lundi 10 octobre 2022

et ainsi de suite

 

" C'est la mort d'une espèce qui est grave. L'individu, lui, est condamné."
Jean-Marie Pelt 
 

"
Depuis le début de la révolution industrielle, la quantité de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) brûlés par l’homme a ajouté quelque 365 milliards de tonnes de carbone à l’atmosphère. La déforestation en a fourni 180 milliards de tonnes supplémentaires. Chaque année, nous en rejetons dans l’air environ 9 milliards de plus, une quantité qui s’accroît de 6 % annuellement, ce qui est énorme. Il en résulte que la concentration de gaz carbonique dans l’air aujourd’hui (un peu plus de 400 parties par million) est plus élevée qu’elle ne l’a jamais été au cours des 800 000 dernières années, et même très probablement au cours des derniers millions d’années. Si la tendance actuelle se maintient, la concentration de CO2 dépassera, en 2050, 500 parties par million, soit environ le double de son niveau à la période préindustrielle. On s’attend à ce que cet accroissement conduise à une élévation de la température moyenne sur la planète de 2 à 4 degrés Celsius, ce qui déclenchera toute une série d’événements modifiant la géographie du globe, par exemple la disparition de la plupart des glaciers restants, l’inondation des villes côtières et des îles dont le relief dépasse peu le niveau de la mer, ainsi que la fonte de la calotte polaire arctique. Mais ces événements ne représentent que la moitié de l’histoire en train de s’écrire. Les océans couvrent 70 % de la surface de la Terre, et partout où l’eau et l’air entrent en contact, des échanges se produisent. Les gaz de l’atmosphère sont absorbés par l’océan, et les gaz dissous dans l’océan sont libérés dans l’atmosphère. Lorsque les deux phénomènes sont en équilibre, les quantités absorbées sont grosso modo identiques à celles qui sont libérées. Si on change la composition de l’atmosphère, comme on est en train de le faire, l’échange se déséquilibre : la quantité de gaz carbonique entrant dans l’eau devient supérieure à celle qui s’en dégage. Autrement dit, l’homme ajoute sans cesse du CO2 à l’eau des océans, à la manière des évents évoqués plus haut, mais cet ajout s’effectue depuis le haut et non plus par le bas, et ce, à l’échelle de la planète. En 2014, les océans ont absorbé 2,5 milliards de tonnes de carbone, et, en 2015, on s’attend à ce qu’ils en absorbent encore la même quantité. Chaque jour, chaque citoyen américain injecte, en fait, un peu plus de 3 kilos (près de 7 livres) de carbone dans la mer. En raison de cette accumulation de CO2 dans les océans, le pH de leurs eaux de surface a déjà baissé, passant d’une moyenne de 8,2 à 8,1. De même que l’échelle de Richter (pour les séismes), l’échelle des pH est logarithmique, ce qui signifie qu’une minuscule variation numérique représente un très grand changement dans l’environnement. La diminution de 0,1 point de pH signifie que les océans sont maintenant 30 % plus acides qu’ils ne l’étaient en 1800. En admettant que l’homme continue à brûler des combustibles fossiles, les océans continueront à absorber du gaz carbonique et à s’acidifier de plus en plus. Si les émissions de CO2 restent inchangées (scénario du « on continue comme d’habitude »), le pH de la surface des océans descendra à 8,0 d’ici 2050 et à 7,8 à la fin du XXIe siècle. À ce stade, les océans seront 150 % plus acides qu’ils ne l’étaient au début de la révolution industrielle."
Elizabeth Kolbert  extrait de: "La 6e extinction"
 

 "Il faut sortir de l'idée que pour exister il faut produire et consommer."
Cyril Dion 
 
