vendredi 9 septembre 2022

à la renverse

 

 "La beauté est dans l'âme de celui qui regarde."


"Les fleurs poussent mieux dans le vide des pensées"

Sur RFI, l'écrivaine islandaise Audur Ava Olafsdottir déclare que si elle devait un jour s'exiler, elle s'installerait en Bretagne pour "regarder l'Islande en face".
 
 "Lorsque le corps a épuisé ses ressources, ce sont les mots qui prennent le relais et je m'évertue, dans une course folle contre un sablier imaginaire, à trouver ceux qui pourraient me sauver."
 
Citations Audur Ava Olafsdottir


".../...Nous nous sommes fait voler les mots. Ils sont dénaturés, dévoyés, mutilés. Nous ne gagnerons pas la bataille des dévoiements, des calomnies et des bassesses: reste le choix d'^tre poète. Construisons un avenir poétique, c'est à dire exigeant-presque intransigeant- et exploratoire. Car, cela, nos adversaires ne savent pas le faire. A ce jeu de la vie, ils ont déjà perdu."
Aurélien Barrau
 
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                                Dessin source: Yvan/Reporterre
 
 "Pour analyser l’Antarctique et l’Arctique, des chercheurs français voyagent gratuitement à bord d’un paquebot de luxe, parmi les touristes. D’autres, eux, refusent. L’embarras est palpable au sein de la communauté scientifique."
 la suite de l'article de Juan Mendez chez: REPORTERRE
 
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 A la renverse
Sur le gros do
d'un bateau quittant son port d'assemblage
pour aller se vendre ailleurs? 

Faire grise mine comme le béton des survivances s'effritant sur sa base?
 
Tester l' équilibre dans la vase de profundis
lorsque les pieds quittent le sable?
 
Tomber dans le panneau Decaux deux mille ans après JC?
 
Les pouvoirs communiquent.
Chacun selon ses possibles
et le rendu  d'un bureau à l'étude.
La pub envahit l'Art de plaire.
L'Europe brille de ses étoiles cirées
lustrées,et "bankable".

Le spectacle -partout à sa place- se rue et s'affiche en vitrine.
C'est ainsi:
le vent fait l'article
et sèche son linge  au mat de misaine.




"La liberté est une étrange chose. Elle disparaît dès qu’on veut en parler. On n’en parle jamais aussi bien que lorsqu’elle a disparu. Elle semble, pour les écrivains en particulier, n’avoir qu’une seule et même source, qui se divise aussitôt en rivières aux cours différents, et souvent opposés.
(…)
Je ne sais ce que Max Gallo aurait pensé du moment où nous sommes, où la fièvre des commémorations nous tient, pendant que d’un autre côté le sens disparaît des institutions que notre histoire nous a léguées : une séparation des pouvoirs battue en brèche, les principes du droit criminels rongés sur leurs marges, la représentation abaissée, la confusion des fonctions et des rôles recherchée sans hésitation, les libertés publiques compromises, le citoyen réduit à n’être plus le souverain, mais seulement l’objet de la sollicitude de ceux qui le gouvernent et prétendent non le servir mais le protéger, sans que l’efficacité promise, ultime justification de ces errements, soit jamais au rendez-vous.

Non, je ne crois pas que ce disciple de Voltaire et de Hugo se réjouirait de l’état où nous sommes, chacun faisant appel au gouvernement, aux procureurs, aux sociétés de l’information pour interdire les opinions qui le blessent ; où chaque groupe se croit justifié de faire passer, chacun pour son compte, la nation au tourniquet des droits de créance ; où gouvernement et Parlement ensemble prétendent, comme si la France n’avait pas dépassé la minorité légale, en bannir toute haine, oubliant qu’il est des haines justes et que la République s’est fondée sur la haine des tyrans. La liberté, c’est être révolté, blessé, au moins surpris, par les opinions contraires.

Personne n’aimerait vivre dans un pays où des institutions généralement défaillantes dans leurs fonctions essentielles, celle de la représentation comme celles de l’action, se revancheraient en nous disant quoi penser, comment parler, quand se taire.

En un siècle d’histoire constitutionnelle, nous aurons vu se succéder le système des partis, le système de l’État, le système du néant. Gallo l’avait pressenti. Et comme il voyait bien que nous en étions à la fin responsables, et non les seuls gouvernants, il a cru que le patriotisme, dont il s’était proposé de ranimer la flamme, nous garderait d’un tel déclin en nous rendant en quelque sorte à nous-mêmes. J’aimerais pouvoir partager cette conviction. "


Discours de François Sureau, élu à l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de Max Gallo, le jeudi 3 mars 2022  source BABELIO

 


 




mardi 6 septembre 2022

variations

 

