jeudi 16 avril 2015

le phare ne répond plus


Mettre les points cardinaux
sur les I
mages.
                A la question:
                                                D'où vient le vent?
il a été répondu:
                         "Tu parles d'une galerne"
Un peu à l'Ouest
dans les patates
                             La tête au Nord
le Sudoku.
Et
               pour le vent d'Est ?
ben ma foi, mon Pierrot, t'auras qu'à demander à Godard
ou à ses gardes suisses (clin d'oeil amical à Rémi)

Cueillir la rose des vents
au matin
le nez
                                        dans l'air du temps
ou qui sait?
 A la recherche du temps perdu.



                                


A Mez Doun où pour la troisième fois, nous avions posé nos valises; à la nuit venue, nous jouons à cache-cache avec les faisceaux du Créac'h;
sauf que ce jour-là,  à la Sainte Julie ( blague corse?)
Damned!
le phare ne répond plus.
Allons-bon...
Certes,nous savions bien que le mercredi dans le bourg de Lampaul, c'était jour de fermeture mais quand même le phare...un des plus puissant du monde, le plus haut d'Europe
qui ne rayonne plus...
Gast!
Cela n'arrive jamais...
 et bien si...la preuve par six (témoins), pendant plus d'une heure, il restera figé.

Le  lendemain, pensez-donc, troublés par la drôle d'affaire, nous avons voulu mener l'enquête
seulement,  soit on nous a pris pour des rigolos du continent ayant un peu trop abusé du muscadet soit c'était tellement extraordinaire que...
 et comme dans le coin on est plutôt du genre taiseux.
...
En tout cas,
aucune explication à ce jour.

A notre dernière visite, c'était Le Fromveur II (un des bateaux assurant la liaison) qui avait talonné en arrivant sur Molène.
Depuis, concernant les avaries du navire dans le brouillard nous avons eu quelques heu...éclaircissements mais
CHUT!
 nous n'en dirons pas plus
par respect
pour
 les voies d'eau qui sont parfois si! si! 
 impénétrables
...




mercredi 15 avril 2015

la dernière roche au couchant


"C'est la dernière roche au couchant, elle avance dans la mer. Une roche où vivent des gens. assez petite pour qu'un homme, de ses enjambées, en fasse le tour en un seul jour d'été. Ou en une nuit d'hiver.
Un plateau. De la bonne terre qui se termine en falaises, creusées de grottes marines si profondes que certains pensent  que l'île flotte à marée haute. Pas d'arbre, pas de mont. Le ciel est grand, aussi le vent.
Les gens, dit-on, révèrent la bernique, téton infiniment répété, étoilant les rochers, marée basse, marée haute. Ils s'en nourrissent. Au ponant, ils ont des roches à sacrifices. Au levant, ils alignent des pierres dressées, en cercle. C'est la nuit qui règle la vie. La lune régit le sang dans la matrice des femmes, et la sève des plantes, et le bas de la mer et le flot et le plein. Les prêtresses de l'île le savent. Cette île dont personne encore n'a écrit le nom.
.../...



.../...
Des bateaux font escale qui viennent de loin.
Elle a au levant une anse de sable où, si le vent permet, ils s'échouent en douceur.
Vient Pythéas le massaliote, le savant navigateur, parti vers le septentrion chercher le trône du soleil.
C'est lui qui transcrit le nom de l'île pour la première fois: Ouxisama.
Cela veut dire haute terre en haute mer. Car un torrent salé, flot ou jusant, la sépare du continent.
Pour la contourner, il faut prendre le large.
Haute roche en hautes vagues car vents contre courants font lever l'océan.
A Pythéas, les prêtresses disent le nom de l'île puis révèlent que la lune est maîtresse des marées.
La reine, dit-on, lui fournit des pilotes pour continuer son voyage au bout de l'inconnu.
.../..."
Karin Huet-extrait de "Ouessant la nuit" Editions Apogée










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