samedi 7 mai 2016

envisager



.../...
Lecteur d'abord, on l'aborde comme un monde nouveau en quittant le sien.
A son fauteuil, sur sa chaise, sur son lit, à son bureau, celui qui lit n'est pas là.
Le lecteur est, tout entier par là.
Il est dans son livre comme on est dans une île.
Il est là-bas. Et ceux qui le regardent lire, le voient comme on regarde l'île, du continent.
Le continent c'est ce qui contient tout, qui est tout, sauf ce qu'il y a dans le livre et ce qui se passe entre le livre et le lecteur.
Le continent c'est aussi bien ce train avec des enfants qui jouent, ce contrôleur qui passe, un voyageur qui tente de rester debout en revenant du wagon-bar avec son gobelet de café à la main, cette dame bouche ouverte que le sommeil abandonne à la rame qui ronronne;
que cet avion d'hôtesses et de plateaux repas, d'écrans minis pour un film programmé, de messieurs qui prennent un autre whisky, de va-et-vient vers le placard aux commodités, de nuages aux hublots;
que ce salon où la télé éteinte n'oblige plus au programme et aux informations, enfin voilà, tout ça.
Tout ça est le continent.
A chaque lecteur absorbé par son ouvrage, le reste, tout l'entourage, voilà le continent.
Le continent qui contient tout, sauf lui, le lecteur.
Le lecteur est ailleurs, au loin, là-bas, dans le livre.
 Le lecteur est le séparé, le coupé, le retiré, le loin.
On lit dans ses yeux, le lecteur est ailleurs.
Ce serait d'ailleurs un beau sujet de photographie, que de prendre en gros plan des visages de lecteurs. Juste les visages. Des visages ailleurs.
Des visages pas là,
 Pas là dans ce train, cet avion ou ce salon.
Des visages loin. Des visages de loin, d'un loin, là-bas, ailleurs;
.../..."
Henry le Bal-"l'Ile ultime"


                                                photo source Toile




"J'ai l'impression d'être un imbécile a qui on offre des vérités qui ne sont pas les miennes."

"Les quelques pas que l'on fait après avoir croisé un sourire sont plus aériens" 



Richard Borhinger chez Trapenard sur Inter




"Etre résistant en temps de paix, pour ne jamais être un ancien combattant."
Gérard Gautier



sur proposition de Brigitte:



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"Quand les écrivains redécouvrent le monde."

PROGRAMME

jeudi 5 mai 2016

balise en terre Amélie


"Je est une île"
confiait le phoète Rémi,
il y a peu,
 sur sur cette antenne balançoire.

Chaque île prononcée,
semble mouvance
 déterminée
par la raison et ses saisons.

Oasis nazairien
sous cloches
ravitaillé par les tintinnabules
au grès des glissades du vent
dans les voiles, de ce patient
 patio breton.

Demat et bienvenue
au couple de Rouge-gorge  
récemment niché
 dans un coui martiniquais
mi- solitaire sous son escalier.

Depuis lors,
les uns, les autres,
nous  empruntons l'espace,
apprenant la découverte du vivre ensemble,
et attendant quelque futur heureux évènement
 dans cet appareillage. de bien  bon augure.

Balise en terre
                      repère en mer
rouge  et vert 
                       bâbord tribord
 Allure réduite
dans mon  courtil
 de courte paille.



".../...
On ne sait pas si l'encre s'efface avec la brume
 on ne sait pas si l'encre s'efface avec le temps
elle fait silence l'encre
entre deux coups de plume

comme elle est lente l'encre
elle dit le temps passé
comme elle est lente à tracer
les gouttes du temps qui passe
 l'encre 

j'écoute l'encre pleurer
j'écoute l'encre glisser dans les pages de la brume
une impalpable larme

elle lâche le silence
l'encre
elle laisse tomber
la brume s'en est allée
la corne de brume se tait
je suis désemparée.

le temps perdu dans l'urne
les jours qu'on a laissé
elle les écoute l'encre
elle les entend bercer
la brume est revenue

on ne sait pas
 si l'encre
efface les jours blessés
on ne sait plus
 et l'encre
se remet à pleurer 
elle pleure tout doucement
du fond de ses ossements

elle pleure tenacement
sans craindre effacement
elle trace dans la brume
de longs colliers de cendre
on ne sait pas si l'encre
s'efface avec le temps
.../..."
-Karin Huet- extrait de: "Poèmes à l'encre de seiche et d'encornet" Editions Gros Textes
texte issus d'une résidence au Creac'h d'Ouessant
                                                           \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\|||||||||[[[[[

UTOPIA 2016



 ".../...
Bon pour écrire, avoir écrit quelque chose,
moi qui est allé jusqu'à l'île, jusqu"à une part au fond de moi
où ce sont les mots qui parlent
.../..."
Henry le Gal-extrait de "Chaque livre est une île"

 



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