lundi 17 février 2020

du blanc qui reste sur le papier

"Le poème n’est point fait de ces lettres que je plante comme des clous, mais du blanc qui reste sur le papier."  Paul Claudel
"Toute poésie qui coule de source, se jette dans la mer, tend à rejoindre l’universel."
René Guy Cadou
 
"Ainsi la part est faite
Je te laisse les hommes
Des visages défaits
Aux croisées de l’amour

Moi je garde la mer
Et mes châteaux de sable

Et mes larmes du premier jour."

René Guy Cadou


                                                




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"A l’intention de celles et ceux qui voient encore la Turquie comme une destination de vacances, j’ai hésité entre deux à propos : neige ou droits humains ?



Oui, ignorer qu’il neige bien en hiver en Turquie, c’est faire plus que de l’orientalisme à son sujet, et même avoir raté deux superbes films de notre cinéma : Yol, (La Permission, de Yılmaz Güney et Şerif Gören. Le film, sorti en 1982 a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes) et Uzak, (de Nuri Bilge Ceylan, lui aussi primé à Cannes en France). Profitez-en donc pour les revoir, vous saurez de quoi je parle.

Mais notre Reis a eu l’occasion de commenter déjà à propos de la neige, et je serai donc brève là dessus.

La moitié du pays dans sa partie Est et Nord a donné des vacances aux enfants des écoles, vu les chutes en abondance. Et, à Bahçesaray, dans la province de Van, les 4 et 5 février, plus de 40 personnes ont laissé leur vie dans une avalanche, donnant encore au Tayyip l’occasion, comme pour le tremblement de terre, d’inviter la Turquie à interpréter les épreuves que Dieu lui envoie comme une nécessité de s’unir autour de sa politique guerrière… Il y a des jours où on préfèrerait la neige sur l’écran de télé aussi.

Mais, ce qui m’a intéressé, justement, c’est qu’aux yeux du rapport sur les droits humains et la Turquie en 2019, elle ne s’en sort pas blanche comme neige.

Se procurer et lire le rapport de l’İDH (Association des droits de l’homme en Turquie) ne peut bien sûr se faire qu’en lisant autre chose que la presse du régime. Et c’est donc sur la petite fourmi que je me suis renseignée.

Le rapport a été préparé par l’antenne İDH de Diyarbakır.
Je fais donc lecture de “propagande terroriste”, en vous communiquant ce contenu, intitulé “Rapport sur les violations des droits de l’homme de 2019”.

Je lis en préambule : “Pour l’année 2019, des violations de frontières de pays et des opérations militaires transfrontalières, des menaces politiques à la liberté d’expression et d’association et des interventions physiques ont été constatées massivement; violations de nombreuses questions telles que le droit à la vie, avec torture et mauvais traitements ; violations dans les prisons, violence contre les femmes, les interdictions et les interventions violentes sur le droit de réunion et de manifestation, la liberté de pensée et d’expression, les problèmes concernant l’indépendance judiciaire, la liberté de la presse, les pertes de droits économiques et sociaux. Ce fut une année faste de violations de droits en constante augmentation”.

Alors, arrivé là, soit on se dit que “comme toujours, là où les Kurdes enquêtent, ils le font pour exercer leur propagande terroriste” et on tourne la page, soit on constate que, Kurdes ou pas, ils/elles décrivent une réalité incontestable que je ne connais que trop bien.

Ils peuvent bien déclencher une avalanche d’injures contre ces constatations, ils n’en auront jamais assez pour ensevelir ces vérités quotidiennes de la Turquie. Et, bien que les politiciens kémalistes rajoutent par dessus le large bonnet à poils du leader dans le formol, pour cacher ce qui dépasse, toutes ces violations s’accumulent.

Justice


Je poursuis : ” … Le pouvoir judiciaire est devenu l’outil le plus important et le plus facile à utiliser pour mettre en œuvre les politiques oppressives et centralisatrices du pouvoir. La décision de la Cour Européenne relative à la violation de droits dans la requête pour Osman Kavala et les violations qu’elle a constatées, comme dans le dossier Selahattin Demirtaş, les moyens et méthodes utilisés par les tribunaux et les unités judiciaires pour ne pas rendre une ordonnance de libération montrent clairement où en est le pouvoir judiciaire. Au cours de cette période, les oppressions et arrestations, les procès et les sanctions infligées aux défenseurs des droits humains ont atteint le plus haut niveau…”

EluEs


… La nomination des administrateurs des municipalités du Parti démocratique populaire (HDP) après les élections locales du 31 mars est un autre cas important dans lequel la démocratie et les libertés sont gravement atteintes.

