mardi 21 août 2012

poésie mode d'emploi







"Oui, et bien oui, mes amis, quoi?
un poète, oui voilà.
Pas la peine de nous faire cette tête de condoléance, de hausser les épaules, de froncer les sourcils, de lever les bras au ciel ou de vous gratter le menton, l'oeil goguenard. ni de filer en douce.







Si ça existe encore des poètes? Mais il y en a aujourd'hui plus que la terre en a jamais porté, hommes ou femmes, jeunes ou vieillards, parleurs ou chanteurs, faiseurs de livres ou crieurs des rues et je parie qu'il n'y a pas de lieux au monde, d'Afrique au Goenland, de Sibérie aux Caraïbes, qui n'ait ses poètes. On ne les voit pas à la télévision? Et alors? Parce qu'on existerait  que si l'on passe à la télévision?

Ah vous voulez savoir à quoi ça ressemble, un poète...Mon Dieu, à rien de particulier; ça ne se porte pas sur le visage. Ps d'uniforme et pas d'insigne à la boutonnière. Pas de diplômes et pas de médailles. c'est à la fois plus simple et plus compliqué. C'est dedans que ça se passe. Dans la tête et dans les tripes, et si ça se reconnaît, c'est peut-être à une certaine façon de parler des choses, même les plus ordinaires: plus secrète, plus grave, plus étonnée ou plus gourmande. en prononçant chaque mot comme s'il en valait mille, comme s'il disait ce qu'il dit et soudain mille fois plus encore.



Des rêveurs? Des songe-creux, des vagabonds, des pas-comme-les-autres, qui marchent sur les eaux ou qui volent dans les nuages avec les oiseaux et les anges? Alors là non, faite excuse, mais vous n'y êtes pas du tout. un poète, ça fait les courses et ça a mal aux dents, ça se soucie du chômage et du sida, comme tout le monde. et quand il parle, dan ses poèmes, il parle des choses les plus banales, qui sont celles de tout le monde: de ses doutes, de ses joies, de ses colères, de ses peurs, de ses défaites, de ses étonnements, de son désir d'être autre chose, d'être autrement, de ce qu'il ne comprend pas, de ce qu'il croit comprendre dans les instants de sa vie qui sont les instants de tout le monde. Non seulement le poète ne vit pas ailleurs, dans un beau rêve lointain mais il n'y a pas plus passionné, plus curieux de ce qui se passe en lui et autour de lui. La différence, il y en a une, c'est qu'il prend le temps d'en parler, d'y penser, de s'interroger, de regarder: comme un gosse qui s'arrête devant le plus bête des cailloux sur le chemin et reste-là, une heure peut-être, à le tourner et le retourner dan ses mains, à le peser, le caresser, le lancer, le regarder avec des yeux ronds comme des melons.





A quoi ça sert? Bon, là vous avez compris; ça ne sert à rien. Strictement à rien; à rien en tout cas de ce qu'on dit important dans notre drôle de monde: ni à être connu (pour ça mieux vaut faire du foot ou montrer ses fesses à l'Arc de Triomphe), ni à gagner de l'argent, ni à devenir chef, ni à réussir dans la vie, ni à arrêter les guerres, ni à donner du pain à ceux qui n'en ont pas.

Mais, sauf votre respect, à quoi ça sert de dire "aïe" quand on reçoit une pierre sur le pied, ou "je t'aime" à un beau visage? et comment  faire pour ne pas le dire?

Bon, ça commence à vous agacer. Tans mieux. asseyez-vous et reprenons depuis le début.



La poésie ça vous barbe, c'est inutile, vous n'avez pas le temps, ce n'est pas sérieux, c'est bon pour les petites filles boudeuses ou des illuminés solitaires et romantiques, c'est charmant comme un bouquet de fleurs mais à choisir mieux vaut un steak sur la table, et puis, de toute façon, on n'y comprend rien!

Vous avez raison, on n'y comprend rien, en tout cas si on veut comprendre comme on comprend "passe-moi le sel" ou "un plus un égale deux". Mais de cela on reparlera plus tard. Voyons les choses dans l'ordre.

