samedi 9 décembre 2017

mélange des genres


Je suis pour le mélange des genres.
Avais-je besoin de l'affirmer
à 9h29 un samedi de décembre.
S'agissait-il d'une histoire entre moi et ma conscience?
Enfin,
dès que j'aurai reçu ses radios.
Enfin,
dès que je les aurait commandées
pour la nouvelle année
dans la dernière ligne droite
après les sapins.

Y'a pas à tartiner,
Je suis pour le mélange des genres.
Tenez, une courgette sur une barrière néo-zélandaise
et le ciel rose derrière
comme celui de l'estuaire de ma Loire ce matin
transformable
en bons de pluie
en soirée.

J'en profite pour remercier famille, ami(e)s
et autres dispensaires d'agrément
qui me prêtent  leurs photos pour accompagner mon blogavitcho
depuis une dizaine d'années.


Je n'en croyais ma buée sur les lunettes.
Pendant la nuit des champignons avaient poussé
mais
je ne les sentais pas vraiment comestibles.
Oublions!
me dis-je
en essuyant mes bésicles à fières montures.
Je suis pour le mélange des genres certes
mais
 quand même,
cette fois,
mes rêves avaient trop forcés sur la couleur
et les formes en navrées pris un coup aussi.
Aussi!
je me tournais vers le télégraphiste
pour qu'il me donne des nouvelles du monde
et Touite  mes impressions en retour.




Je suis pour le mélange des genres
voyez-vous
tout comme des riffs de guitare on the rock
dans le choeur d'une église 
mais le Président en Monsieur Loyal
ça fait  too much 
que dis-je: vulgaire.
Vous trouvez pas?.

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jeudi 7 décembre 2017

le poème qui refuse de sortir de ma vie







  Sapho-"La page est claire" "La mort tenaille le mot juste"
 "Les mains fertiles" Editions Bruno Doucey









"Les pensées déposées sur le papier ne sont rien de plus que la trace d'un piéton sur le sable.
On voit bien la route qu'il a prise mais, pour savoir ce qu'il a vu sur la route, on doit se servir de ses propres yeux."
Arthur Schopenhauer


 "J'allais écrire dans l'ombre toute ma poésie
mais avec de l'encre noire, c'était préférable.
Car je ne voulais pas trahir mon ombre.
Sinon, elle allait me réduire toute l'énergie.
Je trempais ma pluie devant ma bougie...
Celle-ci me rappelait notre voyage ensoleillé
de couple...si amoureux, le désert de sable.
Cette forme du feu le danseur me dégelait.
Ma plume ne tenait pas longtemps de l'encre
pour tracer ma poésie sur ma feuille incolore.
Je la trempai à nouveau et j'oubliais la lumière
je fis tomber le pot d'encre et...ma longue bougie!
L'encre, l'encre, l'encre...tout fit perdre l'ancre noire
pour chavirer la lumière dans la mer de la nuit!
Le bateau de mon coeur se perdit dans l'ombre...
L'encre noire envahit...le jour, les étoiles, même la nuit!
Mes mains furent crispées et tout à coup vieillies...
Commères, elles racontèrent toute cette histoire noire...
Même mes yeux sombrèrent...dans tout l'espace noir.
L'arbre massif fana avec ses branches sèches et noires...
Les douces herbes nous étaient chères, sèches et noires...
La rivière éblouissante de la couleur...plus douce et noire.
.../..."
Mathilde Chabbey extrait de "l'encre noire" 
"Les mains fertiles -50 poètes en langue des signes- Editions Bruno Doucey




"Trois nuits, et je ne parviens toujours pas à écrire le poème.
Il ne marche pas.
Je mets le mot "explosion", et il n'est d'aucune utilité pour lui donner l'impulsion.
Je le trouve sans force, alors que j'y ai mis tout mon suc.
je l'ai fabriqué selon des critères exacts, j'y ai mobilisé toute mon expérience, et il ne marche pas.
Tous les soirs j'entends ses roues patiner sur les rails, et le matin je trouve une ferraille froide.

Ma capacité de jugement aurait-elle faibli comme ma vue a baissé?
ou bien est-ce mon désir de mettre ma densité en ce lieu?
De trouver un moteur unique à toutes les choses qui s'envolent dans mon esprit?
J'ai mis beaucoup de poésie, beaucoup de coeur dans le poème, et il est devenu bancal.

Le poème s'arrête et je reste sur son dos, attendant qu'il manoeuvre vers l'arrière.
Je tourne avec ma lampe et mon manteau, et je dis c'est moi le conducteur, je peux le faire reculer.
J'y ai mis mon âme et mes grands os, il sera mon chargement.
S'il regimbe, c'est parce qu'il est assiégé dans mon corps.
J'y ai mis beaucoup de poésie, beaucoup de coeur.
Je l'ai alourdi de moi-même, et il eût mieux valu pour moi que je le vole, il eût mieux valu pour moi être un voleur et non un juge.
Le poème ne bouge pas, parce que j'y ai visé directement la vérité.
Il eût été plus convenable de faire d'abord un tour au Lunapark, de jouer sur les numéros rouges et verts, avant de trouver une longue ligne de décombres à côté de moi.
Le poème suspendu à mes vertèbres, le poème qui refuse de sortir de ma vie."
Abbas Beydoun "Pöème bancal"





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