Il s’agit d’une pratique illégitime contre le droit de voter et d’être élu et qui n’est pas compatible avec la loi. C’est une violation des droits humains de millions d’électeurs. Des candidats élus n’ont pas reçu leurs mandats et des administrateurs ont été nommés, d’autres ont été révoqués après avoir reçu leurs mandats, et ces maires ont été illégalement arrêtés.

Torture et emprisonnements


… Le rapport souligne également que la torture et les mauvais traitements continuent d’exister de manière généralisée et systématique, et également en dehors des centres de détention.

Un autre domaine où la torture est devenue courante et systématique a été mentionné, les prisons, et il a été noté que le nombre de détenus malades augmente de jour en jour. Selon les données déterminées par la HRA, il y a un total de 458 prisonniers malades, dont des cas très lourds en prison…
Dois-je continuer ?

Ce n’est donc pas la neige qui doit vous dissuader de rêver du soleil de Turquie, mais bien son régime et la violation constante des droits humains dont vous vous rendriez complices en choisissant la bronzette en hôtel, ou, pour les avertiEs, le ski."
Mamie Eyan
                    
source: KEDISTAN


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"Tout au fond d’un rêve changeant
bat une porte d’étoiles,
une entaille profonde,
et piquée sur la jupe du ciel,
une épingle invisible.

Nous avons notre ciel,
nos yeux pareils à des bateaux
et nos cils pareils à des ailes.
Pour voler, il suffit d’un regard !

Nous expérimentons des rires,
d’autres manières de défier la vie."

Nurdaran Duman




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Lydie nous propose un témoignage de 1971 diffusé alors par la  RTS (Radio Télévision Suisse).
Encore et plus que jamais d'actualité...:


            

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Facho pour la saison

Au marché du dimanche, en période pré électorale , les soutiens de listes se bousculent au portillon.
 Parmi les nombreux tracts distribués ce jour là, j'ai retenu -celui qui suit- histoire de ne jamais l'oublier même sous ses drapés caméléons:
la bête immonde




"Elle est vivante, elle a encore
La haine au ventre, la rage au corps
La bête immonde

Qu'elle tourne au loin comme un vautour
Ou Rampe et ronge tout autour
La bête immonde

Depuis le temps qu'elle fait le trou
De sa tanière grise
Là-bas, ici, partout
Au coeur de chacun de nous
Elle est l'enfant que la bêtise
A conçu avec l'ombre
La bête immonde

Depuis le temps qu'on laisse faire
Tous les suppôts de son enfer
La bête immonde

Qu'elle a vomi des Gestapo
Dans toutes les guerres, tous les ghettos
La bête immonde

Que les salauds dans les salons
Lui trouvent des excuses
Lui trouvent des raisons
Plébiscitées par les cons
Elle est la fille de la ruse
Qui naît des décombres
La bête immonde

O pleure, pleure ma mère la terre
Des larmes de siècles et de sang


O pleure, pleure des gouttes d'océan

Sur les chants qui montent des wagons
Les camps, les tortionnaires
Les frères qui clouent leurs frères
Au poteau des religions

O pleure ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde

Mais qui va lui planter le pieu dans le coeur ?
Qui va l'amputer du goût de l'horreur ?

Elle qui étrangle les ethnies
Étrangle les poètes
Étouffe les hommes honnêtes
Au bâillon des calomnies

Il lui faut faire sauter la tête
Avec sa propre bombe
La bête immonde

Depuis qu'elle nous pollue l'histoire
A coup de glaive, à coup de gloire
La bête immonde

Que son crachat sur ton drapeau
Dépend de la couleur de peau
La bête immonde

Depuis qu'elle rôde avec sa faux
Emblème de son règne
Depuis qu'elle dit Je t'aime
Aux cagoules, aux échafauds
Il faut cribler de chrysanthèmes
Jusqu'à ce qu'elle succombe

La bête immonde

O pleure, pleure ma mère la terre
Des larmes de siècles et de sang
O pleure, pleure des gouttes d'océan

Sur les bouquins, dans les bûchers
Les cris des ratonnades
Sur les croix des croisades
Et les continents barbelés

O pleure, ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde

Mais qui va lui planter le pieu dans le coeur ?
Qui va l'amputer du goût de l'horreur ?

