samedi 3 septembre 2022

je flotte avec le flux

 

CHIMIE:
Définition:
Emulsion
"Milieu hétérogène constitué par la dispersion, à l'état de particules très fines, d'un liquide dans un autre liquide."

 

"Prendre conscience que nos sens
                        ne nous permettent qu'une version du monde.
Que ce que nous voyons
                                       n'est qu'une possibilité."
Marie Darrieussecq


"L'imagination n'est fertile que lorsqu'elle est futile."
Vladimir Nabokov

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Une institution
commplètement à l'Est
géographiquement parlant 
 
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 "On est des machines à oublier.
Les hommes, c'est des choses qui pensent un peu, et qui, surtout, oublient.
Voilà ce qu'on est."
Henri Barbusse.
 


 
" C'est vrai, on oubliera. Oh ! je sais bien, c'est odieux, c'est cruel, mais pourquoi s'indigner : c'est humain... Oui, il y aura du bonheur, il y aura de la joie sans vous, car, tout pareil aux étangs transparents dont l'eau limpide dort sur un lit de bourbe, le coeur de l'homme filtre les souvenirs et ne garde que ceux des beaux jours. La douleur, les haines, les regrets éternels, tout cela est trop lourd, tout cela tombe au fond..."
Roland Dorgelès 
 
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 le film de la dernière édition:
 

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" Près d'un fleuve je suis né,
Depuis je flotte avec le flux
Dans cette vie qui veut de moi
Peu importe ce que je suis
Et donc j'existe et je respire
Et je me dis que ce n'est pas un mauvais départ"
Phillipe Djain extrait de: "Le plus léger au monde" -Stephan Eicher

jeudi 1 septembre 2022

avant de poursuivre

 
" Pour moi, la photographie est une métaphore. La vie est insaisissable. Avec un cliché, on peut capturer la réalité à tout jamais."
Curt Leviant extrait de: "Journal d'une femme adultère"
 

"
Mon passe-temps favori c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps."
Françoise Sagan
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                photo source: "Lundi matin"
 

".../...le premier roman de Natol Bisq, Plein Soleil.

Une dizaine de narrateurs s’y partagent plus de cinq cent pages d’un récit aux ambiances tantôt moites, tantôt glaçantes, où la fièvre peut survenir sous le soleil de plomb d’une plage italienne, comme à la nuit noire dans une bagnole en pleine course poursuite sur des routes de campagne, ou lors d’une orgie sous guedro dans un appartement d’Istanbul." source: Lundi matin

Léa

"Curieux, cet endroit, vraiment. Et je n’arrive pas à dire pourquoi exactement. Rien d’exact, surtout. Plutôt plein de détails qui suscitent en moi de petites questions, qui me picotent le cerveau comme le feraient des gouttelettes de sueur si le cerveau pouvait transpirer. Trop menus pour m’inciter à questionner quelqu’un, et trop tangibles pour pouvoir croire qu’ici, tout se passe comme tout passe ailleurs.
Mon regard tombe sur une phrase inscrite sur une feuille traînant sur la table basse. Le confort : ennemi public nº 1. Il y en a d’autres aussi, moins déchiffrables, et des gribouillis. La femme assise à ma droite éclate de rire. Elle s’appelle Natosha Revmira Illioudchenko. Je le sais parce qu’elle a dû répéter son nom plusieurs fois avant que je parvienne à le prononcer correctement. L’homme assis à côté d’elle a enlevé ses chaussures. Il a tenu à me dire son nom complet aussi, mais je l’ai oublié. Natosha Revmira Illioudchenko, par ailleurs, a tout d’une femme remarquable mais peu d’une Russe. Peau basanée, lèvres charnues, fougue méridionale, cheveux gris rasés au centimètre. Et puis cette douceur généreuse– rare dans les contrées slaves. L’objet de son rire semble être la chaussette trouée de l’homme. Tous les doigts de son pied gauche, hormis le plus gros, sont apparents. Je me surprends à m’étonner que des orteils soignés puissent surgir d’une chaussette aussi effilochée. Son nom me revient : Enrico, Enrico-quelque-chose. Il a de beaux doigts de pied, Enrico.
Natosha rit en voyant le bouquet d’orteils s’agiter.

— Oui mais chez toi les trous c’est politique, n’est-ce pas ?

Un franc sourire se dessine sur le visage d’Enrico. Un mouvement de tête, suivi d’un tintement de langue.


— Ouais mais là, franchement, ça devient totalitaire.

