jeudi 31 décembre 2015

les héritiers




La roue qui tourne 
mise tout sur le 31.
Alors!
                    Les jeux sont faits.
Rien ne va plus
pourtant
personne ne gagne
ou
 tout le monde,
                             -l'autre rive- 
peut-être.

Afin de remettre  compteurs à zéro,
 pendules à l'heure,
relancer les dés,
faire une croix dessus,
chercher sa bonne étoile,
 son croissant de lune,
les mots  qui soignent,
 résolutions qui volent
...

Qu'importe!
si seulement 
d'un regard, un sourire, un baiser, une pensée, un silence, une oreille...
un instant,
-même un instant-
je deviens
 fragile brin d'humanité,
 utopie partagée,
l'Autre,
ego sans haltères,
différent non opposable,
prochain sur la liste des postulants au Nobel du paisible.
du pacifique et de toutes les mers intérieures
rassurées et sereines.

Bon vent à nous.








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Merci pour ces voeux  du matin que je vous  retourne avec grand plaisir

U Levante
Association de protection de l’environnement en Corse


U Levante vi preca a Pace è a Salute pè u 2016
U Levante vous souhaite une très heureuse année 2016

mercredi 30 décembre 2015

la vie s'approche de nous



"Arraché à la nuit son visage avait été jeté vers moi-un chef-d'oeuvre.

C'était à Lille, ville dont les briques rouges m'avaient ému comme la vision d'un bébé montrant ses muscles. Certains visages ont passé entre des haies de serpents et de crachats avant d'arriver à nous, lumineux de toute la lumière qui leur a été pendant des siècles refusée. Elle me parlait mais son visage parlait plus fort. Ses yeux d'un azur hors de prix disaient une amitié déchirante pour la vie meurtrière.

Elle souriait. elle avait perdu un enfant il y a de ça quelques années, en vérité il y avait une seconde :
le coeur ignore le temps. La perte fait entrer l'éternel dans nos chairs et l'éternel c'est ce qui ne passe pas, ce qui reste en travers de la gorge. L'enfant disparu souriait dans son sourire, floraison incendiaire du mort sur le vif.

Je jette le filet de mes yeux sur les eaux du monde détruit, puis je le ramène à moi et je sauve les poissons d'or.

Ce qu'on appelle un poète n'est qu'une anomalie de l'humain, une inflammation de l'âme qui souffre au moindre contact- même à celui d'une brise. A Mallarmé hypersensible, la vie est venue prendre un enfant et lui a dit: maintenant chante, si tu peux. Chante avec ce trou que j'ai fait dans ta gorge. La disparition en plein vol d'un enfant, c'est Dieu qui jette notre coeur aux bêtes. Et Mallarmé, voyez-vous, n'a pas chanté. Il a bégayé, angéliquement bégayé; Le livre élevé sur l'enfant mort est comme les briques restantes d'une bergerie en ruine.

Cette petite fille à Lille, perdue dans l'assistance, lève le doigt. On lui tend le micro. elle demande: "Monsieur, qu-est-ce que c'est l'écriture? " Je réfléchis. Je cherche. Je ne trouve pas. Je trouve: "L'écriture, c'est un ange."

Un sourire qui cherche la sortie.

Ecrire l'inconsolable engendre une paix, comme une lampe qui tourne et propose ses ombres chinoises à l'enfant au bord de s'endormir. Quand je pense aux gens que j'aime et même à ceux que je n'aime pas, quand j'y pense vraiment, les bras m'en tombent. La vie s'approche de nous. elle guette le moment favorable pour frapper puis, à chacun, elle lance: chante, maintenant. Vas-y, chante. Ecris.

La tête miraculeuse m'est apparue il y a déjà plusieurs mois. Ses yeux brûlent encore dans mes yeux. Je ne vis pas dans le temps. Personne ne vit dans le temps.

Les familles où un enfant a disparu sont comme la galerie des glaces de Versailles, la nuit, quand aucun pas n'y résonne: un incendie de miroirs vides.

L'écriture est une petite fille qui parle à sa poupée. Les grands yeux d'encre de la poupée lui répondent, et par cette réponse un ciel se rouvre."
-Christian Bobin- extrait de: "La grande vie" Editions Gallimard-













Jean-Philippe Hemery photographie la nuit
 Rime facile de ma part... mais il vaut mieux l'envisager surtout riche d'émotions humaines
et tranches de vie majusculement  dignes et aux apparences trompeuses n'est-ce pas...Les ombres du trottoir que l'on côtoie souvent en tournant la tête de gêne, de peur... de se découvrir ptêt un jour -qui sait- dans le miroir
.
"Boulevard de la Fraternité"




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