samedi 30 novembre 2019

vers un point solitaire constellé de pluriel



"Il me devient urgent d'écrire sur la beauté des choses.
Ne pas laisser à la tristesse le dernier mot, ne pas parler des êtres pour n'en dire que la peine et le déclin!
Ramener la langue du côté de la beauté, telle qu'elle fleurit encore, enracinée dans la terre noire.

La langue vient de la nudité. De la nuit profonde de notre ignorance. C'est en elles qu'elle se creuse.
Qu'elle s'approche de la vérité, en se désaffublant, en jetant ses déguisements aux orties.
De plus en plus seule et tremblante dans l'obscurité, Cendrillon affolée rentre du bal en claudiquant.
Et c'est aussi bien le poème qui avance dans l'inexorable extinction de ses feux, renonçant à sa gloire, oubliant ses pas de danse, apprenant à marcher à cloche-pied, puis à se taire.
Non,voyez-vous, je ne me souviens pas d'autre chose, un ciel ou une enfance, que je m'efforcerais en vain de rejoindre. il n'y a pas en moi de réminiscence, mais un désir et un savoir qui passent par l'attachement à ce monde et à nul autre.
Je ne crois pas aux terres promises.
Et si je souffre, c'est d'aimer ce qui est. 
[...}



[...]
La terre est vivante, et lorsqu'elle se craquèle sous le soleil il suffit d'un peu d'eau pour la réveiller.
Mais ce n'est pas assez, et je voudrais pouvoir la dire sensible afin que tous ceux qui ont disparu et se sont fondu en elle depuis tant de siècles continuent de garder accès à la lumière du jour, au souffle de l'air, au chant des oiseaux, comme à tout ce qui fait le monde.
Qu'ils ne soient pas poussière inerte, substance morte, mais qu'ils écoutent à travers la poussée de l'herbe, qu'il voient et qu'ils se désaltèrent avec le soleil et la pluie.
Que suis-je après-tout, moi vivant et tenant la plume, sinon le produit chanceux de la croissance obstinée de quelques kilogrammes de substance vivante, un rien coagulé furtivement dans une goutte de sperme, fragment infime porté jusqu'à l'état d'homme?
Je dois retourner d'où je viens, ne serait-ce pour que tout recommence ; à nouveau poussière afin de naître encore, peut-être dans un millier ou un milliard d'années...
[...]


 [...]
La terre souffre et se réjouit, ainsi qu'en témoignent les animaux et les fleurs qui lui sont de si près attachés.
Doutons-nous que du silence ils soient la parure et la voix?
et pourquoi ne seraient-ils davantage : une modalité de la présence, une forme d'évidence que le poème seul est à même d'exprimer dès lors qu'aucune science ne peut expliquer la raison d'être de la beauté?
Vous me direz que cette histoire n'est pas la vraie. Risible même, puisque les humains naissent par reproduction selon une chaîne qui ne s'interrompt pas...
Et pourtant, avant la giclée de semence de leur trisaïeul,  avant même l'australopithèque ou le grand singe, ne furent-ils pas goutte d'eau dans la mer, plancton puis cousin par alliance du mérou et de la mésange, du ver de terre et de la tulipe?

tiens-toi tout près d'un brin de paille, du chant d'oiseau et de la fleur qui tremble au vent...
Car ce sont choses sûres. et c'est par là que s'ouvrent les portes qui te mènent au coeur de la nuit.
C'est par là qu'il faudra passer le jour venu en courbant légèrement le dos."
Jean-Michel Maulpoix "Notes sur la beauté des choses."

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découvert chez: "Rêveuse de mots"




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  découvert chez: "La Freniere& poésie"

 

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 ça mord?

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 ça c'est dit:

"Le problème avec la « crème de la crème », c'est qu'elle tourne deux fois plus vite."

source: "Mélancolie misanthropique"

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 Il faut tourner la page
Changer de paysage
Le pied sur une berge
Vierge
Il faut tourner la page
Toucher l'autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l'arbre
La colonne de marbre
Qui fuse dans le ciel
Tel
Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire
Constellé de pluriel
Il faut tourner la page...

Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu
Il faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges
Oh yeah
Il faut faire silence
Traversé d'une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc
Il faut tourner la page
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant


Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire."

