jeudi 7 juillet 2022

vase communicante

 
Un dicton qui ne mange pas de pain:
"Veille toujours au grain sans attendre demain"
 
                                                     \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[||||||||||||
 

 
                                         \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{{{{########
 Dicton à marée basse :
La dernière goutte est cette qui fait déborder la vase.
 

"Sache te tirer d'un mauvais pas comme l'éléphant de la vase."
Dhammapada
 




"Pour la flamme que tu allumes
Au creux d'un lit pauvr' ou rupin
Pour le plaisir qui s'y consume
Dans la toile ou dans le satin
Pour les enfants que tu ranimes
Au fond des dortoirs chérubins
Pour leurs pétales anonymes
Comme la rose du matin
Thank you Satan
Pour le voleur que tu recouvres
De ton chandail tendre et rouquin
Pour les portes que tu lui ouvres
Sur la tanière des rupins
Pour le condamné que tu veilles
A l'Abbaye du monte en l'air
Pour le rhum que tu lui conseilles
Et le mégot que tu lui sers
Thank you Satan
Pour les étoiles que tu sèmes
Dans le remords des assassins
Et pour ce coeur qui bat quand même
Dans la poitrine des putains
Pour les idées que tu maquilles
Dans la tête des citoyens
Pour la prise de la Bastille
Même si ça ne sert à rien
Thank you Satan
Pour le prêtre qui s'exaspère
A retrouver le doux agneaux
Pour le pinard élémentaire
Qu'il prend pour du Châteaux Margaux
Pour l'anarchiste à qui tu donnes
Les deux couleurs de ton pays
Le roug'pour naître à Barcelone
Le noir pour mourir à Paris
Thank you Satan
Pour la sépulture anonyme
Que tu fis à Monsieur Mozart
Sans croix ni rien sauf pour la frime
Un chien, croquemort du hasard
Pour les poètes que tu glisses
Au chevet des adolescents
Quand poussent dans l'ombre complice
Des fleurs du mal de dix-sept ans
Thank you Satan
Pour le péché que tu fais naître
Au sein des plus raides vertus
Et pour l'ennui qui va paraître
Au coin des lits où tu n'es plus
Pour les ballots que tu fais paître
Dans le pré comme des moutons
Pour ton honneur à ne paraître
Jamais à la télévision
Thank you Satan
Pour tout cela et plus encor
Pour la solitude des rois
Le rire des têtes de morts
Le moyen de tourner la loi
Et qu'on ne me fasse point taire
Et que je chante pour ton bien
Dans ce monde où les muselières
Ne sont pas faites pour les chiens...
Thank you Satan"
Léo Ferré 
 

 

"Je n' sais plus combien ça fait d' mois
Qu'on s'est rencontrés toi et moi
Mais depuis tous deux on s' balade
On n' prend jamais le vent debout
C'est lui qui pousse et on s'en fout
Mon camarade
En avril tous les prés sont verts
Ils sont tout blancs quand c'est l'hiver
En mars ils sont en marmelade
Mais il y a pour deux vagabonds
Un coin d'étable où il fait bon
Mon camarade
On s' souviendra du balthazar
Qu'on a fait ce soir par hasard
Avec un vieux corbeau malade
On a tout mangé même les os
Et tu vas roupiller bientôt
Mon camarade
V'là la première étoile qui luit
Les grenouill's dans l' fin fond d' la nuit
En choeur lui font un' sérénade
Les grenouill's ont des p'tits points d'or
Dans les yeux tu l' savais ? Tu dors ?
Mon camarade
Je me demande certains jours
Pourquoi nous poursuivons toujours
Cette éternelle promenade
Oui, c'est parc'qu'on a pas trouvé
Le bonheur qu'on avait rêvé
Mon camarade
Un jour on s'ra tout ébahi
On arriv'ra dans un pays
Plein de fleurs, d'oiseaux, de cascades
On s'ra reçu à bras ouverts
Y'aura des carillons dans l'air
Mon camarade
Y'aura un' petit' blond' pour moi
Et pis un' petit' brun' pour toi
Qui trouv's que les blond's c'est trop fade
Ell's nous trouv'ront bien à leur goût
Et diront " venez donc chez nous "
Mon camarade
On trouv'ra ça mais oui mon vieux
C'est peut-êtr' là-haut dans les cieux
Dam' faudra pas rester en rade
On a tant marché ici bas
Qu'y'a pas d' raison qu'on n'y arriv' pas
Mon camarade"
Léo Ferré 
 

 







