lundi 14 mai 2018

un genre de contraste


"La vie est folle, n'est-ce pas?
C'est pour ça qu'elle est passionnante.
Imaginez que nous soyons équilibrés dans une existence paisible, il n'y aurait ni évènement, ni crise, ni trauma à surmonter, de la routine uniquement, rien à mettre en mémoire : nous ne serions même pas capables de découvrir qui nous sommes."
Boris Cyrulnik 

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Dimanche en ZAD


Grimper au phare
et
prendre de la hauteur.
Sentir une rose sur la solide passerelle.
Estimer l'espace , le monde autour,
les haies, les champs alentour ...
et ainsi
s'infuser de campagne bocagère .
Lézarder au soleil
en écoutant raconter comment,  ici même, présentement,le jour est fait.
Feuilleter un livre, fureter dans la bibliothèque qui en connait un rayon..
Regarder les hirondelles qui ont fait leurs nids dans la charpente.
Sourire.
Salut!
Avoir la visite impromptue de 3 camping garde mobile
et leurs occupants juvéniles  (en tenue pas vraiment adaptée au jardinage),
et légèrement déboussolés à la leur descente de véhicule
avant qu'ils ne remontent vite, très vite même,
sur les ordres d'un chef sensiblement énervé.
Les camionnettes  faire rapidement demi-tour en tapant du cul dans l'ornière
sous nos yeux étonnés.
et comprendre le stress soudain des visiteurs en voyant arriver en chemin une troupe de Mad-Max, gladiateurs tout autant juvéniles et futuristes,
galoper à petit trop derrière le convoi  militaire et  s'apprêtant à lancer quelques projectiles sur les véhicules s'éloignant sur la petite route de campagne, avant qu'un occupant des lieux leur rappelle tranquillement qu'ici on était pacifiste et qu'il y avait aussi des promeneurs sur le chemin,
puis,
...
  nous expliquant ensuite (en aparté) après que les changeurs de monde avec gourdin aient disparu à leur tour en bombant du torse des deux sexes,
que si  les" mobiles" étaient présents la cause en était que régulièrement quelques "idiots utiles" (ndc) refaisaient des barricades sur la route, donnant ainsi l'occasion aux petits hommes bleus ou noirs de rappliquer et éventuellement de balancer quelques grenades, histoire de polluer un peu plus l'environnement déjà précédemment bien saturé par les gaz , d'emmerder en même temps les paysans et tous ceux qui bossaient pour l'avenir paisible de la ZAD, faire peur aux bêtes...
bref, un effet miroir en somme avec la violence comme travail, apparat et médaille de futur ancien combattant suivant les pratiquants..
"en même temps" (sic)
 que:
S'élevaient vers le ciel en tenons et mortaises
des charpentes magnifiques, les élancements du beau
alors que des jardins ventrus à portée de vue,
des fleurs, des ateliers, des cuisines inventives et généreuses , de rieuses tablées,
les ânes dans le pré
des agneaux, de jeunes veaux,
et partout des gens tranquillement actifs et bien occupés
aux faveurs du temps.
Marcher, suivre ses guides en raccourcis.
Croiser un trio chantant.
Une bière sous la yourte.
Géométrie sereine.
De l'espace pour imaginer.
et quelle évasion...
Apprendre à se respecter.
Pas facile puisque l'en dehors est toujours dedans.
La règle du JE.
Il n'empêche!
 Oser
 pour ceux qui n'osent plus,
 leur hier.
Vivre pour ceux qui s'habituent d'exister.
Tenter
en trois secondes
ou un peu plus longtemps
si le vent de l'histoire le permet.






























On m'a  prié de préciser:
Attention aux images Facekookesques ou Youtubesques  si abondantes et répétées soit disant en temps réel ..
et sensées rendre compte de manière objective et désintéressée du siège et de la résistance héroïque de la ZAD face à l'attaquant.
Une personne, habitante du secteur,emportée par son élan et la griserie des followers...  interprète à sa guise et ses fantasmes la vie des zadistes dans le  prisme de son romantisme guerrier...

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Un week-end au Parc
Concerts-débats-stands associatifs...

Entrée prix libre



 Little Bob



 Hass Mosa



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On nous fait marcher  HORS DES SENTIERS BATTUS


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samedi 12 mai 2018

ébauche


Combinaison d'élucubrations de l'esprit
d'un moment,
revenant à la force des vents,
comme un boomerang
sur la grève,
dans l'ambré du soleil couchant.

Les pensées qu'on attrape par surprise ou inadvertance,
par hasard ou esprit de lune
...
 Phrases par tous les temps
mais jamais imperméables,
encourageant  la grapille
 après la récolte initiale. 

