dimanche 31 janvier 2021

action rémission

 

 
 
Dimanche marché
Marcher le dimanche
A la bonne heure

 


Il avait dû s'y résoudre, pour un temps élastique,
il ne ferait plus de photos avec ce  qui chatouillait son champ visuel.
Le rouge appareil après un ultime cliché avait fait un drôle de bruit,
un peu comme un pchuit, d'un ballon qui se dégonfle
ou un rôt incontrôlable après un repas trop copieux,
ce qui n'était pas du tout dans son genre ni son rôle.
Et, depuis lors il avait refusé de montrer le moindre signe de vie.

Idée cocasse peut-être, mais il avait pensé que c'était dommage qu'il ne l'ai pas pris en photo,
son appareil.
 Après tout il lui devait bien ça. Cela faisait quelques années qu'il l'accompagnait
pour suivre les rides sur l'eau, les cargos à double sens, les volatiles iodés, les êtres et le gros temps.
Mais c'est con pour qu'il puisse faire bonne impression, il aurait fallu qu'il ait un autre appareil, un de secours pour les cas -et zou-
Un peu comme celui qu'il avait retrouvé au fond d'un tiroir, celui  qui utilisait avant,
au siècle dernier...
Seulement lui il n'avait fait aucun bruit, juste la gueule sans doute  qu'on le ressorte 
pour appeler à l'aide après tant d'années.
 
C'est con, j'aurais dû le prendre en photo, se dit-il...

  
En attendant, il ne lui restait plus qu'à aller jouer au casino des Mille Colonnes; le dimanche soir, c'était
souvent son jour de chance ..
 


"Si je n'ai pas retrouvé
Dans tes yeux la lumière
C'est que ton cœur a lâché
Tes poumons, une rivière
Dans le château des secrets
Tu es le moins âgé
Tu en connais des secrets
Tu les dis pour pas les oublier

Oublier tes enfants
Et les enfants de tes enfants
Oublier ton prénom
Et le chemin de la maison

Le précieux de ton passé
De tes joies, tes colères
Tu ne peux pas t'en rappeler
C'est le vent qui te fait toujours taire
Si le vent a dévasté dans tes yeux
Le reste de lumière
On pourra se retrouver tous les deux
Bien au chaud sous la Terre

Et oublier tes enfants
Et les enfants de tes enfants
Oublier ton prénom
Et le chemin de la maison

Oublier tes enfants
Et les enfants de tes enfants
Et oublier ton prénom
Et le chemin de la maison"
Claire Pommet "la lumière"
 
                                                             
                                                          source:UTOPLIB
 

samedi 30 janvier 2021

hé!

 

 "On ne rêve pas. On ne rêve plus. 

On s'installe dans un présent qui suffit à la nuit. A la nuit et au jour. 

On s'assoit sur la pierre en plume d'oie de l'éternel retour. 

Et les regrets sont morts, et ils s'effilochent et tombent tombent dans le cendrier.

On regarde les voitures qui filent avec les orages et le remue-ménage du sang dans les veines.

Un chat s'échappe d'une artère, des fleurs frissonnent sur une plaque de marbre,

la pluie s'évapore de tes mains, 

c'est presque facile de ne tenir à rien, à si peu, à ce qui tient, ou juste à ce qui est juste. 

Un néon rose allume un jour noir et tu marches dans les rues en balançant les hanches.

 Un sac en plastique tourbillonne exprès et danse dans la légèreté du vent  

et tu fermes les yeux sur cette beauté qui bouge. Tu ne rêves pas. 

 Et la nuit s'écrit presque sans toi. 

Une phrase en boule qui comble les cavités des incertitudes.

On jurerait que les mots ont des yeux, des mains et un corps, puisqu'on pourrait trembler "
 
Brigitte Giraud "Tenir juste à ce qui tient"- Chez:"Paradis Bancal."
 

