978, 1968...
tu rêvais quoi
le 21 mai 
1958?

"Tant d'années sont tombées en poudre sur les chemins.
Combien fidèle cependant la mémoire qui enfouit les images dans les couches du coeur où ne peut atteindre le temps."
Jean-Paul Hameury


"La vraie vie n’existe pas,
l’autre, la pas vraie,
aux soirs d’hirondelles mentales,
suffit."

Paol Keineg 

 





"L'homme qui est vraiment silencieux,
à la fois intérieurement et extérieurement,
est ouvert au vide.
Il ne ressent pas le besoin tyrannique d'être quelqu'un."
Thomas Merton


              illustration source: Toile
                                                                      \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||[[[[[[[[[[

pour fêter gentiment, aimablement
et certainement
en flânant: la  (nouvelle) digue du cru.

INFOS







"L'histoire ressemble à un sourd qui répondrait à des questions que personne ne lui pose."
Léon Tolstoï
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