samedi 6 mars 2010

animal on est mal

 

 


 

  

 

Ces dessins sont extraits du livre "ni dieu ni maître ni croquettes" -dessins de Manu Larcenet-textes de Pat Larcenet. Editions Glénat

Animal, on est mal
On a le dos couvert d'écailles
On sent la paille
Dans la faille
Et quand on ouvre la porte
Un armée de cloportes
Vous repousse en criant :
" Ici, pas de serpent ! "

Animal, on est mal.
Animal, on est mal.
Animal, on est mal.

On a deux cornes placées
Sur le devant du nez.
On s'abaisse.
On s'affaisse.
On a la queue qui frise.
On a la peau épaisse.
On a la peau grise
Et quand on veut sortir
Avec une demoiselle,
On l'invite à dîner.
Quand elle vous voit,
Que dit-elle ?
" Il ne vous manque qu'une bosse.
Vade retro, rhinocéros ! "

Animal, on est mal
Animal, on est mal
Animal, on est mal

On assiste à l'opération de la girafe.
La voilà qui se retrouve le cou plein d'agrafes.
Elle appelle au secours
On veut lui mettre un pantalon
Mais il est trop court

Animal, on est mal

On pond ses œufs dans le sable
Et quand on passe à table
Les chevaux-vapeurs
On pris peur
De se retrouver loin de leur étable.

Animal, on est mal
Animal, on est mal
Animal, on est mal

Et si on ne se conduit pas bien
On revivra peut-être dans un peau d'un humain

Animal, on est mal
Animal, on est mal
Et Dieu reconnaîtra les siens..." Gérard Manset

pour ma grand-mère



Envoyé par Younanar et un ptit clin d'oeil en passant à Sophie des grigris


pas vu venir le temps..

Ci dessus: « pas vu le temps...», techniques mixtes sur bois, 103x102cm. 2010







 dans la boite à la lettre, il y avait...
ceci:



La galerie Pierrick Touchefeu présente
FIVE

Solo Show  d'Edouard BUZON
Exposition du 4 au 28 Mars 2010 


La galerie fête ses 5 ans....La galerie fête ses 5 ans....La galerie fête ses 5 ans....La galerie fête ses 5 ans....La galerie fête ses 5 ans....La galerie fête ses 5 ans....




HORS MURS :
 

Nous avons le plaisir de vous faire part de sa participation à :

galerie Pierrick Touchefeu
2 rue Marguerite Renaudin
92300 SCEAUX
Tél: 01 47 02 10 62 - 06 18 18 03 56
www.pierricktouchefeu.com
mais aussi cela:

Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 872 associations
agréée pour la protection de l'environnement
http://sortirdunucleaire.org/

La France, leader mondial… de la prolifération !

« Sortir du nucléaire » dénonce une conférence internationale à Paris pour la promotion du nucléaire

"Les 8 et 9 mars prochain, Paris accueillera une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire, organisée avec le concours de l’OCDE. Ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA, son objectif affiché est de « promouvoir l’usage pacifique et responsable de l’énergie nucléaire », tout en dissuadant de se tourner vers des applications militaires.

    • Le Réseau « Sortir du nucléaire » souligne la duplicité des autorités françaises. Celles-ci propagent une distinction artificielle entre un nucléaire civil « pacifique » et un nucléaire militaire à réserver à un club fermé.

Le nucléaire « civil » est un alibi facile pour camoufler l’enrichissement de l’uranium à des fins militaires. Cet enrichissement est en effet une étape indispensable pour fabriquer tant le combustible des centrales que la matière fissile des bombes. La communauté internationale elle-même reconnaît implicitement cette faille : pourquoi, sinon, s’offusquer de la volonté de l’Iran de posséder sa propre usine d’enrichissement ?

Enfin, rappelons-nous que la France a elle-même aidé certains Etats (Israël, Irak, Afrique du Sud) dans leurs tentatives pour se doter de la bombe [1]. A quelques mois de la révision du Traité de Non Prolifération, la tenue de cette conférence est une véritable provocation. Tant qu’il y aura des centrales, il y aura des bombes !

    • Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce les risques que la France fait courir au monde entier en cherchant à propager la technologie nucléaire.

De la pollution générée par les mines d’uranium à l’héritage empoisonné des déchets radioactifs, du risque permanent d’accident à la menace terroriste, le nucléaire représente un danger global.

Au-delà des risques majeurs qu’elle comporte, cette technologie est totalement inadaptée pour répondre aux grands enjeux énergétiques et environnementaux actuels, notamment l’épuisement des ressources et le changement climatique.