 

 Marianne
ma soeur
Marianne
ne vois-tu rien venir? 
 
actu
-horizon-
alité: 

 



                                           Dessins source: Marianne n°1246
 
 
Hé!
pendant ce temps là:
 


Décembre sous l'eau et dans le vent

"Que d'eau en ce dernier mois de l'année à Ouessant : 160,3 mm soit + 71% de précipitation (par rapport à la normale de 1981 à 2010). Le train dépressionnaire ne s'est pas arrêté durant près de trente jours consécutifs. Attention, retenez votre souffle, voici les rafales maximales (en km/h) Enregistré à Ouessant au cours de décembre: 104 le 3, 90 le 4, 112 le 5, 86 le 7 et le 9, 91 le 10, 94 le 11 , 111 le 15, 122 le 16, 100 le 18, 97 les 19, 21 et 24, 130 le 23, 105 le 26, 144 le 28 et enfin 101 km / h le 29 décembre. La température de l'air a oscillé entre 13,3 °C (maximum atteint le 18) et 3,5 °C le 31 décembre.

L'eau de mer en surface est passée de 13,8 ° C le 1er décembre à 12 °C le 31. Des pics de houle à près de 10 mètres ont ponctué tout le mois : les 4, 5, 11, 14, 16 et 20 décembre. Une mer monstrueuse a frappé l'île les 23 et 27 décembre avec 12,50 mètres maximum et encore 15,20 mètres mesurés aux Pierres Noires le 28 décembre. Il faisait bon être à terre en ce mois de décembre 2020!

Janvier source de lumière

La nuit du 6 janvier 2021, des averses de grêle très violentes ont recouvertes l'île d'un paletot blanc durant près de 48h selon les sites (le bourg fut particulier touché). D'ailleurs en ces premiers jours de l'année, la température est descendue à 2,8 °C et des gelées matinales nous ont surprises deux jours consécutifs. Ce bel anticyclone, qui s'st établi la première partie du mois de janvier, nous a permis de profiter de vives lumières, presque aveuglantes, tant le soleil nous a manqué durant le mois de décembre.  

Le cumul des précipitations est "de saison" en ce mois de janvier avec 116.3 mm (soit +28% par rapport à la normale de 1981 à 2010). Les températures de l'air sont plus douces en cette fin de mois (12,1°C maximum le 19) avec le retour du suroît (maximum 100,8 km/h en rafale le 20/01).

La houle, quasi inexistante jusqu'au 12 janvier, a ressurgi avec le retour du front chaud: cinq mètres au maximum du 13 au 19 janvier. Puis l'arrivée d'une perturbation a donné des pics jusqu'à 10,70 le 20 janvier. La température en surface de la mer d'Iroise est passée de 12,3 ° C au début du mois à 10,90 ° C en ces derniers jours de janvier.

Foire aux moutons en plein air

Le mercredi 3 février 2021 si tiendra le rassemblement festif de la foire aux moutons autour de la salle polyvalente. Ce sera surtout la fête de l'école Jacques Burel et du collège des îles du Ponant où l'association des parents d'élèves vous propose des boissons chaudes et des gâteaux à emporter. Une tombola est aussi organisée sous la forme de billets à gratter, tous gagnants, qui sont déjà présents dans les commerces. Retrouvons-nous à la foire pour soutenir les établissements scolaires insulaires et retirer les lots de la tombola. 

Le repos biologique a sonné

Dès la mi-janvier à Ouessant, nous avons pu observer que les bars et les lieus jaunes étaient grainés à plus de 50%. Il était donc temps pour le Finis Terrae d'arrêter de ponctioner, même homéopathiquement ces stocks, et ainsi laisser le temps à nos ressources halieuthiques de se régénérer sereinement.

Il est désormais primordial de ne plus consommer les poissons en période de reproduction. Les stocks autour d'Ouessant connaissent une forte baisse avérée depuis 10 ans. Respecter la période de frai des lieus jaunes et des bars c'est prôner leur survie pour les années à venir. A Ouessant, nous avons tous eu le temps de mettre au congélateur quelques prises pour nous sustenter cet hiver. Et les retrouvailles début avril avec ces espèces, ne sera plus qu'appréciable !

