" Bel astre voyageur, hôte qui nous arrive
Des profondeurs du ciel et qu'on n'attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N'as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?
T'ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?
Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre
L'homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé s'est éteint solitaire,
Dans l'espace infini poursuivant ton chemin,
Du moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié sur le théâtre vide
De tant de maux soufferts et du labeur humain."
Louise Ackermann
"On fait notre chemin sur cette terre, on travaille, on aime et on élève ses enfants, on lutte pour ce qu'on pense être juste, et tout ce temps on est absolument invisibles. Une fois partis, il ne reste aucune trace de notre passage."
James Sallis
Ouest Side Stories
Découvert chez: KUB
"À vous, troupe légère Qui d'aile passagère Par le monde volez"
Joachim du Bellay
Ouest Side Stories
"Et voilà je voguais à travers tous ces figurants, unis par un étrange point commun : leur passage dans ma vie."
David Foenkinos
"La civilisation est comme l'air ou l'eau. Partout où un passage — ne fût-ce qu'une fissure — lui est ouvert, elle pénètre et modifie les conditions d'un pays."
Jules Verne
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Nous avons le plaisir de vous annoncer qu'il y aura bien le
rassemblement ZADENVIES #3 à Notre-Dame-des-Landes cet été à
l’initiative de NDDL poursuivre ensemble ainsi que d’habitant.e.s et
usager.e.s de la zad.! Les circonstances nous ont cependant poussé à le
reporter de quelques semaines. Il aura donc lieu du 28 au 30 août 2020.
Il nous apparaît absolument nécessaire de nous retrouver politiquement
autant que sensiblement. La crise sanitaire et sociale sert aujourd'hui
de support à une stratégie du choc orientée sur la poursuite de
l’empoisonnement du monde et la mise au pas accrue des populations. Nous
aspirons à ce que ce rassemblement soit un espace d'émulation et de
projections pour y faire face.
Il sera précédé des Rencontres Intergalactiques du 24 au 28 août autour
de l’Ambazada. Celles-ci seront consacrées à un retour sur les
soulèvements survenus dans différents pays du monde au cours de l'année
passée, avant qu’ils ne se voient partiellement confinées.
N’hésitez pas à proposer votre énergie en envoyant un mail à zadenvies@riseup.net (BENEVOLES 2020)
Parlez autour de vous et inviter vos ami.e.s:
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PROGRAMME
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"Le livre de la vie est le livre suprême. Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois. Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même ; On voudrait revenir à la page où l'on aime. Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts. "
Alphonse de Lamartine
Les pieds dans l'eau
Ecritoire
plein
vent
Bardage à virer
Envoyez!
I want my green cycle
De passage
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Chez: "J'irai marcher par-delà les nuages."
Asphyxie
"Revenir sur l’errance. Comme une boucle infinie. Un sentier qui perd
sa trace. La route s’absorbe dans la fin d’un rêve. Dans les glissades
de la fin d’un rêve. Partir sans jamais arriver. Puisqu’il n’y a pas de
lieu. Jamais. Sinon les lieux de la route empierrée de l’âme. Sinon les
chaos des heures puis la défaite des jours.
J’ai mis le ciel dans mes
yeux, au plus près de mon sang. J’ai fait briller des étoiles au plus
près de mon ventre. Il m’est arrivé de prier des dieux en exil. J’ai
soufflé dans les couleurs des fleurs pour éclairer ma nuit. Je crois
même avoir pleuré, certains soirs, sur la peau de quelques souvenirs.
J’ai surtout jeté des mots au hasard.
Faire de l’égarement le seul chemin, le seul recours.
Sur
la route de l’errance, il me faut sans cesse passer entre deux grandes
statues. La blanche, et la noire. L’amour, et l’insondable solitude,
puis consentir à ne pas entendre leurs chants, consentir à baisser les
yeux pour ne pas bruler les derniers souffles. Baisser les paupières du
cœur pour appeler à mon secours les silences du pèlerin.
Puis consentir, comme un adieu aux armes vaines.
Avancer les paumes ouvertes, les paupières baissées.
Ici,
c’est une mer de verdure sévère. Une verdure de tempête. Une verdure de
gros temps. Les bois viennent mourir dans les champs en écumant leurs
dernières branches. Sans rage, mais dans la puissance sereine des
grandes marées. Des embruns de verdures s’éclatent dans les deniers
rayons d’un soleil d’automne moribond. Un soleil épuisé de ses feux.
Appauvri de sa gloire. Au bord du naufrage. Lui aussi voudrait prier.
Lui aussi voudrait consentir. Mais ses forces se résignent. Alors, il
abandonne une lumière pâle, si pauvre. La lumière des fins, et des
promesses déshabillées.
Je suis ici le temps d’une escale. Entre deux
vies. Entre deux souvenirs. Comme au temps des oasis, et des grands
déserts. Je suis dans l’antre de moi-même juste au-dessus de l’os. Que
je voudrais curer une dernière fois. Le blanchir de mes mots. Encore.
Ici,
c’est une verdure immense, massive, impossible à décrire. Un paysage
peint au couteau avec de larges trainées de couleurs épaisses. Des
monts, des vallons comme une grosse mer houleuse. Je flotte.
C’est quoi flotter ?
