"Vous en êtes du matin?
oui
et aussi d'la nuit!
pas forcément par envie d'ailleurs
puisque je suis plutôt du matin
et qu'en général
il vaut mieux choisir
entre les deux
"on noeud peut pas tout faire"
Seulement,
je n'ai pas trop le choix
parce que je boulonne la nuit.
Gourmandise,
sauve qui peut,
inconscience
je prends
le tout
et plus encore
les fins de soirée
les débuts de nuit
les pleines lunes
les ciels étoilés
la voûte nuageuse
la pluie sans l'oreiller tapant aux carreaux,
le vent broutant un Vélux
les cauchemars des petits
et
ceux aussi des grands
tous différents
dans leur transcription nocturne.
et
puis
les matins frais,
ouatés, légers.
L'aube
au
crépuscule
et l'inverse aussi.
une rosée
de Loire,
le jour qui se pointe
quand
il veut,
souvent pas pressé,
même si
des fois
il se la pète
dans les couleurs au tableau!
et j'en suis
tout chose.
petite chose
d'ailleurs
devant
tant
d'époustoufle.
Je suis
de la famille
des chouettes
des phares
sans la balise
sauf quelques fois...
je connais
un peu du monde
des noctambules
de ceux
qui comme moi
officient
à l'ombre.
Ceux qui soignent
toutes sorte de plaies
ceux qui soignent
toutes sortes de plaintes
et des fois
cela
se mélange.
Je connais aussi
la solitude
professionnelle
quand on parle avec les murs murs,.
gabier d'un équipage
au rythme syncopé.
Pour ma gouverne,
j'en apprends
pas mal
sur l'introspection
ce drôle d'oiseau
non
répertorié
qui vous visite
-souvent-
sans prévenir
J'apprends
à écouter
tous les bruits
du silence
et leurs différences.
J'apprends
à humer
l'ambiance,
avec
modération.
j'apprends
des vies parallèles,
de l'autre moitié
d'orange.
Mais...
soyez sans crainte
quand
vous dormez
je veille."
(avant de fermer les volets )
"Je ne ferais pas mon lit des souffrances éternelles
quand bien même elles s'accordent dans les violons d'une île.
Je me lasserais bien vite du trop plein des sérieux
comme du phare à peau Pierre,
empoche sous des yeux.
Je ne ferais pas des avances au destin.
Il parait qu'il n'aime pas ça.
Alors, j'essaierais d'autres ruses,
toutes aussi inutiles, sans doute,
pour tenter de naviguer
en lumière apparente.
Je ne ferais pas des images d'aventure
à de belles chimères, l'existence en nom propre,
quand on relie sa vie pour faire bonne figure
et le droit de flotter, pour un temps,
en eau trouble.
Autant de gagné sur la pendule."
photo Odile
Les souvenirs d'enfance ce n'est pas un sport de jeunesse
"Il n'y a pas que les mots dans la vie,
ma parole!
II y a aussi les passerelles entre les mots;
tous ces silences qui font la jonction entre les deux rives de tes lèvres.
Il n'y a pas que la nuit ici,
mais non, voyons!
Admire par exemple la lucidité, comme rarement tu l'as vue,
en pleine lumière,
dans la pénombre.
Un jour,
en 2027
quand j'aurais pris la juste mesure de tous mes sentiments,
je pourrais alors lever les voiles au sortir du port,
pas peu fier sur un pont mouvant de quitter la rive droite de l'estuaire.
Dame, c'est qu'il n'y a pas que du solide dans l'histoire,
Sur l'océan, tache de t'en souvenir,
on paie en liquide.
J'ai cru longtemps pouvoir découvrir la phrase imbattable,
celle qui s'accorderait par tous les temps et à toutes les formes de serrure humaine.
Seulement,
tu sais,
j'ai fini par comprendre qu'il n'y avait pas ici-git que des illusions poétiques,
mes utopies sucrées ou mes colères
toutes prêtes salées...
Je ne changerai rien au monde, n'en déplaise à mon adolescence,
et à l'orgueil qui fait marcher sur la boule les fragiles.
Il n'y a pas que des jeux d'Ego dans l'aventure qui tricote son quotidien;
mais aussi l'évidence qui fait tout son possible pour narguer les rêves,
et nous apprendre par coeur,
parfois jusqu'au dégoût,
le raisonnable."
(Oh, un Corylus avellana Contorta, de quoi accrocher tous ses mots diurnes)
RépondreSupprimersa gestuelle est très proche de celle de Pina Baush
Supprimerme semble t-il
:-)