illustration source: Toile
"La réalité, c'est ce qui, quand on cesse d'y croire, ne s'en va pas."
Philip K. Dick
illustration source: Toile
"J'ai laissé longtemps mon âne dans le silence
je savais bien qu'il était là
dans l'écriture qui fait comme si
c'était pas besoin d'en parler.
L'âne de partout et de nulle part,
tout le monde sait bien:
le silence dans les grands discours qu'on a.
A la fin je veux l'entendre braire,
mais sa patience a disparu,
ça fout mon poème en l'air .
Son museau paradis
mon bourri
l'a passé par la porte en poème,
pardi, s'il a peur!
Tout ces mots de malheur
qui l'ont regardé moqueurs!
Farine de poésie restée
à son museau retiré ?
Bourri, bourri, le poème
c'est pourtant pas le paradis!
James Sacré-extrait de "On regarde un âne"
illustration source: Toile
" Et pourquoi pas toujours?
Et si le mot toujours disparaissait
imaginez un peu
Imaginez voir
Qu'il n'y ait plus de toujours.
Plus jamais de toujours A jamais
Que le toujours se soit perdu
dans le maintenant
OUI
Que le toujours
se perde un beau jour
Imaginez une vie sans toujours
Sans toujours
le renouvellement des jours
Un matin vous respirez
Vous goûtez l'espace
Il n'y a plus de toujours La saveur de l'instant direz-vous
Mais où s'inscrit-elle
Mais où écrit-elle nos vies
sinon dans le toujours
car le toujours est partout qui tue la mort chaque jour
toute la sainte journée
Qui voudrait vraiment oublier
ce toujours
à qui l'on doit le jour
la perspective de fond
le fond des mondes
le fond des jours
Qui voudrait que le toujours
soit remplacé par le toujours
Plus?
Qui voudrait que le ciel s'absente?
Qui voudrait faire cesser
la pulsation?
et pourquoi pas toujours
Encore
Encore et toujours
Non pas de temps à autre
Ni même de temps en temps
mais jour et nuit
invariablement
assidûment
notre exigence d'infini
notre respiration commune
sans relâche et sans arrêt
Notre infiniment
sans cesse
Pour ne plus abréger nos jours
pour ne plus y mettre fin
a toujours
A la vie à la mort
A chaque instant
Et pourquoi pas toujours?"
Zéno Bianu extrait de: "Le désespoir n'existe pas" Editions Gallimard
jeudi 6 octobre 2016
lundi 3 octobre 2016
poésie en barbarie
Ph Angèlepaoli-Source . angèlepaoli
"Des yeux
pour voir l'invisible
des ténèbres
pour désigner la lumière
des oreilles
pour détecter le silence
des doigts
pour frôler le vertige
le Vide
pour embrasser l'Univers
les ombres
déroutent la flèche de l'âme."
Aïcha Arnaout extrait de: "Fragments d'eau"
ÊTRE ET DÉSÊTRE
"D'après l'ombre et tes multiples mues
tu es destiné à l'émersion et l'extinction
pour toujours
parmi de fins miroirs
tes images laminaires se déboîtent
se pourchassent
se dévorent
mystérieux itinéraire
à perte de souffle
être et désêtre à tout instant
sans relâche.
Elle dépistait ses images possibles
dans les vertiges de l'univers
sur les lèvres des plaies galactiques
parmi leurres et lueurs
l'incertitude nourricière ne faisait que commencer
elle frôlait sa mutation spirale
dans la lave matrice
hantait les nulles parts
pour regagner son espace
immolait l'errance de ses ombres
sur l'autel de l'isthme primordial
et ne trouvait que poussière et cendres
la voilà de retour au siège de l'éphémère
vibrante de son immense vertige
elle s'installe
rejeton
dans son exil d'être.