D'abord la poésie, ce n'est pas ce que vous croyez. Comment dites-vous? Vous ne croyez rien? Et bien si, justement sinon vous ne feriez pas, quand on vous propose de lire un poème, ces têtes de légionnaires romains à qui le centurion Jenenpeuplus demande d'aller se frotter aux Gaulois.

Par exemple la poésie ce n'est pas du joli-doux-mignon qui servirait à cacher, comme un parfum délicat, la misère, la tristesse et le souci. Elle ne cherche pas à déguiser la vie sous de belles parures. au contraire, elle met la vie à nu et nous la montre telle qu'elle est, sans mensonge, rude et douce, chaude et froide, brève et immense.



source Toile

La poésie ne veut pas vous distraire ou vous divertir, c'est à dire vous aider à oublier les choses graves. Au contraire, elle ne  vous parle que de choses graves, elle vous parle, les yeux dans les yeux, de ce dont personne n'ose vous parler, sauf peut-être vos meilleurs amis, parce que justement c'est trop grave: La mort qui rôde autour de vous, le désir qui fait trembler les doigts, le terrible silence du ciel dans la nuit, le rêve d'un baiser, la solitude dont on ne sort pas, ce grand silence au fond de soi dont on ne sait que faire, la joie étrange, stupéfiante, de se sentir soudain heureux pour rien dans le soleil. Soyez-en sûrs: La poésie n'est pas une berceuse, elle n'a pas de précautions, lelle va droit au but et met les pieds dans le plat de l'existence.

Et n'attendez pas de la poésie des vérités toutes cuites, toutes prêtes, bonnes à croire. elle ne fait pas la morale. elle ne dit pas, comme trop de gens: "Moi je sais, faut faire comme ci, comme ça, etc" Elle hésite, elle questionne, elle s'interroge, elle est inquiète, comme vous, de ce qu'elle ne comprend pas. Mais c'est une inquiétude heureuse le plus souvent parce qu'elle apprend (ça évite l'ennui en tout cas) que la vie bouge, qu'on en a jamis fini avec l'inconnu, qu'il y a toujours du neuf, que l'histoire de chacun et l'histoire de tous sont multiples et infinies comme là-haut les troupeaux d'étoiles.

Au fait, pour tout dire, c'est ça la poésie, d'abord et surtout: une questionneuse enragée. Moins il y a de réponses plus elle interroge comme ces marmots de cinq ans qui vous courent après en vous tirant la manche avec leurs demandes impossibles: Et pourquoi ci, et pourquoi ça?


source: Toile


Comme quoi, vous voyez, mes amis, être poète ce n'est pas seulement écrire des poèmes. C'est une manière de vivre, une façon particulière de traverser le monde: L'oeil et l'esprit ouverts, curieux de tout, le poète est un étonné perpétuel, passionné du nouveau, de l'étrange, de l'étranger, de l'autre, de tout ce qui lui enseigne que dans ce qu'il voit, entend, fait chaque jour, il y a mille secrets cachés, un inconnu qu'il ne finirait jamais d'explorer. Qu'il y a un autre monde dans le monde, tout aussi vrai que le premier mais plus vaste. Chaque poème est comme un compte-rendu d'une expédition dans ce monde sans limites. C'est pourquoi il y a mille milliards de poèmes, c'est pourquoi il y a toujours eu et il y aura toujours des poètes. Mais je le répète, pas de malentendu! Les poètes n'explorent pas un monde ailleurs, mais notre monde à tous, l'ailleurs de notre monde. Les deux pieds sur terre. Bref, la poésie c'est l'aventure. Avec, comme toute aventure, ses échecs, ses randonnées inutiles, ses retours bredouille...