 
"Que crève le capitalisme, mes amis ! Que crève cette baudruche immonde, ce monstre stupide, cet ivrogne insatiable, ce meurtrier insensible, ce violeur impénitent, cette ganache ventripotente, ce concept délirant, cette histoire subclaquante, mais oui, qu'il crève, ce fatum puant, ce cauchemar de toxicomane, qu'il disparaisse, le capitalisme, corps malade éventré des plaies de la Terre, ver immonde qui ne survit que de l'anéantissement de la vie, tumeur métastatique, élixir trompeur des rêves impossibles, virus mortifère, gredin, chenapan, criminel, boudin gras et suintant, bulldozer métallique et sans pitié, cyber caché et pervers, qu'il crève, et que vivent les sans-abri, que dorment les sans-logis, que se rassasient les affamés, que coure le léopard, que transpire la jungle, que sourie la mère, que vive enfin le monde, que l'horizon s'éclaire, que la lumière revienne, que se lève un avenir qui ne serait pas de catastrophe, de chaos, d'étouffement, de lutte pour une survie misérable, que vive enfin l'humanité libérée des rets tentaculaires de l'argent qui veut décider de tout. "
Hervé Kempf 
 

 


 MOSCOU AUJOURD'HUI:

" Il suffit de jeter un coup d’œil aux affiches et aux répertoires des théâtres pour voir que de nombreux spectacles sont reportés sine die. “Bientôt on n’aura que des femmes pour monter sur scène”, ironisent certains directeurs. Un miroir de l’époque shakespearienne où les hommes jouaient les personnages féminins. Seuls certains théâtres municipaux dont les metteurs en scène sont proches du pouvoir pourront peut-être obtenir l’annulation de la mobilisation de leurs comédiens…"
Zoïa Zvetova Journaliste-écrivaine russe vivant à Moscou invitée comme jury au prix Bayeux des correspondants de guerre 
                                                   \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{########
 




 

 

samedi 8 octobre 2022

en remontant le fleuve

 

"Seuls les chants...

Seuls les chants
 même précoces
nous consolent
des chants per-

dus."   
Fabienne Raphoz extrait de: "Ce qui reste de nous"
 



"Comment traduire "avec dextérité" en langue oiseau, plus agile du bec que de la main droite?"
Fabienne Raphoz extrait de: "Parce que l'oiseau"
 

 

 


 
"[... ] l'oiseau a été dans l'histoire du lyrisme une sorte de champ de bataille, le sujet d'un affrontement qui ne le concerne pas (il n'a rien demandé!) entre des idées très différentes de la poésie et de ce qu'on peut en attendre.
Aujourd'hui, il interroge le poème sur sa propre portée dans un monde asphyxié, sur ce qu'il est capable d'y déposer à son tour. Cest là, pour les poètes, bien plus que le rappel à un motif privilégié ou l'occasion d'éprouver l'harmonie de leur propre musique: c'est l'occasion (l'exigence) de renouer avec une véritable vocation écologique." 
Marielle Macé extrait de: "Une pluie d'oiseaux"





 

"Que l'on évoque le nom de la cité navale, surgissent des tréfonds de la mémoire collective à la conscience publique les images de navires gigantesques parcourant les océans;
Certains audacieux précisent même: les plus grands du monde.
 
Ce monde industriel est bien là!
Mais il n'occulte en aucune manière la poésie des lieux, la singularité du site ou l'univers de la mer flirte avec celui de la terre. L'architecture des paysages est taillée, ciselée avec le talent d'un orfèvre. 
Des tableaux  insolites surgissent, joyaux uniques, bucoliques, sertis dans leur écrin naturel aux parures multiples; ils s'animent, tissent le fil de l'horizon en reliant hier, aujourd'hui et demain."
Jean-Yves Bellego extrait de: "Voyage en presqu'île guérandaise- Saint-Nazaire-
 

Les monstres marins s'exhibent sur la promenade des américains:
 

 

 Ces mondes et leurs histoires se mélangent, se bousculent, s'interpellent
et s'ignorent tantôt
ou se rejettent
la faute.
Ces mondes s'imbriquent à merveille et... adviennent que pourra.
Ils sont faits de fierté, d'orgueil, de superlatifs et de sauve qui peut.
La démesure s'acoquine avec les fantasmes et les interprétations.
Chacun fait ses comptes mais les calculs ne sont jamais les mêmes.
Ils sont la rançon de personne et de tous,
des hauts,
 des beaux parleurs, et des sans voix ni lois d'airain.
 

 



 

 


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...