La Lumière triomphante d'Imbolc

Après la Samain, qui marque le début de l'année chez les celtes, se tient Imbolc, à l'origine fêté le 1er février. Imbolc est la fête de la renaissance, de la fécondité et de la purification sous la protection de la déesse mère "Brigid". Nous ressentons désormais très fortement l'allongement des jours et les prémices du printemps à Ouessant: les saules sont couverts de bourgeons, les narcisses sont en fleurs sur la côte et les premiers agneaux voient le jour. Cette année, c'est même la toute première génisse de race jersiaise qui est née sur l'île et qui porte le nom fort symbolique de "Spi" (espoir en breton).

Un rituel était de mise pour accueillir cette renaissance de la vie. Le soir, la lumière et la chaleur jaillissaient dans les foyers grâce aux nombreuses chandelles allumées à cette occasion. Il était aussi de coutume de déguster des «bannock» (pains de céréales non levés) symbolisant l’astre solaire vainqueur des ténèbres. Cette préparation culinaire fait référence aux quatres éléments fondamentaux : la farine qui la compose symbolise la terre, et c'est aussi essentiellement l'eau qui lui donne sa consistance finale. Le feu permet de la cuire et c'est dans les airs qu'elle saute pour se retourner. Ainsi la Chandeleur et sa tradition de dégustation de crêpes aux chandelles retrouve toute sa symbolique le 2 février."
.Ondine Morin-Echo d'Ouessant-Kalon Eusa n°98-février 2021
 
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Notre jeunesse se désespère.
"Un jour pourtant, un jour viendra": 
 
 

 "un jour de feuillage au front"
 

 
 Notre vieillesse se réverbère:
"Un jour viendra couleur d'orange"

 

mercredi 27 janvier 2021

rafiotage

 

"Il y toujours quelque part
un homme assis sur un banc qui chante et pleure,
une femme qui penche son dos
à la terre
et les cheveux au vent
et les yeux dans la peine des quais gris,
un bateau qui vient
un bateau qui part,
une m
émoire ancienne nourrit par nos pères et nos mères
qui se pose en nous comme un oiseau de fer, une ligne d'horizon fi
ère,
un oiseau chant
é les jours de pluie et de soleil,
qui se pose
à terre
qui s'
élance loin de l'amarre
et revient au nid un soir,
à la tombée de la nuit sans étoiles,

fêté par la terre et loué par la mer."
Marie "Les contes de Shanaty"
 
 
 "L'oubli est un gigantesque océan sur lequel navigue un seul navire, qui est la mémoire.
Pour l'immense majorité des hommes, ce navire se réduit à un rafiot misérable qui prend l'eau à la moindre occasion et dont le capitaine, personnage sans scrupules, ne songe qu'à faire des économies."
Amélie Nothomb- Extrait de: "Hygiène de l'assassin."
 

 


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   illustration source: Lundi Matin
 

"Enseignant en lycée depuis 28 ans, je constate chaque jour l’influence des thèses complotistes, notamment sur le COVID. Mais les réponses proposées par mes autorités de tutelle me paraissent contre-productives : je m’en explique dans cette tribune.

Il ne se passe plus un jour désormais sans que le parfum de scandale de propos conspirationnistes ne vienne pimenter la revue de presse quotidienne : comme toute saveur épicée, on finit par s’y habituer. Peu à peu, les rôles se précisent et le scénario se stabilise : alors que les complotistes plus ou moins professionnels s’installent dans une posture de provocation organisée, les pouvoirs publics, doublement flanqués des « experts » et de certains médias, se changent en maîtres d’école. Ainsi la pièce a-t-elle des chances de jouer à guichets fermés (si l’on peut dire en ces temps de black-out culturel) pendant assez longtemps. Comme dans une dispute rituelle de couple, les partitions se répondent selon une ordonnance stricte. Au pavé dans la mare (le vaccin contient des puces électroniques, la 5G transmet le coronavirus, Hillary Clinton dirige un réseau satanique dans l’arrière-boutique d’une pizzeria) répondent les coups de règle sur les doigts : ces gens n’ont pas bien compris, il faut leur réexpliquer la leçon, en commençant par les faits. Debunkage, fact checking, sont les maîtres mots (anglo-saxons) de ce discours du maître. Les « fautes » sont soulignées en rouge sur la copie.

