mercredi 29 février 2012

agora





AGORA! AGORA!

"Venez donc les amis il y a de la place
sur les places de France et de tous les pays,
montrons aux dirigeants que nous, la populace,
ne voulons plus payer pour des banquiers pourris !

Car ce sont bien ceux-là qui sont à l’origine
de la crise mondiale et de tous ses effets :
montages financiers de très basse cuisine
dont le grand chef Madoff a été le reflet !

Pour un qui a payé combien d’autres sont libres ?
Les états ont couvert d’abyssaux déficits,
mais aussitôt qu’ils ont retrouvé l’équilibre
ils ont recommencé sous les satisfecits !

Satisfecits de ceux qui tirent les ficelles :
les grands groupes mondiaux et leurs bons serviteurs
qui en profitent pour remplir leurs escarcelles
en s’infiltrant partout auprès des décideurs !

Ne nous y trompons pas quand ces vautours spéculent
sur le riz et le blé ou autres aliments,
ils savent tout à fait – mais n’ont aucun scrupule ! -
qu’ils condamnent à mort un grand nombre d’enfants !

Et le jour et la nuit et sans aucune pause,
sur leurs ordinateurs des logiciels dédiés,
triturent les marchés pour extraire leur dose
de profits sans savoir ce que c’est que semer !

On peut les rapprocher du genre des sangsues :
ils ne produisent rien et ne sont que saigneurs
qui pompent sans arrêt de manière goulue
une sorte d’impôt comme au temps des seigneurs !

Véritable racket, dîme des temps modernes,
faisant grimper les prix – certains au grand galop ! -
sous les yeux bienveillants de ceux qui nous gouvernent
et nous prennent vraiment pour de pauvres charlots !

Ils ont des revenus qui donnent le vertige,
on s’y perd en cherchant à compter les zéros !
Mais ils en veulent plus à un point qui afflige
quitte à recourir à des actes immoraux !

Ils ont échafaudé des systèmes d’embrouille :
agences à leurs pieds, dites de notation,
des outils pernicieux servant à leurs magouilles,
capables de couler sans remords des nations !

Quand je dis « à leurs pieds » ce n’est qu’un euphémisme
ces agences les ont pour principaux clients !
Pour ne citer qu’un cas illustrant un séisme
les subprimes en sont un exemple criant !

Ces agences ont donné, pendant nombre d’années,
à ces micmacs nocifs la note triple « A »,
la meilleures qui soit sans être condamnées :
laxisme ou connivence aux sommets des états ?

Taxer les plus-values : action prioritaire !
Remettre la morale enfin au goût du jour !
Resserrer nettement l’échelle des salaires :
regonfler les plus bas en pompant les plus lourds !

Un riche un peu moins riche à encore une marge
bien plus que confortable alors qu’un pauvre lui,
même avec un peu plus peine à couvrir ses charges
et petit à petit se retrouve hors circuit !

Si l’on n’y prend pas garde : attention à la casse !
N’ayant plus rien à perdre on devient très méchant,
cela peut glisser vers une lutte des classes :
l’histoire l’a prouvé qui se souvient du sang !

Essayons de rester calmes et pacifiques,
il faut en premier temps exposer nos griefs
de façon claire et nette à tous les politiques
qui vont solliciter nos votes dans leur fief !

C’est des engagements qu’il nous faut et des fermes !
Terminé le blabla : nous voulons des contrats !
A bas le baratin, il faut y mettre un terme :
ils devront rendre compte à la fin des mandats !

Ils ne sont pas à court d’annonces mensongères,
comédiens affirmés ils maîtrisent leur art,
bonimenteurs patents et dupeurs de première :
ce qui ce fait de mieux dans le genre roublards !

Ils surfent sur la vague haute de l’ignorance
de certains citoyens qui ne s’informent plus,
qui ont tout oublié de l’histoire de France
préférant aux débats la télé torche-cul !

Il faudra mettre en place un plan de vigilance
car ils vont – c’est certain ! – essayer de biaiser !
Dans ce domaine là ils frôlent l’excellence
mais il n’est plus question de se laisser baiser !

Le terme est un peu cru mais il a le mérite
d’être clair et précis et sans aucun détour :
pas de langue de bois, pas de mots hypocrites
car en face il a des chevaux de retour !

