lundi 23 septembre 2019

don't bring me down


 Imaginer
en s'approchant
de loin,
l'espace coagulé,

puis interpréter,
un autre jour,
le cliché 
soudain et à jamais
impassible
dans la tierce 

Vamos a la baia








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                      illustration source

La cabane

"la cabane
            (branches de mimosas coupées, regroupées,
entassées, et la dînette en plastique au centre
de la petite clairière)

mobilité – déplacement
un tipi
       ou branches sèches
       faibles
       glissantes

            au fond du jardin
            l’ombre
            tourne

            elle tourne
reste le paysage indivisible
forêt de chênes, lacs, vallons, platitudes
      (le plat pays qui est le mien)

      qui est le mien
une abstraction : s’approprier une connaissance
            une connivence

      le nom des essences principales
et la forme précise d’une topographie

ou dans le calme des chaises déplacées
      autour de la table en plastique
      – chacun son tour –
        ombre / soleil

      partage
le tas de mimosas taillés
      au fond du jardin
      cisailles
            le flou des branches

voix d’enfant
le chat intermittent
un ballon oublié sous les branches
      blanc, crevé

conversations, sont l’autre face du paysage – empreinte
de corps loquace

le soleil brille sur le bassin
crépitements
mouvements qu’agite

puzzle d’intentions
      fragmentées
      de trajectoires interrompues

      entre – à travers
      sinon comme
le son d’une guitare derrière l’épaule

un souffle d’air
à peine

lieu favorable
      à l’inscription

      d’une présence vérifiée ?
l’histoire des arbres
un écureuil à l’envers du tronc
(multiplier le vent)
(multiplier les bambous)
(multiplier les mémoires)
(les survivants)

enfances armées de branches ou pistolets en plastique noir
en construction : mobilité désirante
      : rides – couleur des cheveux / des murs

ainsi nos corps
      reconnus, semblables et
      mouvants
      d’été en été
maison : ensemble le nid et la forêt tout entière
      et au-dessus des cimes, l’espace ouvert – nuages
      (les merveilleux)

d’un espace sans prédation supposée
ainsi : sans prédation
      pacifique
             c’est une fiction
      admettons
             une œuvre ouverte

             théâtre de mémoire
             ou la mémoire même

             émaillée
             semée
             dépliée
      vos ligaments
             afin que vos descendants en tissent
leurs arcs, vos dents limées
             qu’ils s’en ornent le torse

pendant qu’au fond du jardin l’ombre tourne."
Sereine Berlottier dans Lundi poésie 

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  Conseils pratiques avant de prendre l'avion:

-Regarder la météo 
-Vérifier ses bagages
   et ne pas trop charger la soute
-Savoir patienter derrière le comptoir 
et vent debout
a Dieu vat

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 programme






  L'automne chez "Bretzel Liquide"
Artiste : Javier Jaén

samedi 21 septembre 2019

les eaux troubles


Ne pas oublier
 de
serrer la vis au poisson
avant qu'il ne s'envole.


 Comprendre l'étrange Superiority que  d'avoir à surnager en eaux troubles


"[...]
Il avait parlé longtemps, il s'était cette fois vraiment expliqué à fond, et il était j'imagine pas très loin

de minuit lorsque je lui proposai de mettre de la musque, ce qui était depuis longtemps la seule chose à faire, la seule chose possible dans notre situation, il acquiesça avec reconnaissance et là je ne me souviens plus trop bien de ce qu'il a mis parce que j'étais moi-même complètement saoul, saoul et désespéré, le fait de repenser à Camille m'avait achevé en quelques secondes, immédiatement avant je me sentais le mec fort, le sage et le consolateur, et d'un seul coup je n'étais plus qu'une merde à la dérive, enfin je suis sûr qu'il nous a mis ce qu'il avait de mieux, ce à quoi il tenait le plus. Le seul souvenir précis que j'ai, c'est un enregistrement de Child in time, un pirate réalisé à Duisburg en 1970, la sonorité de ses Klipschorn était vraiment exceptionnelle, esthétiquement c'était peut-être le plus beau moment de ma vie, je tiens à le signaler dans la mesure où la beauté peut servir à quelque chose, enfin on a dû se le passer trente ou quarante fois, à chaque fois captivés, sur le fond de la clame maîtrise de John Lord, par le mouvement d'envol absolu par lequel Ian
Gillan passait de la parole au chant, puis du chant au cri, et ensuite revenait à la parole, immédiatement après s'ensuivait le break majestueux de Ian Paice, il est vrai que John Lord le soutenait avec son habituel mélange d'efficacité et de grandeur, mais quand même le break de Ian Paice était somptueux, c'était sans doute le plus beau break de l'histoire du rock, puis Gillan revenait et la seconde parie du sacrifice était consommée, Ian Gillan s'envolait à nouveau de la parole au chant, puis du chant au cri pur, et malheureusement peu après le morceau se terminait et il n'y avait plus qu'à replacer l'aiguille au début et nous aurions pu vivre éternellement ainsi, éternellement et je ne sais pas c'était sans doute une illusion mais illusion belle, j'étais allé avec Aymeric je m'en souvenais à un concert de Depp Purple au Palais des Sports, c'était un bon concert mais quand même moins bon que celui de Duisburg, nous étions vieux, les moments allaient maintenant devenir rares, mais tout cela reviendrait au moment de notre agonie, de la sienne comme de la mienne, il y aurait aussi Camille dans mon cas, et probablement Kate, je ne sais pas comment j'ai réussi à rentrer, je me souviens d'avoir attrapé une tranche de boudin artisanal que je mâchonnai longuement, au volant de mon 4x4,
sans en sentir véritablement le goût."
Michel Houellebecq
 extrait de "Sérotonine"- Editions Flammarion





Marcher pour le temps qu'à faire
demain
Scruter le ciel
et ses oracles.
Inscrire son pardon sur une pancarte
avec des mots crus en vers;

Marcher tant qu'à faire
jusqu'au trouble de la mer




                                               GIF source: toile

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Chez: "Fut-il-net"

"Le monde, cette fantaisie du regard
quand survient
le changement des couleurs,
que le paysage se taille
une part d’ombre et de cuivre.

Le monde comme tu veux le voir,
chaussé de verres déformants,
une réalité creusée par les rêves,
un petit espace de bonheur
caché sous la lunette du mensonge."

Christophe Sanchez

                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{



"– Elle est super canon quand même !
– Oh tu sais, moi, ça ne m’intéresse plus, ces choses-là c’est pour…
– Allez, tais-toi, penche-toi et regarde. Alors ?
Dieu et Pierre ne purent retenir une petite larme en contemplant Terre, si jolie, il est vrai."
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