Ah tenez, je vois que vous commencez à comprendre à quoi ça sert la poésie. Pas tout à fait à rien, n'est-ce pas? ça sert à voir plus loin, plus profond dans l'obscur, à marcher tête haute dans l'inconnu, à apprivoiser la nuit qui est en soi et quand on a apprivoisé la nuit, on n'a plus peur des faux monstres, ou du moins on sait en déjouer la menace; ça sert à savoir que rien, être ou chose, n'a un sens définitif, que rien n'est simple et que cette complication est une chance; à savoir que ce qui est visible ne vaut que par l'invisible qu'il porte. Bref ça sert à grandir, à ne jamais cesser de grandir, d'agrandir sa compréhension du monde. "La poésie est un extraordinaire accélérateur de la conscience" disait le poète argentin Roberto Juarroz.

"Ouaip, tout ça c'est bien beau! Des grands mots, encore des grands mots, l'obscur, l'inconnu et patin et couffin! Et puis, de toute façon, de la poésie comme vous dites, nous, on connaît pas; ça doit être l'oiseau rare." C'est bien ce que vous pensez, mes amis,n n'est-ce pas? Je m'en doutais. D'abord oui, ce sont des grands mots. et alors? pourquoi n'auriez-vous pas droit aux grands mots? Quand on parle aux gens avec des petits mots on les rapetisse. Nous ne sommes pas à la télé vision tout de meme.

ensuite, oui, bien sûr, vous ne connaissez pas la poésie dont je vous parle. C'est qu'aucun de vous n'a encore rencontré le bon poème. Qu'est-ce que c'est le bon poème? Pas celui qui plaît, qui vous paraît bien fait et agréable, non. Celui qui vous subjugue, qui vous prend à la gorge, qui vous retourne l'âme comme un gant, qui vous fait un vertige comme au bord d'un abîme. Celui dont vous jurerez qu'il n'a été écrit que pour vous. Le plus fort de l'affaire, c'est que ce peut-être un poème de rien, modeste et sans tapage, qui vous vient par hasard. Il peut avoir été inventé par un vieux Chinois il y a mille ans, une villageoise marocaine, un jeune révolutionnaire russe, un Indien navajo ou un va-nu-pieds des bistrots parisiens! Mais celui-ci et bien d'autres vous attendent parmi les mille milliards de poèmes qui courent le monde. "Le poème est toujours marié à quelqu'un" disait René Char. L'avantage en poésie c'est que la polygamie est la règle: Vous pouvez vous marier mille fois à des poèmes sans divorcer des autres. et vous voilà riche de mille passions, toutes différentes.
.../..."

extrait de: "Aîe un poète!" texte d'introduction de Jean-Pierre Siméon à l'anthologie: "50 poètes français d'aujourd'hui"-a poèmes ouverts-Le printemps des poètes- Editions Points


à suivre, un jour prochain















salut
"ça commence en merde et tu te dis :
"mon dieu ké cons ces amerloches"
mais il faut aller jusqu''à la fin."
-Serge-



lundi 20 août 2012

à bon port




Les éléments étaient rassemblés ou faisaient semblant de l'être.
 Le terrain de jeu était à deux pas, à "peine" juste en suivant la côte prétentieuse qui se la jouait Nananère dans la bienfaisante  fraîcheur matinale. 
Contrairement aux idées reçues et leurs grands airs , pour aller de l'avant il vaut mieux régulièrement  se retourner vers ses arrières
et prendre de la hauteur
dans les mirettes.


Le village posait imperturbable dans la carte postale.
 La veille, en revenant par le plateau, on avait reniflé le cèpe dans sa futaie de châtaigniers

 et
forcément,
  promis d'y revenir voir dès le lendemain.

La pluie et la chaleur à suivre.
encore un peu trop tôt pour certains...
mais pour les impatients passagers, il fallait  en avoir le coeur net.

La promenade dans les bois fut fort agréable.
mais aucune trace de champignon.
Tan pis, dans quelques jours, quelques sages les ramasseront à notre santé.










Quand l'économie va à vau- l'eau
il ne reste plus qu'à  s'hydrater.

La pensée contemporaine
prend ses quartiers estivaux
en humidifiant nos synapses.

L'heure est au soin de soie
et autres cotonnades
laissant ventiler nos humeurs.
Brumisa-d'heure.
 Blonde bien fraiche.

