dimanche 11 septembre 2016

avec des si


"tu grattes la corde jusqu'à trouver un son.
Un si penses-tu, mais ce n'est qu'une supposition.
tu te choppes un petit rythme à quatre temps, en tapant du pied dans le gravier de coquillages pour mettre de la couleur, et soudain ça swingue.
Il y a un peu d'espace là-dedans pour de l'émotion.
Boom-boom-boom-boom.
C'est le petit boogie bien carré à une seule corde de M. John Lee Hooker.
C'est long John Baldry. C'est Elmore James et Sleepy John Estes.
C'est une guimbarde qui claque le long de l'arbre et s'amplifie dans le grès, appelant à la rescousse la guitare slide et le banjo.
Pas du blue-grass d'accord mais du brown-grass au moins, et faut que le reste de toi chante avec ça;
t'as tout simplement pas moyen de te débiner. 

ça te fait rire, bon sang
ça te fait bourdonner les dents.
Boom-booma-boom-boo!
Une seule note.
Une, une, une, une.
Oui Bill. Toi Bill. Un commandement.
Une joie. Un désir. Une malédiction. Un poids. Une mesure. Un Roi. Un Dieu. Une Loi.
Un, un,un,un-Tu montes et tu descends ta note comme un chiot le flanc d'une dune jusqu'à ce que tu ne sentes plus ni tes piqûres de moustiques infectées, ni tes yeux chassieux, ni ta nuque dévorée par le soleil, jusqu'à ce que tu ne sois plus un seul instant vide, ni un poil perdu, ni un brin terrifié.
Tu es seulement barré dans tes uns que tu n'es plus un rien.
Tu es une multiplication résonnante.
Tu es une foule.../..."
Tim Winton
 extrait de: "Par-dessus le bord du monde".traduit de l'anglais (Australie) par Nadine Gassie-Editions Rivages






Derrière la porte rouge
je te fiche mon billet vert,
vers la théorie des mélanges
entre réel déplacé dans l'imaginaire.
Vérités sur pellicule,
impressions multiples et télescopiques
et les arbres pour couronner le tout
et nous faire la cour côté jardin;
comme si de rien naissait:
L'acrostiche






Avec des si, on coupe le bois.



"Si la matière grise était plus rose, le monde aurait moins les idées noires."
Pierre Dac





Avec des si, on mettrait des mots à la place des points de suspension 
...

samedi 10 septembre 2016

où qu'ils aillent

     photo André Torres pêcheurs du Vietnam

La Gacilly prend l'eau
au festival photo
Pêcheurs et migrants
conditions météo et folie des hommes
tiennent spectacle.
Et nos regards troublés, fascinés,
déroutés...
amarrés au monde 
et à ses doutes 
plongent dans l'inconnu
dont on parle souvent
sans savoir, sans comprendre.

    Photo: Nguyen Hong Nga "Partir au largedepuis Vi Thanh, Hue, Vietnam

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"A une époque où les migrants sont représentés comme des hordes sans visage,
qu'on nous donne à regarder un bestiaire, je souhaite incarner la migration.
Ces hommes, femmes et enfants sont les héros discrets de notre monde globalisé."
Olivier Jobard
quelques photos -in situ- au Festival de La Gacilly (jusqu'au 30 septembre)

 L'intégralité du reportage , vraies photos et commentaires de Kingsley sur le site suivant:

Olivier Jobard 


"Chez mes parents, on vivait à dix dans deux pièces. Parfois à plus quand on hébergeait des cousins. Il y a des lits partout. Trois de mes soeurs sont encore à l'école. Un de mes frères à un petit boulot. Les autres ne travaillent pas. C'était difficile!"
Kingsley
 

"Après 7 jours d'attente, on nous a entassés, 35 hommes, les uns sur les autres, en équilibre, à l'arrière d'un 4x4. J'avais peur de tomber, mais je craignais surtout les brigands. Un Ghanéen m'avait raconté qu'ils battaient les voyageurs pour les voler."
Kingsley



"J'ai coulé puis j'ai nagé aussi vite que possible pour sortir de l'eau glacée.
Les autres criaient, ils se noyaient. Je suis retourné deux fois à l'eau pour les aider à regagner le bord. Puis, je me suis écroulé. Il manquait deux personnes à l'appel."

 Kingsley



"Après le naufrage, j'étais complètement cassé. C'était le jour le plus triste que j'ai vécu depuis mon départ du Cameroun. J'ai appelé ma famille grâce au portable d'Olivier. J'ai appris que ma tante venait de mourir, cela m'a fait mal jusque dans les os."
Kingsley


"Après le naufrage, sur notre groupe de 34 hommes, seuls quatre dont moi avaient encore nos chaussures. Les autres avaient tout perdu, leurs vêtements aussi.
Alors, ils se sont fabriqués des sandales."
Kingsley



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Photo: Alain Gaymard "Chemin des planches Cayeux sur mer"

La mer est toujours présente.
C'est juste le regard qu'on lui porte qui est différent;

 


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