jeudi 27 mars 2008

poètes du monde





























On ne le dira jamais assez et peut-être pour s'en convaincre... "c'est le printemps" et dans le cadre du "printemps des poètes" une manifestation nationale et relayée jusqu'à la fin du mois sur saint nazaire par la médiathèque municipale, je vous propose à l'heure de la mondialisation de laisser filer- plutôt que les capitaux - les mots par -delà les frontières, c'est beaucoup plus sympa il me semble et surtout contrairement au paradis du pognon qui fait les guerres, la famine et l'esclavage en autre- les dommages laissés par les poètes sont de l'ordre de la réflexion, de l'émotion et de la découverte de l'humain dans ce qu'il a de plus beau , fragile et sincère...







"mon univers est le poème. il ne me plaît pas d'imiter la nature à la manière des photographes. Il me faut faire surgir la vie même. et le poème s'achève sur une strophe qui n'est qu'un mot: l'univers." le poète trouve un thème- joan bossa-(poète catalan)







"tu te lèves un matin et tu te sens ému un rien te remplit de joie et tu portes le bien; Tu t'entretiens avec les fleurs, les pierres, ta fenêtre. Tu comprends le déversoir du moulin et tu comprends l'oiseau; Tu te prends à envoyer des baisers à tout ce qui t'entoure. Tu chantes à tue- tête. C'est comme ça le printemps !" printemps-ghjuvan teramu rocchi- (poète corse)







"toute langue est celle de la maison ou seulement bruit sans pouvoir sur le silence; Les mots se laissent mener à l'abattoir comme ces boeufs que tu voyais paître dans la combe corne contre corne, comme s'ils étaient encore tenus ensemble par le joug. Ils ressemblent aussi aux morts quand la terre les pétrit, pour en faire enfin des dieux. Pourtanttu ne peux pas tout leur demander. Ils sont ce que tu es" -toute langue- yves rouquette- (poète occitan)







"je n'aime pas que la jeunesse de mon pays s'exile vers les villes pour y céder force et liberté au despote qui la moque. non, je n'aime pas voir les anciens de mon pays pleurant leur peine perdue dans de mortels hospices. Non plus les mamans de mon pays parler l'unique langue du tyran à leurs jeunes enfants. C'est un meurtre de briser la suite des âges, un meurtre de corrompre notre peuple. Et nul n'élève la voix. Nul ne proteste! ou ...si peu encore. Ce n'est pas mon métier mais j'écris des vers pour y enfouir ma douleur pour y celer comme dans un écrin ces perles de mes larmes...Enfin, où préserver les ultimes semences? Sinon dans le jardin des poètes? -non je n'aime pas-anjela duval (poétesse bretonne)







"Si nous ne parlons pas aujourd'hui, avec nos lêvres chaudes de vie, quand parlerons -nous? Les blessures se lavnet au creux de l'année vierge la fatigue s'arrache de vieilles croûtes du coeur. Tout pleure vers la lumière: Quand donc peut-on guérir de la vie? sylvie reff (poétesse alsacienne)







"Je suis allé du sud au nord,
Du couchant au levant,
Et j'ai vu par-dessus tout
Beaucoup de naïveté de la part des hommes,
C'est pour cela que depuis toujours
Le malin vit le mieux de tous,
Sans rien faire,
Aux dépens des autres.

L'injustice s'installa dans le monde
Car la paresse en devint la maîtresse,
Quelques malins, il n'y a pas si longtemps,
L'ayant conquis tout entier
Et toi, paysan,
Du grain semé
Tu récoltes le blé ?
Le pain blanc est pour le malin !

J'ai appris aussi que le meilleur fourrage
N'était pas pour le cheval qui avait le plus peiné,
Que les poules, poulardes et poulets gras
N'étaient pas pour ceux qui les avaient élevés ;
Que les mets les plus fins
Les vins les plus doux,
Les meilleurs morceaux,
Étaient réservés aux malins.

De la naissance à la mort,
Ta place, paysan, était sous le joug ;
Et alors que tu usais ta vie au travail
Tu ne possédais pas un pouce de terre
Tout était aux autres ?
Quelle terrible injustice !
Tu vivais au rang des animaux !

Depuis vingt siècles ainsi allait le monde,
L'homme était l'esclave de l'homme ;
Placé par les habiles sur un trône d'or,
Régnait un monarque ;
Dans son entourage
Les paresseux
Vivaient à l'aise ;
Et nous nous battions conte le travail.

Camarades, il est difficile de croire aujourd'hui
À quel point les hommes autrefois étaient naïfs ;
Si tel était le bon vouloir du Roi
Les hommes étaient enrôlés par milliers
On leur faisait prendre des armes,
On les plaçait en rang,
On les envoyait à la guerre...
Et là c'étaient les innocents qui s'entretuaient.

Oui vraiment en ces temps malheureux,
Que de misère partout !
Les pauvres, tout nus sur les chemins,
Souvent morts de froid et de faim !
Parmi eux, combien de mères,
Les malheureuses, se traînaient,
Leurs enfants dans les bras ?
Les paresseux se divertissaient dans les palais !

L'heure arriva cependant
Où l'homme se releva
De sa misérable condition !
Et brisant les chaînes qui le soumettaient,
II conquit les droits de l'Homme !
Ce fut là, de nos ancêtres,
L'acte primordial
Le plus beau
Faire de l'esclave un Homme.

II y a à peine cent ans, chers camarades,
Que nous sommes traités comme des hommes ;
Autrefois, les uns étaient maîtres et les autres esclaves...
Comme s'ils n'étaient pas fils d'un père !
Depuis, les Hommes,
Grands et petits,
Riches et pauvres,
La Loi nous a mis au même rang.

Qu'il soit riche, qu'il soit pauvre,
L'homme est frère de l'homme.
Et vouloir s'élever en abaissant les autres
C'est nuire à son frère.
Se comprendre,
S'aimer,
S'entraider,
Voilà la véritable Loi de Dieu !" hier et aujourd'hui-Jean Baptiste Elizanburu (poète basque)
ces différents textes ( à l'exception du dernier) proviennent d'une anthologie: "poésies du monde"seghers-paris 2003-





















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