Le
flottement, c’est toujours le risque de l’errance, c’est souvent être
rejeté sur des rivages inconnus. Le moment entre les lieux. Même entre
les lieux du corps. Dans l’absence de soi. Dans ce mouvement qui tire
vers l’extérieur. Dans un lointain. Dans un lointain sans forme, sans
bornes. Comme une chute. Je flotte dans un mouvement inconnu d’où ma
voix ne sort pas. C’est un silence cassant comme l’oubli. Ce n’est pas
un exil. Le flottement, c’est un oubli. L’exil nous tient dans la
tension, la colère, le ressentiment, la trahison, l’injustice. L’oubli
n’a pas de forme. On est sans lieu, sans autres. Suspendu. Vidé du sang.
Bousculé par les mouvements erratiques des heures, des humeurs, des
regards. Comme une hémorragie, une perte de substance. Avec cette envie
de hurler, de crier. Toute cette réingurgitation comme s’il
fallait ravaler sa vie. Chaque heure, chaque jour. Là. Dans ce lieu
hasardeux, sans frontières. On voudrait appeler, s’ancrer dans la
chaleur d’un regard. Mais le flottement est un lieu qui n’existe pas, où
nul ne peut vous voir… Sans secours.
« À quelle station
t’arrêtes-tu ? » « Là-bas… Plus tard… Là-bas… » « La prochaine ? »
« Non ! Jamais la prochaine… Mais l’ultime, l’extrême. Je suis de la
dernière station, de celle qui vient après toutes les autres. Au-delà
des voies… Là où nul passager ne monte. Je suis du pays des landes, des
bruyères froides du cœur, des grands champs de neige, des océans glacés,
car mon ciel est traversé par le vol singulier des oies sauvages qui
vont vers le nord. »
Pourquoi cet effondrement, cette coupure, ce
glissement des chairs de l’œil et de l’âme, ce frottement de l’absence
sur les mots de la langue, cette parole qui ne sait plus s’arracher ?
Ici, dans cette verdure brutale, il y a quelque chose d’écrasant. Une présence absolue.
Alors,
je marche. Pour m’arracher au flottement, je marche. Je marche, comme
j’écris. Pareil. Pour retrouver le corps, le souffle. S’immerger dans
ces forêts grandioses. Comme écrire. Pareil. Le corps qui s’arcboute
dans l’épuisement des muscles. Comme ces mots déterrés, extraits de mes
restes. Le corps qui retrouve sa puissance. Sa rage vitale. Sa survie
dans la douleur des muscles asphyxiés. Comme la prière offerte aux
lèvres d’un mourant. L’extrême tension du corps. Ces noces obscures du
silence avec la solitude. Marcher sur ces pentes infinies couvertes de
forêts drues. Comme écrire. Souffrance primitive et sauvage du corps
dans le vrai sang des muscles. Souffrance sans recours. S’arrêter.
Continuer, trouver la limite. Être dans la limite. Même au-delà. Ces
marches épuisantes ne sont plus un effort, mais une lutte.
Comme écrire.
Quelque
chose se rassemble, là, dans un instant qui efface tout. Tout. Monter
encore, pour finir. Rechercher la pente la plus droite, la plus
éprouvante, la plus absurde. La plus féroce. Comme écrire, rechercher le
geste le plus droit. Maintenant, mes pieds, mes mains s’accrochent. Mes
genoux aussi. Ne pas glisser. Ne pas perdre les mots, surtout leurs
lumières. Coller à la paroi de cette montagne. Coller toujours aux
battements du cœur, du sang, , qui jaillit dans mon corps. Comme écrire.
Étendre Projeter mes membres sur la pente vers une douleur plus grande,
plus absolue. Le corps collé. Hors de moi, mais totalement moi. Dans la
rage. La colère. S’arrêter. Impossible. Fixer un point là-haut, pour y
jeter ce qui me reste de souffle. Même la mort est vaincue dans cet
effort insensé. Simplement l’instant qui rassemble tout. Qui aggrave
tout. Tout ce qui restait au fond de ma mémoire. Être dans l’instant du
premier geste. Du seul geste. Comme la phrase qui s’arrête parce qu’elle
attend du silence une consécration. Fixer un autre point. Un arbre, une
pierre, une branche, une souche. Toujours la rage pour survivre à
l’essoufflement, au feu du corps. À l’incendie qui brule ma tête, ma
poitrine. Comme écrire. Comme aimer. Et gagner une fois de plus sur
l’errance, le flottement. Comme écrire.
Comme aimer.
Maintenant, le sommet, et son ciel.
Maintenant, le sommet, son ciel, comme un port après la traversée des mers. Comme un port qui sacre le voyage.
La fin sans la fin. L’arrivée qui invente un retour.
Un possible.
Comme
écrire ou prier. Ou simplement pleurer comme un enfant. Sans raison.
Sans saison. Seulement à cause de la lumière, de cette joie incoercible
d’être en vie. Le corps détruit de souffrance, mais rayonnant d’avoir
survécu à l’asphyxie. Comme écrire. Comme écrire."
Franck.
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Et dune
et de deux
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FRAC BRETAGNE PARRANTHON" par Martin Parr
Rétrospective des années 70 à aujourd'hui
jusqu'au 24 janvier 2021
FRAC-RENNES
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