O pleure, ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde

O pleure, ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde."

Michel Fugain


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dimanche 16 février 2020

et tu te demandes ce qu'il cherche à dire


Au quai boomer
qu'ils disaient.
Là-dessus, le psy conventionné a répondu qu'il fallait bien tuer le père
pour devenir un homme.
Le père pas la mer...
hu!hu!hu!
Sur! qu'à force de touiller un drôle de brouet générationnel "nos énarques" branluchons
nés avec une cuillère en argent (liquide) dans le bouche n'ont pas facilité l'entente cordiale
entre les rejetons de service et leur ah! sans dents.
Boomer, Boomer
Et je remets  le son...
Voui! je reconnais qu'on en a bien  profité de la trilogie des glorieuses:
 sex and drugs and rock and roll.
De quoi se sentir coupable?
Heu! ben non, en ce qui me concerne quand j'y pense au détour de quelque rêve,
cela ressemble plutôt à de la nostalgie (camarade) qu'autre chose
Et si c'était à refaire ?
Dame! je ressors illico mes pataugas bouffées aux mythes
et on the road again

 Allez! "Le temps est loin de nos vingt ans" aussi  "Buvons encore une dernière fois à l'amitié, l'amour, la joie.../..."

et Bonne chance...








"Tous les hommes que tu as connus
Te disaient qu'ils ne voulaient plus
Donner les cartes pris comme dans un piège
C'est dur de retenir la main
D'un homme qui cherche plus loin
Qui veut atteindre le ciel pour se livrer
Et qui veut atteindre le ciel pour se livrer

Puis ramassant les cartes
Qui sont restées là sur la table
Tu sais qu'il t'a laissé très peu pas même son rire
Comme tous les joueurs il cherchait
La carte qui est si délirante
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre

Un jour penchée à ta fenêtre
Il te dira qu'il veut renaître
Au monde que ta tendresse lui cache
Et sortant de son portefeuille
Un vieil horaire de train, il dit:
Je t'avais prévenue je suis étranger
Je t'avais prévenue je suis étranger

Maintenant un autre étranger
Semble vouloir que tu ignores ses rêves
Comme s'ils étaient le fardeau de quelqu'un d'autre
Tu as vu cet homme déjà
Donner les cartes avec son bras en or
Mais maintenant tu vois sa main est figée
Oui maintenant tu vois sa main est figée

Mais tu n'aimes pas regarder
Un autre homme fatigué
Déposer toutes ses cartes comme une défaite
Tandis qu'il rêve jusqu'au sommeil
Dans l'ombre tu vois comme une fumée
Une route qui monte derrière sa tête
Une route qui monte derrière sa tête

Tu lui dis d'entrer et de s'asseoir
Et en te retournant tu vois
Que la porte de ta chambre reste ouverte
Et quand tu prends sa main, il dit
N'aie pas peur ma tendre amie
Ce n'est plus moi, oh mon amour, l'étranger
Ce n'est plus moi, oh mon amour, l'étranger

J'ai attendu toujours certain
De te revoir entre les trains
Bientôt il va falloir en prendre un autre
Oh je n'ai jamais eu tu sais
Pas le moindre plan secret
Ni personne pour me conduire
Et tu te demandes ce qu'il cherche à dire
Oui tu te demandes ce qu'il veut dire

En bas au bord du fleuve demain
Je t'attendrai si tu veux bien
Là tout près du pont qu'ils construisent
Puis quitte le quai pour un wagon-lit
Tu sais qu'il cherche un autre abri
Qu'il n'avait jamais été un étranger
Qu'il n'avait jamais été un étranger

Et tu dis d'accord, le pont ou bien ailleurs, je viendrai

Puis ramassant les cartes
Qui sont restées là sur la table
Tu sais qu'il t'a laissé très peu pas même son rire
Comme tous les joueurs il cherchait
La carte qui est si délirante
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre

Un jour penchée à ta fenêtre
Il te dira qu'il veut renaître
Au monde que ta tendresse lui cache
Et sortant de son portefeuille
Un vieil horaire de train, il dit:
Je t'avais prévenue je suis étranger
Je t'avais prévenue je suis étranger"


Léonard Cohen "The Stranger Song" traduction/arrangements: Graeme Allright






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