Retour à la source
et ses ombres
de bains de mère.

Conseil de pré-rentrée,
d'éléments avertis et motorisés:
Le salut trempe liquide.




Isabelle offre une poussinade du  Vauclin martiniquais

                                                      ////////////IIIIIIIIIII///////////


DIM
DAM
DOM
les dés
bats de l'été,
et Serge aux manettes


source: Toile




L'hommo lave plus blanc.
Ma qui est Dieu, nom de Dieu?
Le ptit bonhomme tout bleu
Vingt Dieux!



source: Toile


Cher catholique,

"En ce jour de l'Assomption, je me rends compte que l'Église a voulu lancer un débat sur la question du mariage et de l'adoption que le Président, élu démocratiquement par les Françaises et les Français, veut ouvrir aux couples de même sexe.

Il est vrai que dans une démocratie comme la France, un sujet de société comme celui-ci mérite un débat serein. Et ce débat a eu lieu plusieurs fois lors de la campagne présidentielle, comme celle que nous avons vécue en début d'année. Alors que 65% des Françaises et des Français sont favorables à l'ouverture du mariage pour les couples de même sexe – comme l'indique un sondage Ifop – je m'interroge sur la méthode utilisée par l'Église aujourd'hui.

Cher catholique, je ne sais pas si vous souscrivez pleinement aux propos qui sont tenus ces derniers jours, et parfois ces dernières heures par des représentants de l'Église ou pratiquants de cette religion, qui pensent qu'être homosexuel est contre nature. Je les laisse juge de ce qui est "naturel" et de ce qui ne l'est pas. Je note simplement que cela existe, et ne me pose pas plus de questions.

Cher catholique, certaines personnes qui disent croire en votre Dieu, rentrent dans ce débat, avec des propos frôlant l'homophobie. Comprenez que mon intention n'est pas de critiquer votre foi, ni de faire de ceux qui parlent forts en ce moment une généralité.

Dans un État laïc, comme la France, je vous invite à appeler vos responsables hiérarchiques à laisser l'État décider de ses lois sans que votre Église n'ait quelconque avis que ce soit à donner. Faut-il leur rappeler plusieurs éléments qui n'ont peut-être pas été compris dans la proposition de loi qui est faite ? Nous ne parlons pas de créer un mariage pour les homos, mais bien d'ouvrir à tous les couples le mariage civil existant.

En aucun cas, nous ne voulons nous marier dans l'une de vos églises avec les rituels qui s'y appliquent. Nous voulons simplement réparer une injustice et une inégalité devant la loi. Rappelons que tous les hommes – permettez moi de rajouter "et toutes les femmes" – naissent et demeurent égaux en droit. Nous souhaitons justement que le droit s'applique, sans distinction d'orientation sexuelle à tous les couples.

Parce que oui, moi qui suis athée, croit en l'égalité entre tous les amours. Il est bien dommage d'entendre certains aujourd'hui, qui traditionnellement prêchent pour l'amour, faire une différence entre les couples. Je suis sûr que vous, cher catholique, comprenez que les couples homos puissent s'aimer autant que les couples hétéros.

J'ai été choqué, en 1999 quand une Bible a supposément été brandie dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Je vous invite à ne pas rejoindre les réactionnaires et conservateurs, qui aujourd'hui, plus de 10 ans après, prétendent que les couples homos seraient une atteinte à la stabilité de la société et de la famille. La religion se pratique dans votre cercle privé. Que vos évêques et vos curés qui profitent de cette journée de l'Assomption pour appeler à la mobilisation contre le mariage pour tous prient en silence, en évitant de faire cela dans la rue. Qu'ils laissent faire ceux qui le souhaitent se marier et avoir des relations sexuelles avec des préservatifs.

Je vous prie, cher catholique, de croire en mes sentiments les plus laïcs."

Un gay qui se mariera.

source: Le Nouvel Observateur









Tout se mélange,  de part et d'autre encore, et Patrick  immortalise sa rencontre avec la  bête de Mindin



Sinon,
 vous,
 ça va?

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