jeudi 18 juillet 2019

les mille et un jours


   Dans le cadre du Festival Photo de La Gacilly 350 collégiens du Morbihan ,accompagnés par des photographes professionnels ont travaillé sur le thème de: "L'engagement" et plus précisément ils se sont interrogés sur: "les bénéfices collectifs et individuels de l'engagement de la jeunesse pour l'avenir de la planète et de l'humanité."
Des élèves du collège Saint-Louis de Saint-Jean-Brevelay classe de 6em D accompagnés par le photographe Yvon Boëlle ont planché sur leurs racines et l'engagement dans la résistance.



".../... 
-Mais pourquoi je ne dos rien savoir? Tu ne me racontes jamais ta guerre.
Antonio découvrit la guerre à travers une main. Le milicien était couché...le bras tendu...sa main se crispait sur la terre. La main tendue et contractée fut plus éloquente que le visage du tué, sa blessure ou son odeur. Les morts ont toujours une main crispée.
-Ma guerre?

La guerre d'Espagne selon Antonio se résume en quelques phrases lapidaires. Un pronunciamiento militaire a renversé le gouvernement républicain. C'est tout. Voilà. Le laconisme des réponses est décevant, voire déroutant. Tout prend la banalité d'une tragédie glacée. Un triumvirat de généraux, Mola, Sanjurjo et Franco a conquis la moitié de l'Espagne en quelques jours. Le pays a été divisé en deux géographiquement et idéologiquement. Quand Antonio parle de la guerre, son discours devient politique. Lui qui a seize ans était illettré veut faire le prof. D'un côté, la vieille Espagne des militaires, des prêtres, des phalangistes, des carlistes, des carabiniers, des processions, des dévots et des tartuffes. 
De l'autre, l'Espagne des paysans et des ouvriers, l'Espagne républicaine des socialistes, des communistes et des anarchistes. La tradition parée d'or et de sang face au rouge et noir des utopies des chants révolutionnaires. L'Alliance de la Croix et du Fusil contre une République sans dieu ni maître (Est-ce un pléonasme?
 Peut-il exister une République avec un dieu et un maître?) La tradition a voulu épurer la société. La Limpieza passait par le nettoyage du progrès, le kärcher de la libre pensée. On commence par éradiquer les libres penseurs pour annuler la libre pensée, le libertaire, le libérateur et, par conséquent, la liberté. Quand la liberté est décapitée, la pensée n'existe plus. Le procédé n'a rien d'original. L'anarchisme, les réformes agraires, l'égalité sociale, le mérite, le collectivisme, la foi dans l'avenir, toutes ces perversions, fallait en décrasser le pays. Face au nettoyage social sans merci s'est dressée une haine idéologique, une haine surgie du tréfonds du peuple souffrant de l'écrasement de l'Eglise, de la tradition, de l'autorité, des privilèges immoraux, du droit de propriété, de l'individualisme et de la vénération du passé.
C'était beaucoup, beaucoup trop. La légalité bafouée fut le détonateur.
Franco Tête-Cul-de-Babouin lança l'envoi. Le temps des engueulades, des empoignades et des discours exaltés fut remplacé par le cliquetis des armes. L' histoire s'emballa, la folie s'empara des hommes, on ne distingua plus les civils des militaires, l'horreur de la justice, le bien du mal.
Le rouleau compresseur fut lancé à tombeau ouvert. il n'y a pas meilleure expression pour désigner la sauvagerie des rouges face à la barbarie fasciste. Par l'extermination, chacun voulut convaincre l'autre de son erreur (une manie partagée dans tous les coins de la planète). Comme la manipulation des esprits et l'intoxication par les slogans ne modifiaient personne, la destruction de l'individu devient inéluctable.
L'Espagne républicaine s'effondra, le fascisme posa son pied. Son empreinte macabre reste toujours visible. La propagande fasciste sauta par-delà les Pyrénées et tripatouilla l'opinion mondiale. Par son jeu de renversement dialectique, les assassinés furent traités d'assassins, le peuple devint rebelle et la quête de la liberté se transforma en anarchie et chaos. Voilà. C'est clair?
Et alors quoi.? Régis ne ressent rien, rien ne bouge dans sa tête. Même si la guerre ne peut s'expliquer et s'interpréter que lorsqu'elle passe entre les mains des universitaires, Régis n'y comprend rien. Les frères Caïn portent les mêmes habits que les frères Abel, dans les uniformes informels les méchants ne se distinguent pas des bons. Les rebelles se baptisent "nationalistes" et remballent les républicains dans la catégorie des "rouges" non nationalistes. Pour mieux renverser les rôles, leur coup d'Etat devient un "glorieux soulèvement" ou "le début de la Croisade" et la dictature, "la naissance de la paix." 
Régis se perd dans la confusion volontaire d'une rhétorique franquiste imposée à l'histoire. Le seul point qu'il ait compris, c'est que ce fut la guerre des pauvres contre les riches, ou peut-être des riches contre les pauvres parce qu'ils voulaient rester riches. Les sans-culottes contre les culottés. Rien de nouveau depuis la Révolution française et la Commune.

