" Enfant, j'imaginais toujours que les vieux (cinquante ans) avaient un net avantage sur moi. Leurs visages, aux cheveux qui viraient à l'argent, leurs yeux étoilés jusqu'aux tempes, leurs corps faits, arrivés, me disaient qu'ils avaient un contrôle absolu sur tout. Ils ne dépendaient de personne, ils avaient le droit d'être heureux. Je ne me doutais pas qu'ils pensaient à la mort, de plus en plus souvent, et à la déchéance à venir, qu'ils ne pouvaient pas faire semblant puisque le temps leur disait tous les jours. Attention, je m'écoule, ça ne s'arrêtera pas, jouis du bonheur que tu possèdes encore. Est-ce que j'ai accumulé assez de bonheur pendant la première moitié de ma vie?" -martin provost -"léger, humain, pardonnable"- roman- seuil-
"Je fus enfant dans le noir. Parfois pour me punir mon père m'enfermait seul dans le couloir près de la boutique rutilante d'oignons de poireaux et d'aromates. Puis il venait me chercher avec sa grosse voix il pardonnait m'embrassait me tirait affectueusement les joues. Ce sont là des souvenirs que le sang devenu adulte n'oublie pas. Aujourd'hui il m'arrive souvent d'être dans le noir la lecture des journaux est un acte terrifiant. En ces temps de flammes et d'inquisition. On assassine partout les pauvres on fauche partout la clarté humaine. Partou on bâtit prisons et esclavage. La voix de la speakerine est une lame de couteau qui fend le coeur et l'âme. Aujourd'hui il m'arrive souvent d'être dans le noir et le plus terrible est de savoir que mon père ne viendra pas avec sa grosse voix qui pardonne toujours et ses mains ouvrières pour me tirer les joues dans le couloir près de la boutique Oignons Poireaux et Aromates."-" je fus enfant"-andré laude-vers le matin des cerises-
En été les jardins ouvriers
RépondreSupprimerDessinent au long des voies ferrées
Leurs étendues démocratiques
Là bas de petits hommes ployés
Sarclent à l'ombre des noisetiers
Et des poteaux télégraphiques
En mirages ardents l’air
Vacille sur l’horizon
Les ballasts grésillent
Vapeurs de créosote
Un long train lentement
Martèle les éclisses
C'est l'heure des zéniths
Sous des ciels d'azurs
De ces Jeudis d’étés
Par l'ennui cisaillé
Aux pointes des clochers
En torpeurs immobiles
Les girouettes Assoupies
Pétrifiées et placides
Rêvent aux pluies d'automne
Et dans les rues abandonnées
Le dérailleur cliquetant
Sur mon vélo de communiant
Je vole sur de vertes années
http://loic-le-meur.over-blog.com/article-21773702.html
jolis travaux pratiques du "peindre avec des mots" indiqué en préambule de votre blog.
RépondreSupprimermerci
:-)