samedi 21 septembre 2019

les eaux troubles


Ne pas oublier
 de
serrer la vis au poisson
avant qu'il ne s'envole.


 Comprendre l'étrange Superiority que  d'avoir à surnager en eaux troubles


"[...]
Il avait parlé longtemps, il s'était cette fois vraiment expliqué à fond, et il était j'imagine pas très loin

de minuit lorsque je lui proposai de mettre de la musque, ce qui était depuis longtemps la seule chose à faire, la seule chose possible dans notre situation, il acquiesça avec reconnaissance et là je ne me souviens plus trop bien de ce qu'il a mis parce que j'étais moi-même complètement saoul, saoul et désespéré, le fait de repenser à Camille m'avait achevé en quelques secondes, immédiatement avant je me sentais le mec fort, le sage et le consolateur, et d'un seul coup je n'étais plus qu'une merde à la dérive, enfin je suis sûr qu'il nous a mis ce qu'il avait de mieux, ce à quoi il tenait le plus. Le seul souvenir précis que j'ai, c'est un enregistrement de Child in time, un pirate réalisé à Duisburg en 1970, la sonorité de ses Klipschorn était vraiment exceptionnelle, esthétiquement c'était peut-être le plus beau moment de ma vie, je tiens à le signaler dans la mesure où la beauté peut servir à quelque chose, enfin on a dû se le passer trente ou quarante fois, à chaque fois captivés, sur le fond de la clame maîtrise de John Lord, par le mouvement d'envol absolu par lequel Ian
Gillan passait de la parole au chant, puis du chant au cri, et ensuite revenait à la parole, immédiatement après s'ensuivait le break majestueux de Ian Paice, il est vrai que John Lord le soutenait avec son habituel mélange d'efficacité et de grandeur, mais quand même le break de Ian Paice était somptueux, c'était sans doute le plus beau break de l'histoire du rock, puis Gillan revenait et la seconde parie du sacrifice était consommée, Ian Gillan s'envolait à nouveau de la parole au chant, puis du chant au cri pur, et malheureusement peu après le morceau se terminait et il n'y avait plus qu'à replacer l'aiguille au début et nous aurions pu vivre éternellement ainsi, éternellement et je ne sais pas c'était sans doute une illusion mais illusion belle, j'étais allé avec Aymeric je m'en souvenais à un concert de Depp Purple au Palais des Sports, c'était un bon concert mais quand même moins bon que celui de Duisburg, nous étions vieux, les moments allaient maintenant devenir rares, mais tout cela reviendrait au moment de notre agonie, de la sienne comme de la mienne, il y aurait aussi Camille dans mon cas, et probablement Kate, je ne sais pas comment j'ai réussi à rentrer, je me souviens d'avoir attrapé une tranche de boudin artisanal que je mâchonnai longuement, au volant de mon 4x4,
sans en sentir véritablement le goût."
Michel Houellebecq
 extrait de "Sérotonine"- Editions Flammarion





Marcher pour le temps qu'à faire
demain
Scruter le ciel
et ses oracles.
Inscrire son pardon sur une pancarte
avec des mots crus en vers;

Marcher tant qu'à faire
jusqu'au trouble de la mer




                                               GIF source: toile

                                                                  \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{

Chez: "Fut-il-net"

"Le monde, cette fantaisie du regard
quand survient
le changement des couleurs,
que le paysage se taille
une part d’ombre et de cuivre.

Le monde comme tu veux le voir,
chaussé de verres déformants,
une réalité creusée par les rêves,
un petit espace de bonheur
caché sous la lunette du mensonge."

Christophe Sanchez

                                                        \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{



"– Elle est super canon quand même !
– Oh tu sais, moi, ça ne m’intéresse plus, ces choses-là c’est pour…
– Allez, tais-toi, penche-toi et regarde. Alors ?
Dieu et Pierre ne purent retenir une petite larme en contemplant Terre, si jolie, il est vrai."

jeudi 19 septembre 2019

et encore, et encore







                                                              |||||||||||||||||||||||||||||||##############

Quand on croit ce qu'on croit...

                                         découvert chez: LaFrenière&Poésie


                                                [[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[~~~~~~~~~~


                                                              ```````````````````````````[[[[
chez: "Rêveuse de mots"

             photo: Maria Dolores Cano


 
"Ne point briser les rêves 
              les laisser flotter au vent 
              sur la peau de la mer 
              tels des drapeaux à prières 
              ouverts aux quatre vents 

              grain de ciel   grain d’eau 
              goutte de sable et de mirage 
              les anges ne sont pas loin 
              le temps fragile et fluide 
              coule sur les parois de l’éternité 
              avec le désir de savourer 
              le sel de la vie

la vraie       le vrai

                 ce petit grain de rien
                 qui nous fait tant de bien

              en ce jour gris   bleuté   sablé
              capter les derniers reflets 
              et les menus secrets 
              dans le mouvement de l’eau
              le murmure des mots 
              leur chant     leur mystère
              sur les lèvres de la mer 
              qui n’en finit pas de pleurer 
              ses larmes perles d’ardoise 
              grises   blanches   bleutées 

                  ne brisons point nos rêves 
                  nos rêves      d’avoir été "
Maria Dolores Cano

                                                              \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{


"L'homme recherche l'oisiveté mais, l'oisiveté ne pouvant être bien appréciée qu'en opposition avec le travail, il recherche le travail pour pouvoir rechercher l'oisiveté. La civilisation est une série de contradictions."
Frenando Pessoa


"L'ambition enivre plus que la gloire; le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses.
il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre ce soit encore la rêver, mais moins mystérieusement et moins clairement à la fois, d'un rêve obscur et lourd, semblable au rêve épars dans la faible conscience des bêtes qui ruminent."
Marcel Proust 


Aujourd'hui m'aime.
Maintenant,
à l'instant
même
           finalement ,
à travers le filtre de l'adoucisseur 
Dès à présent. 
           D'or
            et déjà.
            Sur le chant
 d'un vent 
                hors d'haleine. 
 pour sa peine.

                                                Aujourd'hui m'aime.







                                                         \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[










Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...