Du désordre flottant au chaos originel
de la confusion des sens à l'intuition primale
de l'imperméabilité des ombres à l'état translucide
devenir
savoir comment vraiment mourir
comment se loger
tous les jours
en paix
dans son cercueil
détaché des chaînes luxuriantes
déplumé des accessoires chimériques
déraciné de son propre nom
se loger entier
là où cessent
le bruissement du cœur
le bourdonnement des pensées
devenir
affleurer à tout instant
son vif néant
affranchir de leurs exils
ses fantômes et ses ombres
se faufiler
flou d'images sans confins
liquidité des formes de l'avant gestation
devenir
constamment s'enfanter
plus familier à soi-même.
Les mues de l'ombre
que je suis
ne sont que les traces
de mes exils d'être.
Tu défibres ton corps hétéroclite
jusqu'aux confins de sèves
jusqu'à la grappe aînée
de tes cellules d'embryon
une vie durant
tu n'as été qu'un accident de parcours
parmi des momies frénétiques
des cadavres ambulants
des dieux criquets escortés de bouffons
étrangère pour toujours
personne n'a parlé de ta moelle fossile
des triticites de tes champs intérieurs
la déchirure était ton remède
le néant ton retour
le périple du sevrage était lent
hésitante
tu palpes ta gestation insolite
dans le vif argent des miroirs trompeurs
tu grignotes ta solitude mielleuse
l'attente blanche au bord de l'iris d'origine
l'enstase des doigts dans le plasma des mots
la félicité de l'errance
la déflexion d'une imperméable lueur
qui te propulse
vers l'ambre primordial.
Être et désêtre
et nul paradoxe
des cendres de chacun renaît l'autre
les passions conduisent à la vacuité
la vacuité accueille l'émerveillement
l'émerveillement seuil de l'extinction
de l'extinction émane la grande passion
et nulle frontière
être et désêtre
osmose fertile
sans stigmates
ni cicatrices."
Aïcha Arnaout
photo source UNICEF
"Les enfants syriens sont en train de mourir
pour changer la vie des enfants à venir"
Luis Mizon
photo source UNICEF
"Et ce chant éternel qui sommeille
Vous qui attendez les paroles passagères
des colombes qui nient le rouge
Prenez ce que vous voulez
le sable de la mémoire reste
Prenez les images pour savoir
ce que vous ne saurez pas
comment les pierres de cette terre
bâtissent le toit du ciel
dans l'eau claire la fontaine refuse le visage de la violence,
qui a tant de visages
et celui qui porte la douleur d'un peuple
C'est celui qui incite aux poètes une prière céleste"
Vivian Lofiego
photo Source
"Parmi les visages sans nom des innombrables martyrs syriens, un nom et un visage m'accompagnent depuis le début, celui de Hamza Al Kateeb, le premier enfant torturé à mort. La barbarie est avant tout le meurtre de l'innocence."
Jean Claude Villain
photo source
"Il n'y a que le rêve pour abriter les étrangers
Alors retourne vite à tes poèmes"
Salah Alhassan
"Je suis un poète qui écrit a voix haut, et qui aime à voix haute
Un enfant…Pendu sur la porte d'une ville
Qui connait pas l'enfance "
Nizar Kabbani
photo Source
"Le nom: Mohamed, Jésus, ou Moïse; cela dépend des circonstances dans la région.
Loisirs: le bâillement
Adresse: n'importe quel trottoir
Les pays visités: toutes les prisons
Le plat préféré: les rêves."
Mohamad Almaghout
pour voir l'invisible
des ténèbres
pour désigner la lumière
des oreilles
pour détecter le silence
des doigts
pour frôler le vertige
le Vide
pour embrasser l'Univers
les ombres
déroutent la flèche de l'âme."
Aïcha Arnaout extrait de: "Fragments d'eau"
ÊTRE ET DÉSÊTRE
"D'après l'ombre et tes multiples mues
tu es destiné à l'émersion et l'extinction
pour toujours
parmi de fins miroirs
tes images laminaires se déboîtent
se pourchassent
se dévorent
mystérieux itinéraire
à perte de souffle
être et désêtre à tout instant
sans relâche.
