lundi 9 septembre 2013

des mots et des nuages


"Mots farouches.
Je ne sais plus les surprendre.
Je ne puis qu'être attentif, assurer les passages.
Je crois perdre du temps, autre chose me pousse.
Lorsque des mots surgissent enfin, j'ai beaucoup de retard sur eux."


"Les mots trop brillants abîment tout le travail.
Et parfois des mots sans éclat, lorsqu'on les réunit, voilà qu'ils brillent ensemble.
Est-ce qu'il le faut?
Je ne crois pas.
Je ne sais pas encore.
Je suis trop vite séduit pour ne pas me méfier.
Mais si avare! Il faut du temps pour qu'un mot vienne sur le pont.
Il en faut encore bien plus pour se résoudre à en rejeter un par-dessus bord."


"Il y a des mots qui se mettent à flamber la nuit.
Au matin souvent je les retrouve en cendres.
Quels mots faut-il inventer, qui flambent à chaque fois qu'on les regarde?"





trois extraits de:" Armen"- de Jean-Pierre Abraham-Editions "Le tout sur le tout".



Ici, mes tensions sont palpables.
Elles glissent avec la brume sur une lande acide écornée à la palette des bruyères.
Soudainement légères et cotonneuses, elle décollent pour se perdre aussitôt.
 -Bon débarras-
par dessus la Manche.








Ici, on est d'Ailleurs
sur la dernière marche
-la plus glissante- d'une terre ligne de front,
rescapée permanente d'un jeu trop fort pour elle et dont elle s'amuse
en découvrant des griffes de sorcière.

Sait-on jamais!







dimanche 8 septembre 2013

" Une île c'est là-bas que tout commence"


Il fallut bien repartir.

Remiser les casiers au fond du jardin, à leur juste place, derrière les vélos et le vieux Peugeot rouillé "Vogue" et  toujours aussi pétaradant. d'enthousiasme sur les chaussées étroites de l'Île Haute

Une semaine!  
Vite passée, vite emballée et expédiée presque déjà dans les souvenirs
en contemplant la côte qu se dérobait peu à peu à la poupe de " l'Enez Eussa" troisième de sa lignée d'écume.



 Tout avait été dit et bien dit et redit même sur ce tas de cailloux accroché comme "Une évidence"
au bout du bout de sa promesse 
d'éternité
avant le grand saut vers un  liquide amniotique
de facture drôlement salée
pour qui n'y tiendrait gaffe.

Ces huit kilomètres passés au crible d'une flot-pée de  poètes, écrivains ,peintres, photographes, sculpteurs, dessinateurs, philosophes, musiciens...
Artistes et Saltimbanques de tous les mots et merveilles de la création
venus par hasard ou par surprise chercher au fond de leur âme
ici et plus encore  qu'ailleurs
quelques  raisons d'espérer
en eux-mêmes.

Le coup de foudre existait donc bel et  bien et  "il suffisait" de le suivre à la trace
à contre-jour,
dans les méandres de ses humeurs
qui se jouaient de toi, comme de tous les autres passés par là 
et
ayant succombé sans même pouvoir se défendre.

Huit de long-quatre de large 
et:
pour la devise accrochée à son cou granitique
"Mar kouezh en em sav."
("S'il tombe il se relève")

Tu vois le genre!...


et en ce qui me concernait, dans le temps incertain et déjà reparti...
 par où commencer?

à suivre sans (aucun) doute. 

puisque comme disait un certain Grand Jacques "Une île, c'est là-bas que tout commence."







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