Claude Nougaro

vendredi 29 novembre 2019

le raisonnable



"Vous en êtes du matin?
oui
et aussi d'la nuit!
pas forcément par envie d'ailleurs
puisque je suis plutôt du matin
et qu'en général
il vaut mieux choisir
entre les deux
"on noeud peut pas tout faire"


                              Seulement,
je n'ai pas trop le choix
parce que je boulonne la nuit.

 Gourmandise,

sauve qui peut,
 inconscience
je prends
le tout
et plus encore
les fins de soirée
les débuts de nuit
les pleines lunes
les ciels étoilés
la voûte nuageuse
la pluie sans l'oreiller tapant aux carreaux,

le vent broutant un Vélux
les cauchemars des petits
et
ceux aussi des grands
tous différents
dans leur transcription nocturne.
et

puis
les matins  frais,

ouatés, légers.
L'aube
au
crépuscule
et l'inverse aussi.

une rosée
de Loire,
le jour qui se pointe
quand
il veut,

souvent pas pressé,
même si
des fois
il se la pète
dans les couleurs au tableau!
et j'en suis
tout chose.
petite chose
d'ailleurs
devant
tant
d'époustoufle.

Je suis
de la famille
des chouettes
des phares
sans la balise
sauf quelques fois...

je connais
un peu du monde
des noctambules
de ceux
qui comme moi
officient
à l'ombre.

Ceux qui soignent
toutes sorte de plaies
ceux qui soignent
toutes sortes de plaintes
et des fois
cela
se mélange.
Je connais aussi
la solitude
professionnelle
quand on parle avec les murs murs,.

gabier d'un équipage
au rythme syncopé.


Pour ma gouverne,

j'en apprends
pas mal
sur l'introspection
ce drôle d'oiseau
non
répertorié
qui vous visite
-souvent-
sans prévenir
J'apprends
à écouter
tous les bruits
du silence
et leurs différences.
J'apprends
à humer
l'ambiance,
avec
modération.
j'apprends
des vies parallèles,
de l'autre moitié
d'orange.
Mais...

soyez sans crainte

quand
vous dormez

je veille."


(avant de fermer les volets )




"Je ne ferais pas mon lit des souffrances éternelles
quand bien même elles s'accordent dans les violons d'une île.
Je me lasserais bien vite du trop plein des sérieux
comme du phare à peau Pierre,
empoche sous des yeux.
Je ne ferais pas des avances au destin.
Il parait qu'il n'aime pas ça.
Alors, j'essaierais d'autres ruses,
toutes aussi inutiles, sans doute,
pour tenter de naviguer
en lumière apparente.
Je ne ferais pas des images d'aventure
à de belles chimères, l'existence en nom propre,
quand on relie sa vie pour faire bonne figure
et le droit de flotter, pour un temps,
en eau trouble.
Autant de gagné sur la pendule."


             photo Odile

 Les souvenirs d'enfance ce n'est pas un sport de jeunesse







"Il n'y a pas que les mots dans la vie,
ma parole!
II y a aussi les passerelles entre les mots;
tous ces silences qui font la jonction entre les deux  rives de tes lèvres.
Il n'y a pas que la nuit ici,
mais non, voyons!
Admire par exemple la lucidité, comme rarement tu l'as vue,
en pleine lumière,
dans la pénombre.

Un jour,
en 2027
quand j'aurais pris la juste mesure de tous mes sentiments,
je pourrais alors lever les voiles au sortir du port,
pas peu fier sur un pont mouvant de quitter la rive droite de l'estuaire.
Dame, c'est qu'il n'y a pas que du solide dans l'histoire,
Sur l'océan, tache de t'en souvenir,
on paie en liquide.

J'ai cru longtemps pouvoir découvrir la phrase imbattable,
celle qui s'accorderait par tous les temps et à toutes les formes de serrure humaine.
Seulement,
tu sais,
j'ai fini par comprendre qu'il n'y avait pas ici-git  que des illusions poétiques,
mes utopies sucrées ou mes colères
  toutes prêtes salées...
Je ne changerai rien au monde, n'en déplaise à mon adolescence,
et à l'orgueil qui fait marcher sur la boule les fragiles.

 Il n'y a pas que des jeux d'Ego dans l'aventure qui tricote son quotidien;

mais aussi l'évidence qui fait  tout son possible pour narguer les rêves,
et nous apprendre par coeur,
parfois jusqu'au dégoût,
le raisonnable."











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