Tu veux dire que tu ne les reconnais pas sur les photos...à cause des tenues?...Les tenues...je m'en méfie. Le jour où Trotski enfila une casquette d'officier, il oublia de rester pacifiste. L'habit fait le moine. Durruti avec un calot, ça ne collait pas avec l'antimilitariste qu'il était. alors c'était bien d'aller combattre sans uniforme.

Régis soupire. il attend des tranches de vie même si elles ne sont pas glorieuses. il semble impossible à Antonio de rapporter autre chose que des slogans, des théories libertaires qui sentent le musée. il maintient ferme sa boite à histoires.

-Que cherches-tu?...De la télé-réalité? A frémir sous le drame, à renifler les plaies encore purulentes? A quoi cela va t'avancer? Cela ne te rendra pas plus fort ni plus intelligent. Des histoires comme la mienne, il y en a un million et elles n'intéressent même pas ceux qui les ont vécues.

Abuelo remplit son verre de vin.-Calla, joder! Mes souvenirs ne t'aideront pas à comprendre.
Ses prunelles s'embourbent dans la tristesse. Depuis La Retirada, Antonio a regardé sans voir ses enfants, sans voir ses petits-enfants. Ses yeux ont continué à se perdre dans la tragédie en attente que son fils unique les lui ferme définitivement. Et là, dans le regard se son petit-fils, il lit la volonté de savoir. Il est prêt à se forcer à raconter mais il s'interdit d'embrouiller l'esprit d'un gamin afin que sa cervelle soit disponible pour enregistrer tout ce que, dans quelques mois, le camion-benne de la faculté des Lettres va y déverser.
A seize ans, il a le temps de se salir les mains et la conscience; la vie ne manque jamais de vous asperger de ses souillures. au même âge, Antonio savait à peine déchiffrer les lettres des étiquettes de xérès, mais à seize ans il portait depuis longtemps un fusil. il ne veut pas imaginer une seule seconde que cela puisse devenir le destin de Régis.
.../..."
Juan Manuel Florensa
extrait de: "Les mille et un jours des Cuevas." Editions Albin Michel




 
Création  Dom -Atelier 1110 -La Gacilly

jeudi 11 juillet 2019

mon sur toit

Sur  toit

La preuve
que l'on peut se réconcilier
avec soi-même,
végétaliser un souvenir ténébrant
et ainsi  rappeler la précarité de la conscience
 dans les relations humaines.



"Ce qui est bien dans ce monde c'est que la roue tourne . Lentement peut-être, mais elle tourne."
Franck Ntasamara 

"On dit souvent que la roue tourne, mais c'est faux.C'est nous qui devons la tourner." 
Lost







PROGRAMME











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Chez "Presquevoix..."




"- Dis, tu l’as vue ?
- Qui ?
- La mouette.
- Je me fous des mouettes !


L’ennui, avec ce type c’est qu’il se foutait de tout, il n’avait aucun respect pour rien et il assombrissait sa vie à la vitesse de l’éclair.
Elle prit une profonde inspiration avant de lui dire.


- Tu sais à quoi elle pense la mouette ?
- Les mouettes ne pensent pas !
- C’est ce que tu crois mais celle-ci, depuis tout à l’heure, elle te regarde et elle se dit que les hommes n’ont pas le sens de l’humour !
- Tu te fous de moi ?
- Non. Elle se dit que tu ne feras pas de vieux os car tu n’as aucun humour.


Il  la regarda l’œil cynique et lui dit.


- Ecoute, tu m’emmerdes avec tes mouettes. La prochaine fois, trouve-toi un ornithologue !

Puis, il lui tourna les talons et partit vers la gare.
Elle sourit, éteint son portable et continua sa promenade sur le port le cœur léger.
Les vacances commençaient vraiment…"
                                                                     {{{{{{{{{{{{{{{{```````

   

     Franco Pogo chez " Bretzel liquide"

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Chez El faro que no cesa":

"El Universo escuchando. 
El temblor.
A equivocarse.
Veranos de soles blancos. 
Sumergirse para dejarse llevar…"
                                                                    {{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{~~~~


Communiqués de l'Amassada
"Pas res nos arresta"