Voilà l'idée que je me fais des mots d'ici ou là
chez toi, comme chez vous:
des friandises 
à l'adresse du goût de l'âme,
toujours  en peine de savoir,
de repos aussi;
pour savourer les divinités du sens,
quand elle se perd  dans les multiples directions à choisir
 formule
faisant des bulles
 explose en plein vol
...

On n'est jamais si mal compris que par soi même.
 Le mode d'emploi n'ayant été livré avec la marchandise,
il a fallu pour combler le vide en inventer un (pour les plus courageux) ,
ou accepter celui d'un autre chez les plus...
pressés.

Avec légèreté, se laisser faire
par l'énoncé,
bien à propos.
Savourer son plaisir.
"Si t'as envie de vivre tu décourbes ton dos." *

Il faudrait :
 l'imagination obligatoire
déjà,
et puis quoi encore
...
 l'inspiration nécessaire
peut-être,
la raison déraisonnable,
le naturel excentrique,
les égards en deuxième langue,
la lucidité délicate,
la galanterie chipie,
les principes désarmés,
l'expression chorégraphique,
la formule musicale
...
50 ans déjà, coucou les revoilà.

-*Maurice Bénin







                                                                          "Rien,
aujourd'hui,n'est foulé.                   je ne subsiste pas
          dans l'air nu.

sur cette route qui grandit."
André du Bouchet


"Dès que j'écris une phrase, je suis désorientée et embarrassée, déjà, j'ai envie de la rejeter pour dire dans la suivante le contraire.
C'est que j'ai toujours l'impression que l'essentiel m'échappe.
La double face, le côté caché des choses.
D'autant que la poésie doit témoigner du déroulement de notre époque.
Or jamais dans l'histoire de l'humanité il n'y a eu siècle plus barbare que le nôtre. Et les horreurs continuent et se multiplient dans tous les coins du monde. nous sommes impuissants face à tant de misère, de corruption et de manipulation.
Faut-il passer devant des drames qui ont lieu, les yeux fermés de peur d'être soi-même broyé par la violence?
Le poète doit donc aussi prendre position face au monde qui l'entoure.
Finis, fleurs et petits oiseaux...Dieu est mort!
L'homme est seul face à lui-même, face à l'univers.
c'est à lui qu'incombe l'entière responsabilité de sa vie et celle des autres.
Chacun de nous risque de se perdre sans guide, sans boussole, sans initiation aucune.
Notre existence est basée pour une large part sur la science, la technologie, l'énergie atomique, etc.
Notre intelligence, du moins celle du commun des mortels, et notre savoir ne savent plus suivre les progrès foudroyants qui nous opposent à ce monde de haute technologie et en pleine mutation.
nous voilà redevenus analphabètes de ce monde qui nous dépasse dans touts ses prouesses.
Autrefois, l'homme avait peur de l'avenir, aujourd'hui l'avenir a peur des hommes!
Pourtant, de là à dire que notre vie n'ait pas de sens me semble injustifié. en fait, la vie a beaucoup de sens, autant que le monde a de chemins.
Novalis disait que notre malheur était " de ne pas prendre en considération la partie nocturne du réel. De ne considérer du réel que la partie visible".
En fait la poésie aussi fait partie de ce monde nocturne du réel.
Guillevic nous dit par exemple: "La poésie c'est une aventure colossale...Je connais l'impression d'être dans un vide, un espace qui n'est pas l'espace, un espace qui n'est pas réglé par la raison, qui est régi par je ne sais qui, ce sacré justement, cette folie du vide qui est plein et du plein qui est vide..."
en effet, des impulsions ou percées du subconscient venant du fond des âges fusionnent avec le conscient. ils confèrent au poème des perspectives inattendues, ouvrant des possibilités de transgression aux sens et à l'esprit. Le poète s'abandonnant à ses forces créatrices pour redécouvrir ses racines profondément enfouies qui le relient au grand TOUT.
Le poème pourra donc contenir une projection d'une réalité qui n'existe pas encore et qui n'existera peut-être jamais.
Dans notre monde intérieur, nous sommes libres, il n'y a ni contraintes ni obstacles. notre poème peut donc se situer avant notre naissance comme après notre mort.
Le lecteur doit tenir compte de ces dimensions symboliques et de l'aura qui les entoure, car chaque page blanche est souillée d'avance par l'ombre de la mort.
une tâche supplémentaire s'impose à nous, poètes "laveurs de mots" comme Francis Ponge nous qualifiait et je me réfère à Christiane Singer* : "Il faudrait se garder de prendre en otages des mots et d'en mésurer. ils sont notre seul accès aux champs de conscience. ils sont les clés qui ouvrent les espaces."

Notre langue est sacrée. Protégeons-là, veillons-là comme un feu qui ne doit jamais s'éteindre, car c'est lui qui doit éclairer la nuit du monde."
Anise Koltz
préface de: "Somnambule du jour " nrf poésie/Gallimard
*Christian Singer extrait de: "Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi?"Albin Michel







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