Le libéralisme engendre le fascisme, affirme Sandrine Rousseau. Parce qu’il broie les humains, qu’il se fout des conséquences de son économie, que seul le court terme l’intéresse et surtout le profit et l’accumulation. » Mais comment se fait-il, alors, qu’il n’ait jamais existé, sous toutes les latitudes, à toute époque, UNE SEULE démocratie non libérale ? Pourquoi – hormis le kibboutz – toute expérience de socialisation de l’économie est-elle un déni de liberté qui culmine, pour le pire, dans des massacres de masse ? Deux raisons à cela.
La première est qu’on ne peut pas diviser la liberté : il est impossible d’accorder la liberté d’expression sans accorder la liberté d’entreprendre (attention : l’inverse n’est pas vrai, et l’on connaît quantité de dictatures, comme la Chine ou la Russie, où la liberté d’entreprendre ne débouche pas sur la liberté politique). Conséquence : on n’a jamais vu nulle part un régime qui bannisse la concurrence et l’entrepreneuriat tout en laissant les gens libres de s’exprimer.
La seconde est qu’une démocratie ne repose pas sur la vertu mais sur l’égoïsme des gens, qui est une valeur moins noble mais plus fiable. Vivre en démocratie, c’est avoir le droit d’être égoïste. C’est expérimenter la liberté de ne penser qu’à soi, si l’on veut, sans croiser les foudres de la loi. L’anthropologie démocratique est, en cela, paradoxalement pessimiste. Pour laisser les gens libres, il faut n’avoir aucune illusion sur la nature humaine et parier sur le fait que les médiocrités se neutralisent entre elles. En témoignent tous ceux qui, parce qu’ils la font reposer sur la vertu des citoyens, en concluent, comme Jean-Jacques Rousseau dans Du contrat Social, que la démocratie est « un idéal irréalisable et contre nature » et que seul « un peuple de dieux se gouvernerait démocratiquement » .
C’est en cela que l’autre Rousseau a parfaitement tort de voir un principe de continuité entre libéralisme et fascisme : les deux s’opposent frontalement.
Le fascisme déteste, abomine et menace constamment l’égoïsme individuel, qui lui paraît le ferment de toute décadence. Le souci de soi et l’indifférence aux autres sont les vices qu’il entend dissoudre dans l’adoption d’une cause plus large. Aux yeux du fasciste, l’égoïsme abîme les liens de l’ordre, pulvérise le peuple en individualités stériles et avides de confort, alors qu’en vérité le peuple est une totalité homogène où l’individualité doit disparaître comme la goutte d’eau se noie dans la vague. Toute expression de l’égoïsme lui semble littéralement un ennemi à abattre.
La vanité, l’ambition, l’indifférence au tout dont chacun n’est qu’un atome, le goût de dire ce qu’on pense et les attachements disparates que nous contractons au gré de la vie ; bref, tout ce qui fait de nous des individus et résiste, de ses petites forces, à l’agrégation fusionnelle dans une totalité tyrannique, tout cela est une maladie pour le tyran, qui se croit le médecin de son peuple. Ce n’est pas la force qui effraie les dictatures, c’est l’autolâtrie. Ce qui défie les tyrannies, ce qui les met à l’épreuve plus sûrement que la dette, l’ubris du chef, la guerre ou la corruption, c’est l’égoïsme individuel. Qu’on appelle aussi le goût du bonheur." 
Raphaël Enthoven  dans Franc Tireur n° 74

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Le genre humain se Pise dessus
 d'ailleurs il sent le Musk à plein nez.
 
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