mercredi 24 avril 2019

planche commune


"C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir ;

A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir ;

C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;

C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !"

Charles Baudelaire "La mort des pauvres"






"De l’instant de nos voyages,
il faudrait vouloir ne rien en dire.
Mais, après les avoir connus,
revenir à l’autre et lui sourire.
Offrir au souvenir l’empreinte de ce que nous y avons laissé.
Et en patience, porter à notre terre les germes de leur promesse.

Tendre partir auquel on se conviait.
Tendre partir dont on ignorait ce que l’on y trouverait.
Aventurier de son unique espace.
Partir seul,
L’âme en proie et le désir en proue.
Partir inopinément,
Partir en inconnu des autres,
En ne s’imposant ni le temps, ni la distance,
Mais uniquement un possible différent.

Partir vers d’autres lieux.
En voyage toujours.
Jamais en fausse résidence.
Sans mauvaise compagnie.
Songer que notre désir
nous précède et galope devant nous.
Qu’il annonce notre venue.
Songer à se rendre en un lieu,
L’imaginer bien avant que de s’y rendre.
Vivre un chemin avant d’en atteindre le but.
A l’instant de ce voyage, longtemps, il faut veiller.
C’est dans cette attente que débute le conte.
Savoir partir pour poursuivre un voyage
comme nous le ferions d’un rêve.
Et puis en poupe,
Penser peut-être à un retour,
Le supposer et le laisser filer.
Il faut connaître ce que l’on quitte
Pour mieux attendre ce qui nous vient.
Penser aux terres connues,
Les oublier un peu,
et les laisser à la patine des enfances.
Ne rien en savoir, mais y songer,
Et ne jamais les ignorer.
Ne pas se poser en un lieu
Mais se soumettre à son transport.

Nous ne savons plus voyager
Nous partons sans doute,
Mais nous n’écrivons plus à notre cœur
Lorsque notre corps est en chemin.
Que savons-nous encore d’une halte ?
De notre souffle, d’une étape ?
À ne plus rien mesurer nous ne savons plus considérer.
Les hommes partent en vacance
et ne désirent qu’y demeurer en assurant leur aisance.
C’est à eux-mêmes qu’ils donnent congés.
La vacance est un état qui trace parfois de sévères frontières.
Les hommes ne savent plus se quitter.
Ils ne se séparent jamais.
Et se reposent parfois en un lieu étranger,
Là, dans quelque lit, ils s’endorment sans histoire et trop vite.
Le voyage sans retour a quitté leur pensée.

C’est dans un regard que l’on sait le voyage qui a construit une âme.
Quelle terre elle a traversée, quel lointain elle a embrassé.
Elle était en un ailleurs qui à présent se vit en elle.
Son récit est toujours singulier.
Devant un mot elle s’arrête soudain,
Là, où coule cette rivière dont elle connaît la source.
On se remet au monde et on découvre sa place.
On voit les boutures rapportées de son périple
Prendre vigueur et hardiesse sauvage.
On goûte le moment d’un autre retour
Et on s’étonne de son inconnue saveur.
C’est au présent, en sa mémoire, qu’il convient d’offrir cet espace.
De l’instant de nos voyages,
ll faudrait vouloir ne rien en dire.
Mais, après les avoir connus,
venir aux autres et leur sourire.
Laisser en souvenir l’empreinte de ce que nous y avons laissé.
Les cernes bleus que dessinent les voyages modèlent chaque visage.
C’est ainsi que se lit l’impression d’incroyables paysages."



  Astrid Shriqui Garain

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"Paris sera toujours Paris" chez: Yves Brette


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Alessandro  Pignocchi

 extraits de: La Recomposition des mondes

source: "LUNDI MATIN"
photo source: Lundi Matin
à lire également: "Ce qui doit arriver un jour peut arriver aujourd'hui"
 
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photo source: Reporterre 

"Deux mille activistes  du climat ont bloqué "la république des pollueurs"
lire la suite

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Histoire de...
Faire la planche
commune.
Poser les mains sur le sol en levant l'ensemble du corps.
Serrer les fessiers et les abdominaux
Eau! Eau! Eau!
Eau H2-0
Dilater son port
d'attache
et récupérer le clou de la soirée
avant qu'il ne clapote
sur les grandes ondes
de
 l'eau de là

lundi 22 avril 2019

des arbres qui battent dans le coeur des mots



 "Les poètes sont oculistes
quand ils dilatent la prunelle du ciel la plume
tombe du ventre de l'oiseau blessé au piège du vers.

Les poètes sont orthopédistes
quand ils détachent la colonne vertébrale de l'oiseau
leurs doigts
de voleur escaladent la gouttière des vertèbres
sur la façade du dos.

Les poètes guérisseurs cherchent le mot
pour réduire la voix des oiseaux à un solo de flûte.

Le mot mord la langue
des poètes dentistes.

pour d'autres poètes les mots sont toujours
la pommade étalée sous le pansement
comme un oiseau de métaphore sur la griffure
de l'éternité
au coude du poème."
Ronny Sommeck

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Green  bashing




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PROGRAMME



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"Quand je me suis déguisé en cow-boy j'ai senti la poudre à canon
dans la tribu de la gâchette,
et quand j'ai appris à un enfant affamé à voler du pain
j'ai pétri la pâte
dans la tribu de la justice.
Quand j'ai émietté le même pain à un oiseau du trottoir j'étais de l tribu de la nature,
et quand l'oiseau a chanté dans la cage je me suis senti dans la tribu du crime.
Quand j'ai bégayé j'étais dans la tribu des doux silencieux,
et quand j'ai mis le ballon dans le panier j'ai rejoint
la tribu de ceux qui marquent d'une seule main.

Quand j'étais invisible dans la tribu des aveugles
j'ai rencontré Jorge Luis Borges dans le jardin aux sentiers qui bifurquent
et quand j'ai lu, à la page neuf, que "le tigre veut être un tigre", j'ai cherché refuge dans la page suivante.
La tribu des nomades m'a fait connaître Caïn,
et dans la tribu des irrationnels j'ai rencontré Albert Enstein.
.../..."
Ronny Someck

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Dessin de Denis Lafontaine
du 23 avril au 17 mai exposition: "Je suis les liens que je tisse dans ma ville"
 au "PARVIS" Saint-Nazaire (entrée libre)

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"Quand tu me demandes: Qu'est-ce qu'une métaphore?
tu réponds: Des arbres qui battent
 dans le coeur des mots. 
.../..."
Ronny Someck
extraits de: "Le piano ardent" Editions Bruno Doucey 

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Découvert chez: Arthemisia "Corps et àme" :





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