mardi 7 avril 2009

JE fus enfant











" Enfant, j'imaginais toujours que les vieux (cinquante ans) avaient un net avantage sur moi. Leurs visages, aux cheveux qui viraient à l'argent, leurs yeux étoilés jusqu'aux tempes, leurs corps faits, arrivés, me disaient qu'ils avaient un contrôle absolu sur tout. Ils ne dépendaient de personne, ils avaient le droit d'être heureux. Je ne me doutais pas qu'ils pensaient à la mort, de plus en plus souvent, et à la déchéance à venir, qu'ils ne pouvaient pas faire semblant puisque le temps leur disait tous les jours. Attention, je m'écoule, ça ne s'arrêtera pas, jouis du bonheur que tu possèdes encore. Est-ce que j'ai accumulé assez de bonheur pendant la première moitié de ma vie?" -martin provost -"léger, humain, pardonnable"- roman- seuil-








"Je fus enfant dans le noir. Parfois pour me punir mon père m'enfermait seul dans le couloir près de la boutique rutilante d'oignons de poireaux et d'aromates. Puis il venait me chercher avec sa grosse voix il pardonnait m'embrassait me tirait affectueusement les joues. Ce sont là des souvenirs que le sang devenu adulte n'oublie pas. Aujourd'hui il m'arrive souvent d'être dans le noir la lecture des journaux est un acte terrifiant. En ces temps de flammes et d'inquisition. On assassine partout les pauvres on fauche partout la clarté humaine. Partou on bâtit prisons et esclavage. La voix de la speakerine est une lame de couteau qui fend le coeur et l'âme. Aujourd'hui il m'arrive souvent d'être dans le noir et le plus terrible est de savoir que mon père ne viendra pas avec sa grosse voix qui pardonne toujours et ses mains ouvrières pour me tirer les joues dans le couloir près de la boutique Oignons Poireaux et Aromates."-" je fus enfant"-andré laude-vers le matin des cerises-

2 commentaires:

  1. En été les jardins ouvriers
    Dessinent au long des voies ferrées
    Leurs étendues démocratiques

    Là bas de petits hommes ployés
    Sarclent à l'ombre des noisetiers
    Et des poteaux télégraphiques

    En mirages ardents l’air
    Vacille sur l’horizon

    Les ballasts grésillent
    Vapeurs de créosote
    Un long train lentement
    Martèle les éclisses

    C'est l'heure des zéniths
    Sous des ciels d'azurs
    De ces Jeudis d’étés
    Par l'ennui cisaillé

    Aux pointes des clochers
    En torpeurs immobiles
    Les girouettes Assoupies
    Pétrifiées et placides

    Rêvent aux pluies d'automne

    Et dans les rues abandonnées
    Le dérailleur cliquetant
    Sur mon vélo de communiant
    Je vole sur de vertes années

    http://loic-le-meur.over-blog.com/article-21773702.html

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  2. jolis travaux pratiques du "peindre avec des mots" indiqué en préambule de votre blog.
    merci
    :-)

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