Bien sûr, les coups de menton ne sont pas sans accompagner les coups de règle ; et derrière la rectification du vrai se profile une remise dans les rangs somme toute morale –sinon politique. Foucault nous avait appris que toute affirmation de la raison, comme à l’âge classique avec Descartes, serait inséparable d’un geste de police (au sens de gouvernementalité) : « Mais quoi, ce sont des fous, et je ne serais pas moins extravagant si je me réglais sur leurs exemples ». Rien que de justifié, si on en juge par les excès des brigades trumpistes et les dégâts sanitaires potentiels des anti-vaccins : le gouvernement français aurait donc « raison » de proposer, en vain pour l’instant, une loi interdisant les propos jugés haineux sur Internet, et Twitter de sanctionner le Président, complotiste en chef. De l’interdiction d’entretenir la violence, on glisse à l’interdiction de dire le faux (loi anti fake news, mais aussi lois mémorielles déjà anciennes). Les fous d’aujourd’hui, soit les conspirationnistes, ne seraient donc plus enfermés, mais bâillonnés ? Toute la question réside dans l’efficacité de cette surenchère, réponse symétrique à une désinhibition sans doute croissante des propos orduriers.

Ce qui reste peu mentionné, c’est le paradigme scolaire à l’œuvre dans ce théâtre politico-médiatico-moral. L’école est systématiquement appelée à l’aide : les réponses doivent être « éducatives » : « éducation à… » (l’information, la citoyenneté, la laïcité…), « ressources » (en ligne), « boîte à outils » didactiques, « bonnes pratiques ». D’où le statut aujourd’hui éminent d’un Jean-Michel Blanquer qui n’est pas seulement Ministre de l’Education dans le cadre scolaire mais aussi, par un rayonnement qui s’étend bien au-delà, ultime garant de la laïcité, du lien social, du vivre-ensemble. À chaque incident, on fait une loi pour renforcer les sanctions, mais aussi on ajoute une formation. Exemple fourni récemment aux enseignants (sur un site hébergé par Google) : « Citoyenneté à l’heure du numérique », un site canadien. On retrouve toujours, au fond, les mêmes analyses à courte vue : les errements des conspirationnistes attribués à des erreurs de logique (les fameux « biais cognitifs »), la référence aux « experts », alors que celle-ci, sans aucun doute, fait partie du problème. On continue à croire, avec l’aplomb de ceux qui ne doutent jamais de rien, que les « anti-système » ont juste quelques lacunes informationnelles (non seulement les anti-vaccins et les QAnon d’ailleurs, mais aussi, par la même occasion, les anti-pesticides, les anti-OGM ou les anti-nucléaires, régulièrement épinglés par les « experts » de l’Association Française pour l’Information Scientifique, héraut de la lutte anti-conspi).

Ce qui est nouveau dans le dossier québécois, c’est qu’il est suggéré aux enseignants, non sans finesse, de ne pas braquer inutilement les supposés sympathisants des théories du complot, mais de faire preuve d’ « empathie » avec eux. Cette prescription pédagogique de bienveillance contraste singulièrement avec les directives transmises aux enseignants au sortir du premier confinement, suggérant que toute position non "positive", de la part des élèves, pouvait être potentiellement « communautariste » et « complotiste » et appelait des réponses plutôt fermes. En-dehors de cette incitation à l’empathie, les quelques activités proposées sont toujours dans la même veine : il y a des videos et des "défis" interactifs, puisqu’il faut être moderne, mais on se contente pour l’essentiel d’adopter une pédagogie de la suggestion : faire lire aux élèves un texte qui dit que le complotisme, ce n’est pas bien. « Je respecte ton point de vue, Kevin, mais es-tu sûr d’avoir compris ? Essaie encore ». Et n’oublie pas d’ajuster ton masque pour le "vivre-ensemble". Comme il est dit dans les spots du gouvernement à la radio."

Julien Cueille (professeur de philosophie, chargé de cours à Montpellier-3, auteur de Le Symptôme complotiste, Eres, 2020) source: "Lundi Matin"
 
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lundi 25 janvier 2021

plus que et moins que demain

 
 

Les choses ont leur place plus que les êtres.
Les êtres bougent tout le temps
jusqu'au jour où sans doute, ils ne bougent plus
mais les choses, elles, 
voient passer les êtres
en toute occasion, sous toutes leurs formes,
sans rien dire ni faire
et puis un jour elles bougent
et disparaissent.
 