    • Enfin, ce grand raout atomique n'est-il pas une tentative désespérée de faire oublier les difficultés de la filière nucléaire française ? En effet, malgré les discours de relance, la production d’électricité nucléaire mondiale est en déclin [2], et l’industrie nucléaire française en pleine déconfiture. Les chantiers de l’EPR connaissent des déboires permanents, et les investisseurs ne s’y trompent pas : le nucléaire est un puits sans fond !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle les Etats participants à la lucidité, et à se tourner vers d’autres options sûres et prometteuses (efficacité énergétique, énergies renouvelables) plutôt que vers une technologie dangereuse et coûteuse."

mais z'également madame mes compliments:

le masque et la plume

 !

Ecrire pour se cacher,
Ecrire  en   dévoilé,
Ecrire de l'apparence, en demi-teinte, à contre-jour...
et laisser s'échapper ce qu'on ne pourrait pas dire avec une lettre qui turbine, l'accent relationnel et la phrase qui s'occupe.
Ecrire comme on se noie dans un vert d'eau et le gris des soupirs qui s'échoue sur la page.
Ecrire sans raisonnable, avec tous ses possibles qui font que chacun -Haie- et passe sur l'autre rive.
Ecrire n'importe comment et  sans demander son reste ni la permission de quitter la  table des convenances, au risque de finir bien seul... à se dire.
Ecrire pour se faire du mâle une autre  idée peut-être?
Et
de son  théâtre à plume, jouer la pièce rapportée.
Ecrire comme sport de chambre,  terrain d'illusions et  éphémère insaisissable,  bulle de savon...
Ecrire jusqu'à deux mains, pouvoir aller plus vite quand le flot  submerge son urgence inutile mais toujours indispensable à notre déraison.
Ecrire sans retenue... peut-être un jour... quand je n'aurais plus peur des vagues. Alors, dans  l'immensité liquide je lâcherai mes encres.


 


 

Les plumes de service sont à la toile ici et là?