Le couple se met à rire aux éclats. Moi je les observe, un sourire aux lèvres par contagion. Je me remets à inspecter la pièce depuis le fauteuil où nous sommes assis. La plupart des gens ont terminé de manger depuis un moment. Le géant qui se nomme Pablito est sorti de sa tanière et mange sa soupe bruyamment. Entre deux cuillerées, son rire gras fait vibrer le salon. Avant la soupe, il a avalé son tas de rouleaux de printemps en deux bouchées, je l’ai vu, en deux bouchées. Il papote avec les personnes autour de lui. Il n’est pas toujours clair qui parle avec qui, mais elles ont l’air de bien se marrer.
Il reste une dizaine d’individus dans le salon, Ali s’est éclipsé. Et moi, c’est malin, je suis tombée sur le seul couple de la pièce qui n’arrête pas les entre-deux. Ils se taquinent, se mesurent des yeux, s’esquivent des lèvres. Les mains sous les vêtements aussi, mais je n’ai pas envie de vérifier. J’en ai le souffle court, tout à coup. Une bouffée de jalousie est venue remplacer l’air dans ma cage thoracique.
Je dévie à nouveau le regard. La salle parsemée de fauteuils élimés et d’abat-jours maladroits. Le vieux plancher. Les odeurs de cuisine se dissipent, les rires d’amitié s’effacent et les bouteilles de vin vides. Quelques conversations en sourdine emmitouflent l’espace, la nuit se faufile entre les pieds des meubles. Doucement, la soirée s’étiole. Les poêles paisiblement régissent le salon.
Et moi, médusée.
Un centre d’oblitération, ici ? La maison de vacances d’une bande de potes fauchés, oui, un vieux bar de campagne. Un repaire d’artistes tout au plus, mais alors là, rien d’un foyer de résistance. Improbable qu’il puisse se passer autre chose que rien, ici...
Et si Ali s’était payé ma tête ? On ne fait pas la guerre avec des rouleaux de printemps, quand même. Bon, je demande à Natosha Revmira Illioudchenko. Mais tout doux. J’attends qu’elle se délie d’Enrico pour respirer, avant de lui toucher l’épaule. Elle se retourne, joues rougeoyantes, empreintes de rires dans le visage, mais sans se montrer dérangée. Les yeux de jais qu’elle a, cette
femme ! Des obsidiennes à peine refroidies. Je vois, derrière elle, Enrico saisir l’occasion pour filer. Natosha esquisse un mouvement de la tête, mais ne dit rien. Sa canine mordille sa lèvre inférieure. Je ne parviens pas à interpréter le regard qu’elle me lance. Comme si c’était l’homme qui l’agaçait et non moi qui les dérange.

— Qu’est-ce que tu disais ?

Je n’ai encore rien dit.

— Je me demandais combien de personnes vivent ici.

La grimace qu’elle m’offre en répétant la question semble indiquer que la réponse est difficile à dire. Ça varie beaucoup.
Elle rit.

— Mais le manoir est un lieu de passage, poursuit-elle. Je pense qu’une douzaine de personnes logent ici en ce moment. Une dizaine d’autres éparpillées dans le reste du village.
— Ah, vous avez plusieurs maisons ?
— Façon de parler, oui, le village est presque abandonné. Le manoir, c’est la cantine, l’auberge... la cour de récré, enfin.

Cette femme a le rire léger, c’est contagieux. Je lui demande si ça fait longtemps qu’elle est ici. Elle répond que non, elle a deux enfants et un mari à Batoumi, mais ils vont déménager à Moscou. Elle est venue au cas où, précise-t-elle avec une pointe de dépit dans le regard. Je ne comprends pas à quoi elle fait allusion. J’attends qu’elle développe, mais rien d’autre ne semble venir. Le sourire tendre et un peu triste de Natosha recouvre le salon. J’apprends ensuite qu’elle est une sorte d’ingénieure, car elle vient tester le matériel que « Ali et toi » avons apporté ce soir. Son menton désigne les caisses entassées à côté de la porte. En haut de
la pile, une caisse est ouverte. Je vois des bananes jaunes, du pain brun et des légumes verts. J’hésite un moment avant de poursuivre.

— Vous touchez tous à l’informatique ici, alors ?

Elle rit.

— Chacun à sa façon... Désolée, d’ailleurs, de vous avoir fait attendre tout à l’heure, j’étais distraite.

Suite à l’expression d’incompréhension sur mon visage, elle explique qu’elle était chargée du monitoring aujourd’hui. Je mets un moment à saisir qu’elle fait référence au fait que, apparemment, Ali et moi avons dû attendre un signe de sa part. Une sorte de feu vert qu’Ali guettait depuis la voiture, quand nous étions à l’arrêt devant la petite chapelle. « Alan » aurait dû m’expliquer. Je réponds sur un ton un poil vexé qu’ « Alan » ne m’a rien expliqué du tout. À part la raison pour laquelle je suis là, je ne sais rien de cet endroit. Étonnée, elle me demande si je ne connais personne au Manoir. L’expression sur mon visage doit être assez parlante, car elle pousse un petit cri de joie et, après avoir blâmé Ali pour son accueil déplorable, elle me lance un regard entendu.

— Excuse-le, il doit avoir trop de choses à gérer en ce moment. Ensuite elle se penche vers moi avec un sourire roublard. Ses yeux noirs pétillent comme si elle venait de gagner un prix à la tombola.
— Y a pas mal d’autres gens connus, figure-toi, Alan n’est pas le seul. Et des méconnaissables, aussi, tiens. Lui-là, celui au rire d’ogre, tu ne peux pas le rater, c’est Pablito. Doux comme un lapin, d’origine dominicaine, il a été pirate dans la Mer des Caraïbes et le Détroit de Malacca pendant ses années de jeunesse. Il se planque ici depuis quelque temps. Un as de la cuisine et de la coordination
stratégique. Recherché pour piraterie, vol de cargo et sabotage, il a débarqué ici pour se faire oblitérer. On ne sait toujours pas par quelle voie obscure il a découvert le Manoir. Un jour, il a échoué ici. Depuis, il est devenu pirate en d’autres mers.

Elle rit affectueusement, puis fait un signe du menton avant de poursuivre."

.../...Natol Bisq extrait de: "Conspirations caniculaires" la SUITE chez: Lundi Matin 
 
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"Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres."
Marcel Proust

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"
La P’Art Belle, festival éco-responsable & artistique,  se déroule pour sa 3e édition les 3 et 4 septembre 2022 au sein du domaine de Kerlevenan, à Sarzeau. Cette année la thématique se portera sur la protection des océans et du littoral breton." Source et INFOS
 



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"
Nos désirs ont déjà traversé bien des mondes ;
Ils ne se sont jamais rassasiés
Et la nature entière se tourmente,
Entre soif de repos et soif de volupté."
André Gide
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