vendredi 30 octobre 2020

au passage

 


"Devant un enfant on ne parle ni d'argent, ni d'amitié trahie, ni d'amour déçu, ni de vieillesse à charge. Ni de la fin de l'enfance. Il vaut son poids d'or et de ciel, ce droit de penser, agir, rêver sans conséquence."
Jean-François Deniau



- On affirme souvent que « tout le monde peut écrire ».
Jean Rouaud : - Je l’ai moi-même cru longtemps, et j’ai été plutôt enclin
à inciter à écrire tous ceux qui en manifestaient le désir. On est tous,
tout le temps dans l’écriture – d’un rapport, d’une carte postale, pour
laquelle on essaie de trouver une tournure un peu fine, un peu drôle.
Et on est tenté de se dire qu’il suffirait d’allonger la phrase pour lui
faire porter une histoire, et que, ma foi, de la carte postale au roman,
il n’y aurait qu’une question de temps et d’énergie.
En fait, je crois de plus en plus que ce saut de la carte postale au livre,
c’est l’engagement de toute une vie. Ce n’est pas quelque chose qui
se fait impunément. Il y a un prix très lourd à l’écriture, qui consiste
à abandonner, en fait, quasiment toute ambition sociale." 
Jean Rouaud extrait de: "Les champs d'honneur" 
 

"
Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien. La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. Je les appelle des mots magiciens : utopie, radieux, jovial, maladrerie, miscellanées, mitre, méridien, pyracantha, mausolée, billevesée, iota, ire, parangon, godelureau, mauresque, jurisprudence confiteor, et tellement d'autres que j'ai retenu sans effort, pourtant sans connaître leur sens."
Franck Bouysse extrait de: "Né d'aucune femme". 
 
 
La plage sortait masquée
et à distance raisonnable
pour ne pas contaminer par ses gouttelettes de sable
un océan désarmé.
 



L'histoire d'un pays qui brille de mille feux et que tout le monde peut rejoindre. Il y a des mots pour ça : eldorado, mirage, paradis, chimère, utopie, Lampedusa. C'est l'histoire de ces bateaux qu'on appelle ici kwassas kwassas, ailleurs barque ou pirogue ou navire (…). C'est l'histoire de ces êtres humains qui se retrouvent sur ces bateaux et on leur a donné de ces noms à ces gens-là, depuis la nuit des temps : esclaves, engagés, pestiférés, bagnards, rapatriés, Juifs, boat people, réfugiés, sans papiers, clandestins."
Nathacha Appanah
 
 

"La vie est ainsi faite, on n'y peut rien. Grandir, c'est apprendre à calculer, dans tous les sens du terme. Mais ce que l'on ne vous dit pas à l'école, c'est que vous y perdrez vos rêves au passage."
Patrick Bauwen 
 

 

jeudi 29 octobre 2020

clichés au kilomètre

 



 
"La mer s'en va. Elle quitte les côtes, leur cède l'espace d'une marée l'éphémère victoire du terrain, offre aux coquillages qui pourraient ne jamais les voir les nuages, le soleil ou les étoiles.La mer s'en va pour une ronde au large, portée par le clapot du courant du jusant.
Toi, le marin, qui l'aime d'un amour si profond qu'il t'en vient parfois de la maudire, de la haïr et de l'insulter, les fibres de ton appel vibrent au rythme du flot et du jusant. La mer monte, descend, vient, repart ainsi que fait ton sang dans ton coeur pour alimenter ton corps.
Je pourrais t'écrire des Nourritures océanes , assis au café du Port, face à un verre de rhum dont le fond ferait trace sur la page blanche.
J'ai goûté à la mer, et elle avait un fameux goût.
L'initiation à la générosité des immensités salines est aisée: il suffit d'aimer.
Sans jamais oublier que les grandes amours sont souvent impitoyables et que les poètes de la rive qui se laissent emporter par le courant de jusant peuvent y laisse des rimes. Car ce courant porte vers le large, et regagner la terre n'est pas toujours facile."
Gérard Janichon extrait de: "Voyages sans escale"
 

 

"La nostalgie, c'est comme les coups de soleil : ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir."
Pierre Desproges 
 
 


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...