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" L’histoire est un livre de porcelaine,
la pulsation est fille de brasier.
Je n’suis rien que midi quand les ports somnolent,
je n’reviens pas pareil,
pas pareil,
la nuit d’un serment sera close
No sin, no redemption
No sin, no redemption
No sin
le temps je le passe à dessiner des ombres,

je n’reviens pas pareil,
pas pareil, la nuit d’un secret sera close
No sin, no redemption
 
 

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 Avant même de sauver le monde, je crois que la poésie sauve le poète. Il écrit ou elle écrit où j'écris parce que ça représente une sorte de manuel de survie à la panique intérieure. 
 Adeline Baldacchino
 
 

 

 
 

jeudi 21 janvier 2021

dans le panneau

 

Toujours faire
et raffiner ses doutes .
en bleu  pétrole au couchant
Démons et merveilles
pour gare de veille.
 
Berlue au chalut-mots.
 

photo envoyée par Jonas
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"Les Français ne connaissent qu’un seul mot en breton, kenavo, soit au revoir. Pourquoi ne sait-on pas comment dire bonjour ? Parce qu’il existe des dizaines de façons de l’exprimer !
Savez-vous qu’en breton l’herbe et le ciel sont de la même couleur ?
Que le bateau est féminin mais que la mer est masculin ?
Que le breton possède des lettres qui n’existent pas en français, comme le c’h et le ñ, mais qu’à l’inverse le c, le q et le x sont inconnus ?

 Voici quelques-uns des sujets exposés dans ce petit livre, issu de chroniques parues dans le magazine Bretons. Ceci n’est pas une méthode pour apprendre le breton. Ce livre va simplement tenter de vous montrer en quoi, vraiment, la langue bretonne voit le monde différemment. Et donc, peut-être, vous convaincre qu’elle est précieuse et qu’elle mérite qu’on la parle, qu’on l’enseigne, qu’on se batte pour elle."   source

LIRE UN EXTRAIT


 
"[...] 
La crise du coronavirus est l'exemple même d'un processus intersocial généralisé que les structures étatiques ne parviennent pas à maîtriser.
Cette crise sanitaire est la première dans l'histoire de l'humanité qui affecte tout le monde, de manière intime et dans un temps commun.
Il est donc nécessaire de repenser la régulation non plus à la seule échelle nationale comme autrefois, mais à travers des formes nouvelles de gouvernance à l'échelle mondiale, non pas par le truchement d'un gouvernement mondial, impensable et non souhaitable, mais comme une protection solidaire des nations face à une menace globale."
Bernard Badie extrait d'un entretien avec Stéphane Aubouard  Marianne
 

 

L'OBS n°2934:

  illustration envoyée par Jonas 
 

lundi 18 janvier 2021

servi sur un plateau

 

 Variations entre Saint- Victor et Saint- Rome
 
 
Lever du jour 
à servir sur un plateau-survolté -
quand les idées se perdent en route
ou s'embrouillent aux croisements.
Il s'en passe alors des choses
et elles laissent des traces,
 dans la brume,
aux coins du bitume.
 
Les mots givrés dérapent sur l'asphalte.
glissent puis disparaissent dans le décor mouvant.
 
On les oubliera jusqu'au dégel
un printemps, 
et l'on se souviendra alors
des ombres en contre-jour, des chimères,
et même de de la douce mélancolie 
sur une modeste parcelle de vie écrite à l'énergie
de la rose des vents,
de la bienveillance...
L'émotion
d'un fragile phalanstère
annihilé ici
peut-être
mais forcément repoussant ailleurs
comme une hydre philanthrope 

"Pas res nos arresta"


 

