dimanche 27 mars 2016

tellement de mots qui se courent après



".../...
Je longe le trottoir d'un pas tranquille.
De temps à autre je m'arrête pour regarder la rue, la circulation, les gens...
Ils se pressent, la vie est si courte.
Sur ma table de chevet est posé un livre. Pas le mien, le mien n'a pas encore brisé son cocon "manuscrit". Il attend pour papillonner, outre une bonne fin, une bonne correction, et je ne suis pas certain qu'il la mérite, après tout, peut-être n'a-t-il rien commis.
Non, je pense à un autre livre, un vrai, un avec une jaquette qui fleure bon entre les pages lorsque l'on y fourre son nez, un rempli de mots qui se courent les uns après les autres, chahutent, se bousculent.
En apparence, car à bien y regarder les mots s'organisent.
Comme la rue, les gens, et la vie qui est si courte.
Je traverse la chaussée et je pense à tous ces mots contenus dans les livres, tellement de livres, tellement de mots qui se courent après.
Un mot regarde le préfixe du mot après lequel il cavale, il court sur la page. Parfois, il jette un coup d'oeil par-dessus son épaule et observe le suffixe du mot qui lui court après. De peur de se marcher dessus, le mot s'aménage un espace et pendant qu'il court, il faut qu'il fasse gaffe le mot, car il peut choir sur une virgule, se prendre un point dans la gueule, quand c'est pas deux, se faire cerner par des parenthèses, entre guillemets. il lui arrive même de se faire unir par un trait, alors le mot va par deux, clopin-clopant.
D'autres fois, il court et puis plus rien, alors i saute la page. Mais les mots prennent leurs précautions. Les mots dans leur course, se réunissent en phrases, en paragraphes. Et ils courent comme ça depuis tellement longtemps, se posent tellement de questions qu'ils oublient au bout du compte qu'il n'est qu'un seul vainqueur, un indépendant celui-là, qui attendait là depuis le début, le mot "fin"

La vie est si courte.
.../..."
Stéphane Mariesté extrait de: "Babylone sous les bombes"



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    Ray Collins "Marines"



    Gamma /Hetstone


  Cédric Wachthausen- "La petite mer" avec les écoles vannetaises de St Guen et Armorique


Darrin Zammit Lupi/ Reuters  "Isle landers"

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 du 29 /04 au 07/05

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jeudi 24 mars 2016

le lieu exact de son combat


"On peut le croiser sur le port
Il n'attend aucun bateau   le voyage a déjà eu lieu
Il marche sans hâte
Fermement
Le quai le tint juste au bord de l'horizon et son regard va loin.

il a laissé tomber ses armes depuis longtemps
C'est son corps tout entier qui a livré bataille
Même quand il ignorait quel combat l'empoignait

Longtemps ce qui l'attaquait avait des formes surprenantes
Parfois un monstre marin
parfois le sourire d'une femme
ou l'absence d'une main pour le guider
quand il était enfant
Il reculait
Il fuyait à l'approche de la plaie qui pouvait ouvrir son corps.

Le vent et la mer lui avaient appris
qu'après la vague il y a le creux
et puis une autre vague encore
et que celui qui veut aller loin ne peut s'arrêter

La fatigue n'est tien
Il fallait ruiner la peur qui entrave le pas
rend le monde étroit
Mais l'homme la sentait qui montait des entrailles
Il sentait ses mains se raidir et ses épaules cherchant l'abri
Il n'y a pas d'abri contre la peur qui monte du ventre des hommes
L'homme fuyait.

Et puis il y eut la nuit de la neige rouge

Cette nuit-là l'homme a rencontré ce qui n'a ni début ni fin
C'était tout proche de lui
Pourtant il avait encore le temps de fuir.
Dans ses jambes l'élan de la course déjà
et lui
qui demeurait

C'était sa place exacte
Inscrite dans le sable depuis longtemps
C'était la place exacte de son combat"

Jeanne Benameur "Extrait de: "Le lieu exact du combat"


source: "L'insurrection poétique Manifeste pour vivre ici"
Editions Bruno Doucey





                  illustration source: Toile

VIVE LA RAGE

"Il ne s'agit pas d'organiser, de comprendre, mais de vivre.
                          Il faut que tout le monde ait un visage et non un masque.
Ne vivez plus    pour vos maîtres.

Dieu est un scandale qui rapporte.
                                                         La nature n'a fait ni serviteurs ni maîtres.
La vie aime la conscience que l'on a d'elle.

                              Changeons la vie et transformons son monde d'emploi.
Oser et l'espoir.
                            Il faut systématiquement explorer le hasard.
Construisons des aventures"
 Denise Miège extrait de: Collage de citations de mai 68)



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