lundi 3 octobre 2016

poésie en barbarie


 Ph Angèlepaoli-Source . angèlepaoli


"Des yeux
pour voir l'invisible
des ténèbres
pour désigner la lumière
des oreilles
pour détecter le silence
des doigts
pour frôler le vertige

le Vide
pour embrasser l'Univers

les ombres
déroutent la flèche de l'âme."

     Aïcha Arnaout    extrait de: "Fragments d'eau" 


ÊTRE ET DÉSÊTRE


"D'après l'ombre et tes multiples mues
tu es destiné à l'émersion et l'extinction
pour toujours

parmi de fins miroirs
tes images laminaires se déboîtent
se pourchassent
se dévorent

mystérieux itinéraire
à perte de souffle
être et désêtre à tout instant
sans relâche.

              Elle dépistait ses images possibles
dans les vertiges de l'univers
sur les lèvres des plaies galactiques
parmi leurres et lueurs

l'incertitude nourricière ne faisait que commencer

elle frôlait sa mutation spirale
dans la lave matrice
hantait les nulles parts
pour regagner son espace
immolait l'errance de ses ombres
sur l'autel de l'isthme primordial
et ne trouvait que poussière et cendres

la voilà de retour au siège de l'éphémère
vibrante de son immense vertige
elle s'installe
rejeton
dans son exil d'être.

Du désordre flottant au chaos originel
de la confusion des sens à l'intuition primale
de l'imperméabilité des ombres à l'état translucide

devenir
savoir comment vraiment mourir
comment se loger

tous les jours
en paix
dans son cercueil

détaché des chaînes luxuriantes
déplumé des accessoires chimériques
déraciné de son propre nom

se loger entier
là où cessent
le bruissement du cœur
le bourdonnement des pensées

devenir
affleurer à tout instant

son vif néant
affranchir de leurs exils
ses fantômes et ses ombres
se faufiler
flou d'images sans confins
liquidité des formes de l'avant gestation

devenir
constamment s'enfanter
plus familier à soi-même.

Les mues de l'ombre
que je suis
ne sont que les traces
de mes exils d'être.

Tu défibres ton corps hétéroclite
jusqu'aux confins de sèves
jusqu'à la grappe aînée
de tes cellules d'embryon

une vie durant
tu n'as été qu'un accident de parcours
parmi des momies frénétiques
des cadavres ambulants
des dieux criquets escortés de bouffons

étrangère pour toujours
personne n'a parlé de ta moelle fossile
des triticites de tes champs intérieurs
la déchirure était ton remède

le néant ton retour
le périple du sevrage était lent
hésitante

tu palpes ta gestation insolite
dans le vif argent des miroirs trompeurs

tu grignotes ta solitude mielleuse
l'attente blanche au bord de l'iris d'origine
l'enstase des doigts dans le plasma des mots
la félicité de l'errance
la déflexion d'une imperméable lueur
qui te propulse
vers l'ambre primordial.

Être et désêtre
et nul paradoxe
             des cendres de chacun renaît l'autre

les passions conduisent à la vacuité
la vacuité accueille l'émerveillement
l'émerveillement seuil de l'extinction
de l'extinction émane la grande passion
et nulle frontière

être et désêtre
osmose fertile
sans stigmates
ni cicatrices."

Aïcha Arnaout 




 photo source UNICEF

 "Les enfants syriens sont en train de mourir
pour changer la vie des enfants à venir"

Luis Mizon


   photo source UNICEF


"Et ce chant éternel qui sommeille
Vous qui attendez les paroles passagères
des colombes qui nient le rouge
Prenez ce que vous voulez
le sable de la mémoire reste
Prenez les images pour savoir
ce que vous ne saurez pas
comment les pierres de cette terre
bâtissent le toit du ciel
dans l'eau claire la fontaine refuse le visage de la violence, 

qui a tant de visages 
et celui qui porte la douleur d'un peuple
C'est celui qui incite aux poètes une prière céleste"
Vivian Lofiego

  photo Source



"Parmi les visages sans nom des innombrables martyrs syriens, un nom et un visage m'accompagnent depuis le début, celui de Hamza Al Kateeb, le premier enfant torturé à mort. La barbarie est avant tout le meurtre de l'innocence."
Jean Claude Villain



 photo source

 

"Il n'y a que le rêve pour abriter les étrangers 
Alors retourne vite à tes poèmes"
 Salah Alhassan



"Je suis un poète qui écrit a voix haut, et qui aime à voix haute
Un enfant…Pendu sur la porte d'une ville
Qui connait pas l'enfance "
 Nizar Kabbani






 photo Source

"Le nom: Mohamed, Jésus, ou Moïse; cela dépend des circonstances dans la région.
Loisirs: le bâillement 
Adresse: n'importe quel trottoir
Les pays visités: toutes les prisons
Le plat préféré: les rêves."
 Mohamad Almaghout

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