mercredi 20 août 2014

tout le monde se ressemble



"Voilà tout et pour la prose
Il n'y a plus la prière
du matin ça tache et c'est
beau toujours dans le rétro
de la pensée du voisin
le quartier méconnaissable
désossé mais frais d'hier"

-Pierre Alferi- "Journal"



illustration: Pierre Alferi- "Enseignes"










Je suis 
sous
sous,
sous
ton sous-bois.
Bois




Zique du mercredi passée au shaker multiculturel est offerte par Serge qui tape en rythme de son pied cévenol.






"Sur la crête, la vision
change. La ligne claire
de la côte ne connaît pas
ses limites,
elle qui tient tête ,
vague après vague,
au déferlement. C'est
un monde déjà
découvert, un monde
préétabli. On ne sait
de qui se méfier; Je
suis divisé,
formé,
mû. J'ai
été décidé
par avance. voyant un, deux,
trois, au-delà de six l'imagination
renonce, invente
un mot pour 
chacun de ses projets. Je
pose ma ligne
là où c'est drôle, autour
des contradictions d'un,
deux, trois. Tu
es l'expression de ma
pensée nue, qui fait et
défait la
distance
entre nous. Ici,
le long de tout
et de rien. Après
ce moment qui
forme un angle
mystérieux, le coin
le plus étrange, quelque chose
est à l'affût. Son absence
anime l'arrière-plan.
Il va apparaître, si jamais
il apparaît, forme
mouvante, issue d'un
désert, d'un brouillard
désolé. La dignité
délimite notre
terrain. Nous sommes
sur un sol miné de contestations. L'existence
est terrible quand il n'y a
plus de découvertes, seulement
des révélations
Défends-moi.
Des rangées de chiffres
tirent leurs
conclusions jusqu'à ce que
pas un seul trait ne subsiste. Je
te reconnais à ton
ombre. Tu t'approches en
détours. Les mondes près
du centre échappent
à ma saisie, bien que mon
appréhension demeure. Une
ligne de mire traverse
l'un après l'autre les
objets
que j'ai aimés. Elle
n'a plus d'importance la denière
parole que je
trouverai, puisque selon toute probabilité, on
se souviendra de moi, et
qu'à coup sûr on
m'oubliera. La pupille
élimine les banalités. Les images que j'
espère
projettent sur la brume un
naufrage, des épaves. Nous
venons ensemble de
lieux
voisins, suivant
des lignes de conjecture sur des
plans supposés. Comment
détacher mon regard? Nous
éprouvons, chacun, la
peur de la perte, la peur de
la collision, et d'être
finalement
mis au rebut. Les lentilles
donnent une image
nette mais les alentours sont
flous. Quelle direction
risquer? un interminable son inarticulé,
inconnu envahit
le rivage. Ce qui
paraissait être la Vérité aidant
le Temps à lever le Voile
ressemble maintenant à la
Nuit
empêchant tout développement. Je
renonce à certaines
possibilités d'existence. Qui est
derrière moi, ne perds rien
de vue? Travaille-t-il pour
les archives nationales, tient-il
les registres d'une
compagnie? µLe bruit
est permanent, même dans
les yeux; Je
suis captivé par les bords
qui, soit
émoussés, soit effilés, définissent
jusque-là une
surface et
donnent l'impression de
la profondeur. Une absolue
mondanité est
acceptable au niveau
du microcosme; J'
aime les chansons qui
distancent leur texte et remplissent
le vide avec des la-la-la- ou
les noms des saisons et
des étoiles.
Une loi précise régit
les marées
approximativement. voir sa 
propre mort, là où
les rivières remontent leur cours et les miroirs
reflètent l'envers
de l'image, demanderait
un oeil
dans le dos. Je
compte mes mots, ces
plaies toujours
en train de se fermer, toujours à vif. Ma
mémoire qui veille
n'est pas remarquable. C'est
un monde comme
donné. J'ai
refusé
tous les remèdes sauf 
toi. Sur la
crête, la lumière, dure
souligne
les mouvements rapides, un
deux, trois, seule
réponde aux
courbes sans fin.
Dans mes services ridicules, j'
ai dévoilé mes
défenses. Sur moi, les rides du rire
ne s'expliquent pas; Je ne suis
pas encore dé-
fini."
-Keith Waldrop-





                                               photo source: Toile


Le texte de Keith Waldrop et celui de Pierre Alferi ont été délicatement (enfin j'espère) empruntés à:
Tout le monde se ressemble" -Une anthologie de poésie contemporaine de Emmanuel Hocquard-Editions P.O.L.













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dimanche 17 août 2014

la deuxième quinzaine





Forcément l'été
et plus encore cette période
si particulière
où il sera bientôt  temps de remiser
les "affaires de plage"
de raccrocher les vélos
de...
se promettre qu'on s'écrira
à jamais
et
de pleurer un bon coup face à l'océan...

Forcément,
on respire toujours
un peu par surprise,
 cette fragrance extraordinaire
qui ne vous lâchera jamais plus
par la suite
en rechutes régulières
comme ces maladies faites d'exotisme
Un mélange à l'inspiration
presque  parfaite
qu'aucun parfumeur
n'aurait jamais osé
tant il est compliqué de caresser les extrêmes,
de joindre les impossibles,
de changer les codes.

Forcément,
avec le confort des regrets,
comme chaque saison aux parfums
on ouvrira lentement
le livre des histoires de la dernière quinzaine d'août.
bouquin jauni aux pages écornées
avec ses annotations au crayon
presque effacées,
et des ratures neuves
grâce
à l'imagination qui vaut  bien le détour,
une fois en repassant
le marronnier de la rentrée.





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 Pierre Vassiliu


Te souviens-tu,
l'étang de Thau
et son génial festival de jazz mariné aux huitres et Picpoul.
Rien à voir, celui-là  avec un certain snobisme sudiste.du genre...

à tel point que cela m'avait réconcilié avec cette musique
que l'on pouvait  -enfin- apprécier sans avoir le ptit doigt et l'air entendu.

Cette année là, en 1992 (selon les tablettes), 
Pierre Vassiliu était sur la scène et dans la foule aussi,  accompagné de ses danseuses... au bord de l'eau,
et avec toute sa simplicité et sa grande classe il mit  le feu et un grand  bonheur avec en autre "La vie ça va"
 ...


photo source: Toile

J'ai appris que vous nous aviez quitté ce matin
Permettez-moi, Monsieur, de vous conserver bien au chaud dans un coin de mon coeur.










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"Toutes les cultures à voir, entendre et déguster"

LES GALETTES DU MONDE 




 Jami Rose





Mandin'Go


MANDIN'GO-TEASER-FUZZ'YON from Phonic Lips on Vimeo.



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