 "Solitude hivernale
                                  dans un monde d'une seule couleur
 le bruit du vent."
 Bashō Matsuo


    illustration source l'Amassada

 

    photos source Amassada


         photos source: L'Amassada



 

dimanche 17 janvier 2021

augure


"Autant vous faire à l'idée tout de suite:
ce que nous appelons "la civilisation industrielle" ne passera pas le cap de ce siècle.
Pendant une à deux décennies encore, elle vous procurera des jouissances douteuses et des privilèges qu'il faudra payer de plus en plus cher.
Ensuite il faudra que cela cesse:
que cessent les voitures que l'on change tous les deux à cinq ans;
que cessent les vêtements qui ne durent qu'une saison, les emballages que l'on jette,
la viande quotidienne, la liberté d'engendrer et de concevoir.
Plus vite cela cessera, mieux cela vaudra;
plus cela durera, plus l'effondrement de cette civilisation sera brutal et irréparable la catastrophe planétaire qu'elle prépare."
André Gorz extrait de: "La dernière chance de la terre" Hors série du "Nouvel Observateur" juin 1972
 
                                               

 
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 "La mer est un moteur de rêves"
Georges Pernoud 
 
 

THALASSA


photos illustration source Toile

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Shamsia Hassani
Première artiste de rue en Afghanistan:
 

 

 


"Hassani est née en Iran en 1988 de parents afghans originaires de Kandahar. Elle se passionne pour le dessin depuis son enfance, mais il ne lui est pas possible de développer son talent immédiatement. En Iran, en effet, les études artistiques sont interdites aux réfugiés afghans. Elle a donc étudié en autodidacte et, à son retour en Afghanistan en 2009, elle s’est inscrite au cours d’art traditionnel à l’université de Kaboul. Cependant, le véritable tournant s’est produit en 2010, lorsqu’elle s’est inscrite à un cours organisé par Combact Comunications et tenu par l’artiste de rue anglaise Cha. À cette occasion, elle a appris les bases de l’art du graffiti et sa production artistique, à partir de ce moment, s’est principalement concentrée sur les murs en plein air.

Elle comprend immédiatement, en fait, les avantages de ce tournant artistique. Les outils de création de ses œuvres deviennent plus accessibles économiquement et, enfin et surtout, ses propres œuvres deviennent accessibles à tous ceux qui passent par là. Un facteur à ne pas sous-estimer dans un pays comme Kaboul, qui est déchiré par la guerre et où il y a un manque d’espace pour le partage artistique. A partir de ce jour, Hassani a commencé à voir les rues de sa ville comme des galeries en accès libre, ses toiles privilégiées devenant des ruines, des murs qui s’effondrent, des coins de rue oubliés qu’elle peut faire revivre avec ses dessins.

Ses œuvres, en effet, ne passent pas inaperçues, car elles se caractérisent par un fort pouvoir évocateur et communicatif. Hassani, inspirée par le style métaphorique de Banksy, crée des dessins dans lesquels, à partir de la combinaison inhabituelle d’éléments simples, une narration émerge. Elle ne se limite pas à dessiner principalement des femmes, mais les représente dans des moments profondément magiques et évocateurs : des femmes qui chatouillent les fenêtres des immeubles avec leurs doigts, les transformant en clavier de piano, les fissures qui s’ouvrent sur les murs deviennent dans ses images des horizons, d’où partent des routes qui mènent ailleurs, les molécules de Covid, tremplins pour la poursuite d’une fleur traînée par le vent.

Il est certain que sa vie n’est pas facile, en tant que femme qui peint et en tant que femme qui peint dans la rue. Ses mouvements peuvent corrompre les yeux des passants avant même les images qu’elle propose. En fait, bien que l’art de rue ne soit pas illégal en Afghanistan, son travail a été considéré comme offensant pour la morale du pays. C’est pourquoi Hassani doit toujours être très rapide dans la réalisation de ses dessins. Mais, malgré les difficultés, son combat se poursuit sans relâche dans les rues de Kaboul, où les femmes qu’elle dessine dansent, chantent et jouent, résistant au nom d’une certitude indéniable  qu’aucune loi, aucune interdiction, au nom d’aucune morale, ne pourra jamais interdire aux femmes de rêver et de dessiner."
Ilaria Paluzzi extrait de: "Un art de résistance aujourd'hui"  -suite de son article dans KEDISTAN
 

 







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 Chez: " La crevaison! "


 

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