Elle dépistait ses images possibles
dans les vertiges de l'univers
sur les lèvres des plaies galactiques
parmi leurres et lueurs
l'incertitude nourricière ne faisait que commencer
elle frôlait sa mutation spirale
dans la lave matrice
hantait les nulles parts
pour regagner son espace
immolait l'errance de ses ombres
sur l'autel de l'isthme primordial
et ne trouvait que poussière et cendres
la voilà de retour au siège de l'éphémère
vibrante de son immense vertige
elle s'installe
rejeton
dans son exil d'être.
Du désordre flottant au chaos originel
de la confusion des sens à l'intuition primale
de l'imperméabilité des ombres à l'état translucide
devenir
savoir comment vraiment mourir
comment se loger
tous les jours
en paix
dans son cercueil
détaché des chaînes luxuriantes
déplumé des accessoires chimériques
déraciné de son propre nom
se loger entier
là où cessent
le bruissement du cœur
le bourdonnement des pensées
devenir
affleurer à tout instant
son vif néant
affranchir de leurs exils
ses fantômes et ses ombres
se faufiler
flou d'images sans confins
liquidité des formes de l'avant gestation
devenir
constamment s'enfanter
plus familier à soi-même.
Les mues de l'ombre
que je suis
ne sont que les traces
de mes exils d'être.
Tu défibres ton corps hétéroclite
jusqu'aux confins de sèves
jusqu'à la grappe aînée
de tes cellules d'embryon
une vie durant
tu n'as été qu'un accident de parcours
parmi des momies frénétiques
des cadavres ambulants
des dieux criquets escortés de bouffons
étrangère pour toujours
personne n'a parlé de ta moelle fossile
des triticites de tes champs intérieurs
la déchirure était ton remède
le néant ton retour
le périple du sevrage était lent
hésitante
tu palpes ta gestation insolite
dans le vif argent des miroirs trompeurs
tu grignotes ta solitude mielleuse
l'attente blanche au bord de l'iris d'origine
l'enstase des doigts dans le plasma des mots
la félicité de l'errance
la déflexion d'une imperméable lueur
qui te propulse
vers l'ambre primordial.
Être et désêtre
et nul paradoxe
des cendres de chacun renaît l'autre
les passions conduisent à la vacuité
la vacuité accueille l'émerveillement
l'émerveillement seuil de l'extinction
de l'extinction émane la grande passion
et nulle frontière
être et désêtre
osmose fertile
sans stigmates
ni cicatrices."
Aïcha Arnaout
photo source UNICEF
"Les enfants syriens sont en train de mourir
pour changer la vie des enfants à venir"
Luis Mizon
photo source UNICEF
"Et ce chant éternel qui sommeille
Vous qui attendez les paroles passagères
des colombes qui nient le rouge
Prenez ce que vous voulez
le sable de la mémoire reste
Prenez les images pour savoir
ce que vous ne saurez pas
comment les pierres de cette terre
bâtissent le toit du ciel
dans l'eau claire la fontaine refuse le visage de la violence,
qui a tant de visages
et celui qui porte la douleur d'un peuple
C'est celui qui incite aux poètes une prière céleste"
Vivian Lofiego
photo Source
"Parmi les visages sans nom des innombrables martyrs syriens, un nom et un visage m'accompagnent depuis le début, celui de Hamza Al Kateeb, le premier enfant torturé à mort. La barbarie est avant tout le meurtre de l'innocence."
Jean Claude Villain
photo source
"Il n'y a que le rêve pour abriter les étrangers
Alors retourne vite à tes poèmes"
Salah Alhassan
"Je suis un poète qui écrit a voix haut, et qui aime à voix haute
Un enfant…Pendu sur la porte d'une ville
Qui connait pas l'enfance "
Nizar Kabbani
photo Source
"Le nom: Mohamed, Jésus, ou Moïse; cela dépend des circonstances dans la région.
Loisirs: le bâillement
Adresse: n'importe quel trottoir
Les pays visités: toutes les prisons
Le plat préféré: les rêves."
Mohamad Almaghout
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