"Méfiance. Méfiance quand soudain nous voyons refleurir les drapeaux. Le bleu le blanc le rouge. Elles sont belles, ces couleurs. Et je les aime, moi aussi, mais en toile de fond, lorsqu'elles font encore mieux ressortir les valeurs qu'on avait choisi de défendre, rappelle-toi, l'inscription en lettres d'or, la profession de foi, la promesse, le serment: Liberté-Egalité-Fraternité. Autrement, non, je les rejette. J'exècre ces trois couleurs quand elles prétendent recouvrir toutes les autres, les abolir. Le monde en trichromie? Pas pour moi, merci. Les nuances sont infinies et je les veux toutes. Je veux la palette de l'arc en ciel! Je veux toutes les voyelles de Rimbaud!"
Marcus Malte 
 

"
Une fois par jour quelqu'un que je ne connais pas
me demande mon avis sur des choses
qui ne me regardent pas,
- comment faire pour se remettre d'une rupture -
- est-ce que je dois avoir honte de ce que je suis -
- Peut-on tout pardonner -
des questions de ce genre, des questions comme des briques
sur le coin de la figure et une fois par jour je réponds
que personne ne peut répondre à la place de celui
ou celle qui pose la question
et pourtant ça continue, plus j'écris des romans
et plus je raconte
des histoires idiotes en soirées plus on me demande des conseils
sur des passages difficiles du quotidien :
c'est la première et la dernière fois que je dis ce que j'ai à dire
là-dessus après je retournerai couper la tête des poules
dans la basse-cour
ou jouer aux cartes.
Si tu veux te remettre d'une rupture, d'un deuil, cesse d'avoir
honte de ce que tu es et pardonner au monde extérieur
ses innombrables trahisons, mensonges
et croche-pattes,
travaille comme un âne du dix-huitième siècle,
avec acharnement et en silence,
bois souvent mais jamais seul,
fais-toi jouir une fois par jour au moins,
pour que ton corps se souvienne de ce que ça fait,
de plus jouir est excellent pour le sommeil
et contre les mauvaises pensées,
ouvre les fenêtres en plein hiver le froid ça occupe la tête
et ça empêche de pleurer
ne garde rien de ce qui t'a fait tant de mal, les lettres,
les photos, les listes de courses,
les partitions, les marque-pages,
ne garde rien, ne jette rien non plus,
fais-en cadeau à quelqu'un qui trouvera ça beau,
travaille comme un cheval du moyen-âge,
mange une seule fois dans la journée,
la faim ça occupe la tête et ça empêche de pleurer,
vois tes amis mais jamais chez toi
vois tes familles mais jamais chez toi
vois tes collègues mais jamais chez toi
répète que ce n'est pas grave, tu as atrocement mal
et ton sourire est une plaie ouverte
mais ce n'est pas grave, ça ne le sera jamais
répète que ça n'a pas d'importance, ne réponds pas
au téléphone, ne réponds pas aux messages sur le répondeur,
ne réponds pas aux lettres, ne réponds pas à toutes
ces formes de signaux lancés à travers les autres,
les sites internet et les inscriptions sur les murs dans l'entrée,
claque tout ton pognon, achète des objets inutiles et très chers,
fais-toi jouir une fois par jour au moins,
pour que ton corps se rappelle que tu en es capable,
fume, mais pas dans ton lit
fume, mais pas dans les toilettes
fume, mais pas en regardant les voisins
qui s'embrassent sur la terrasse
si tu veux t'en sortir, nom de dieu,
fais absolument ce que tu veux de ta vie mais cesse donc
de poser la question à quelqu'un qui a mis du temps
avant de trouver ses propres réponses."
Cécile Coulon extrait de: "Les Ronces"
 
et rond et rond petit patapon...

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PROGRAMME


 
 photo source
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"À vous chers disparus ce soir, oh si vous aviez vu
Ce vieux pays des Lumières choir et tomber sur le cul
Comme une tête couronnée sous le quolibet cru
Quand le ciel tombe sur la tête on est toujours pieds nus

À ceux là-haut qui n’ont rien vu à travers le cyclone
Aux esprits beaux cent fois vaincus deux siècles avant les drones
Je vous souhaite un masque de fer et de bons casques audio
Pour que de cette indignité vous n’ayez pas d’écho

Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine?

À vous les héros des quinze ans à peine, tombés à l’aube
Qui la veille écriviez vos adieux ivres de vin sobre
Prenez une pina colada en compagnie de celles
Dont vous vous êtes privés pour un lopin, une parcelle

À vous les pathologiques menteurs professionnels
Qui ne savent même pas quel est le bouton pour qu’on freine
Vous ignorez tout de la matière que vous remuez
Mais quand ça éclabousse, non! Nul n’est épargné

Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine?

Allons enfants de la patrie, prenons le plus de drogues
La vie ne vaut d’être vécue, elle est mieux dans les blogs
Les couteaux de murènes, la pigne c’est pas du Guy Degrenne
Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine?

Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine?"
Benjamin Bioilay

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