Monsieur Stéphane Hessel nous a montré la voie !
Indignons-nous vraiment, reprenons le flambeau !
Les purs politicards et bien on les renvoie,
il y a trop longtemps qu’on les a sur le dos !

Agora ! Agora ! Tout comme en Grèce antique,
décidons tout d’ici, reprenons tout en main !
Dictons nos conditions aux hommes politiques :
ils sont là pour servir les peuples souverains !

Beaucoup on oublié, seul un rappel à l’ordre
et un contrat très clair pourraient nous amener
un retour aux valeurs car il est temps de tordre
le cou à un système ô combien gangrené !"

-Pierre Dupuis-




























                                                                                                                                  e





à suivre...

mardi 28 février 2012

mise en bière


"Qui doit se casser le cou trouve un escalier dans les ténèbres"
-Proverbe italien-

Quand j'étais haut comme trois pommes,  à cet endroit actuellement  en fin de déconstruction ou démolition si vous préférez, se trouvait le marchand de vin et de charbon. Une certaine effervescence régnait  alors  dans la grande cour  où les charrettes rentraient et sortaient à toute heure du jour.  Les sabots des chevaux claquaient sur le pavé et de ma condition de minot, lorsque je passais dans les parages  accroché à ma mère,  j'étais tout autant intéressé qu'impressionné par l'intense activité qui régnait dans ces lieux. Il faut dire que les  géants charbonniers noircis de la tête aux pieds avaient de quoi fasciner et intimider plus d'un ptit bonhomme. De plus j'avais l'occasion de les voir d'encore plus près, d'énormes  sacs à l'épaule, les jours de livraison d'anthracite pour la chaudière familale.

Hier soir,  de cette histoire au passif, ne subsistait- encore pour quelques heures sans doute-  qu'un reste de charpente et un bel  escalier en bois  grimpant vers le ciel ouvert.
Demain ici même s'élèvera un grand lego  de cubes à vivre comme on sait si bien les faire maintenant. Le monde bouge voilà tout.



Philippe qui connait bien sa ville et tout ce qui mousse en particulier me signale dans l'oreillette d'intendance  qu'avant le bougnat de service  se trouvait ici même un  brasseur sachant brasser. Plus récemment  c'est une entreprise d'informatique qui occupa les lieux, puis pour un certain temps le site  devint une friche et- comme souvent dans ces cas là -un squat avant que ne se  tourne  définitivement... 
une page.

"Tout lasse, tout casse, tout passe"
-Proverbe français-





Rem  de RUMINANCE rajoute ceci:

"Ton souvenir de bougnat-charbonnier m'en rappelle un autre, personnel et sans doute encore plus ancien.
Peu après l'après guerre, vers 1946, il y avait encore des navires brûlant du charbon. La scène se passe à Port-Saïd : D'énormes pyramides (disons genre 2° ou 3° pyramide de Guizeh)sont entreposées pour recharger "les vapeurs" de passage. C'est un spectacle hallucinant de voir une noria ininterrompue de pauvres gars-fourmis (coolies, esclaves, au choix)grimper lentement sur de longues passerelles oscillantes en coupée du bateau, chacun courbé sous un sac sur l'épaule (50, 60 kg?): là haut, ils déversent le contenu du sac, puis redescendent vite, redressés et agitant leur sac vide, sans doute pour prouver qu'il n'est pas tombé dans la soute (c'est cher un sac pour un patron!) et sans doute pour qu'il soit rechargé...
Bien sûr ces hommes, quasi-nus, sont noirs de la tête aux pieds (nus) et la seule tache blanche vient de l'éclat des yeux, et parfois des dents, dans un sourire de détente en redescendant...
C'est un spectacle inouï que j'ai eu là, vers 8 ans. D'autant plus que je l'ai vu longtemps : j'étais avec un copain arabe ("école buissonnière"!) qui voulait reconnaître son père dans ce long cortège et pleurait de ne pas le distinguer !
"Les temps ont changé" en effet. Les crises de Suez et pétrolières ont succédé aux bombardements ... mais les souvenirs-chocs restent. Et j'ai très peu de souvenirs de mon école primaire "officielle"!"
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