Communiqué de la libre Commune de l'Amassada, 

Mercredi dernier, le 3 juillet, cinq de nos camarades ont écopé d'un
mois de prison avec sursis assorti de diverses amendes. D'après les
dires du juge, il s'agissait seulement de punir les faits :
refus de prélèvement d'ADN et avoir dormi une nuit sur le site occupé de
l'Amassada. Durant 4 heures ce dernier n'a cessé de répéter que "nous
n'étions pas là pour faire de la politique". Une des nombreuses
différence entre lui et nous est que nous assumons que ce que nous
faisons est politique. Nous tenons ici à réaffirmer clairement que
l'Amassada se défend et qu'elle continue à être habitée de mille
manières, et qu'il faudra nous en déloger physiquement. L'Etat, RTE et
la justice marchent ensemble et la peine prononcée n'est là que pour
tenter de casser nos énergies. Nous pensons qu'ils veulent éviter au
maximum une bataille à St Victor. Ils savent bien que malgré la
déclaration d'utilité publique du transformateur, expulser des paysans,
frapper, arrêter une population n'est pas justifiable. Ceci ne
correspond pas à l'image angélique qu'ils voudraient donner de la
transition énergétique. Durant plus de 4 heures la cour à tout fait pour
isoler les prévenu-es. 
Une quarantaine d'entre nous avait fait le choix d'être comparants
volontaires, sachant ce que cela impliquait, d’être solidaires, de ne
pas laisser nos camarades seul-es. Nous pensons qu'il nous faut être sur
tous les fronts et multiplier nos tactiques. Le juge à refusé nos
comparutions volontaires : "nous ne sommes pas là pour faire de la
politique"... De même aux trois grands témoins venus à la barre nous
soutenir le juge à lâché d'emblée : "sachez  qu'ici vous ne représentez
personne" : ne surtout pas laisser dire que l'Amassada a du soutien.

Mr le juge sachez vous aussi qu'une fois sorti de votre palais vous
n'êtes personne. Vous condamnez car vous avez peur. Vous vacillez  du
haut de votre perchoir accroché à votre pouvoir, à votre autorité. Vous
faites bien car si nous luttons contre le transformateur, contre les
projets de l'industrie éolienne, notre lutte est plus globale, et vous
le savez. Nous luttons contre votre système capitaliste et patriarcal,
contre vos frontières et votre justice de classe. Votre inquiétude vous
pousse à aller jusqu'à bafouer vos propres règles de déontologie qui
sont censées vous interdire d'utiliser " des gestes, propos et
expressions ou commentaires déplacés, condescendants, vexatoires,
discriminatoires, agressifs ou méprisants" (recueil des obligations
déontologiques des magistrats). Ce que nous avons vu et entendu mercredi
dernier nous conforte dans notre combat.  Qui voudrait encore d'un monde
où un homme blanc, la quarantaine, paternaliste, entouré de "ses
assesseuses", fusille du regard pendant des heures des gens au combat
juste pour finalement prononcer la sentence sans les regarder dans les
yeux. L'appel de ce jugement sera l'occasion de réaffirmer nos
engagements d'ici là ...

S’en suit un communiqué des habitant.e.s de l’Amassada :

Mercredi 5 juillet, cinq personnes ont été convoquées devant le tribunal
de Rodez et ont été condamnées à un mois de prison avec sursis, d’une
amende et du remboursement des frais de justice pour RTE (Réseau de
Transport électricité ). Cette condamnation fut prononcée car celleux-ci
ont passé une nuit sur des terres expropriées par RTE dans le but
d’empêcher les travaux du méga-transformateur. La sévérité et
l’injustice de cette décision n’ont fait que souligner l’impartialité
illusoire de la justice et ont redonné de l’impulsion au mouvement. Cela
signifie que nous continuons d’occuper ces terres. L’Amassada est
expulsable mais reste déterminée et vivante afin de lutter contre
l’éolien industriel et son monde. Ici sont expérimentés d’autres modes
de vie ; basés sur la solidarité, l’entraide, la destruction des
oppressions, le potager et les chatons. Tout cela s’inscrit dans une
logique plus grande pour leur arracher une parcelle de liberté. Nous
invitons quiconque se sentant prêt.e à participer à cette lutte à nous
rejoindre, ici, à Saint-Victor, pour quelques jours, semaines,
décennies. Notre énergie n’est pas renouvelable, venez avec vos
savoir-faire, vos idéaux et votre détermination. Soyons le grain de
sable dans l’engrenage des éoliennes.

Des constructions sont prévue, on vous attend !

Pas res nos arresta ! Vive la commune libre de l’Amassada !

Les habitant.e .s de l’Amassada 
 
 

 Agenda des évènements à venir prochainement :

Lundi 15 juillet : Rassemblement au Parc Foucault à 15h à Gaillac, afin
de discuter et s’organiser en vue de la reprise du projet à Sivens. 

Vendredi 19 juillet : Projection du film « Le Vent de la Révolte » de
Alessi Del Umbria à l’Amassada à 21h. Amenez de quoi manger et boire.

« Le Vent de la Révolte » est un film documentaire engagé sur les
communautés indigènes bouleversées par l’industrialisation de parcs
éoliens dans l'Isthme de Tehuantepec au Mexique. Sur place, les
populations se mobilisent pour la défense de leur territoire, pour
préserver leurs modes de vie. Au travers de la rencontre avec des
personnages impliqués dans le conflit, pêcheurs, paysans, croquis d’une
situation qui pointe les dérives des accords de Kyoto.

26-27-28 juillet : Week-end Technologos
Durant ce week-end, l’associaation Technologos, association
technocritique sera à l’Amassada, afin de faire des discussions sur la
sur-enchère électrique, l’impact local et ses enjeux.
Plus d’informations ici :
https://technologos.fr/text/ateliers_2019/programme.pdf
Venez nombreux.

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