samedi 18 octobre 2014

périple en la demeure

(photo:1870)

 La cale du navire
d'un
grand-père Joseph-Ange,
par la magie
de mes chimères d'enfance,
j'y embarquais passager clandestin,
 là haut,
dans le  grenier du Ru-vras,
enfin, seulement
lorsque j'arrivais à fausser compagnie
au quotidien trop présent.

Sous l'énorme poutre de bois précieux  d'un Cap-Hornier en pleine réforme
 sauvé par le gong et la clairvoyance d'un artisan à l'insularité tenace,
je larguais les amarres.
Moi, l'apprenti mousse  pour de rire,
et bien  partir,
onduler sur les vagues du temps
explorer les soutes mystérieuses  de mon fabuleux grand voilier,
en surjouant le rôle d'un ancêtre  aventurier figé sur une plaque photographique
et quelques déliés de carte postale



Lorient 1903 cours d'hydrographie




"Toute maison comporte, entre plafonds et toit, sa nef profane sur la longueur totale de ses pièces. Lorsque l’homme en pousse la porte, la lumière entre avec lui. La vastitude l’en étonne. Quelques pierres noircies au fond signalent les murs de l’âtre.

Allongé sur la poutre de l’A, il poursuit volontiers un songe à la gloire du charpentier. Au défaut de ce firmament brillent cent étoiles de jour. Du fond de la cale aérienne, il écoute les vagues du vent battre les flancs de tuile rose ou ruisseler par le zinc.

A l’intérieur, à peine frémissent quelque hamacs de toiles fine, voilettes pierreuses d’araignées, qui s’enroulent autour du doigt comme autour des visages d’automobilistes jadis aux temps héroïques du sport.

Marc filtré de la pluie aux tuiles, une poudre assez précieuse s’y dépose sur tous objets."
-Francis Ponge--

1903- Lourenço Marques (Maputo) de Théophile à Joseph-Ange

"J'ai tout donné au soleil, tout sauf mon ombre"
-Guillaume Apollinaire-

jeudi 16 octobre 2014

lâchons les



Va comme je te pousse




traces de toi(t)



largué des amarres




zone érectile



Acte de concrétion


"Sentant venir la mort, le photographe a dit entre ses dents: "Attention...ne bougeons plus".
-Sacha Guitry-


Ouest terne
ou
phare ouest ?

En plein doute, je balise







".../...
Il pleut secrètement, à l'insu de la certitude
presque à l'insu de la pluie elle-même.
Seuls au courant le charme de l'hésitation
la casquette en zinc d'un bruit
et là-haut l'assemblée des gouttes
autour du globe d'un lampadaire.

il pleut secrètement,
comme si l'évidence était confidentielle.
Ce qu'elle est. combien de fois à notre insu
avons-nous eu lieu à l'insu de nos actes-
ils l'apprennent les derniers toujours, par les conséquences
qui savent dès le début.

Nous vieillissons presque à l'insu de la jeunesse elle-même;
Comme si l'évidence totale était confidentielle.
Elle l'apprend toujours la dernière-par la jeunesse des autres.

Comme si l'on apprenait jamais qu'on ne vit pas.
Cela se passe toujours à notre insu, notre mort y veille.
Seul au courant de la vie des autres qui continue.
Les autres : racontars de rêves, malentendus."

Kiki Dimoula-extraits de:" Un petit bouquet de pâleur."

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