jeudi 6 décembre 2018

intermittent du spectacle


A chacun son phare ouest.

Le "mien" se la pète un peu sans doute avec ses mirettes qui vous en foutent plein la vue
à 30 miles à la ronde.
Mais il faut l'avoir rencontré au moins une fois, la nuit, après la ptite grimpette
qui vous conduit à lui, pour ressentir  frissons et émerveillement face au gigantisme
du bestiau,



Longue vie à  l'intermittent du grand spectacle






phare du Créac'h -Ouessant

dimanche 2 décembre 2018

je marche dans la parole plurielle


"Je marche dans la parole plurielle
d'un pays de haut vol
qui m'enveloppe au-delà de moi-même
dans l'ivresse des paluds et les vents

En ce théâtre de grèves et de dunes
aux rappels incessants des vents et des lunes
la mer ravale sa bave
dans une épilepsie de baleine

Errer, les sens et le corps en éveils
Bretagne que je cherche
avant de me perdre dans ce monde
d'antiquaires, de folkloristes

Sur la grève la nuit des veuves de marins
déambulent dans le silence, s'évaporent à l'aube
les marées emportent leurs pas
les vents leurs douleurs

La vie se mesure dans le hard rock permanent
des vagues au tumulte des talus bas
des chemins languissants
aux cahotements de charrette invisible

La coagulation de l'hiver
l'apoplexie des fermes retiennent le temps
avec la cornemuse des goélands
quand se taisent les grandes orgues des tempêtes

Les pierres imitent les animaux la  nuit
chaque taillis semble avancer sournoisement vers soi
les roseaux comme de fines flûtes de cristal
captent les vents dans un silence chantant

Une oie sauvage surgit des entrailles de la tourbe
pour filer droit dans un rai de lumière
ange facteur qui livre au ciel
la supplique des suicidés

Les mouvances des vagues ne sont-elles
que des prières perpétuelles?
revenir ici dans le vacarme sourd et continu
écouter la longue respiration du monde

Je marche dans la parole plurielle
d'un pays de haut vol
qui m'enveloppe au-delà de moi-même
dans l'ivresse des paluds et des vents"
Louis Bertholom "Bréviaire de sel"





"Nulla dies sine linea." Horace

Prendre (arracher) le temps
                         saisir (sauter sur) l'occasion
                                                  mettre en scène...
un cérémonial qui n'appartient qu'à moi m'aime
et qui d'ailleurs n'aurait aucune utilité chez mon Albert Régo.
Tant qu'il y aura de l'encre à couler dans l'armor
et ses peines
Askell!  Askell!
les ailes du vent debout.
Je veux m'écrire à la pluie noire des seiches,
au pollen des abeilles drapées de noir.
J'entends les murmures, les colères, l'aber
noster 
et je me demande
d'où vient le vent
qui cogne dans cette cornemuse
à filer le bourdon
le dimanche soir en demi-saison,
où je me demande
lec'h all
si  l'âme a toujours autant d'amertume ?
lec'h all
si le noroît courbe aussi les arbres ?

lec'h all






                   photos: Marc Racineux



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