"Âme, te souvient-il, au fond du paradis
De le gare d'Auteuil et des trains de jadis
T'amenant chaque jour, venus de la Chapelle
Jadis déjà, combien pourtant je me rappelle
Après les premiers mots de bonjour et d'accueil
Mon vieux bras dans le tien, nous quittions cet Auteuil
Et, sous les arbres pleins d'une gente musique
Notre entretien était souvent métaphysique
Ô tes forts arguments, ta foi du charbonnier
Non sans quelque tendance, ô si franche à nier
Mais si vite quittée au premier pas du doute
Et puis nous rentrions, plus que lents, par la route
Un peu des écoliers, chez moi, chez nous plutôt
Y déjeuner de rien, fumailler vite et tôt
Et dépêcher longtemps une vague besogne
Mon pauvre enfant, ta voix dans le bois de Boulogne"
Léo Ferré 
 


mardi 5 juillet 2022

c'est le reste qu'on oublie


"J'ai choisi les mots comme seule arme, j'ai une confiance tout à fait illimitée en leur pouvoir."
 Michel Houellebecq


"Je ne veux pas gagner ma vie, je l'ai."
Boris Vian extrait de: "L'écume des jours"


"Ne pas chercher de récompense… devenir
défaillants au système.
Garder le tressaillement au corps, comme une grâce – sans quoi
on n’est jamais tout à fait réel !
Ne pas se laisser faire. Faire des vagues,
remuer la vase au fond du lac.

Quand des campagnes publicitaires se répandent indécentes
sur la joue en poussière des animaux abattus.
Quand des cimetières marins s’étendent loin des rivages.
Quand les balles tracent à hauteur d’enfants des destins avortés.
Quand les révolutions s’arrêtent pour partir en vacances…
Quand domine le déni de réalité et son martellement :
« le ciel est bleu, les oiseaux chantent ! ».
Quand les négociants bétonnent chaque rigole de vie
parce qu’ils savent que de là vient la menace…

Ne pas remplacer ce qui n’est plus – en aggraver nos choix.
À nos vies de poussières, paupières légères et combatives
contre l’écrasement numérique.
À nos deuils portés – justesse du chant malgré les vocables éparpillés.
Soyons les traces nues, sans défense – le corps entier
trouvé en parcourant le chemin.
Le regard s’ouvre, il se voit dans la perte,
mais au lieu de s’affaisser, il s’embrase, il s’indiscipline,
il se met à décrire l’infini du fossé à l’abri de rien.
Il y a une béance… poèmes aphones
où les mots sont des coupures à fleur de peau.
J’écris à la lumière déchirée de la vitre,
je respire dans des forêts absentes.
Qui marche sur des sables mouvants sait
de quoi il parle."
Natanaële Chatelain  "Tenir" source Lundimatin


"On oublie rien de ce qu'on veut oublier: c'est le reste qu'on oublie."
   Boris Vian
                                  
                                          ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^||||||||||||||||||||||||{{{{{{{########
 rubrique santé:


MAIS c'est quoi cette histoire heu! intestinale, entre certains acteurs, services... culturels de la ville et   l'idée qu'ils se font ou  se feraient de l'art contemporain? 

Ansi donc après le tube digestif qui s'expose en front de mer (parcours estuaire)  nous assistons à  une nouvelle exposition au Grand Café portant le joli nom de: "chambre froide"; remarquons qu'en ces périodes de chaleurs à venir tout cela devrait être sans doute rafraichissant.
Seulement, après une visite rapide (et toujours en partie non accessible aux personnes à mobilité réduite...) ben nous restons heu! comment dire sur notre (in)digestion.

 
Nos grand(e)s timonier(e)s de la kulture estuairienne auraient-ils  un problème  présentement  avec leur deuxième cerveau?

                                                  \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||||||||||[[[[[[[
 

 
                                             \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[{{{{{{{{{{
 
 

"Même quand le vent souffle
Même quand ça nous touche
Il faut faire avec
Il faut y aller
Même si ça nous blesse
Même si c'est l'ivresse
Sans jamais savoir sur quoi compter
Sur quoi compter

Si tu n'es pas sage
Si tu n'as pas l'âge
Tu n'auras que tes
Yeux pour pleurer
Tu as le message
Fais-en bon usage
Ne laisse personne te baratiner
Te baratiner

On nous a tant et tant trompés
On nous a tant et tant aimés
On nous a tant et tant
Tant et tant
Paralysés

Même quand l'avalanche
Démolit les branches
Restent les racines
Reste l'orée
Seul dans la tourmente
Seul dans la soupente
Rien à se faire pardonner
Faire pardonner

On nous a tant et tant trompés
On nous a tant et tant aimés
On nous a tant et tant
Tant et tant
Paralysés

Debout dans l'orage
Même si le courage
N'est pas tous les jours
Au rendez-vous
Même quand le vent souffle
Même quand ça nous touche
Et nous laisse aux lèvres
Un goût salé

On nous a tant et tant trompés..."
Philippe Djian 
 
                                                 \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[{{{{{{{{{{{{
 

 

                                                       \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||||||||||||||||||{{{{{
 
   illustration: Alice Panziera
 
DANSE PASSANTE du 9 au 22 juillet 
une manifestation poétique de Nantes à Redon
 
                                                              ```````````````````````###########{{{{{{{{{{{ 
 

 


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...