je suis prisonnier


"Ah, enfin, la lumière s'allume ! C'est la fin de la nuit. C'est le début de la journée. Le local s'éclaire tout entier. C'est un lieu vaste, haut de plafond, mais moi, je ne peux pas en profiter. Moi, je me tortille dans ma cage de verre et d'acier. Moi, je suis prisonnier.
Jusqu'à maintenant, c'était un état qui m'était étranger. Je ne savais même pas que cela existait. Ce n'est pas ma faute. J'ai toujours vécu en liberté. J'ai toujours passé ma vie à jouer et à voyager et à manger.
Je les vois, mes geôliers, qui arrivent en petit comité. Ils viennent toujours en petit comité. Ils s'affairent à quelques tâches inconnues, appuient sur des boutons, étudient des graphiques, s'échangent entre eux des paroles, et ce, sans me jeter le moindre coup d'œil. Ils ne me voient plus tant ils ont l'habitude de me voir. Puis l'un après l'autre, ils s'en vont, et, à la fin, il ne reste plus qu'une seule personne pour me surveiller. Me surveiller jusqu'au retour d'un autre comité. A nouveau, ils causeront de tout, de rien et tripoteront des relevés. Combien de temps cela va durer ?
J'en ai assez, je n'en peux plus, je sens la déprime se substituer à mes espoirs. C'est mauvais signe... Quand je suis malheureux, j'ai tendance à ne plus manger, à ne plus bouger, et je me laisse mourir... Je ne suis pas fait pour la captivité. Il faut donc que je m'en sorte, rapidement, avant que je ne sombre complètement dans la mélancolie et me suicide à long terme. Mais que faire. Que faire ?
Je n'ai rien fait pour mériter cela. Des courroies m'empêchent de faire quoi que ce soit. C'est comme des chaînes, mais il n'y a pas que cela : j'ai des capteurs fixés tout le long de mon corps, des aiguilles plantées dans mes veines, et un masque respiratoire étroitement sanglé autour de ma tête qui, relié à un tuyau, m'envoie régulièrement de l'air. C'est comme des chaînes, mais il n'y a pas que cela : des fils me raccordent à leurs instruments de travail ; je suis un sujet d'observation. Ils ne m'étudient pas, n'expérimentent rien. Ils ne font que me tenir sous bonne garde. Quand cela leur chante, ils me donnent une caresse sur le dos ou sur le flanc. Certaines fois, j'apprécie ; d'autres fois, je me rebelle, mais ils n'aiment pas que je me rebelle, ils ne le comprennent pas. Un jour, j'ai mordu la main de l'un d'entre eux. Ils se sont vengés en me faisant mal, très mal… Je crois que c'était de l'électricité. Cela a duré une journée. Puis ils m'ont laissé. Pure vengeance, pures représailles, leur façon de me rappeler au calme… Je ne sais pas ce qu'ils veulent de moi.
D'habitude, ils nous chassent, moi et les miens. Ils nous chassent comme des parasites malfaisants, nous rendant responsables de tous les maux les concernant. Parfois ils nous capturent enfants pour nous élever et faire de nous les vedettes de spectacles affligeants. Ils m'ont attrapé alors que je ne faisais rien d'autre que nager près du bord. Ils m'ont attrapé et ficelé, mais j'ai lutté, j'ai lutté, et j'ai réussi à leur échapper. Mais ils n'ont pas abandonné, ils m'ont traqué comme un animal. Jusqu'à me retrouver. Ils m'ont arrêté avec un fusil et une flèche. Parce que, selon eux, j'étais devenu depuis quelqu'un de dangereux. Mais je n'ai jamais été dangereux. Je n'ai jamais fait de mal personne. Au contraire, je suis toujours allé vers les autres. J'ai même sauvé la vie d'un naufragé. Si je n'avais pas été là pour l'aider à monter sur un morceau d'épave, il aurait péri noyé. Maintenant je paie un prix que je ne parviens pas à cerner. Je ne suis plus rien. Finis le jeu et la liberté, la vanité d'être la plus intelligente créature de cette planète.
Mon univers, c'est ma cellule, et je le regrette.
Et j'attends. En surnageant.
Je ne fais que ça, d'attendre.
Et j'ai faim.
Je les observe derrière les parois de verre qui me séparent d'eux. Je les observe et je comprends ce qu'ils se disent. Cela fait longtemps que moi et mes semblables nous comprenons leur langage. Nous l'avons assez entendu, nous l'avons assez écouté. Ce sont eux qui ne comprennent pas le nôtre. Je les observe et je comprends ce qu'ils se disent. Il me suffit de lire les sons qui se forment sur leurs lèvres. Ils ne savent pas cela. Et ils ne le sauront pas. Que croient-ils, ces monstres ? Que nous sommes primitifs ? Pourtant, d'après les mots qui remuent leurs bouches, ils nous reconnaissent une certaine forme d'intelligence, qu'il compare à d'autres formes d'intelligence.
Ils ont l'air ennuyé, comme s'ils avaient quelque chose à se reprocher. Et ils se méfient. Ils se méfient de moi et d'eux-mêmes, je crois… Ils ne veulent pas s'attendrir sur mon cas. Ils ont peur de commettre des erreurs.
Les idiots. Ils n'ont toujours pas compris que leur race est prédisposée à commettre des erreurs. Et ils en commettront une, un jour ou l'autre, c'est forcé. Et ce jour-là, je n'aurais qu'à en profiter pour m'enfuir. Je suis entêté. Il me suffit d'attendre et de guetter.
Je suis heureux, l'espoir me revient…

* * *

« Qu'en dites-vous ? Je conçois que ce serait faire entorse à nos propres règles, mais...
- La question n'est pas là, cher ami, et vous le savez. Le virus marin qui a décimé ses semblables n'a toujours pas été identifié. Tant que nous ne saurons rien de lui…
- C'est qu'il dépérit à vue d'œil, madame. Un peu d'espace vital revigorerait ses muscles et son mental. C'est ça où il meurt. Que décidons-nous ? »
La jeune femme eut un soupir de capitulation.
« Bon, je veux une surveillance rapprochée. Le bassin est trop près de l'océan. Dites-vous qu'en cas de problème, je ne vous raterai pas ! Vous endosserez l'entière responsabilité.
- Certainement, professeur, sourit le vieux scientifique, disposant de suite. Je n'en attendais pas moins... »
Alors qu'il s'éloignait d'un pas décidé, elle posa un regard affectueux sur l'animal qui remuait mollement dans l'eau tiède de son trop petit aquarium.
« C'est l'unique survivant de son espèce ! dit-elle à voix haute, mais l'autre ne l'entendait probablement plus. Le dernier spécimen de Tursiop Truncatus sur Terre. Il faut le protéger, je ne veux pas qu'il s'échappe ! »
L'air tranquille malgré tous ces branchements qui le reliaient aux machines, l'air tranquille et le luis de la malice dans ses gros yeux, le grand dauphin prisonnier semblait la considérer avec calcul..."

-Je suis prisonnier est une nouvelle de David Garay- elle a été publiée sur le site 1000 nouvelles
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