mardi 31 janvier 2017

utopie



Quand on s'imagine avoir raison,
ses possibilités de penser librement, ainsi diminuées
on regarde au mieux avec circonspection
au plus avec dégoût
dans la direction de l'autre.

Ce qui pourrait se traduire par "N'importe quoi!"
"Narvalo!"
"Pffuit!"
"J'Tt'enc.!"




Chez les gens polis et éduqués des choses de l'Etat parfois on s'exprime par
un mot de 6 lettres:
UTOPIE

D'un côté la pensée réactive affirme sans ambages que le monde ben! il est comme ça, et qu'on n'y peut pas grand chose surtout dans les affaires d'argenterie.
donc faisons (enfin laissez-nous faire)avec la Real Politique.
Demain ça ira forcément mieux - confiance- encore un ptit effort. etc...




De l'autre la pensée fenêtres ouvertes.
Qu'est ce qui va bien chez toi?
T'en dis quoi?
Et si on essayait comme ci ou comme ça?
Y' a pas de vérités mais presque tout ce qu'on nous a présenté jusque là comme telles a fonctionné surtout pour quelques uns.
Alors, c'est quoi la priorité de l'Humain au milieu des autres?
Mes profonds respects la terre
 Les Sciences, les Sagesses, les Rêves ont leurs sens à nous dire.
... 



Appelez moi UTOPIE
si vous voulez!
j'ai une robe  à fleurs qui vole
t'as un costume sombre.
Je n'ai  qu'une fragile vie,
toi aussi, seulement laisser personnellement  des traces pour les autres, ça te rassure.
Finalement, dis-le:  tu veux qu'on t'aime;
enfin qu'on ne t'oublie pas.



Et moi, ce que je veux...
Est-ce que je le sais vraiment?
ou alors peut-être.. qu'on se foute le moins possible sur la gueule,
avec les voisins et le reste du monde.
et par là même que l'on réhabilite toutes nos usines d'armement et leur personnel.
Que l'avenir soit fait  d'espérance
et le présent meilleur toutes catégories confondues.
Que le génie des hommes soit au service de tous et respectueux de la terre qui nous a vu naître et disparaître.
Que l'on invente d'autres codes, d'autres repères, d'autres manières d'appréhender l'existence.
Que ce que tu appelles travail devienne activité, accomplissement, élaboration, action, échange, partage, art...
Que l'eau, l'énergie, la santé,  ne soient plus indexés aux rapports marchands.
Que la peine de vie remplace la peine de mort .



que je puisse être noir pd cul de jatte musulman et père de famille
et ma voisine juive, vietnamienne et végétalienne
ou mon riverain athée, vasectomisé et amateur de Bourgogne.
voilà ce que j'aimerais bien
sans que cela ne vous dérange bien entendu.




De l'UTOPIE je te dis
 de l'UTOPIE.
peut-être que je me trompe mais j'ai même  l'impression que ça fait moins de mal qu'une respectable componction.




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lundi 30 janvier 2017

se faire des noeuds à nous


"Les arbitrages de priorité expliquent presque toute politique:
en disant "nous", à quel type de découpage dois-je d'abord me référer?
Est-ce que j'appartiens d'abord à nous, humains?
Ou même plus largement à nous, êtres sensibles?
Ou bien la situation réclame t-elle plus de précision:
Nous, Blancs ?
Nous, arabo-musulmans? [...]
Ou peut-être faut-il s'identifier d'abord à son identité économique: nous, prolétaires, exploités? [...]
"Nous" est un indicateur de liberté qui permet de mesurer le rapport entre l'identité imposée à un individu, par les circonstances de sa naissance, et l'identité décidée par cet individu: il y a le nous qui détermine l'homme et le nous que l'homme détermine, il y a le nous dans quoi il est engagé et le nous dans lequel il s'engage."
Tristan Garcia







"Tu vois ce convoi
Qui s'ébranle
Non tu vois pas
Tu n'es pas dans l'angle
Pas dans le triangle

Comme quand tu faisais du zèle
Comme quand j'te volais dans les plumes
Entre les dunes

Par la porte entrebâillée
Je te vois rêver
A des ébats qui me blessent
A des ébats qui ne cessent

Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d'auréole
Les cymbales les symboles
Collent
On se rappelle
On se racole
Peu à peu tout me happe

Les vents de l'orgueil
Peu apaisés
Peu apaisés
Une poussière dans l'œoeil
Et le monde entier soudain se trouble

Comme quand tu faisais du zèle
Comme quand j'te volais dans les plumes
Entre les dunes

Par la porte entrebâillée
Je te vois pleurer
Des romans-fleuves asséchés
Où jadis on nageait

Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d'auréole
Les cymbales les symboles
Collent
On se rappelle
On se racole
Peu à peu tout me happe

Tu vois ce convoi
Qui s'ébranle"

Alain Bashung

            photo source: Toile

" Dans ton combat contre le monde, prends le parti du monde."
Franz Kafka

 
     "Nous voyons monter en nous une sorte de passion commune pour tout ce qui nous sépare, qui passe par des identifications fantasmatiques, à des ancêtres, des clans, des failles.
Et ces identifications qui plongent loin parmi les morts et créent des solidarités et des hostilités inattendues parmi les vivants existent parmi tous les camps politiques, parmi les révolutionnaires, les réformateurs, les démocrates, les religieux, les patriotes, les fascistes.
Personne n'y échappe; c'est l'époque, il n'y a pas non plus à y céder parce que l'époque a nécessairement raison. du moins faut-il la comprendre et en estimer la portée, afin de rechercher ce qui dans c moment de guerre des identités nous permettra de vouloir une forme de paix.?"    
Tristan Garcia
extraits de "Nous"
          

             illustration source: Toile

".../ ... Devant cette paix étendue à l'infini,
j'ai encore pensé aux civils qui meurent en Syrie, en Afrique,
à ces milliers de migrants qui se noient dans la Méditerranée où nous naviguerons bientôt,
à tous ces désespérés qui fuient la violence et la haine en prenant tous les risques.
Sur l'écran bleu de l'océan, j'ai aussi projeté les vidéos horribles diffusées régulièrement par l'Etat islamique. Les membres de Daech devraient profiter de leurs vacances pour voyager en cargo.
Le monde est plus beau, vu de l'eau.
J'ai enfin pensé aux derniers rapports scientifiques qui expliquent à quel point notre planète est cabossée, usée,rouillée, son calfatage part en miettes, les écrous se desserrent, tout va craquer.
J'ai repensé à tout ça et puis j'ai avisé l'océan en attendant une réponse, un geste, un dauphin qui saute, un poisson volant, mais l'océan n'a rien dit.
J'ai l'impression qu'il se laisse faire,
j'ai l'impression qu'il sait et qu'il s'en fout.
il nous survivra de toute façon."
Nicolas Delesalle-extrait de: "Le goût du large"


  photo Nicolas Delesalle

 

       photo source: Toile


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